Mars 2020. À l’annonce du confinement, Anne décide d’emmener sa famille dans la maison de ses grands-parents. En été, Antoine, son fils, apprécie les séjours en Auvergne, mais pendant les vacances scolaires, il se sent emprisonné. Il préférerait rester à Paris, là où sont ses fournisseurs de cannabis. Sa fille, Lisa, savoure ce répit : elle va pouvoir lire et oublier les moqueries de ses camarades. Justin, le père des enfants, est déterminé à contrer ce que ses amis écologistes radicaux et lui qualifient de complot : il ne croit pas à la dangerosité du virus. Quant à Anne, elle va lire les manuscrits en attente pour son travail dans le milieu de l’édition.
Cette coupure avec la vie parisienne révèle les failles dans les relations familiales. Si Anne est en phase avec les combats de Justin, elle n’approuve pas ses méthodes. Elle lui reproche, aussi, son désistement parental. Elle est, également, inquiète pour son fils. En classe de seconde, les études n’intéressent pas ce dernier et ses fréquentations sont révélatrices de sa dérive. Heureusement, elle peut compter sur le soutien inconditionnel de ses voisins. Charles, un ami d’enfance de cette mère esseulée, propose une voie de sortie à l’adolescent. La saisira-t-il ? Claudius, appelé le sorcier en raison de ses dons de rebouteux, veille sur le jeune homme.
Cette entraide est salvatrice. Hélas, les épreuves s’enchaînent, mais Anne est une battante. Même si j’ai pensé à un moment qu’elle cumulait les difficultés, que cela faisait beaucoup pour une seule personne, la spirale tracée par Maurice Chalayer est crédible. L’héroïne est touchante : elle pourrait s’effondrer, pourtant, même si elle plie, elle ne rompt pas. Galvanisée par la solidarité qui l’entoure, elle transforme le mauvais en renouveau. Avec courage, elle prend des décisions fondamentales.
J’ai aimé les ramifications entre les différentes thématiques. Elles sont nombreuses (harcèlement, défense de la nature, addictions, radicalisme écologique, vie conjugale, éducation, violence, choix, amour maternel, etc.), pourtant elles s’imbriquent parfaitement les unes aux autres. Malgré les tourments, les personnages sont emplis d’espoir. Ils prennent leur destin en main.
Lorsque j’ai lu, dans des chroniques, que l’histoire se déroulait pendant la pandémie, j’ai mis cette lecture en attente. Or, si le confinement et ses obligations sont en toile de fond, ce n’est pas l’essence du récit. Ils sont le catalyseur des bouleversements, cependant, l’intrigue s’attarde sur les conséquences : retour aux racines, nouveau souffle, introspection, etc. J’ai, énormément, aimé ce roman.
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