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Critiques de Fumi Yoshinaga (83)
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Le pavillon des hommes, tome 1

Voici une étonnante uchronie de la mangaka Fumi Yoshinaga, découverte grâce au Guide de l’uchronie de Karine Gobled et Bertrand Campeis.



Japon, XVIIe siècle, à l’époque d’Edo. Une épidémie qui restera dans l’Histoire comme « la variole du Tengu » décime les hommes du pays. Ces derniers devenus très minoritaires sont désormais des êtres à protéger. La situation sociale des hommes et des femmes s’inverse. Les femmes dirigent. Les hommes peuvent espérer devenir le mari d’une femme qui a les moyens de s’en offrir un, ou, s’ils sont assez beau, prétendre à entrer dans le Pavillon des Hommes, l’équivalent d’un harem pour le Shogun, à présent femme.

C’est ce que va tenter Yunoshin, afin d’assurer le bien-être de sa famille. A travers lui, on découvre cet univers clos, très ritualisé et hiérarchisé, où l’on ne rejette pas les coups fourrés et subtils pour se débarrasser d’un dangereux rival et où il est naturel pour un homme de tomber amoureux d’un autre homme (pas trop le choix de toute façon).



J’ai craint de m’ennuyer au début, tellement l’atmosphère est calme et l’action lente. Mais mon intérêt s’est développé petit à petit, aiguisé par la subtilité les situations et des « complots ». Les personnalités principales comme Yunoshin, le shogun ou sa principale conseillère sont riches, et ne rejettent pas l’idée de briser les codes établis, du moment que cela est réalisé avec art et douceur. Et les événements se raccrochent à l’Histoire réelle par quelques liens.

Un reproche tout de même : les visages des hommes du pavillon sont interchangeables, et je serais bien incapables de les reconnaître si ce n’était par leur nom ou leur coiffure. Autrement, les décors sont plutôt épurés, et l’accent mis sur les vêtements. Par exemple, je ne connaissais pas le kamishimo, qui est un vêtement traditionnel et cérémoniel à épaules larges porté par-dessus le kimono.



Je vais poursuivre l’aventure, pour voir où cela va me mener.

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Le pavillon des hommes, tome 2

Un deuxième tome absolument excellent, qui revient sur la manière dont, peu à peu, le shogunat est passé entre les mains des femmes alors qu’une maladie incurable décimait les jeunes garçons au Japon.



Au départ, il s’agissait de préserver les apparences, en cachant le fait que le dernier shogun masculin, Iemitsu, était mort et en plaçant sa fille à ce poste, en camouflant sa féminité, en empêchant les visiteurs de voir son visage, en usant d’assassinats au besoin. C’est la nourrice de Iemitsu, Kasuga no Tsubone, la grande comploteuse de ce théâtre d’ombre.



Mécaniquement, le Pavillon des femmes, qui était une sorte de harem du shogun, se transforme en pavillon des hommes. Des hommes qui sont, au départ, confinés contre leur gré, voire séquestrés s’ils ont le « malheur » d’être beau. C’est le cas du nouveau révérend du temple Keiko, venu saluer le shogun avant de prendre son poste. D’abord révolté, ce bouddhiste accepte ce destin qu’il ne peut changer et devient vite « pro-actif » comme on dit aujourd’hui.



L’atmosphère feutrée, tout en nuances, essentiellement calme malgré quelques coups de vent, mais aussi comploteuse, est savoureuse. Elle rend, par contraste, les quelques actions violentes extrêmement fortes et horribles, car inattendues. La pire pour moi a été .



Je continue l’aventure avec plaisir.

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Le pavillon des hommes, tome 1

Nous voici transporter au Japon, sous l’ère Edo. La population masculine a été décimé par une maladie et les femmes ont pris le contrôle. La souveraine dispose d'un pavillon qui abrite 800 hommes, une espèce d'harem ou les rôles sont inversés. Le scénario est on ne plus original et l'on voyage dans le passé, en découvrant des coutumes d'époque.



Je reste cependant partagé car les personnages ne m'ont pas touché et j'ai eu du mal a rentrer dans l’histoire. Il s'agit la, d'un premier tome qui sert de tome d’installation et je pense que je pourrais vraiment me faire ma propre opinion en lisant la suite.



Les dessins, par contre, sont très réussis et apporte a ce manga un petit plus. Je suis maintenant curieuse de voir ce qui va se passer dans les 11 tomes suivants.
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Le pavillon des hommes, tome 1

Petit plaisir de la fin de l'été : un josei manga uchronique…

Plus exactement : un manga scénarisé et dessiné par une mangaka japonaise Fumi Yoshinaga.



