Artemis Fowl a un nouveau plan dans ce troisième tome de la saga éponyme. Après avoir mis au point un Cube redoutable grâce à la technologie des fées, protégé par un Code éternité, il tente de conclure un accord avec un magnat de l’informatique… qui en profite pour lui dérober l’objet. La vie d’Artemis est alors en danger, à l’instar du Peuple.
Même si ce roman foisonne toujours de défauts et ne vole pas particulièrement haut (moins qu’une fée, en tout cas), je l’ai préféré aux deux précédents. Artemis continue d’évoluer, mais on retrouve son côté retors et prêt à tout qui tendait à s’estomper dans le second volume.
Pour autant, il se soucie de plus en plus des autres, notamment de Butler, à qui l’une de ses manigances a bien failli coûter la vie. Code éternité est LE tome de l’émotion, et ce n’est pas mauvais du tout. Les rapports entre les protagonistes, désormais plus amis qu’ennemis ou qu’employeurs / employés, la famille d’Artemis qui se reconstruit en arrière-plan, la menace de l’effacement de mémoire… Ça, j’ai apprécié.
Le problème, c’est la façon dont c’est amené. Toute l’intrigue repose sur une absence totale de bon sens scénaristique. On a Artemis qui met au point un plan complexe, imparable et efficace pour récupérer son Cube, Cube qu’il a cependant perdu à la suite d’une erreur stupide que même un enfant de dix ans au QI normal n’aurait pas commise. Ce n’est pas possible d’être aussi génial et de ne pas avoir paré à l’éventualité d’un piège aussi grossier que celui dans lequel il tombe.
Et à côté de ça, les fées n’ont pas l’idée de le soupçonner d’être à l’origine des problèmes qui s’abattent sur elles, alors qu’elles l’ont tenu pour principal suspect de leurs ennuis à la seconde même où ils se sont déclenchés dans Mission polaire, et ce bien qu’il y soit alors complètement étranger.
Par ailleurs, j’ai trouvé Root démesurément hostile au regard du quatuor qu’il formait avec Artemis, Holly et Butler dans le tome précédent, comme s’ils n’avaient rien affronté ensemble. On peut lui concéder que le protagoniste a dépassé les bornes, mais ça aussi, le fait qu’Artemis ait encore une fois décidé de se servir du Peuple (ou, en l’occurrence, de sa technologie) au risque qu’il en pâtisse, ça ne me paraît pas très cohérent vis-à-vis de leur récente collaboration.
Même si, plus haut, je louais l’équilibre atteint dans la personnalité d’Artemis, il y a un manque de continuité notable dans la psychologie des personnages. L’auteur semble chercher à corriger maladroitement le bond en avant démesuré effectué dans Mission polaire par plusieurs pas en arrière.
L’effacement de Butler au bénéfice de Juliet ne m’a pas convaincue non plus. Pas que j’aie des griefs contre la jeune fille, elle… m’indiffère, voilà tout. On s’attarde beaucoup sur elle, sur sa formation, sur ses différences avec son frère, pourtant je suis restée à distance de son personnage.
Heureusement, là où le deuxième tome péchait par un dénouement expéditif, celui-ci s’en sort mieux. La mission est bien rythmée, et le grand final a presque réussi à me donner envie de lire la suite. Presque. Code éternité était le dernier opus de ma PAL, et quoique je ne l’aie pas trouvé désagréable, il y a quand même bien mieux à lire et à acheter (à mon goût tout du moins) que le reste de cette saga. Il est donc fort probable que j’en demeure là des aventures d’Artemis Fowl.
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