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Critiques de Hervé Le Tellier (1683)
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L'Anomalie

Je ne comprends pas l'engouement pour ce bouquin. C'est pourtant passablement artificiel et alambiqué. On se croirait dans une mauvaise série télé avec un habile mélange de tous les ingrédients pour plaire au plus grand nombre...

L' intrigue est très embrouillée et totalement capillotractée. Les personnages sont sans profondeur, c'est vraiment le point faible de ce bouquin : ce sont des créatures fictives qui manquent singulièrement d'épaisseur psychologique, désincarnés en fait; ça commence très mal avec ce personnage de tueur tout droit sorti d'un mauvais thriller.

De plus c'est une histoire qui manque fichtrement d' émotion et où on s'ennuie souvent.

On assomme le lecteur de réflexions "philosophiques" lourdingues , le Tellier se prend beaucoup trop au sérieux et a un petit côté donneur de leçons; le passage avec les religieux est particulièrement superflu.

L'histoire avec ses contradictions temporelles est de plus en plus extravagante et le summum est atteint quand les quidams rencontrent leur double; on s'y perd complètement.

On peut se demander si le Tellier ce nouveau " philosophe ", existe vraiment ou si c'est un auteur virtuel ? A moins que ça soit son double qui ait écrit le bouquin, ou alors il y a un double du bouquin qu'il faudrait lire pour tout comprendre ?

Un pensum philosophico-dystopique abracadabrantesque, lourdingue et très surfait..
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L'Anomalie

*** rentrée littéraire 2020 #40 ***



Voilà une lecture assez enthousiasmante, écrite par un romancier facétieux qui a génialement construit sa machine littéraire autour d'un scénario très inventif qui vous embarque dès les premières pages.



Hervé le Tellier commence par poser son casting comme dans une super série anglo-saxonne : un tueur à gages, un couple à la dérive, une fillette, un chanteur nigerian, une avocate ... 8 personnages qui vont être confrontés à une situation inattendue, insensée même suite à un phénomène inexpliqué survenu dans un vol Paris-New-York, aux frontières du réel et de la quatrième dimension. Il ne faut surtout pas en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir du lecteur. Car c'est un roman qui donne énormément de plaisir à mesure que le scénario se déroule.



Tout est diaboliquement intelligent. A commencer par les multiples arches narrative, parfaitement maitrisées jusqu'à converger vers un même horizon. Les chapitres se terminent toujours avec un petit détail qui fait clic dans la tête, qui fait dire immédiatement qu'il va se passer, là, bientôt, quelque chose. Et quel plaisir de voir comment chaque personnage est associé à un genre littéraire dont l'auteur reprend les codes, entre hommage et pastiche. Ainsi se télescopent des passages type roman psychologique, roman policier, roman d'espionnage, littérature blanche classique, avec à chaque fois une réelle maitrise.



Mais l'auteur ne fait pas que s'amuser avec les genres en mode exercice de style brillant, son roman a du fond et de la profondeur. L'Anomalie tend un miroir au lecteur, explorant la thématique de la confrontation à soi, le vrai soi. Jusqu'au vertige, il joue avec nos certitudes pour nous interroger sur notre place dans la société. Les dilemmes y sont permanents une fois révélé ce qu'il s'est passé dans l'avion, ainsi que les choix douloureux qui en découlent : qu'est-ce qui se passerait si ... ? qu'est-ce qui vaut la peine de se battre jusqu'au sacrifice ? Qu'est-on prêt à abandonner ? Quand est-il juste d'abdiquer ? Quel est l'essentiel dans nos vies ?



Rare de lire un roman aussi exigeant dans la réflexion quasi philosophique qu'il propose, tout en étant populaire et accessible à tous. du grand roman divertissant, assez fou et jubilatoire. Je regrette cependant un dénouement qui m'a semblé un poil obscur et de façon générale, une baisse de la tension dans le dernier tiers.
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L'Anomalie

Je suis contente d'avoir lu ce « roman de romans » que l'auteur lui-même présente en ces termes : « J’ai inséré une idée technique dans une réflexion sociétale, avec l’idée romanesque d’une confrontation des personnages avec leur double. »

Pourtant, il n'y aura pas de 5 étoiles en ce qui me concerne. Je ne peux pas dire « oh, quel merveilleux roman ! ». J'ai trouvé parfois un peu de facilité dans les trop nombreuses (à mon goût) phrases à l'emporte-pièce (exemple : « Parfois, la pire solution est la meilleure »).