A l'époque d'Edo, une période marquante de l'histoire du Japon qui dura 250 ans, le pouvoir est détenu par le Shogun, chef suprême des guerriers du Japon. Suite à une terrible épidémie, la variole du tengu, une maladie touchant uniquement les hommes et les décimant pour 3/4 d'entre eux, les femmes prennent le pouvoir. Et la fonction de Shogun ne fait pas exception : une femme dirige ainsi le pays et se tient à sa disposition un pavillon des hommes, un lieu secret qui lui entièrement dédié et uniquement occupé par des hommes…



Un vrai coup de coeur pour ce manga et premier tome d'une série qui en compte actuellement 19, et qui nous présente le Japon du XVIIᵉ siècle dans une vision miroir de la réalité historique : un pouvoir matriarcal.

Porté par un dessin fin et élégant, je me suis rapidement laissée séduire par ce scénario entraînant et original, qui mélange adroitement réalités historiques et imaginaire romancé.

Hâte de découvrir la suite !
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Le pavillon des hommes, tome 1

Japon XVIIème, une épidémie à largement réduit la population masculine.

C'est donc les femmes qui sont à la tête du shogunat, quant aux hommes, ils sont préciseusement garder pour pouvoir "produire" des enfants.



L'immersion dans ce Japon traditionnel est sympathique, mais bon.. Si le sujet avait de quoi séduire, j'ai regretté ce scénario faussement novateur. Oui, ce sont les hommes qui sont dans les bordels, mais les femmes sont tellement désespérées de ne pas enfanter que finalement le "pouvoir" reste entre leurs mains (ou presque).

Quel dommage que la mangaka n'ait pas poussé son idée jusqu'à faire revendiquer à ses femmes leur droit au plaisir comme les hommes. Pourquoi cette vision passéiste et patriachale où "l'accouplement" humain n'a d'utilité et de finalité pour la femme que si elle est engrossée ?



Dommage.
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All my darling daughters

Je viens donc de lire mon premier Manga.

L'objectif de départ était de clôturer le challenge ABC.

Mais je viens de découvrir un genre qui ne m'avait jamais tenté, très clairement par méconnaissance.... et un énorme a priori par rapport aux séries animées.

J'ai découvert un récit (ou plutôt des récits) abordant la complexité des rapports mères-filles. Mais aussi tous les aspects de la vie de jeunes femmes dans la société japonaise.

Je manque un peu de repère culturel, aussi je ne suis pas certaine d'avoir saisi toute les subtilités du récit. Mais j'ai passé un bon moment de lecture.
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Le pavillon des hommes, tome 1

Une idée originale pour cette uchronie. Dans le Japon du XVIIème siècle, une épidémie qui ne touche que les hommes entraîne un retournement social : les femmes sont désormais en charge sur absolument tous les plans et les hommes sont soit gardés bien au chaud soit denrées monnayables pour (essayer de) faire des enfants.

On suit au départ un jeune homme de famille modeste qui, une fois qu'on a pris connaissance de son cadre de vie, se porte volontaire au Pavillon des hommes, 800 hommes parqués au service de LA shogun, équivalent des concubines dans "l'ancien monde". L'autrice met bien en place les occupations et surtout les complicités, inimitiés et bisbilles en tous genres de ce cercle fermé. J'y ai retrouvé le quotidien décrit dans Journaux de dames de cour du Japon ancien.

La nouvelle shogun se concentre, elle, sur les économies à faire, s'interroge sur les us et coutumes régissant la cour et le pavillon, sur le traitement des hommes et des femmes (de manière plus ou moins directe).

Je crois comprendre que le tome 2 se concentrera sur le passé de ce pavillon et la création des règles. Sans doute l'occasion d'une réflexion plus approfonfie sur le rapport homme/femme.

Un scénario dynamique, qui ne traîne pas en longueur, un dessin précis et vivant, des touches d'humour régulières qui dédramatisent parfois certaines situations délicates.

Un premier tome sympathique, curieuse de voir la suite.



A noter que certains tomes et la série (qui en comporte 17 traduits en français sur 19) ont remporté plusieurs prix prestigieux.
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Le pavillon des hommes, tome 1

Au milieu de XVIIème siècle, un mal mystérieux tue tous les hommes du Japon. Un siècle plus tard, les hommes sont une denrée rare, le Shogunat possède un Pavillon des hommes qui regroupe 8000 hommes les plus beaux du Japon.

