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Critiques de Héléna Marienské (74)
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Les ennemis de la vie ordinaire

Le premier type passe son temps à courir. Des kilomètres à avaler les champs de sa campagne. Il ne sent plus la douleur. Il la recherche juste comme sa dose d’adrénaline. Il court, il court, et ne baise même plus sa femme. Ne pas mélanger plaisir et performance. Il doit garder son influx pour la course. Uniquement. Comme un drogué du sport qui écoute les variations Goldberg de Gould.



Elle boit plus que de raison. Du matin au soir. Une gueule de quinquagénaire, pourtant elle n’en a que trente, délaissée par son mari. Le visage bouffé et bouffi par l’alcool. Elle ne le supporte plus, elle ne se supporte plus, elle ne supporte plus la société bourgeoise dans laquelle son mari la traîne au milieu de ses jeunes putes ou pouffiasses – ou est la différence dans ce milieu. Alcoolique.



Une gamine, à peine 17 ans, et pourtant des fréquentations peu fréquentables. Une dose. Deux doses. Aller au fourgue et réclamer son matériel. De l’argent, petits vols, je me déshabille, touche-moi, je descends ton pantalon, je te suce. File le fric. J’en ai besoin. Une accroc, une droguée.



Rouge, impaire et manque. Faites vos jeux. La bille d’ivoire tourne, tourne, comme un manège désenchantée. Elle cogne contre le 0, le dix, le 69, cogne tous les numéros comme une boule de flipper, rien ne va plus, elle s’arrête sur le mauvais numéro. Il a tout perdu, l’argent du loyer, la prime mensuelle, même les extras pour les putes. Pourtant, il a eu la main chaude toute la soirée, au poker. Mais il ne peut s’empêcher de finir sa soirée à la roulette et sortir du casino comme un clodo les yeux rougis par la honte et la rage. Encore un de ces accrocs aux jeux qui devraient se contenter de parties entre amis ou de tirer quelques gains sur Winamax. Au lieu de flamber sa vie sur une bille blanche.



Je ne t’ai pas encore parlé de cet accroc au sexe. Certes, il a besoin de s’habiller en costumes pour assouvir ses besoins, tantôt en Napoléon, tantôt en poilu – et je ne te parle pas du sosie de Demis Roussos – ou en chevalier écuyer avec bottes et cravaches, et pour gicler à la face de ces conquêtes sa puissance, son venin, son fluide. Sans parler de sa collection privée de films pornographiques aux titres aussi poétiques qu’enchanteurs, Autant en emporte le gland, Enculons-nous dans les bois, Bite et Châtiment… Que du lourd et des gros nénés.



J’allais oublier ce curé pas comme les autres. Et non parce que c’est le sosie parfait du pape, réplique du pape François en banlieue parisienne. Son problème, une différence notable avec les habituels curés que l’on peut croiser pour peu qu’on aille s’agenouiller dans une paroisse le dimanche matin. Il aurait pu être pédophile, comme cela se fait si bien dans le milieu, mais non, il est cocaïnomane. Cela n’aurait pas dérangé le clergé s’il ne s’était pas mis à détourner les fonds et à piocher dans la quête pour aller se payer sa dose vers le paradis artificiel.



Au milieu de ces étranges personnages aux caractères bien extrêmes, il y a Clarisse que j’imagine en petit tailleur crème, string noir dessous, crinière noire et des cuisses à écarter. Profession : addictologue. Et elle a la folle idée de réunir toutes les personnes souffrant de ces addictions pour une thérapie de groupe d’un nouveau genre. Fini le cloisonnement entre alcooliques anonymes, la séparation des anorexiques ou des drogués de la drogue ou du sexe. Elle mélange tout le monde, pour une partouze cérébrale où chacun plonge son âme dans l’addiction des autres. Et lorsque tu remplaces ton addiction par celle des autres, cela donne un roman de Héléna Marienské avec folle frénésie et burlesque rebondissement. Une comédie de rentrée littéraire et une belle écriture même si l’histoire ne tient pas tout à fait la longueur du roman.



Par discrétion, peut-être, je n’ai pas évoqué ce gars, grand timide aux premiers abords, qui cumule tant de tares ou d’addictions, les achats compulsifs de bouquins, l’alcool, la drogue et le sexe… Surtout le sexe. Un type comme ça, mieux vaut ne pas le croiser dans une ruelle étroite et sombre tant il a une gueule à faire peur, du genre à ressembler à un bison fuyant la vie ordinaire.
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Les ennemis de la vie ordinaire

Docteur, j’ai peur… Peur de commencer à écrire cette chronique. Pas parce que je crains de devenir accro à l’écriture (ça non, impossible, sinon je n’aurais plus assez de temps à consacrer à mon addiction de base, la lecture. Mais peut-être suis-je en plein déni ? mais dans ce cas, même si je suis addict aussi à l’écriture, les poly-addictions ont aussi du bon, non ? cf plus loin. Et puis de toute façon, j’arrête quand je veux), mais parce que j’ai peur du diagnostic.

Parce que ce roman m’a mis la tête en vrac, mais qu’est-ce qui m’arrive, je ne sais pas quoi en penser, mon cerveau m’envoie des signaux contradictoires. Avis aux psychanalystes freudiens parmi vous, aux psycho-analytico-comportementalistes, aux systémiques, aux psycho-théra- ou psycho-taré-peutes, aux guérisseurs de psychotiques (tac-boum) borderline, je vous résume les symptômes, en vrac, comme je disais, parce que, à force de compter les rails de coke de JC et les doses d’héro de Mariette, de passer des heures à la roulette avec Gunter, d’assister aux séances quotidiennes de 3000 abdos de Pablo et de suivre Mylène dans ses virées shopping à 4 zéros sur le chéquier, moi j’ai plus les idées très claires.