Je garderai cependant un souvenir vivant de cette lecture intéressante et je crois qu'en ce qui concerne la volonté d'écrire un page turner, c'est une franche réussite. Cela se lit rapidement, malgré des explications (dans la seconde partie notamment) scientifiques assez complexes, malgré les références littéraires elles aussi multiples.

Une mention spéciale pour la manière dont l'auteur traite du cancer, ainsi que pour la mise en abîme que constitue le roman L'anomalie de VICTØR MIESEL.

Je n'ai probablement pas lu le livre que voulait écrire l'auteur, mais je sais que j'ai, somme toute, lu un bon livre, avec une certaine avidité même.
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L'Anomalie

♫ Il a tourné sa vie dans tous les sens

Pour savoir si ça avait un sens, l'existence

Il a demandé leur avis à des tas de gens ravis

Ravis, ravis, de donner leur avis sur la vie

Il a traversé les vapeurs des derviches tourneurs

Des haschich fumeurs et il a dit

La vie ne vaut rien, rien, rien, la vie ne vaut rien♫

Alain Souchon - 2001 -



Une chanson qui évoque la brutalité et les difficultés dans la vie, mais malgré tout, l'importance de garder espoir dans la vie.



Ne pas tenter d'expliquer

Témoigner avec simplicité...

Ne retenir l'avis que de onze personnages

L'air ravi des visages

les ravis soeur dévisagent

les envahisseurs on l'envisage

un homme averti en vaut deux

déclencher protocole 42

Nous sommes nés de la mème mère, la même année, le même mois, le même jour et à la même heure. Pourtant nous ne sommes ni jumeaux, ni jumelles !!?

Pas de lumière collective même en additionnant nos obscurités individuelles !!

Rencontre du 2em type

Inquiétante etrangeté du double narcissique

convaincre tous ceux qui veulent bien l'être

qu'on est celui qu'on prétend être

"I am 1, U are 2, we are free"

L' improbable aux conséquences infinies

Le plus noir des scénarii , un memento mori

On obtient plus de choses en étant armé et poli

qu'en étant simplement poli !

Ça c'est Al Capone qui l'a dit.

Savoir une chose, ce n'est pas la vivre

Les vérités sont des illusions

notre vie qu'une pâle simulation...



Bien faire et laissez braire

j'en ris j'en parle je lis"braire"

Là c'est moi qui vous le dit

Qui dit "si mule à Sion", dit "Âne au Mali"

Une situation unique n'est pas vraiment dans un sens interdit

♪Là je dis Rien, rien, rien, Rien ne vaut la vie♪



stop Ou lipo, là je dis Chapeau !

Quand on a le marteau, tout ressemble à l'enclume

Heureux de vous décerner , Mr le Tellier,

ce 5* à titre anthume...💖💖💖💖💖

Merci à Masse critique

et aux Ed Gallimard pour ce pertinent hasard













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L'Anomalie

Quel roman original ! Roman policier, roman d'espionnage, roman d'amour, roman aux lisières de la science-fiction, L'anomalie est tout cela à la fois.

Hervé le Tellier nous présente tout d'abord une série de personnages, des personnages très singuliers, très typés et bien incarnés. Pour exemple, Il y a Blake, tueur à gages très méticuleux qui s'est construit deux vies, Slimboy, pop star nigérianne, homosexuel, Joanna Wasserman, avocate américaine, Sophia Kleffman une fillette inséparable de sa grenouille, Adrian Miller, probabiliste, Meredith Harper, topologiste, Lucie Bogaert, monteuse de cinéma et André Vannier, architecte ce couple français au bord de la rupture, David, atteint d'un cancer du pancréas, stade 4 et il y a aussi Victor Miesel, un traducteur, écrivain en mal de reconnaissance. À ces personnages s'en ajouteront d'autres, dont le commandant Markle, pilote du Boeing 787, d'Air France de la ligne Paris-New York, ce même avion qui s'est posé deux fois à 106 jours d'intervalle, en mars 2021 et en juin 2021 avec les mêmes passagers à bord ! Ce lien entre tous est bien sûr l'anomalie !