J’ai été complètement bluffée par ce manga ! Imaginer un passé alternatif où les femmes gouverneraient, c’est assez osé. Un sérail d’hommes qui se battent pour avoir les faveurs de la Shogun. Une hiérarchie est bien pensé : tous les hommes ne sont pas au même niveau, il faut faire ses preuves, servir, se battre… J’ai aimé suivre ce jeune Mizuno, bon c’est vrai qu’il a tout pour lui mais il avait de la personnalité, dommage qu’on le quitte si vite. Peut-être va-t-on le revoir ? Parce que, oui, je lirai les tomes suivants et découvrir la vie mouvementée de cet harem particulier…

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Le pavillon des hommes, tome 1

Je continue ma découverte de nouveaux mangas avec Le pavillon des hommes qui m’intriguait tant lors de mes visites à la médiathèque. Il regroupe ce qui me plaît dans ces lectures, le Japon bien sûr, l’histoire car ça se passe à l’époque Edo au XVIIe siècle, une vision féministe car écrit par une femme. En bonus, une partie scientifique car la série débute quelques années après une épidémie de variole qui réduisis la population masculine au quart de la population féminine.



Le Japon est alors dominé par les femmes. On suit Mizuno, jeune homme d’une grande beauté qui doit se rendre au pavillon des hommes afin d’échapper à un mariage forcé et aider financièrement à sa famille.

Ce pavillon regroupe huit cents des plus beaux hommes du pays. Il y existe une hiérarchie complexe et Mizuno y commence au bas de l’échelle. Les hommes sont divisés en plusieurs catégories et l’arrivée de Yoshimune, huitième shogun, perturbe la vie bien cadencée du pavillon. Elle veut enlever le faste et le superflu pour sauver la situation financière du pavillon qui n’est pas à son meilleur.



Le dessin est assez joli malgré que certaines expressions soient exagérées. L’époque est bien représentée et les costumes magnifiques.

Il faut quand même une certaine attention pour s'y retrouver dans les noms et personnages. J’avoue m’y être perdue quelques fois. C’est un manga intéressant mais qui m’a moins conquis que d’autres.
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Le pavillon des hommes, tome 18

Avant-dernier tome déjà de cette super fresque historique revisitée qui aura me passionner pour un pan de l'Histoire japonaise que je méconnaissais totalement avant, grâce à des personnages plus d'humanité.



Toujours par le prisme de ce qui se passe au Pavillon, nous allons assister dans ce tome à la lente chute du shogunat. C'est à la fois passionnant et déchirant. Le choix de l'autrice de l'aborder par le biais de ce lieu si emblématique n'est pas sans conséquence. Elle se focalise ainsi sur les conséquences de ces décisions lointaines sur les hommes et femmes que l'on suit depuis toujours, nous évitant les nombreuses manoeuvres politiques de l'Empereur et des daimyos, ce qui nous auraient noyé sous les noms pour pas grand-chose. Ici, on n'en garde que la substantifique moelle et c'est bien suffisant pour se rendre compte de l'ampleur de ce qui se joue et surtout de la machinerie politique terrible que c'est. Non, ce n'est pas beau à voir. Non, rien n'est honnête, ni fait pour le pays. Mais ce sera fait.



La tragédie frappe donc une nouvelle fois à la porte du Pavillon. On est d'abord éperdue par la première perte qui les frappe de plein fouet dans les premiers chapitres et nous laisse sans voix comme le pauvre Prince. Fumi Yoshinaga met une fois de plus cela en scène de façon très sobre mais profondément émotionnelle. On ressent très bien la détresse que cause cette perte sur le Prince à l'existence tellement solitaire jusqu'à présent et on ne peut qu'être ému par ce qui se joue. J'ai énormément aimé la valse des sentiments que l'autrice nous fait sentir chez les hommes du Pavillon qui souhaitent soutenir le Prince, l'Intendant et Kuroki en tête.



Puis la seconde partie m'a semblé être un joli pendant de ces moments qui montraient la fin de la Cité interdite dans le Dernier Empereur de Chine (le film) où le temps semblait se suspendre dans ce lieu coupé du monde. J'ai ressenti la même chose face aux événements extérieurs qui frappent le Pavillon et son Intendant. Suivre la façon dont celui-ci navigue à vue dans ces moments troubles est fascinant. C'est un grand homme que Takiyama, il est plein de compassion et il a la tête sur les épaules. Toujours avec beaucoup de sobriété mais d'émotion, l'autrice nous compte son passé pour mieux mettre en lumière son présent et relater tout ce qu'il a fait pour amortir la chute du shogunat et ses conséquences sur tous ceux qui vivaient au Pavillon des plus en vue aux humbles serviteurs. C'est superbe ! Et sa matérialisation dans sa relation avec son jeune domestique, tel qu'on les voit en couverture, est d'une émotion toute en retenue qui m'a plus d'une fois saisie à la gorge.