Donc, ça commence comme une quête très sérieuse, une recherche de la guérison (ou de la rédemption, selon JC), avec Clarisse, psychologue qui veut tester sur ses patients une méthode révolutionnaire. Une thérapie de groupe innovante, genre les addicts anonymes, qui réunit des patients souffrant d’addictions différentes (drogue, sexe, alcool, jeu, sport,…) : on les met ensemble, on les laisse parler (ou pas), et on voit ce qui se passe (à ce stade, ça sent déjà le foutage de tête psychologiquement incorrect). Les patients sont des addicts extrêmes, qui mettent leur santé ou leur vie en danger, ou, au minimum leur portefeuille. Certains sont détestables ou ridicules, d’autres font vraiment pitié, tous sont dans une souffrance sans nom, voudraient en sortir mais ne trouvent jamais plus de 5 minutes la volonté nécessaire. Bref, des épaves. C’est au moment où le lecteur se prend à espérer que la thérapie va malgré tout porter ses fruits qu’arrivent la rechute des patients, la chute du roman, la décadence de tous, et ça part en vrille, ça dérape, ça déjante dans un total n’importe quoi. On envoie furieusement balader tout l’arsenal « psy », et quitte à s’enfoncer pour ne plus remonter, allons-y joyeusement et partageons nos problèmes (comprendre : goûtons aux addictions des autres). Mais avant ça, réglons nos dettes pour pouvoir en profiter plein pot ensuite, et donc, direction Las Vegas et ses tournois aux gains millionnaires.

Voilà, je ne sais pas quoi penser de ces « ennemis de la vie ordinaire ». Roman fluide, rapide à lire, au style moderne que l’auteur adapte en fonction des personnages, totalement immoral mais jouissif, écoeurant mais accrocheur, ce n’est pas tellement le fait que la psycho-chose soit tournée en ridicule qui me gêne, c’est plutôt que les malades le soient. Mais heureusement, tout ça n’est pas réaliste, hein, docteur…

Conclusion : j’ai aimé et je n’ai pas aimé, alors j’hésite : suis-je schizophrène ou masochiste ? C’est grave, docteur ?

Prescription : retour à la vie ordinaire…

Merci aux éditions Flammarion et à Babelio pour cette découverte.


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Presque toutes les femmes

L'amour a tellement de visages



Héléna Marienské a décidé de tout dire, de ne rien cacher de sa vie amoureuse. Son autobiographie est, au-delà du récit de ses multiples rencontres amoureuses, un plaidoyer brûlant pour la liberté que les hétéros et les homos rejettent.



«Ça ne va pas être simple, cette vie. Pas simple à raconter non plus. Moi qui mens toujours, par réflexe pavlovien pour échapper à l’inquisition maternelle, mais aussi par habitude acquise et cultivée — jeu, amour de la fiction — comment dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité je le jure?» Nous voilà prévenus d'entrée, l'histoire ou plutôt les histoires qui font cette autobiographie sont passées au tamis de la littérature, de l'envie de donner une cohérence à un parcours, mais aussi d'offrir une belle perspective, celle d'une femme libre.

Pour la narratrice — qui s'appelle Nathalie Galan et deviendra Héléna Marienské — il aura fallu franchir bien des obstacles pour parvenir à s'émanciper et à oser tout dire, avec une bouleversante sincérité.

C'est vers sept ans, du côté de Montagnac, que la fillette découvre avec son amie Ange comment fonctionne son corps. Une première expérience de la sensualité qui est un encouragement à poursuivre cette exploration. À quinze ans, elle fait l'amour avec Claudine et comprend très vite combien les sentiments peuvent être fluctuants. Quand elle revient d'un séjour à Londres, où elle a trompé son exil en se jetant sur les fish and chips, les pizzas et les rhubarb pies, Claudine ne veut plus d'elle. La "grosse" se rabat alors sur les hommes, mais sans pour autant s'y attacher. Ce n'est que quatre ans plus tard, en arrivant à Paris, qu'elle retrouvera les bras d'une jeune femme, Albertine. Mais là encore, la liaison sera brève. Alors, elle navigue à vue. Sa vie amoureuse est un chaos, du coup elle se tourne vers une analyste lacanienne orthodoxe, Mme Michelangeli. Car son bilan est peu reluisant: "J'ai épousé en premières noces, à vingt ans, un amateur de nymphettes, Daniel. Il a l’âge de mon père mais lorsque je rencontre Michelangeli, je suis à vingt-trois ans déjà une vieille chose à ses yeux. À qui parler? J'ai rompu en visière avec mes parents, je n'ai aucune amie. Je veux divorcer et comme mon époux me complique la tâche, je multiplie les aventures — c'est l'époque merveilleuse de l'insouciance pré-sida. J'ai arrêté mes études et je n'ai aucun métier." La psy lacanienne va réussir à mettre un peu d'ordre dans ce capharnaüm sentimental, éloigner les relations toxiques et faire entrer sa patiente dans un cercle vertueux. Elle trouve l'homme idéal, se marie, donne naissance à deux filles merveilleuses et connait vingt ans de bonheur. Un bonheur qui se dédouble grâce à la littérature qui va provoquer le réveil de la belle endormie. Albertine a publié un livre dans lequel elle raconte leur rencontre et évoque un regret. Il n'en faut pas davantage pour que Nathalie éprouve la nécessité de la revoir. La passion est toujours là, mais Albertine n'entend pas bouleverser sa vie. Elle se consolera alors avec Coline, avec qui elle va partager sa vie et son petit chien. Ce dernier, qu'elle promène dans le Marais, va lui permettre de faire bien des rencontres, d'engranger de nouvelles expériences. Jusqu'à excéder Coline qui la renvoie. La traversée du désert qui suit sera de courte durée. Jusqu'au jour où elle croise Naomi. "Je ne maîtrisais plus rien. J'aimais à quarante-cinq ans d'un amour adolescent. Naomi était rodée aux histoires de cœur et de corps avec les femmes, tandis que je les découvrais avec émerveillement. Albertine avait été inaccessible, je m'étais comportée comme une idiote avec Coline, mais cette fois, j'aimais. J’aimais et voulais vivre avec Naomi un amour complet. Je le désirais avec frénésie: j'avais à nouveau dix-sept ans, l'appétit de plaisirs et des effusions sentimentales qui vont avec. Cristallisation, idéalisation, aveuglement amoureux tout ensemble. Égarements du cœur et de l'esprit."