L'auteur a pris soin d'installer et de faire vivre chacun des personnages dans son propre univers et ainsi la différence de style permet au lecteur de reconnaître, à chaque fois qu'il passe d'un personnage à l'autre, dans quel univers il se trouve.

Il aborde avec un talent certain les questions politiques, les questions religieuses, les questions scientifiques soulevées face à une situation pareille, face à un tel évènement.

Ce livre se caractérise donc par une succession de styles, des ruptures de rythme nous permettant de passer du polar à l'intime en touchant aussi au social, à l'anticipation... et toujours de manière très rythmée, faisant penser à une série télé. La science est aussi bien présente. À aucun moment, on ne s'ennuie. C'est un thriller palpitant non dénué d'humour souvent caustique ainsi qu'un excellent roman psychologique que L'anomalie.

Cet ouvrage de légère anticipation (2021), à l'histoire incroyable est très jouissif et beaucoup plus profond qu'il ne paraît à première vue. Il nous amène à faire notre introspection, à regarder à l'intérieur de nous-même et à nous poser des questions de nature souvent philosophique et notamment celle-ci : qu'aurait pu être notre vie, si, à tel moment, nous n'avions pas choisi cette voie mais plutôt une autre.

J'ai trouvé également très intéressant le côté psychologique avec la confrontation des doubles, assez terrifiante si l'on y pense et pas si évidente que cela à mettre en scène et à analyser. et surtout c'est un bouquin, qui, en posant la question sur la réalité du monde, laisse relativement perplexe. Existons-nous vraiment ou sommes-nous des êtres virtuels ?

Un bon cru que l'anomalie, ce Prix Goncourt 2020 de Hervé le Tellier que j'ai eu le grand plaisir de rencontrer fin septembre aux Correspondances de Manosque!

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L'Anomalie

Le Vol Paris New-York, à force de tutoyer les nuages, bégaye dans un cumulonimbus à la mine scélérate. du coup, le même avion, avec son équipage et ses passagers atterrit…deux fois, à trois mois d'intervalle. Bis repetita et suicide de l'horloge parlante. Au quatrième top, il sera… j'en sais foutre rien !

La Communauté scientifique est mobilisée pour expliquer le phénomène. Chercheurs mais pas trouveurs, on siffle alors les spiritueux et les religieux à la rescousse. Prier n'est pas sauver. Cela se saurait. Les grands de ce monde naviguent à vue. Gouverner, c'est prévoir, il parait.

Faille spatio-temporelle, carrefour de dimensions, hoquet divin, complot de la CIA, virus chinois, effets secondaires de la 5G, chacun y va de sa petite hypothèse, moi y compris et seul l'auteur, Hervé le Tellier sait qu'il s'agit d'un tour de magie Oulipien.

Qui a dit qu'il n'y avait plus d'histoires originales à raconter ? Ce roman, c'est la victoire de l'imagination sur les blasés des mots. Italo Calvino et José Saramago seraient fiers du rejeton.

Parmi tous les passagers de l'avion dupliqué, le roman nous fait suivre une dizaine d'hommes et de femmes dédoublés. Cette polyphonie ne vire jamais à la cacophonie. L'auteur virtuose mène tout son petit monde à la baguette, y compris le lecteur couché dans son lit en train de grignoter de vieux Pépitos.

Au casting de ces naufragés de l'air, il y a un tueur à gages, une pop star, une avocate procédurière, un architecte en pleine crise de la soixantaine, une petite fille et sa mère violentées, un pilote condamné et le double du double de l'auteur, un peu d'attention svp, Victor Miesel, un écrivain qui vient de publier un best-seller qui s'intitule « L'Anomalie ».

Miesel sonne comme Musil, cela ne doit pas relever de la coïncidence, m'sieur le Tellier non ? Pourtant l'homme n'est pas sans qualité.