Avec beaucoup de distinction et d'élégance, Fumi Yoshinaga nous achemine tranquillement vers la fin d'un règne vieux de plus de 700 ans, vers la fin d'un mode de vie qui est le seul connu par nos personnages. C'est fort et déchirant, mais fait tout en retenue et avec beaucoup de classe. Plutôt que de se focaliser sur les chacals qui pensent pouvoir en retirer quelque chose dans les hautes sphères, elle préfère se concentrer sur l'humanité des membres du Pavillon qui, eux, cherchent plutôt à sauver autant que faire se peut les hommes et femmes qui les entourent. Le choix de l'altruisme plutôt que de l'égoïsme. Un grand titre !
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Le pavillon des hommes, tome 19

Ce n'est pas sans émotion que j'ai acheté puis ouvert cet ultime volume des aventures au féminin des derniers shoguns ayant dirigé le Japon. L'oeuvre féministe proposée pendant plus de 10 ans en France par Fumi Yoshinaga aura été un superbe exercice de style à la fois historique et humaniste qui aura laissé des traces sur ses lecteurs !



C'est ainsi aux côtés des figures marquantes de l'histoire que nous lui disons au revoir avec une couverture où l'on passe lentement avec elles des ténèbres à la lumière, du désespoir à l'espoir. Une oeuvre parfaitement résumée en une image.



Alors certes, il n'est pas simple de s'y replonger pour vivre les derniers instants de cette sorte de monarchie guerrière sur le point de disparaître. L'autrice a énormément de choses à raconter et pour le lecteur non connaisseur de cet instant précis de l'histoire du Japon, cela fait beaucoup de noms, de lieux, de concepts et de moments à ingurgiter. Malgré tout, avec un peu de concentration, on en vient à bout et on se retrouve face au récit fascinant de la fin d'un règne au profit d'un nouveau.



Dans ce tome complexe, j'ai d'abord été passionnée par le récit purement historique des événements qui se jouaient sous mes yeux avec un Empereur cherchant à se débarrasser de la dernière figure guerrière majeure en la personne du Shogun Tokugawa qui a succédé à Iemochi, la onzième femme shogun. Ce jeu d'alliance, mésalliance et surtout de pression fait intervenir aussi bien les puissances étrangères dont ils craignent de manière assez incroyable l'ingérence, que des hommes de pouvoirs importants comme Tenshoin, le père d'Iemochi, le prince Kazunomiya, son mari, ou Katsu, l'ancien amiral. C'est fascinant et complexe à suivre, mais cela en dit long sur la folie de certains dirigeants japonais déjà prêt à tout à l'époque pour gagner, puisqu'ils menacent de réduire en cendre la plus grande ville du pays juste pour leurs ambitions, mais aussi sur leur peur de l'étranger, qui est assez folle également.



Face à cela, nous avons une histoire humaine poignante, qui m'a rappelé dans une moindre mesure le film Le Dernier Empereur de Chine où l'on assiste aussi à la fin d'une ère. Ici, suivre les derniers instants de ces hommes fidèles aux femmes shogun, enfermés dans leur pavillon où ils avaient noué de si belles et émouvantes relations, et fait croître leur passion pour l'art, était bouleversant. On est dans une sorte de bulle, d'espace suspendu où chacun exprime à la fois le bonheur de tout ce qu'il a trouvé en ce si beau lieu, mais aussi la tristesse de le quitter, sans oublier les durs moment que certains y ont vécu. C'est une superbe rétrospective faite avec beaucoup d'élégance et de douceur, où rien n'est oublié. La classe et le charisme fou que dégagent ses derniers représentants y sont pour beaucoup dans l'émotion que j'ai ressenti aux côtés de Tenshoin et Takiyama.



Le récit parallèle de ces deux réalités m'a habitée pendant tout le tome et j'ai eu le sentiment que l'autrice avait su trouver la juste distance pour conter chacun d'eux avec humanité et sincérité, aussi bien dans la dureté et l'absurdité du conflit, que dans la puissance de sa résolution et l'espoir de son "après" où chacun vogue vers de nouveaux horizons dans un Japon enfin ouvert au monde et au progrès comme avaient tenté de l'insuffler certains shogun déjà.