Las, cette histoire prendra fin comme les précédentes. Avant que de nouvelles rencontres ouvrent la voie à de nouvelles relations. Cet amour non-exclusif des femmes est raconté, entrecoupé de souvenirs d'enfance, d'une carrière à la télévision commencée par hasard en tant que coco girl et abrégée après un étonnant tournage en ex-Yougoslavie qui va tourner au fiasco, les années d'études supérieures et celles d'enseignante ou encore les figures familiales qui ont marqué la romancière. À la clé de cette autobiographie, le souci de tout dire, de se livrer, de plaider pour davantage de tolérance et d'ouverture d'esprit, y compris chez les gays et les lesbiennes. Car, comme les hétéros, c'est d'abord leur propre pré carré qu'ils entendent défendre, refusant de partager leur sexualité.

Depuis Fantaisie-Sarabande et Les ennemis de la vie ordinaire, Héléna Marienské avait ouvert la voie. Avec Presque toutes les femmes, elle parachève son plaidoyer d'une plume aussi libérée qu'elle-même.




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Les ennemis de la vie ordinaire

Vendredi 11 septembre :



Tiens, j’ai reçu un livre par Masse Critique. Les personnages sont des addicts. Si ça se trouve c’est Jules qui m’a inscrite pour celui-là, il prétend que je suis pleine d’addictions.



... ... ...



Bon, Jules m’a dit qu’à acheter autant de livres (brocante oblige) je me rappelais même plus que j’en demandais par les masses critiques, qu’il faudrait peut-être que j’arrête d’être accro aux livres mais que, au moins, prise par ma lecture, je n’irai peut-être pas m’acheter un cent cinquantième ensemble de sous-vêtements.

Là, j’ai fermé ma gueule. D’une, parce que la dernière fois, il avait prétendu cent vingt et je lui avais dit « tu exagères ». Mais alors il les a comptés et ça faisait plus. De deux, parce que j’ai pas oser lui dire que je venais d’en commander un par internet.





Samedi 12 septembre :



Midi :

Le début m’a pas emballé. Si ça se trouve je ne serais même pas frustrée de ne pas le finir ce week-end. Parce que je sais pas si Jules me laissera lire en paix. Il dit que je passe déjà mes nuits à jouer aux échecs sur internet alors qu’il faut pas je passe en plus mes journées à lire, surtout qu’il prétend que plus je lis, plus je bibine et que comme j’ai remplacé le whisky par la bière à quantité d’alcool équivalent, je fais bien d’acheter des sous-vêtements, parce que je pourrais bientôt plus mettre aucune autre fringue.



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Nous éviterons d’exposer les savants calculs qui nous amènent à cette remarque, mais notons ici qu’un demi-litre de whisky par jour a donc été remplacé par deux litres et demi de bière à 8°, soit dix bouteilles de 25 cL.

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Il est très méchant, vivement mon groupe de paroles lundi soir, on verra ce qu’ils en disent les autres. Me dire ça à moi en plus, qui participe à un groupe des AA tous les mercredis soirs, par pure prévention, parce que je suis pas alcoolique.

Enfin, je pourrai aussi en parler à mon psy vendredi soir mais c’est dans longtemps.





Soir :

Ça y est, j’ai tout lu !



Un curé et une jeune paumée qui se cament, un prof de fac addict au sexe, une femme alcoolique, une autre qui s’adonne à des achats compulsifs, un fou de sport et un addict au jeu.

Plus une psy, qui s’appelle Clarisse, et un chien ou deux.



Alors le début m’a fait un peu peur.

Mise en place un peu sérieuse de l’histoire, sur un ton un peu particulier.



Oui mais.

Les chapitres alternent quelques points de vue, ce qui donne du rythme, c’est indéniable.

On accède aux réflexions de la psy par des lettres qu’elle envoie à un confrère.

Les pensées de Mariette sont présentées à travers son « journal ».

Pour les autres, c’est le narrateur qui s’y colle.





Et puis.

L’idée du bouquin est pas mal quand même.

Réunir tous ces addicts dans un groupe de paroles.

On se demande ce qui va en sortir.

Ce ne sont pas des agneaux et ça, Clarisse aurait pu s’en douter…

Et bien ça part en sucette dans un mode portnawak total délire.

Pas crédible ai-je lu en commentaire. Encore heureux, c’est ce qui m’a permis, personnellement, de vraiment en rire.

Parce que si c’était réaliste, toute cette misère morale réunie, ça m’aurait pas fait marrer du tout. Du tout.



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Par peur du spoil, nous tairons de bonnes raisons de trouver ce livre par moments très marrant.







Merci aux éditions Flammarion de participer aux Masses Critiques et merci à Babelio de les organiser.











L’inspiration musicale, c’est la scène du film de Tarentino où Mia sniffe de l’héroïne qu’elle prend pour de la cocaïne et fait donc une overdose en écoutant cette chanson à donf, pendant que Vincent Vega se fait de beaux discours dans les chiottes...



« […]

Girl, you’ll be a woman soon

Please come take my hand

Girl you’ll be a woman soon

Soon you’ll need a man

[…]”



Extrait de “Girl you’ll be a woman”, Urge Overkill :

https://www.youtube.com/watch?v=JAHA4Jh5jkw



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Le degré suprême de la tendresse

Avant les "Cinquante nuances..." grisâtres...livre que je n'ai pas lu et que je ne lirai certainement pas...on avait écrit d'autres ouvrages "érotiques" français (!) à la sexualité plus "calibrée" (et non dilués à la sauce américaine "golden boy").





Ceci dit, le recueil d'Héléna Marienské, "experte" en littérature érotique, ne m'a pas convaincu.