En trois mois, il peut s'en passer des choses, et ceux qui ont atterri avec un retard digne des records de la SNCF au moment des grands départs et des jamais arrivés, découvrent que le temps ne les a pas attendu et que leur vie a continué sans eux, la vilaine, pour un peu de meilleur et beaucoup de pire.

Hervé le Tellier, au fil de ses personnages et des caprices du destin, passe du polar à la romance, de la science-fiction à l'uchronie schizophrène, du drame psychologique à des réflexions sur la capacité à s'inventer une nouvelle vie et sur le temps qui trépasse.

Doutes, incompréhensions, incertitudes, autant de sensations réhabilitées par l'auteur dans une société qui exige certitudes et garanties pour les lendemains qui déchantent.

Quant au dénouement, l'écrivain ne trahit pas l'Oulipo et moi, je ne trahirai pas le secret de ce beau sac de noeuds.

Récit bien moins décousu que ma petite critique, ce roman ne volera pas le Goncourt s'il a la chance de l'obtenir d'ici peu, sauf téléportation des jurés au cinquième déconfinement, Mister Spock.

Attachez vos ceintures et appréciez ce savoureux looping romanesque.

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L'Anomalie

Tout commence comme dans un film catastrophe américain : présentation des personnages, très différents les uns des autres, avec des détails qui accrochent et initient chez le lecteur la curiosité d’en savoir plus. Alors se pose une première question : quel est le point commun qui les rassemble au coeur de cette fiction? Un simple orage, fut-il d’une violence inouïe, au cours d’un vol Paris New-York en mars 2021? Et pourquoi se font-ils cueillir les uns après les autres par différentes autorités gouvernementales? Autant de questions dont je ne dévoilerai pas la solution ici!



Mais sans cela comment parler du fond de ce roman étonnant, à mi chemin entre science et philosophie. Avec des questions fondamentales, des mises en abyme et des impasses logiques qui rendent nos méninges aussi déboussolées que ce boeing malmené? Tant pis, je me tais. Trop en dire serait un véritable divulgachage.



Par contre je peux sans arrière-pensée et avec bonheur louer la qualité de la narration, la richesse du langage et la maîtrise de différents niveaux de discours, qui fut celle des Papous dans la tête, que je regrette tant.



J’ai réellement adoré ce récit d’anticipation proche (même le COVID y est abordé - a-t-il fallu des corrections ultimes pour l’inclure ou le roman a t-il été écrit après que l’épidémie nous sidère dans un confinement que rien ne laissait attendre un an plus tôt?). Et j’ai aimé autant pour l’histoire qui suscite des réflexions passionnantes que pour l’écriture que j’admire.



A recommander sans modération.



Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour ce partenariat très apprécié.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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L'Anomalie

Au travers d'une fiction complètement incroyable, Hervé le Tellier que j'avais déjà apprécié dans Toutes les familles heureuses et rencontré à deux reprises lors des Correspondances de Manosque, réussit à poser les questions essentielles à notre existence tout en soulignant les travers, les impasses de notre société du XXIe siècle.

L'anomalie, roman dans le roman, avec ce Victor Miesel, écrivain qui, par moments, me fait penser à l'auteur lui-même, m'a lancé dans une histoire débutant par la présentation d'une galerie de onze personnages. Leurs destinées sont différentes, leurs occupations et leurs lieux de vie aussi. le premier, Blake, m'a beaucoup impressionné car j'ai cru être plongé dans un terrible polar. Puis, arrivent les autres, vivant en France, aux États-Unis, au Nigeria… jeunes, âgés, enfants même. Attention aux dates indiquées au début de chaque chapitre : l'auteur jongle entre mars et juin 2021.

Enfin il y a cet avion, vol Air France 006, Paris-New York, un Boeing 787 pris dans de terribles turbulences, du jamais vu, le 10 mars 2021. Retour en juin, avec la suite des présentations : une grande avocate, une pop star nigériane, un architecte français à Mumbai et on apprend que tous ces gens ont fait Paris-New York dans le même avion Air France 006 qui a bien atterri normalement à Kennedy Airport, en mars.