Le féminisme des propos de l'autrice ont parcouru ce tome avec beaucoup de justesse, du personnage du prince dont la fluidité du genre fut un beau modèle, jusqu'à Tenshoin qui pousse un vrai cri d'amour et d'admiration pour ces femmes de pouvoir passée dont il a su reconnaître le talent à égale mesure des hommes. Il y a un discours fort intéressant sur l'écriture de l'Histoire par les hommes, par les puissants, par les vainqueurs, effaçant de celle-ci les femmes qui ont pourtant joué un rôle. Je sais qu'ici que nous sommes dans une uchronie et que bien sûr les shoguns étaient en réalité des hommes dans la vraie histoire du Japon, mais ça n'empêche pas le propos de l'autrice d'être juste quand on voit le nombre de femmes dont on a effacé les réalisations pour les attribuer à des hommes aussi bien dans le domaine politique, scientifique que littéraire, et il est bon que désormais on rétablissent la réalité, alors ce genre d'oeuvre, même de fiction, promouvant cette dynamique est bon.



Peut-être que ce sera la dernière oeuvre de Fumi Yosihnaga qu'on aura la chance de lire en France vu ses faibles ventes, mais je suis heureuse que des gens chez Kana ait eu l'intelligence de le proposer et le courage de le finir, car c'est une oeuvre importante. Elle fut d'abord un très beau drame humain avec des romances qui m'ont déchiré le coeur. Puis, elle fut peu à peu une oeuvre politique et historique passionnante avec des personnages humains puissants aux devenirs pas seulement romantiques mais bien plus large où histoire, politique, science, humanisme et ouverture furent essentiel. Une grande oeuvre à découvrir pour avoir un aperçu d'un tournant majeur au Japon mais aussi soutenir la réhabilitation des femmes dans l'Histoire, soutenir l'égalité des sexes, soutenir l'universalisme.
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Le pavillon des hommes, tome 1

Une terrible épidémie s’est abattue sur le Japon de l’ère Edo. Cependant, il s’agit d’une espèce de purge discriminatoire. Seuls les hommes sont touchés. Près de 80 ans après le début de cette épidémie, il ne reste pas beaucoup d’hommes. Or, ce qui est rare est cher.



Le pouvoir politique du shogunat est passé dans les mains des femmes. Seules les plus riches femmes ont le pouvoir d’avoir un mari. Le pavillon des hommes est un harem qui est réservé au Shogun. Les hommes ne sont là que pour satisfaire ses plaisirs. Cette inversion des rôles donne lieu à des situations pour le moins cocasses mais qui nous font réfléchir sur le rôle des hommes et des femmes dans la société.



C’est vrai que le scénario part sur un récit proche de « Y Le Dernier Homme ». Cependant, le traitement est totalement différent. Je regrette certaines confusions dans le scénario ainsi qu’un certain manque d’audace car tout cela reste très voire trop soft. Pour le reste, on passera un agréable moment de lecture avec le sentiment que cela aurait pu être meilleur.
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What did you eat Yesterday ?, tome 2

Les tranches de vie et moi on s’entend plutôt bien. J’éprouve un grand plaisir à me détendre en les lisant. Et si je ne pourrais pas les lire de la même façon qu’une aventure ou une romance, c’est avec bonheur que j’ai retrouvé 4 mois plus tard le couple de What did you eat yesterday.



Le format est pourtant fort simple, limite répétitif et accentué dans le choix de cette édition en double volume, mais ça fonctionne très bien avec moi. Fumi Yoshinaga nous concocte à chaque chapitre de bons petits plats pour évoquer une question du quotidien de nos deux héros gays vivant ensemble, la cuisine devenant le vecteur et le moyen d’évacuer les petits tracas de la vie de tous les jours.



Pour l’autrice, c’est un biais des plus savoureux pour questionner la société dans laquelle vivent Shiro et Kenji. Il est ainsi question de leur travail respectif : des affaires de Shiro et des client(e)s de Kenji. On parle aussi de leur famille, enfin surtout celle de Shiro, avec ses parents qui vieillissent et ont des soucis de santé ou d’argent. L’occasion pour aborder les changements de l’économie japonaise dans les années où ont été écrits ces histoires (2009-2010) où déjà les prix grimpaient. La confection de bons petits plats au quotidien est donc parfait pour aborder une question qui nous préoccupe nous beaucoup en ce moment : les prix dans les supermarchés et comment faire des économies. C’est vraiment une bible ici pour qui cherche des recettes simples et pas chères ^^



J’aime donc énormément ce mélange de questions personnelles, de couples, de famille mais aussi de société. C’est un vrai melting-pot qui se fait très naturellement. Se côtoient ainsi des lignes engagées sur le harcèlement sexuel au travail, sur le sur-judiciarisation de certaines affaires, aussi bien que des questions sur le désir d’enfants dans les couples gays et le désirs de petits-enfants chez leurs parents, ou encore sur l’héritage entre membres de couple du même sexe, le tout entre deux recettes de riz et poulet accommodés à la japonaise.



