Editions Le Masque

Dur parmi les durs, Cagney n'avait que la gueule de l'emploi. Petit, les monstres ultra bodybuildés du cinéma d'aujourd'hui n'en auraient fait qu'une bouchée. Mais quel acteur ! Quelle énergie et quelle volonté farouche ressortait de son visage dur et tendu !

Et pourtant James Cagney savait tout faire, danser, chanter et il fut drôle souvent et émouvant toujours car derrière le masque tendu du mafieux ou du tueur transpirait l'humanité de l'acteur.

On le retrouve dans cet ouvrage dans son intimité, chez lui entouré de sa compagne, de ses chiens, sur les plateaux plaisantant dans l'attente du tournage, au mariage de son fils...

Le livre est une réelle biographie illustrée de l'un des plus grands acteurs d'Hollywood, aussi sa filmographie ne figure-t-elle qu'en fin d'ouvrage sans prendre la place majeure qu'elle occupe souvent.

Ce recueil regroupent dix nouvelles de dix autrices et auteurs du polar français, autour du thème Liberté. Un beau projet qui permet aussi de soutenir Amnesty International. Dans sa préface, Nicolas Lebel précise que pour cet ouvrage ce sont la liberté d’expression et la liberté de circulation qui ont été retenues. Les nouvellistes œuvrant tous dans le genre polar, il ressort de ce recueil une certaine noirceur… Une vision assez pessimiste de notre monde actuel ?!



Dans la nouvelle Nos héritages de Hervé Commère, François accueille des jeunes migrants chez lui. Marathon de Simon François aborde aussi le sujet des migrants, sous un angle différent. Le mutique de Victor Guilbert nous offre une intrigue un peu plus originale avec en toile de fond la station spatiale : sans nouvelles d’une expédition en cours dans la station, leurs proches restés sur Terre sont interrogés. Johana Gustawsson nous raconte l’histoire d’une mère de famille en Ukraine au moment où la guerre éclate. 120 décibels de Nicolas Lebel est le texte le plus long de l’ouvrage : nouvelle affectation pour un jeune homme engagé dans l’armée américaine. Dans Chasse à l’homme de Félix Lemaître, nous suivons Sébastien dans ses pérégrinations en attendant, avec jubilation, qu’il récolte ce qu’il a semé. Petite bouffée d’oxygène avec Double exposition de Sophie Loubière qui nous livre le portrait d’un écrivain travaillant sur son dernier manuscrit ; j’ai trouvé que c’était le récit le moins sombre du recueil. Ensuite, nous assistons à l’entretien entre une experte pédiatrique et un jeune criminel de dix-sept ans dans Le Loup et le Chien de Gabrielle Massat. Max Monnehay nous invite à une réunion très spéciale dans Les Effacés anonymes ; si j’ai vraiment apprécié cette histoire, j’ai regretté que cette nouvelle ne soit pas un peu plus longue. Fin du livre avec Fin de contrat de Cédric Sire : le narrateur doit effectuer sa dernière mission, ensuite il sera libéré de son contrat. « Vingt ans en tout. Servir sans poser de question. Aveuglément. »



J’ai passé un bon moment avec ce petit recueil (moins de 200 pages) présentant des personnages et des décors assez variés. Et si ça peut aider pour une bonne cause...

La liberté, un des ciments de la république française, un mot qui en signifie des dizaines d’autres, ou qui ne veut plus rien dire ? On l’utilise si souvent… Pourtant, la liberté est d’autant plus importante quand on la perd. Libertés d’expression et de circulation sont les thèmes de ce recueil de nouvelles écrites par des auteurs de polar pour Amnesty International. Car la liberté est un droit fondamental.



Un beau casting pour ce recueil et des histoires très différentes les unes des autres. Des personnages pour qui être libre signifie être odieux envers leur prochain, d’autres qui se sont vus être pris au piège, d’autres encore qui fuient un pays en guerre… Une palette variée mais sombre. En même temps, quand on écrit des polars, on ne se refait pas.



J’ai beaucoup apprécié cette lecture qui permet de voir la liberté sous des points de vue variés et d’amener une vraie réflexion. C’est réellement intéressant, mais je regrette que certaines nouvelle ne soit pas plus longues. Je sais, le concept c’est justement de faire court et impactant... Mais j’aime quand une histoire est très fouillée. Pour le coup, c’est très personnel.



Au final, un recueil qui permet aussi de découvrir (pour moi) la plume d’auteurs français, et ça, c’est toujours très sympa !