Ce qui m'intrigue le plus, en partageant la vie de ces personnes, c'est que toutes celles vivant au States sont embarquées par le FBI et que je n'en sais pas plus. En tout cas, le gouvernement étasunien mobilise toutes les têtes pensantes possibles, même les cadors des principales religions défendant chacun sa chapelle, becs et ongles. Il y a aussi Adrian et Meredith. L'un est probabiliste, l'autre topologiste et ils se retrouvent, comme beaucoup d'autres, à la McGuire Air Force Base, Trenton, New Jersey où, le second avion, rigoureusement identique au premier, avec exactement les mêmes personnes à bord, a été contraint d'atterrir.

Avec une virtuosité, un humour, une causticité et une réflexion très poussées, Hervé le Tellier conduit une histoire pleine de rebondissements et de surprises. Il varie les styles d'écriture, écrit même des chansons en anglais, des lettres, des courriels et pose la question essentielle sur la réalité de ce que nous vivons.

L'essor des techniques, les progrès fulgurants de certaines recherches réussissant à créer du vivant m'amènent à me demander ce qui est réel et ce qui ne l'est pas ou, en allant plus loin encore à savoir si ce que nous appelons réel, existe bien…

Lorsque, dans la troisième partie, chacun des principaux personnages est confronté à son double, l'histoire offre une diversité de réactions incroyables, des plus violentes aux plus belles. L'intégrisme religieux, avec ces baptistes prêts à tout pour applique à la lettre des textes dits sacrés qu'ils ne comprennent pas, est bien mis en scène.

Des drames familiaux sont aussi révélés. Certains en profitent pour changer de vie mais L'anomalie intrigue, questionne, fait réfléchir. Hervé le Tellier a amplement mérité un Prix Goncourt qui récompense un formidable roman non seulement sortant des sentiers battus mais posant des questions fondamentales.


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L'Anomalie

En général, je passe toujours a côté des romans primés. Mais quand j'ai vu que le Goncourt avait élu un livre mis dans la catégorie science fiction et dystopie, il ne m'en a pas fallut plus.



J'avoue avoir été un peu décontenancée au début. Déjà parce qu'il y a plethore de personnages, mais également parce que je ne m'attendais pas du tout a ce style d'écriture.



Un Goncourt accessible à tous, bien construit, sans oublier la touche d'humour.

C'est également une histoire palpitante et très intéressante.



Ah! Et puis c'est aussi les nombreux sujets traités. La réflexion que doit obligatoirement avoir le lecteur avec un tel livre.

Bref un roman dystopique avec une pointe de philosophie , un roman proche de nous. A lire absolument.



Des Goncourt comme ça, j'en veux bien tous les ans.
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L'Anomalie

Étonnant de trouver ce roman dans la collection de Gallimard blanche car le nouveau roman d'Hervé le tzllier va plutôt fureter du côté de la littérature de genre..



Roman ambitieux s'il en est, l'anomalie commence par un roman choral ou l'on suit différents personnages qui sont tous passagers d'un Paris New York

Puis le récit va bifurquer dans le roman de sf à base de conspiration de CIA et faille spatio temporelle.

D'abord assez intriguante l'histoire vire rapidement au salmingodis obscur et décousu qui ne séduira que les amateurs de ce genre de littérature mais qui risquent de laisser sur le bas coté les autres ..

Roman érudit ou Truffaut côtoie Coetzee, le Tellier sait écrire évidemment mais l' intrigue est tellement nébuleuse qu on s agace assez rapidement et se désintéressz vite de ce que l auteur nous raconte...

Premier roman de la rentrée littéraire et le plaisir n était paq vraiment au rendez vous..

Heureusement depuis j'en ai lu d autres bien plus convaincant...
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L'Anomalie

Hervé le Tellier nous convie à un jeu intellectuel auquel il excelle en tant que mathématicien qui pense que « le propre de l'attraction est de vouloir toujours réduire les distances », et président de l'Oulipo (L'Ouvroir de littérature potentielle), un groupe cherchant de nouvelles potentialités du langage à travers des jeux d'écriture (dont les membres fondateurs se plaisaient à se décrire comme des « rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir).