Je ne suis pas une grande cuisinière mais j’avoue que chaque histoire a su me donner faim et me toucher, et pas que le ventre ! Je trouve chez l’autrice un réel talent pour décrire et mettre en scène chaque recette, variant sans cesse les plaisirs avec pourtant des ingrédients assez communs et récurrents. Elle démontre la variété simple et sobre de la cuisine japonaise, son plaisir dans les petites choses du quotidien, le culte presque rendu à certains aliments qu’on révère, ce qui est accentué ici par les désirs économes de Shiro. C’est beau et bon, et ça donne presque envie de se mettre aux fourneaux pour l’imiter et découvrir nous aussi ce pouvoir thérapeutique de la cuisine.



A raison d’une rencontre chaque trimestre, nous devrions avoir un jolie catalogue de recettes de cuisine à la fin de l’année grâce aux garçons de ce tranche de vie gay tellement appétissant. Fumi Yoshinaga sait combler aussi bien nos ventres que nos coeurs avec ses histoires d’un quotidien terriblement actuel dans ses préoccupations et toujours juste dans sa mise en scène et ses propos. Qui d’autre parlerait ainsi aussi bien de crise économique, d’enfants, de parents âgés, de sur-judiciarisation ou de harcèlement sexuel dans les entreprises, autour d’un bon petit mijoté ? Je vous le demande 😉
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Le pavillon des hommes, tome 2

Un deuxième tome qui a été plus dur à pénétrer que son précédent mais qui au final, est tout aussi touchant (malgré une petite interrogation. Dans cet opus, on suit un jeune moine qui kidnappé pour devenir le compagnon de la nouvelle shogun. La philosophie du moine est appréciable et la rencontre entre les deux personnes aux personnalités opposées est intéressante.

C’est une excellente idée qu’a eu l’auteur de s’intéresser à différentes protagonistes à travers ce manga utopiste historique. Cependant, j’ai du mal à situer ce deuxième tome dans la chronologie de l’Histoire japonaise. A suivre !

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What did you eat Yesterday ?, tome 1





Découverte il y a bien longtemps sur le superbe oneshot familial : All My Darling Daughters (qu’il serait bien de rééditer au passage ;)), Fumi Yoshinaga est une écrivaine de l’intime que j’affectionne tout particulièrement. Elle a frappé un grand coup ces dernières années avec la passionnante uchronie Le Pavillon des hommes, qui fut un coup de coeur pour moi, et revient le plus simple mais tout aussi délicat What did you eat yesterday ?



Succès au Japon, cette série mettant en scène le quotidien d’un couple de quadra gay, qui compte à ce jour plus de 22 tomes au Japon – pas de panique Soleil nous en propose une édition avec des tomes doubles 😉 – , a même eu droit à sa version en drama, c’est dire ! Avec une recette simple mais efficace : de bons petits plats et le récit de leur journée au boulot ou avec leur famille et amis, l’autrice frappe fort et on savoure.



What did you eat yesterday ? est vraiment l’archétype de la série tranche de vie. Chaque chapitre est quasi indépendant du précédent et pourrait voir la série se conclure. Avec un schéma assez semblable, on y retrouve nos deux héros : un couple gay qui a la quarantaine, qui s’installe autour d’une table et déguste les bons petits plats concoctés par l’un d’eux : Shiro, le cuisinier et avocat des deux. A tour de rôle, ils évoquent leur journée au boulot, son partenaire Kenji étant coiffeur, mais aussi leur famille ou leurs amis. C’est simple, c’est tendre, c’est reposant.



Il ne faut cependant pas chercher la moindre tension dramatique ou romantique. Aucune scène de romance en vue, juste le plaisir de partager un quotidien et une vie à deux. Des petits soucis du quotidien sur l’importance de communiquer, des petites jalousies et c’est tout. C’est extrêmement simple et on pourrait croire pauvre, mais c’est justement tout ce qui en fait la saveur. On se repose à découvrir et suivre nos deux héros. On rit du caractère en apparence froid et posé de Shiro, qui se révèle un avocat très à l’écoute qui ne peut s’empêcher d’aider son prochain. On s’amuse aussi de la jalousie de Kenji envers ses clients alors qu’il n’y a aucune raison. Chacun a un passé et ils l’évoquent facilement mais ils se sont bien trouvés et ont su composer un couple équilibré, qui s’épaule et partage les tâches du quotidien, ce qui n’a pas toujours été le cas dans leurs précédentes relations.