Dans le "Degré suprême de la tendresse" (phrase subtilisé à Dali), l'auteur fait allusion au plaisir qu'on aura à croquer le bout du gland. Cannibalisme succulent ! La vengeance à prendre (!) sur l'homme, seul détenteur de ce morceau de choix, fait partie intégrale de cette tendresse inégalable.

Mais Marienské, dans huit textes plus ou moins courts, se livre à une exercice de style à la Houellebecq, Céline, La Fontaine, Angot, Ravalec...(e.a.). Cette stylistique littéraire, additionnée au thème de la vengeance (x8) devient lassante quand on a tout simplement envie de lire une histoire pimentée, plutôt que des pastiches empreints de cul-tisme.





À vous de juger (mesdames)...la vengeance de circoncision...un plat à croquer froid...ou chaud ? Des idées qui ne manquent pas de charme, mais qui (pour ma part !), n'a-bout-issent pas...





P.s. Comme j'ai lu ce livre en 2008, je ne fais que traduire (d'après mes notes prises alors) mon ressenti concernant cette lecture, sans pour autant pouvoir restituer des résumés avec exactitude.
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Presque toutes les femmes



Reçu dans le cadre d’une Masse Critique, je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions Flammarion pour l'envoi de ce roman.



Paru le 25 août dernier, " Presque toutes les femmes " de Héléna Marienské est un roman autobiographique lumineux autour de personnages féminins où la notion de désir est omniprésente.



Suite à un épisode dépressif sévère, Héléna Marienské se lance dans l'écriture d'une autobiographie et raconte sa relation aux femmes. Elle y décrit son rapport aux femmes de sa famille tout d'abord, puis à ses rencontres amoureuses. Par son regard, elle y analyse la complexité et les mystères des rapports féminins. Cette mise à nue est bouleversante.



p. 12 : " Ça ne va pas être simple, cette vie. Pas simple à raconter, non plus. Moi qui mens toujours, par réflexe pavlovien pour échapper à l'inquisition maternelle, mais aussi par habitude acquise et cultivée - jeu, amour de la fiction -, comment dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité je le jure ? "



Fille de profs communistes, elle se plonge très tôt dans la lecture des romans de Colette, et tombe amoureuse à l'âge de sept ans d'Ange, une amie d'école. Après des échecs sentimentaux, elle finit par se ranger auprès d'un mari doux et fidèle pendant vingt ans. Mais lorsqu'elle retrouve par hasard une vieille amie de prépa, c'est l'électrochoc ! Heureusement (ou pas) sa psy Madame Michelangeli.



p. 35 : " - Votre problème, c'est les femmes ! "



Les masques tombent dans ce roman au style éclaté où se mêlent détresses et passions. L’identité bisexuelle est, pour Marienské, un territoire de conflits et d’incompréhensions.



Jovial, énergique et émouvant ce roman est une ode à la liberté d'aimer !




Lien : https://missbook85.wordpress..
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Les ennemis de la vie ordinaire

Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour le roman « les ennemis de la vie ordinaire » d'Héléna Marienské.

L'addiction : " la dépendance, ou addiction, est, au sens phénoménologique, une conduite qui repose sur une envie répétée et irrépressible, en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s'y soustraire".

Des sujets soumis à des addictions diverses se retrouvent en thérapie de groupe. Leur psychothérapeute émet, en effet, l'hypothèse que cela pourrait leur permettre, face à d'autres addictifs en tout genre, de prendre conscience de leur dépendance, de chercher à comprendre leur origine, de plus facilement en parler, c'est-à-dire ‘'les sortir pour s'en sortir' et donc d'en guérir.

Les addictions les plus courantes : sexe, jeu (poker), drogue, alcool, achat compulsif et même sport. Addictions qui détruisent, ruinent aussi bien le compte bancaire que les liens avec l'entourage, la famille, le corps, le cerveau, le mental.

Mais, cette thérapie va avoir l'effet inverse escompté. Lors des premières séances, les « patients » se chahutent, s'agacent par leur caractère et origine sociale opposés, leur addiction différente, au grand désarroi de la thérapeute.

A travers ses lettres qu'elle écrit à un de ses confrères, on réalise qu'elle, souffre elle-même de dépendance (prise médicamenteuse et éprise de ce confrère) et qu'elle sombre peu à peu dans ses propres addictions, jusqu'à ne plus venir aux réunions et jeter l'éponge.

Les patients, face à la défection de leur psy, vont décider de poursuivre ces réunions de groupe et de s'unir pour ne plus chercher à se guérir de leur addiction mais, au contraire vivre avec, et même goûter à celles des autres, pour ne pas dire, en devenir eux aussi des addicts.

Leur problème majeur n'est donc plus de se guérir de leur addiction mais de résoudre les problèmes d'argent liés à celles-ci. Ils deviennent peu à peu un groupe soudé, partagent, s'entraident et bénéficient des « avantages » de certaines dépendances pour mieux profiter des leurs, les « assument », sans autant de culpabilité et s'en délectent, s'y baignent, s'y vautrent.

Certaines scènes sont cocasses, assez drôles, d'autres un peu trash, un brin immoral.

Malheureusement, j'ai eu parfois du mal à les suivre et, pour être franche, à vouloir les suivre à mesure que cela devenait un peu du grand n'importe quoi avec ces excès en tout genre. le final, leur virée au plus grand tournoi de poker de Las Vegas, ne m'a pas réellement enthousiasmée.

D'ailleurs, ce billet, manquant de souffle, montre ce plaisir qui s'est peu à peu étiolé au milieu du roman.

Il faut dire que je venais de finir « Acid Test » de Tom Wolfe, la « vraie » virée en bus conduit par Ken Kesey ou encore Neal Cassidy, respectivement auteur de « Vol au-dessus d'un nid de coucou » et « héros » de « Sur la route » de Jack Kerouac. Une consommation de drogue (notamment) quasi totalement assumée à l'époque. du coup, le deuxième roman traitant d'addiction n'a pas eu forcément le même impact sur moi. A moins que ce soit ces deux lectures similaires, coup sur coup, comme une impression d'abus d'addictions, comme cet état peu plaisant, un lendemain de fête ?

