| Domichel le 25 mai 2018
Inconditionnel des Enquêtes de Nicolas Le Floch depuis plus de dix ans, j'ai d'emblée accroché à cette écriture élégante, fleurie et hors du commun de Jean-François Parot. Cette façon qu'il avait de vous faire découvrir le vocabulaire du XVIIIe siècle était un vrai régal. À tel point qu'il n'était pas superflu d'avoir un bon dictionnaire à portée de main. Mais au-delà de ce talent de plume, celui de la reconstitution historique était primordiale pour J.F. Parot. Basées presque toujours sur des faits réels, les enquêtes de Nicolas Le Floch étaient l'occasion de nous emmener au cœur du Paris de Louis XV, puis XVI… Des salons de la Monarchie absolue et souvent flamboyante, au fond d'un bouge où il côtoyait les tire-laine et les escrocs les plus vils, le Marquis de Ranreuil flanqué de son adjoint Pierre Bourdeau, arrivait, non sans peine parfois, à dérouler les écheveaux d'intrigues qui pouvaient venir de très haut. Son entourage était une galerie aussi variée que pleine d'affection pour lui. Son logeur Aimé de Noblecourt, ancien magistrat, les cuisinières Catherine Gauss et Marion, l'incontournable Paulet, tenancière du bordel Le Dauphin couronné, le bourreau Sanson, le chirurgien de marine Guillaume Semacgus, le mystérieux Sartine ancien Lieutenant Général de Police, et les mouches Rabouine ou Tirepot. Sans compter ses conquêtes féminines : La Satin, dont il aura un fils, puis Aimée d'Arranet… J'en oublie et non des moindres. Bref, même les trop peu nombreuses adaptations TV étaient de grande qualité, sans doute les programmateurs préférèrent-ils des séries US ou des jeux idiots.
C'est une grande perte pour la littérature française au sens propre du mot, car peu d'auteurs aujourd'hui pouvaient rivaliser de qualité d'écriture avec cet ancien diplomate reconverti en écrivain historique et policier.
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