L'idée générale de ce jeu très intelligent consiste, partant d'une anomalie — un même avion qui aurait volé dans les mêmes conditions avec les mêmes passagers et le même équipage se serait posé deux fois à cent six jours d'écart — à imaginer le monde qui ne serait que programmes virtuels. le monde où « le « Je pense donc je suis » du Discours de la Méthode de Descartes serait plutôt : « Je pense, donc je suis presque sûrement un programme. »



À l'heure où un virus désorganise la terre entière, où les extrémistes religieux et politiques tentent de prendre le pouvoir dans les démocraties, où le Président du plus puissant pays du monde semble sorti d'une mauvaise farce, on peut effectivement se demander si nous ne sommes pas passés dans une autre dimension, peut-être pas celle d'un monde virtuel où nous ne serions que des programmes, mais celle de l'improbable devenu réalité.



« ... en août 1945, après l'explosion d'Hiroshima, où le monde a basculé dans l'ère nucléaire et la peur de l'anéantissement, l'écrivain Albert Camus écrivait : Voici qu'une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d'être définitive. On offre sans doute à l'humanité sa dernière chance. Et ce peut-être après tout le prétexte d'une édition spéciale. Mais ce devrait être plus sûrement le sujet de quelques réflexions et de beaucoup de silence. »



Une oeuvre facétieuse et virtuose qui mérite, sans doute aucun, le Goncourt.







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L'Anomalie

Ça ne m'arrive pas souvent ! Quand un livre me surprend et m'enthousiasme, je le lis deux fois coup sur coup. Et à la deuxième lecture de L'Anomalie, j'ai découvert des détails qui m'avaient échappé et j'ai trouvé de quoi encore m'enthousiasmer. L'Anomalie est un livre dont on parle et je ne l'avais pas choisi par hasard. Sans en savoir plus, j'avais capté qu'il s'agissait d'une fiction sortant de l'ordinaire et que j'allais être secoué.



Secoué, je l'ai été, mais pas autant que les passagers d'un Boeing 787 assurant le 10 mars 2021 une liaison Paris – New York, pour le compte d'Air France.



Premier chapitre, portrait d'un tueur… Serais-je dans un polar ?... Ce ne sera pas la seule fausse piste, car l'auteur sait y faire pour promener son lecteur. Il s'agit en fait du premier tableau d'une galerie de portraits. Des personnages, tous différents, dont la complexité intime est exposée d'une manière qui éveille la curiosité. Parmi eux, un écrivain, dont on pourra penser qu'il est un double de l'auteur ; chacun, d'ailleurs, aura son double. Qu'est-ce qui peut bien les relier, ces personnages qui n'ont apparemment rien en commun ? Il est clair qu'ils étaient tous à bord de cet avion bousculé par des éléments déchaînés, dans lequel ils ont bien cru laisser leur peau…



Quel rapport avec le mystérieux protocole de sécurité nationale qui vient de se déclencher aux États-Unis ? Ce protocole portant le numéro 42 avait été élaboré vingt ans plus tôt dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, par un étudiant en mathématiques génial, facétieux et amateur de films SF, ressemblant de surcroît à un acteur hollywoodien, – mais lequel ? –. Un ensemble de dispositions administratives et militaires ayant pour finalité de réagir à une situation inattendue, je dirais même plus, inconcevable, au sens propre du terme : impossible à concevoir.



En cause, une anomalie, une divergence survenue lors du vol transatlantique du 10 mars 2021, très précisément à 16 heures, 26 minutes, 34 secondes. Un phénomène dont la compréhension et les conséquences vont nécessiter l'intervention de mathématiciens, de scientifiques, de religieux, de philosophes, de psychologues pour des débats de haut niveau… qui finiront par se diluer dans les commentaires de milliers de soi-disant experts de par le monde, comme nous avons pris l'habitude d'en voir au quotidien sur les médias et les réseaux sociaux.



Le roman est aussi captivant qu'un thriller. Au fil de la narration, très imaginative, qui fait tour à tour la part belle à l'humour, à l'émotion et à la tragédie, l'auteur a placé des indices subtils, que je n'ai parfois relevés que plus tard. La construction, précise et cohérente, impose le respect, au point que même dans les passages qui m'ont semblé confus, je me suis reproché de n'avoir pas tout compris.