Ce roman a néanmoins l'intérêt de se questionner sur la société de consommation, les addictions qui en découlent, pour mieux supporter le quotidien, oublier un peu le quotidien et aussi bien sûr, réfléchir sur nos propres comportements addictifs, plus ou moins nocifs, plus ou moins agréables ; ceux qu'on nie, ceux qu'on accepte, ceux dont on veut se défaire…Allez, facile, moi aussi, j'arrête lundi, promis.

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Les ennemis de la vie ordinaire

Avec cette lecture, je me suis offert une bonne tranche de rigolade, ce livre est pathétiquement drôle. La thématique est grave, les addictions, mais le récit est totalement fantasque.



La première partie nous présente les protagonistes que nous allons suivre, embourbés dans leur addiction ou ruinés par elle et nous emmène dans l’histoire quand leur thérapeute a l’idée géniale (surtout pour le lecteur) de les réunir dans une thérapie de groupe.



La caricature et la loufoquerie se sont installées sur le devant de la scène dans les deuxième et troisième parties, et c’est gravement parti en sucette.

Je n’ai pu que rigoler face à une telle cocasserie, une telle insolente invraisemblance !



L’histoire est totalement décalée et désinvolte, et la plume alors ! Elle est goguenarde, frénétique, change de style en fonction du personnage qui occupe le haut du panier dans le chapitre en cours, mais sans jamais cesser d’être fluide car le saut d’un schéma narratif à un autre ne nécessite aucun temps d’adaptation, et donne, au contraire, une dynamique très vive qui convient bien au récit. Quelle virtuosité de la part d’Héléna Marienské !



Le roman est très scénarisé, ça ferait un bon film ! Peut-être existe-t-il déjà ?



En tout cas, il constitue une preuve qu’on peut rire de tout sans méchanceté.

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Les ennemis de la vie ordinaire

L’addiction, c’est pas forcément drôle a priori, exception faite de la galerie haute en couleur que nous propose Hélèna Marienské qui dans son dernier roman à ce jour, réunit sept "addicts" pathologiquement atteints (la shoppeuse compulsive, le curé cocaïnomane, l'alcoolique, le sex addict, le drogué au jeu, celui au sport, l'accro à un peu toutes les substances)



Ces sept cas clinique sont réunis par une thérapeute qui prétend qu'elle a le pouvoir de les guérir en fédérant leurs énergies, et qui décide donc de les réunir deux fois par semaine des réunions de groupe entre ces personnes qu'elle suit individuellement. Et évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu puisque effets indésirables et dommages collatéraux vont se donner rendez vous!



Une lecture jubilatoire tant on s’attache aux personnages qui peuplent ce récit, et on sent qu’Héléna Marienské aime ien tous ces individus rongés totalement par leur addiction : .



Entre séquences bien barrées et bien cocasses et celles plus touchantes ou les dépendants tombent dans les doutes et même la honte, le roman de Marienské est plus profond qu'attendu avec un roman assez jouissif et libérateur dans lequel les personnages nous entraînent dans leurs névroses et leurs démesures.



Certes, la dernière partie ,plus déjantée, perd un peu niveau crédibilité, mais ces ennemis de la vie ordinaire restent plus que fréquentables et parfaitement recommandables...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Fantaisie-sarabande

J'ai vu dernièrement l'émission de la Grande Librairie dans laquelle l'auteure, Héléna Marienské, a présenté son livre. J'avais été plutôt admirative devant le dynamisme et la conviction de cette jeune femme promise à une belle carrière d'écrivain.. oui mais.; j'ai été déçue; Le livre ne m'a pas semblé à la hauteur de la belle présentation qui en a été faite.

Pourtant le sujet était plutôt inhabituel: en Lorraine une jeune femme prénommée Annabelle se languit dans une famille plus que bof.

Pour s'en sortir, elle devient une prostituée de luxe et va croiser le chemin d'un grand pianiste.. et ensuite, après le meutre de celui-ci, elle va rencontrer l'épouse de ce musicien, qui ne va pas tarder à tomber sous le charme d'Annabelle.

Les personnages sont bien campés; on trouve dans ce livre une bonne satyre des milieux branchés parisiens, de la Province profonde.. oui mais les traits sont finalement un peu trop grossiers et schématiques et finalement on n'y adhère pas tout à fait.

Trop d'excès dans l'écriture et cela nuit au réalisme...
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Les ennemis de la vie ordinaire

Gunter est un joueur invétéré. Pablo est accro au sport et à l’effort physique. Jean-Charles se défonce à l’héroïne plusieurs par jour. Mariette est sans cesse en quête d’une nouvelle dose. Mylène est acheteuse compulsive. Elizabeth est alcoolique. Damien est accro au sexe. Ces sept personnes malades, chacune soumise à une addiction, sont réunies dans un groupe de parole encadré par Clarisse, thérapeute ambitieuse qui veut innover en manière de guérison. D’abord circonspects, les malades commencent à se confier. « C’est tout con, vous savez. Je veux pas crever. Je voudrais vivre, un peu au moins. » (p. 40) Avec la parole libératrice vient la prise de conscience et le début d’une camaraderie, et plus si affinités. Clarisse est rapidement dépassée par le groupe et sa volonté de guérir. Pour éponger les dettes des uns et des autres, le groupe se met au poker. « Si tu savais comme je le sens, le potentiel de notre équipe… On veut tous s’en sortir, tu vois ? / Une team pour quoi, d’abord ? C’est quoi cette histoire de team ? / Une team pour s’entraider. On travaille ensemble, on s’entraîne, on s’entraide. » (p. 208) Et voilà les sept malades qui écument les tables de jeu et les tournois internationaux.