Ainsi, on se retrouve avec une série qui parle énormément vie de tous les jours. Sont mis sur le tapis, toujours avec un humour débonnaire et un peu grinçant, leur coming-out auprès de leur famille ou leurs collègues, le soin à prendre de leur santé et leur physique à leur âge, la calvitie, leur relation à leur famille dont ils doivent prendre soin mais aussi leurs amitiés, etc. Au centre des chapitres, cependant, c’est la cuisine qu’on retrouve et on ne peut que se délecter devant les plats que mitonne quotidiennement avec amour et frugalité (pour ne pas dire avarice parfois xD), le sérieux Shiro. Cela donne énormément d’idées de recettes et en plus l’autrice en détaille bien la préparation, ce qui nous donne une sorte de tuto de cuisine en manga. J’en raffole et pour moi, pour qui la cuisine est une plaie, ça me donne envie de tester ! (le plus dur étant de trouver les ingrédients chez nous bien sûr >
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Le pavillon des hommes, tome 17

Les tomes deviennent de plus en plus denses avec des notions géopolitiques et historiques bien compliquées. Ce que j'ai pourtant apprécié est le côté humain de ce tome, distillé dans toutes ces scènes d'échanges entre la shogun et son prince. La situation est controversée sur l'arrivée des étrangers sur le territoire japonais, nécessitant de nombreux voyages du shogun vers Kyoto pour rencontrer et rassurer l'empereur. C'est devenu un manga bien moins abordable qu'au début mais il reste toujours intéressant.
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Le pavillon des hommes, tome 15

Un tome absolument tragique ! Alors que le couple de couverture, la shogun Iesada et son conjoint Taneatsu, coulent des jours heureux, un drame va les séparer à tout jamais. C'est foudroyant. Dame Iesada méritait enfin d'acquérir ce bonheur tant attendu.. Le deuil de son mari est grand, comme l'est son amour pour elle. La nouvelle shogun va ainsi prendre pouvoir du haut de ses 14 ans... avec l'aide de ce beau-père en deuil. La politique est expliquée avec détail pour bien comprendre la relation entre le bakufu et l'empereur. C'est long à lire et ça prend du temps à s'en imprégner, cela reste intéressant ! Le twist de fin avec l'arrivée du prince avec qui la shogun doit marier est surprenant et me fait regretter de ne pas avoir emprunté les tomes suivants...
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Garden dreams

Fumi Yoshinaga est une autrice que j'aime beaucoup mais qui est malheureusement un peu boudée en France où nous n'avons eu droit qu'à deux de ses titres : All my Darling Daughters et Le Pavillon des Hommes chez Kana, tous deux pourtant des coups de coeur chez moi. Alors quand on m'a parlé sur instagram d'un titre court paru aux États-Unis et se passant à l'époque des rois et des troubadours, j'ai sauté dessus !



C'est un vieux titre, paru il y a une vingtaine d'année au Japon, et pourtant il ne dénote pas de nos jours. On y retrouve toute la douceur, la sensibilité et la poésie de l'autrice pour parler d'amour et de deuil, comme elle a si bien su le faire dans d'autres titres. Sa patte graphique épurée et poétique est également toujours aussi agréable et colle parfaitement à l'ambiance dramatique qu'elle souhaite donner. C'est plein d'envolées lyriques, le tout dans un décor très peu présent, ce qui met d'autant mieux en avant les personnages et leurs émotions qui sont au coeur de l'histoire.



L'histoire, parlons-en, m'a un peu déstabilisée au début. En suivant deux troubadours, nous arrivons de plein pieds dans un mystérieux château occupé par un Baron au regard bien triste et lointain, et sa protégée plutôt enjouée, elle. De fil en aiguille, tout ce petit groupe se rapproche jusqu'à ce qu'une révélation vienne bouleverser leur petit équilibre. Les chapitres suivants seront là pour combler les lacunes du passé des personnages mais également leur devenir et l'autrice joue habillement sur différentes lignes temporelles pour cela, ce que j'ai beaucoup aimé.