Je ne connaissais pas Hervé le Tellier, un homme de lettres à l'oeuvre un peu hétéroclite : des romans, des essais, diverses sortes de chroniques et beaucoup de participations à des émissions radiophoniques. J'ai pris note de sa formation de mathématicien, ce qui lui a certainement donné le sens de l'abstraction, et du fait qu'il est l'actuel président de l'Oulipo, l'Ouvroir de la Littérature Potentielle, ce fascinant groupe littéraire inspiré du surréalisme, où la pratique de l'écriture avec contrainte que s'imposent ses membres ne peut que développer leur virtuosité d'écrivain.



Virtuosité et sens de l'abstraction, il fallait bien cela pour écrire un livre comme L'Anomalie. Ajoutons-y des références ébouriffantes puisées dans l'air du temps culturel et géopolitique des trente dernières années, sans oublier des poèmes et des chansons en anglais que l'auteur semble avoir écrits lui-même. Et quand il s’accorde des respirations, le Tellier contemple « une brise d'été qui fait vibrer l'argent des feuilles », cite des mots de l'Ecclésiaste ou évoque une blague juive.



Une lecture éblouissante et riche, qui échappe à la raison courante et qui incite cependant à la réflexion. Que ferions-nous si nous nous trouvions face à nous-mêmes ? Et si nous n'étions que les avatars d'une simulation d'une autre dimension, conçue par une intelligence supérieure du futur ?


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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L'Anomalie

« Tous les vols sereins se ressemblent. Chaque vol turbulent l'est à sa façon.» (p49)



Cette allusion à l'incipit d'Anna Karénine de Tolstoï (« Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon. ») va trouver un écho inattendu parmi les passagers du vol Paris New York du 10 mars 2021. Très inattendu. Malheureusement chez moi aussi … à sa façon. Car soyons clairs, j'ai été déçue.



Pourtant je me suis amusée des clins d'oeil littéraires mais aussi cinématographiques et même sur l'actualité. Certains passages sont plutôt drôles. Ce livre mélange habilement les genres. Nous commençons par découvrir un par un des personnages très différents que rien ne semble relier entre eux si ce n'est ce vol mouvementé. Cette succession de plan séquence maintient le lecteur dans l'expectative (à condition de ne pas deviner trop tôt vers quoi on s‘embarque). Et ensuite, ensuite… eh bien, tout s'emballe ! Mais le principal attrait réside selon moi dans les différentes strates de lecture et de réflexions qui jouent, se jouent et contre jouent la réalité. Et il y en a quelques-unes. Il est d'ailleurs fort probable que deux personnes qui discuteraient de ce livre n'en raconteraient pas la même version.



Seulement voilà, tout ça m'a paru quand même un brin artificiel et superficiel. Une sorte de pot-pourri de déjà-vu. Cela m'a un peu fait l'effet d'un bouquet de fleurs : c'est joliment arrangé, coloré, parfumé mais ce n'est pas une copie de la nature et ça fane vite. Certaines situations et thèmes auraient mérité plus d'espace et de liberté, ne serait-ce que pour permettre aux personnages d'avoir un peu plus de consistance et de crédibilité. Ils ne sont visiblement là que pour servir les idées, chacun un peu trop bien rangé dans sa petite case. Bref tout ça manque un peu trop d'émotions, d'épaisseur, de vie ! Mais tout ça est-il bien réel ?

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L'Anomalie

Il est marrant ce roman. Sache nonobstant qu’il exigera de toi un chouïa de concentration pour commencer, chaque nouveau chapitre proposant un nouveau personnage, un nouveau destin.



Attache ta ceinture et tout ira bien.



Car Hervé Le Tellier sait où il va le bougre, et au fil de ces portraits, pour peu que tu fasses preuve d’un minimum d’attention (j’ai déjà prévenu plus haut), tu appréhenderas sans encombre la subtile cohérence de son intrigue.



Tu devrais donc te régaler d’un récit original et riche, futé comme tout et fort distrayant, déroulant son fil complexe et les réflexions métaphysiques qu’il sous-tend l’air de mine de rien.



Cette singulière incursion dans la quatrième dimension s’appuie en outre sur une prose limpide, alerte et malicieuse, qui manie l’ironie tout comme j’aime. Plutôt comblée la Lolo du coup.