Apprendre le poker pour se bluffer soi-même et se mentir, c’est un peu le problème de nos addicts de tous bords. Alors qu’ils luttent et échouent face à leurs dépendances, ils se découvrent des affinités et des faiblesses. Hélas, alors que le roman était d’abord attachant et drôle, il vire à l’improbable et au grand n’importe quoi. Ça commence comme un film de Claude Lelouch et ça finit comme un film de Paul Thomas Anderson. J’aime les deux réalisateurs, mais que le premier mute vers le second m’évoque plutôt le résultat d’un accident nucléaire que le dévoilement d’un super héros. Dernier point : je réagis de façon épidermique au namedropping bobochic. Désolée, zéro indulgence quand ça ne sert pas le propos.



Je garde en revanche un excellent souvenir d’un précédent texte de l’auteure, Le degré suprême de la tendresse, où il est question de sexe, de fellation et de castration.

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Les ennemis de la vie ordinaire

Qu'est-ce qu'une addiction? Un état de dépendance à quelque chose, plus communément la drogue, l'alcool, le tabac mais étendue aussi aux connexions de la vie moderne.

Comme le dit si bien le titre, les personnages fuient l'ordinaire dans la vie.



Point de départ mais pas seulement, la «patte» d'Héléna est de les faire cohabiter dans une thérapie de groupe.

Clarisse: psychothérapeute.

Gunter: addict au jeu.

Pablo: addict aux sports extrêmes.

Jean-Charles: addict à la cocaïne (je vous laisse découvrir sa profession).

Damien: addict au sexe.

Mariette: addict à l'héroïne et autres substances.

Mylène: addict aux achats

Elisabeth: addict à l'alcool.



Lors de la première séance de groupe, le caractère de chacun s'exprime et s'exacerbe presque jusqu'au pugilat.



C'est un monde noir, très noir dans lequel le lecteur pénètre, même si certaines scènes cocasses se dessinent et nous font rire aux éclats, mais ses inadaptés de la vie ont plus d'un tour dans leur sac.

Ils ont un point commun: ils s'emmerdent dans la vie et la vie les emmerde au-delà du supportable.

Modus operandi commun: ennui,apathie et solitude dans le déni total.



Ce groupe de parole devrait être un sésame pour chacun... Mais Clarisse n'est vraiment pas douée pour arrêter les dérapages.



Une belle comédie sur les comportements de notre époque, avec une solide construction dramatique qui nous amène à réfléchir.

Les problématiques de notre temps, construites sur autant de schémas narratifs qu'il y a de personnages, renforcent le propos.

D'une écriture érudite alliant le littéraire et le familier avec aisance, l'auteur nous embarque dans un univers réjouissant, immoral, rusé et toujours original.

Un roman tellement jubilatoire, qu'il ferait une excellente pièce de théâtre.

Cette auteure a un talent fou celui de faire rire, de la farce jusqu'à la comédie de caractère: brillante.

C'est rondement mené, intelligent et très, très habile, ne pas oublier qu'il est plus difficile de faire rire que de faire pleurer.



Une fois de plus je suis séduite par le talent d'Héléna Marienské.
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Les ennemis de la vie ordinaire

Clarisse est psychothérapeute spécialisée en addictions. Toute la journée, elle croise des accros à l’alcool, à la drogue, au shopping, au jeu, au sexe ou au sport. Lui vient alors une idée révolutionnaire : plutôt que d’organiser des groupes de parole par objet d’attention, style Alcooliques Anonymes, pourquoi ne pas les rassembler tous afin que chacun puisse se reconnaître dans les errances des autres ?



Sauf que l’expérience ne tourne pas comme prévu : plutôt que de s’entraider, chaque participant découvre que l’addiction de l’autre n’est finalement pas si mal que ça aussi : le mordu de poker découvre que certaines drogues améliorent grandement sa capacité de concentration ; l’ultra-sportif qu’une activité sexuelle intense est un excellent exercice de cardio ; etc.



Le petit groupe décide alors que la solution à leur problème n’est pas de traiter sa propre addiction chacun dans son coin, mais plutôt de les mutualiser toutes afin d’en démultiplier les effets. On part alors dans un grand tourbillon de drogue, de sexe et d’alcool, dans des aventures toujours plus improbables.



J’ai beaucoup apprécié ce roman. Même si le groupe d’addict est assez conséquent, chaque personnage est suffisamment développé et a une particularité qui le rend attachant. Le cocktail de leur personnalité est plutôt détonnant. Pourvu qu’on accepte de débrancher un moment la partie « esprit critique » de son cerveau et de se laisser porter par l’histoire, on passe un excellent moment dans la bonne humeur.
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Les ennemis de la vie ordinaire

Après ma précédente lecture, Les ennemis de la vie ordinaire fut une fantastique bouffée d'air frais. Immorale, drôle, douce, amère et surtout jouissive : parce que l'auteure (j'avais lu qu'on pouvait mettre autrice. Je préfère auteure avec un petit "e" à la fin. C'est plus joli non ?) s'amuse clairement (à tel point qu'elle joue avec le degré méta du roman dans un mode d'appel au lecteur qui est plutôt l'apanage de nombreux films contemporains) et nous le donne à ressentir. Ensuite elle tisse sa toile et fait monter la sauce lentement comme dans une chouette intrigue policière qui a le bon goût d'aller jusqu'au bout de son intrigue. Enfin dans ce conte, elle les aime clairement ses personnages, tous autant qu'ils sont et ça c'est ce qu'il y a de plus beau dans un roman généralement : ce don de l'écrit, ce sacrifice de soi pour faire exister des créatures de papier, des êtres sortis de notre imagination, nous les y attacher de sorte qu'on ne les juge jamais (et Marienské non plus d'ailleurs), quitte à écarter ce qu'on pouvait penser le personnage principal, leur guide contre les addictions, Clarisse, la psychothérapeute qui croyait pouvoir les guérir, bien naïvement. C'est ce qu'on appelle un dommage collatéral mais pardon mes bons amis, je spoile un peu.



