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 12 novembre 2017

Votre poète·sse préféré·e ?

et son oeuvre que vous préférez ? et un extrait de cette oeuvre ?

Thème : poésie , poèmes , haïku
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25 Réponse(s)



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Bibalice le 13 novembre 2017

J'ai longtemps hésité entre Charles Baudelaire  et Louis Aragon


Aragon pour Le Roman inachevé  (entre autre) et cet extrait poignant de "Bierstube Magie allemande", sur une pauvre fille obligée de se prostituer après la guerre, pour moi le plus beau poème de la langue française. C'est en lisant ce poème en classe de français au lycée que j'ai pour la première fois aimé la poésie :


"Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
[...]"

Mais l'oeuvre de Baudelaire est sans équivalent dans la littérature/poésie française  : 

La pendule, sonnant minuit,
Ironiquement nous engage
A nous rappeler quel usage
Nous fîmes du jour qui s'enfuit :
- Aujourd'hui, date fatidique,
Vendredi, treize, nous avons,
Malgré tout ce que nous savons,
Mené le train d'un hérétique ;

Nous avons blasphémé Jésus,
Des Dieux le plus incontestable !
Comme un parasite à la table
De quelque monstrueux Crésus,
Nous avons, pour plaire à la brute,
Digne vassale des Démons,
Insulté ce que nous aimons
Et flatté ce qui nous rebute ;

Contristé, servile bourreau
Le faible qu'à tort on méprise ;
Salué l'énorme Bêtise,
La Bêtise au front de taureau ;
Baisé la stupide Matière
Avec grande dévotion,
Et de la putréfaction
Béni la blafarde lumière ;

Enfin, nous avons, pour noyer
Le vertige dans le délire,
Nous, prêtre orgueilleux de la Lyre,
Dont la gloire est de déployer
L'ivresse des choses funèbres,
Bu sans soif et mangé sans faim !...
- Vite soufflons la lampe, afin
De nous cacher dans les ténèbres !

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babounette le 13 novembre 2017
Mon frère ! Il n’a pas publié mais écrit des poèmes depuis 
des années. Je le pousse à publier mais ce n’est pas évident. Voir sur « Anonymous » quelques poèmes de lui (Pierre Ergo) que j’ ai posté en citation.
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Writer le 18 janvier 2018
Sans aucun doute : Arthur Rimbaud
Je suis sous le charme de l'Homme, du jeune homme qu'il était... de ses vers, de sa mélancolie... Bref, je suis amoureuse 

Sinon, un poème favori ? Je dirais Voyelles car dans ma tendre enfance, j'avais également imaginé que les lettres puissent avoir des couleurs et des significations particulières... Toutefois, il y a plein plein plein d'autres poèmes que j'adore !!

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
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Fifrildi le 13 novembre 2017
Jean-Michel Maulpoix et son "Portraits d'un éphémère." 

Extrait choisi (page 123) : 

Ce pourrait aussi bien avoir lieu dans une chambre, à la campagne, après les pluies grises de l'hiver, quand déjà le soleil réveille les arbres. 

Un vieillard fatigué vivrait ses derniers jours dans la maison de sa naissance.

Il ne se lève plus : son existence s'achève entre le lit chromé et le fauteuil que l'on roule près de la fenêtre. 

Il regarde la campagne comme si c'était la mer. Immobile, les yeux fixes, on croirait qu'il se noie dans le paysage, ou qu'il s'y retient de mourir. On ne sait rien de ce qu'il pense. 

Il regarde par la fenêtre. Il ne sait rien faire d'autre. Sa vie s'en va toute seule.
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Bruidelo le 18 novembre 2017
Que c'est dur de répondre à cette question! Aragon, Rimbaud, Baudelaire, Nazim Hikmet, Neruda, Verlaine, Soseki, Césaire... mais c'est un poème de Zeno Bianu que j'ai envie de citer:

c'était on ne sait quoi de submergé c'était
c'était je ne sais quoi comme un frisson d'éclipse
un grand éclat de vide au coeur des densités
un précipice ouvert in the touch of your lips

le coeur qui va le coeur qui voit à coups de sonde
c'était je ne sais guère une étoile transie
c'était je ne sais plus avant les premiers mondes
avant de te connaître et d'oublier la nuit

c'était un abandon aux langues inconnues
une infinie passion pour la parole vive
c'était c'était jusqu'au diamant du leitmotiv

c'était le bel amour vous l'avez reconnu
celui qui n'attend pas le pur l'incontesté
c'était on ne sait quoi de submergé c'était
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Bobby_The_Rasta_Lama le 27 mars 2018
Réponse impossible...selon l'envie
                                    selon le temps dehors
                                    selon la saison
                                    selon l'humeur
                                    selon l'éclairage
                                    selon....
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lauman3v le 23 novembre 2017
Victor Hugo avec "Demain dès l'aube" et un poète dont je ne connais pas le nom mais dont j'adore ses poèmes :

Funeral Blues

Coupez le téléphone, arrêtez les pendules
Faîtes taire le chien qui aboie et qui hurle
Refermez le piano sur de discrets arpèges
Faîtes porter le corps et partir le cortège

Laissez les avions gémissant haut et fort 
Griffonner dans le ciel le message "il est mort"
Mettez un noeud de crêpe aux paisibles canards
Donnez au policier des gants de coton noirs

Il était à la fois tous mes points cardinaux
Mes heures de travail et mon jour de repos
Mon midi, mon minuit, mon rire et mes chansons
Je croyais en l'amour éternel; illusion

Eteignez les étoiles à présent importunes
Démontez le soleil et remballez la lune 
Videz les océans et arrachez la forêt 
Car plus rien n'adviendra désormais
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petitours le 13 novembre 2017
Peut être Francis Ponge pour Le parti pris des choses
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JaneLane le 12 février 2018
Pour moi, ce serait Bukowski avec "Dinosauria, we", poème extrait du film "Born Into This" 

Nés comme ça, dans ça,
tandis que les visages blafards sourient,
tandis que la mort rit,
tandis que les paysages politiques s’évanouissent,
tandis que le poisson gras crache sa proie grasse.