Au coeur de cette histoire, nous avons donc le mystérieux Baron, l'homme de la couverture. C'est un gentilhomme typique de la fin du Moyen-Âge tel qu'on peut se l'imaginer, amoureux des arts, ancien guerrier mais qui l'a fait plus par devoir que par envie, et surtout préfigurateur des romantiques qu'on connaitra au XIXe avec son côté désabusé de la vie. Il a vécu, jeune, une terrible tragédie qui l'a marqué durablement. J'ai beaucoup aimé la sensibilité avec laquelle la mangaka avait construit ce personnage et son histoire, sur lesquels je ne dirai pas un mot de plus pour vous laisser le plaisir de les découvrir, mais sachez que si vous aimez ce cher Shakespeare, vous allez adorer !



Vient ensuite, le jeune troubadour que l'on découvre dans les premières pages et qui sera le narrateur privilégié de notre histoire. L'autrice a le chic pour savoir créer des jeunes personnages extrêmement matures pour leur âge et marqués eux aussi par la vie, celui-ci en est le parfait exemple, mais j'ai aimé la force de caractère de celui-ci.



Avec ces deux héros, très différents, Fumi Yoshinaga parvient à créer une histoire sensible, qui même si elle ne nous épargne pas les drames de la vie est pleine de promesses. On découvre avec eux qu'à toutes les époques, une perte sentimentale ou affective est un drame pour la personne qui la vit, mais aussi que les liens qu'on crée dans la vie qu'ils soient de sang ou non ont l'importance qu'on leur donne, et qu'une rupture n'est pas une fin en soi, qu'on peut toujours se reconstruire si on en a la volonté. C'est un très beau message plein de douceur malgré l'amertume du sujet.



Garden Dreams fut donc une très belle découverte pour moi. J'ai frisé le gros coup de coeur ici, une fois de plus. J'ai aimé retrouvé la sensibilité de l'autrice aussi bien dans son écriture que dans ses dessins. C'est vraiment une grande dame et ça m'a donné envie de me plonger plus dans ses parutions en anglais.
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Le pavillon des hommes, tome 3

Je pensais qu’avec ce tome 3, l’auteur s’intéresserait à une période différente de ce pavillon des hommes mais j’ai été surprise et ravie de retrouver Iemitsu et Arikoto. Les deux amoureux sont heureux mais ça ne suffit pas il faut un descendant pour perpétuer la lignée…

Quand les histoires de cœur se croisent à des histoires de pouvoir, ça donne une intrigue complexe et captivante. On apprend à mieux connaitre Iemitsu et Arikoto ainsi que leur entourage. Un petit aperçu de la situation des paysans permet de comprendre l’évolution de l’épidémie dans ce Japon. J’aime beaucoup ce manga avec les problématiques que l’auteur développe : le pouvoir, la différence homme-femme, la maladie... Une série que je suis certaine de continuer !

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Le pavillon des hommes, tome 16

Quelle complexité ! Fumi Yoshinaga n'a pas seulement du talent pour nous conter des destins dramatiques et romantiques, elle en a également beaucoup pour retracer, même à mes yeux de néophyte occidentale, les affres de la fin de l'époque d'Edo et de la transition vers l'ouverture du Japon au reste du monde. C'est complexe, pas toujours facile à suivre mais passionnant et très révélateur.



Pour adoucir quand même ce sujet un peu aride, elle mixe cela avec le récit de l'arrivée de l'époux du shogun. Un époux pas comme les autres, qui va être à l'origine de bien des crispations, mais pour nous lecteurs, de bien des moments savoureux également. Je dois avouer que les situations et réactions qu'il provoque m'ont beaucoup amusée. J'ai également été touchée par la personnalité de ce personnage, comme souvent avec l'autrice. Elle le dote d'un terrible passé qui est en lien direct avec le présent et le récit de ceci le temps d'un chapitre m'a soufflée ! J'aime énormément la narration très simple mais toute en puissance émotionnelle de la mangaka. Et ici le duo formé par le shogun et son époux fonctionne à merveille.



Maintenant, je dois avouer que même si le sujet m'intéresse énormément, d'un point de vue de lectrice pur, ce n'est pas l'arc de la série où je prends le plus de plaisir parce que les émotions m'emportent quand même moins qu'auparavant. Il n'y a pas de romances dramatiques comme celle qui avaient fait le succès de l'oeuvre auprès de moi auparavant. Ici, on est dans quelque chose de plus réfléchi, de moins facile et donc de plus complexe, qui fait que les émotions entrent moins en ligne de compte. Je le regrette parfois mais ça n'enlève rien à cette grande oeuvre qu'est Le pavillon des hommes.
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