Mais ici devant le plaisir pris à cette lecture que j'ai dévoré à vitesse grand V, difficile de ne pas déflorer un peu de l'histoire (il faut vous donner envie, I'm here for that). Ce sera sex and drugs and rock'n' roll avec un style très crû qui ne s'embarrasse pas à verser quand il faut ce qu'il faut avec les personnages (cf, les parties de fesses de Damien dont aucun détail ne nous est épargné, on vire joyeusement dans le registre porno et croyez-moi ça fait du bien cette audace mêlée à un humour et une tendresse qui ne faillit jamais). D'ailleurs comptons les troupes, qu'avons nous là ? Jean-Charles, un curé sniffeur de rails de coke et ressemblant étrangement au pape François. Pablo, accro au sport et éternel briseur de membres (les siens), notoirement banquier. Mariette, jeunette à peine pubère qui se met toutes les substances dans le bras. Gunther, accro au poker, flambeur de casino, de n'importe quel jeu (même en ligne). Damien, accro du cul et du déguisement qui saupoudrera le tout quand il ne tente pas d'assurer les cours à la Sorbonne (mais difficile de se concentrer quand le magnétoscope qui vous sert de cerveau rembobine toujours sur les mêmes scènes de jambes en l'air). Mylène, acheteuse compulsive, un peu trop même. Et Elisabeth, qui s'est quasiment noyée dans la bouteille.



Voyez-vous chers decteurs (contraction personnelle de docteurs+lecteurs), la fine équipe qu'on à là. Pris séparément, nos addicts sont déjà de la dynamite à eux seuls. Pris ensemble, un groupe va se former, voire s'entraîder, créer une bande à part, une team et ça va péter. Quitte à aller jusqu'au bout et Héléna Marienské n'a pas peur d'y aller. C'est fou, c'est couillu, il y a même de sacrés scènes d'anthologie et je me mords les doigts de ne pas pouvoir vous en dire plus. Sachez donc, tout en gardant un semblant de suspens, qu'ils vont tous à leur manière prendre une revanche sur la vie. Comment ? Vont-ils guérir ? Que va-t-il se passer ensuite ? Mais où-est-donc-or-ni-car ? Chut, chut.







Je vous laisse aux bons soins des ennemis de la vie ordinaire, un traitement forcément peu orthodoxe, mais tellement bon.



Merde, serais-je devenu addict moi aussi ? J'en ai peur. Bravo Marienské, j'ai grave envie maintenant de me pencher sur d'autres de tes livres. Allez, tope-là.
Lien : http://dvdtator.canalblog.co..
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Les ennemis de la vie ordinaire

Héléna Marienské, c'est d'abord un style. Enlevé, piquant, flamboyant. Sans prévenir, le rire succède aux larmes. Le sujet est sérieux, l’émotion est à chaque tournant.



L'addiction, incontournable sujet sociétal, auréole le roman, le propulse vers des cimes traditionnellement escarpées. Qu'elle déflore à sa manière. Galerie de portraits croquignolesques, enchevêtrement drolatique de rencontres improbables, tour de force polyphonique et humour décapant.



Accrochez-vous, ça secoue, c'est passionnément addictif.



En selle avec les ennemis ! Vous y trouverez un bréviaire contre la morosité de nos vies ordinaires. Ces loosers développent d'inédites stratégies de reconstruction du moi dans un feu d'artifice pokeristique, et puis l'amour se glisse, le grand Amour salvateur, tout-puissant damne le pion au thérapies les plus innovantes . Tout cela, sous la bénédiction de Pape François, enfin JC, son sosie.



Marienské vous livre le secret de ces anti-héros transcendés par leurs addictions. Alors tous addicts ? oui ! Mais à une condition : pourvu que ce soit grandiose. Le pari est tenu, haut la main. On dévore d'une traite " Les ennemis de la vie ordinaire" le feu aux joues et ailleurs.







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Les ennemis de la vie ordinaire

Roman de la rentrée littéraire 2015...

J'ai été épaté par ce sujet de société!!!

un peu loufoque et original...tellement bien écrit et décrivant la réalité des addictions!!!

A chaque fois que je peux lire un livre traitant d'un "thème psychologique", je me lance dans l'aventure!!!

Quelle main de maître! lisez-le!!!

Un excellent moment de lecture en perspective!!!

5/5 sans hésiter...
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Fantaisie-sarabande

Angèle, une meurtrière et Annabelle, une prostituée de luxe se rencontrent et s'aiment. Deux femmes qui se libèrent de leurs chaînes à leur manière.

Autour de cette histoire d'amour, gravite un policier qui enquête sur la disparition du mari d'Angèle.

Du sexe (parfois hard), de l'humour, une écriture crue, vive et pétillante.Un roman plus érotique que policier, facile à lire mais 295 pages, c'est suffisant.

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Les ennemis de la vie ordinaire

Clarisse, thérapeute, a le projet un peu fou de réunir divers personnes atteintes de différentes addictions en réunion de groupe. Ainsi, Mylène l'accro du shopping, Mariette la drogué à l'héroïne, J.C le faux pape accro à la cocaïne, Pablo le fou du sport, Gunter addict aux jeux en ligne, Elisabeth l'alcooliqe et Damien le se-addict, se réunissent et apprennent à faire connaissance.

Vont-ils réussir à s'entendre ? Le projet de Clarisse va-t-il aboutir ? Vont-ils enfin guérir de leur addiction ?



Lorsqu'on m'a proposé de lire ce livre je n'avais entendu ou lu aucun écho sur cette histoire. Ce fut alors une plongée totale dans l'inconnu. Mais le fait que cela parle d'addiction en tout genre, m'a beaucoup intéressé.



Le début commence par la présentation du projet de Clarisse. Elle y croit à 100% et espère de tout cœur révolutionner le monde de la psychologie.

Puis nous faisons connaissance, petit à petit, des divers personnages qui composeront cette thérapie de groupe. Certains personnages prennent plus de places que d'autres, mais l'auteur parvient à leur donner tous une place particulière.

Nous assistons également aux séances collectives et nous pouvons voir l'évolution de ce drôle de groupe.



Vont-il réussir à se séparer de leur addiction définitivement ? Je vous laisse le découvrir en lisant ce roman qui part un peu dans tous les sens. Préparez-vous à découvrir des situations rocambolesques !