On est nés comme ça, dans ça,
dans des hôpitaux tellement chers que c’est plus économique de mourir,
les avocats facturent tellement que c’est plus économique de plaider coupable,
un pays où les prisons sont pleines et les asiles de fous sont fermés,
un endroit où les masses élèvent des imbéciles au rang de riches héros.

Nés dans ça, marchant et vivant à travers ça,
mourant à cause de ça.
Castrés, débauchés, déshérités, à cause de ça.
Les doigts se tendent vers un Dieu impassible.
Les doigts se tendent vers la bouteille, le cachet, la poudre.
On est nés dans la triste mortalité.
Il y aura des meurtres impunis dans les rues.
Il y aura des armes et des bandes errantes.
La terre sera impuissante.

La nourriture sera une récompense de plus en plus rare.
Le pouvoir nucléaire sera aux mains de la majorité.
Des explosions secoueront continuellement la terre.
Des hommes irradiés mangeront la chair d’hommes irradiés.
Les corps en putréfaction d’hommes et d’animaux pueront dans le vent,
et il y aura le plus beau silence qu’on ait jamais entendu.

Nés de ça, le soleil caché là-bas, dans l’attente du chapitre suivant.
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Myriam3 le 24 novembre 2017
Apollinaire avec le recueil Alcools: magnifique. J'aime aussi Bashô, un des précurseurs des haïkus. Je vais m'acheter l'intégrale, ils font du bien et rêver en seulement trois vers.
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Cyril_lect le 13 novembre 2017
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Prudence le 22 novembre 2017
J'adore Edmond Rostand, surtout le recueil: Les Musardises, 1887-1893   et en particulier le poème Le divan, que je trouve tellement beau, tellement juste, tellement inspirant; c'est vraiment un guide pour moi.
En oeuvres isolées j'aime beaucoup Invictus d'Henley, et Les yeux d`Elsa d'Aragon, L'Albatros de Beaudelaire...
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ViviBlack le 14 novembre 2017
Clairement Baudelaire. J'ai découvert ses textes et son univers au lycée (pas si longtemps 5-6 ans) et depuis je ne suis jamais tombée amoureuse de la plus d'un.e autre poète.sse ~

Parmi mes préférés, je citerais Réversibilité et Le vieux saltimbanque...
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enerys4 le 21 février 2018
Arthur Rimbaud  est mon poète préféré! Je l'aime beaucoup pour son style déjà mais aussi le fait qu'il a écrit tout ses poèmes avant 20 ans ce qui le rapproche quand même vachement de mon âge. C'est quand même incroyable d'écrire de tels poèmes aussi jeune!

Il a écrit "Le dormeur du Val" et "Le Bateau ivre". Ils font parti de ses poèmes les plus connus.
Pour ma part, j'aime beaucoup "L'éterinité" (il y a trois versions différentes, je mets la première)

"Elle est retrouvée.
Quoi ? — L'Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil

Âme sentinelle,
Murmurons l'aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.

Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.

Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s'exhale
Sans qu'on dise : enfin.

Là pas d'espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.

Elle est retrouvée.
Quoi ? — L'éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil."

Il y a aussi "Vénus anadyomène" que j'ai trouvé assez intéressant car ce n'est pas la beauté de la femme qui est peint là, au contraire! Allez le lire si vous le désirez!
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cvd64 le 11 janvier 2018
Victor Hugo   


seul poème qui m ai laissé un bon souvenir : Demain, des l`Aube...  

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Austral le 21 novembre 2017
Marceline Desbordes-Valmore
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MlleMarguerite le 27 décembre 2017
Lorsqu'on me dit ''poésie'' tant de noms me viennent à l'esprit ! Louis Aragon  reste mon préféré (je vous conseille d'ailleurs vivement d'aller lire les mains d'Elsa du recueil Le Fou d`Elsa , un poème qui m'a bouleversé lorsque je l'ai découvert grâce à une prof de français ) mais j'aime également Hugo (demain dès l'aube est magnifique, un classique) et Baudelaire tout autant.
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Orphea le 28 juillet 2018
Baudelaire !!! parce que j'aime tout ce qu'il a écrit. Mais Apollinaire et Aragon me transportent aussi.
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Jeanmarc30 le 17 octobre 2018
Le panthéon des poètes et immense :
Hugo et son incomparable "Demain dés l'aube" ;
Ronsard ;
Apollinaire, noyé dans ses Alcools,
Aragon et les Yeux d'Elsa ont notamment bercé mes années de collège et de lycée.
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Doubleplusgood le 17 février 2018
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