clairecharousset

Un endroit au delà du bien et du mal, au delà des contingences terrestres ou des chimères célestes où notre âme est enfin détachée de tout, de notre égo, nos souffrances ou nos triviales petites joies. Désemparé, on pleure à l’intérieur de soi dans une tristesse heureuse qui pose au bord de nos lèvres un goût d’ambroisie et de mélancolie plus forte que la joie, et que certains appellent le Bonheur. Une sorte d’extase païenne, semblable à celle qui fait couler la sève des fébriles racines jusqu’au cime des chênes centenaires, trembler les volcans et déchirer le ciel en un éclair. La force de la Nature, pure et dangereuse, où l’homme ne semble jamais avoir passé. Cette sensation au fond de notre poitrine du souffle de la naissance et de la mort réunies, dans une vitalité effroyable. Une voix cristalline qui monte en haut d’une cathédrale infinie et retombe en millier de poussières d’étoiles. C’est l’éclair de vie dans les yeux d’un homme meurtri. La douceur d’une main rugueuse qui nous serre fort .Le souvenir du parfum discret d’un parent et qu’on porte en soi comme un talisman. La chaleur d’une joue froide qu’on vous tend pour un baiser, c’est l’ivresse du vide…Le sentiment d’être enfin vivant. On voudrait que cela ne finisse jamais, mais c'est comme l'étoile qu'on voit briller dans le ciel, déjà éteinte depuis des centaines d'années…Au moment où l’on voudrait saisir ce moment et l’imprimer à jamais dans son esprit, on a peur qu’il nous échappe déjà. Dans tes bras...