J'ai adoré faire la connaissance de ces différents personnages, de découvrir leurs addictions et de voir leurs évolutions. Seuls les derniers chapitres m'ont un peu lassé car je ne suis pas franchement une adepte du poker.



Concernant le style de l'auteur, je dirais qu'il est assez éclectique ! Ce livre se lit assez facilement, on est vite embarqué dans les différentes addictions des un et des autres.



Bref, une bonne découverte de la rentrée littéraire !



Je remercie Babelio et les éditions Flammarion !
Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Les ennemis de la vie ordinaire

Je remercie tout d’abord Babelio et les Editions Flammarion pour ce roman, à mille lieues de mes lectures habituelles!



Clarisse suit, en thérapie individuelle, quelques addicts



Gunter est accro au jeu, derrière ses éternelles lunettes noires. Pablo est un fou de sport, quitte à briser son corps. Jean-Charles tâte un peu trop de coke pour être plus près de toi, mon Dieu. Mariette ne vit que pour ses piquouzes, et qu’importe les mauvais mélanges. Damien est dépendant au sexe, sans mesure. Mylène, elle, est une folle du shopping tandis qu’Elisabeth se noie dans l’alcool pour oublier les mauvais traitements de son mari.



Clarisse est thérapeute et elle y croit: organiser un groupe de parole avec ces diverses addictions en confrontation ne peut avoir qu’une conséquence: elles vont toutes s’annuler les unes les autres! Optimisme démesuré et naïf ou coup de génie?



Le premier contact se fera entre mépris, compassion, réserve, franchise spontanée et agressivité. Mais très vite, c’est Clarisse qui va se retrouver dépassée… parce qu’ils y tiennent, à leurs addictions, au final! C’est juste les conséquences fâcheuses de leurs obsessions qu’ils ne supportent pas!



Qui vaincra? Qui réussira?



Aussi éloignée que possible de mes penchants livresques, je dois bien avouer que je me suis régalée dans cette lecture!



Pas de grande morale, pas de discours pompeux, pas de bonne parole raisonnable! On est au plus près de la société moderne, ivre de frustrations, de plaisirs immédiats, de flirt avec les limites. De grands enfants blasés par une vie trop simple, trop peu satisfaisante, qui lâchent toute discipline de vie saine dans les brouillards des paradis artificiels, entre drogue, sexe et argent.



Ne vous y trompez pas, ce roman n’est pas une apologie du vice! Bien au contraire, nous avons des dépressifs, des candidats au suicide, des gens malheureux et désespérés. Des individus qui flirtent avec le danger car les normes ne sont plus pour eux.



La plume d’Héléna Marienské est acide, franche, abrupte, directe mais ô combien jouissive!



La tournure des événements est ironique et tombe dans une comédie rythmée où le gang des addicts pourrait bien nous émerveiller!



C’est l’histoire de personnes sympathiques et imparfaites qui ont renoncé à la perfection, ne l’ont même jamais souhaitée. Ce sont des marginaux… mais pas tant que ça en définitive… regardez-vous, regardez autour de vous… nous sommes tous addicts de quelque chose dans notre vie, la seule différence racontée dans ce roman très actuel est la maîtrise de cette addiction… ou la non maîtrise!



Allez, accro de séries tv, de jeux vidéo, de bio, de votre smartphone, de facebook… de chocolat et j’en passe… vous vous reconnaîtrez tous dans ce livre! Et non, non, je n’oublie surtout pas les accros livresques dont je fais partie, qui reniflons la moindre librairie à 10 km à la ronde, qui sommes incapables d’en ressortir sans un livre ou deux, qui édifions avec avidité des PAL gigantesques qui, de piles deviennent des Pyramides A Lire!



Nous avons tous une méthode pour faire que notre vie soit moins ordinaire… Mais pour certains qui en viennent parfois à consulter un thérapeute, ces moyens, présents pour apporter un peu plus de joie, d’amis de notre existence, deviennent des ennemis, risquant la destruction totale…



Autour de ces personnages, tous attachants car ils nous ressemblent tous quelque part, l’auteur nous interroge subtilement sur le problème du monde moderne: le bonheur, sa recherche, son besoin, son absence… sur les moyens de l’être humain à taire ses blessures, à les sublimer, à les oublier par des addictions matérielles souhaitées pour soulager l’âme et le coeur… C’est le questionnement sur l’acceptation de soi, en tant qu’être unique et non pas existant au travers d’un autre. C’est vivre en accord avec soi-même avant toute chose…



J’ajoute que le sort de Clarisse, qui devait aider ses patients, m’a bien fait rire… mais je n’en dis pas plus…



Malgré la gravité du sujet, quelques pointes de tristesse aussi, c’est une lecture rafraîchissante et émouvante qui donne un sacré grand sourire aux lèvres!



Je le recommande sans modération!



Attention à l’addiction!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Les ennemis de la vie ordinaire

Ce roman qui traite des addictions ? Un sujet peu courant (hors essais médicaux et spécialisés). Ils sont sept à être complètement dépendants : drogue, alcool, sport, casino, achats et sexe. Sous la houlette de Clarisse, psychothérapeute, ils vont participer à une thérapie de groupe. Au début, ils sont méfiants, hostiles ou ont honte de parler de leur addiction. Le point qui intéresse Clarisse c’est de savoir comment ils en sont arrivés à être accro. Au fil des séances, certaines carapaces tombent mais Clarisse n’arrive plus à gérer son groupe. Le psychothérapeute se réfugie dans l’alcool et dans les anxiolytiques, et finit par jeter l’éponge. Sauf qu’ensemble, son groupe combat la solitude dans laquelle les a plongés leurs addictions et ils commencent à s’entraider. Ce roman qui était bien parti prend une tournure barrée, déjantée (avec des bon sentiments et de l’immoralité, oui les deux peuvent coexister) à laquelle je n’ai pas adhéré du tout. Pour moi, ça a sonné faux. Et c’est dommage car l’écriture d’Hélène Marienské est vive et comporte de belles surprises.
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