Quant au vieux débat « Alors, digne d’un Goncourt ou pas ? », m’en fous, je me suis juste bien amusée moi.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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L'Anomalie

Que vais-je pouvoir en dire...... Pas grand chose je crois car je n'ai pas du tout accroché à ce roman. L'idée de départ m'a séduite, il faut dire que l'on a pas arrêté de nous en parler, de la vanter et qu'en plus le roman a été couronné par le Prix Goncourt 2020 alors difficile de passer au travers.



Un roman dans lequel je me suis perdue (trop de personnages) et je ne sais si cela est dû au fait que je l'ai écouté mais j'ai eu un peu de mal à "recoller" les morceaux et à tout comprendre (et en avais-je envie d'ailleurs). Je serai d'ailleurs incapable de résumer les hypothèses envisagées pour cette anomalie si d'ailleurs il y en avait plusieurs et puis alors le twist final........



Première partie : présentation d'une dizaine de personnages prenant un avion, avec un survol de leurs vies et le moment décisif pour certains où ils se trouvent. Le fameux moment du page-turner. Passage d'une perturbation violente, presqu'un film catastrophe puis éclaircie et retour à un vol normal sauf que......



Deuxième partie : exposition des prises de positions politiques, religieuses et tentatives d'explications scientifiques de l'Anomalie, je dis bien tentatives car je vous avoue que là j'ai décroché. Je précise que je n'ai pas du tout un esprit scientifique, ni mathématiques et que toutes ces probabilités et suppositions m'ont probablement ennuyées car je n'en ai pratiquement rien retenues.



Troisième partie : confrontation des avant/après, Marc/June,  assez conventionnels et prévisibles pour certains.



C'est à la fois un roman de science-fiction, thriller (deux genres dont je ne raffole pas), sociétal et psychologique que j'ai écouté sans aucune empathie ni intérêt (m'apercevant même que j'écoutais parfois sans entendre....). J'ai vérifié les critères d'attribution du Prix Goncourt : "Meilleur ouvrage d'imagination écrit en prose paru dans l'année". Alors oui : il y a de l'imagination, de l'inventivité, des pointes d'humour, de la prose mais pour le reste j'ai dû me perdre dans un trou d'air durant le vol.



Allez je passe mon tour sur ce roman dont je ne me sens pas capable de dire quoi que ce soit car rien n'a retenu mon attention sauf peut-être l'idée de départ, mais très vite j'ai pris mon parachute et me suis laissée dériver, allant jusqu'au bout mais avec une seule envie c'est de retrouver la terre ferme et passer à autre chose.



Bien d'autres l'ont aimé, il a trouvé son public mais pour ma part je n'y ai pas trouvé mon bonheur de lectrice.
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L'Anomalie

Patrice Lecomte, avant de réaliser des films, faisaient des BD. Et je me souviens de l’une d’elles où un compositeur affolé s’apercevait que toutes les manières possibles de combiner les notes avaient été imaginées et que toutes les musiques avaient désormais été écrites.

J’ignore si les auteurs s’inquiètent de la réduction des histoires possibles au fil des productions cinématographique et romanesque, mais seul un adepte de la littérature potentielle pouvait tirer aussi magistralement les leçons de ces inspirations croisées: son livre est une compilation de références, des plus érudites aux plus populaires, du Nom de la rose à Men in black, qui peut se lire à tous les niveaux, roman d’aventures palpitant et méditation métaphysique désabusée.

Hervé Le Tellier nous refait le coup de Six personnages en quête d’auteur: un personnage a-t-il une vie propre? Et nous-mêmes, existons-nous vraiment ou ne sommes-nous que les avatars d’un geek asocial enfermé dans sa chambre pour mieux se consacrer à la dernière version des Sims?

Si l’apocalypse nous attend (et avec Trump aux commandes, elle risque d’arriver encore plus vite que prévu), du moins sera-t-elle infiniment poétique et nous disparaîtrons comme un livre se referme à regret, reposé par un lecteur à la fois nostalgique et pressé d’en ouvrir un nouveau dont les variations infimes seront pourtant les promesses d’un autre monde.

Il est difficile de parler de L’Anomalie car il serait dommage d’en dire trop. Mais trop ne serait pas assez tant ce roman est riche, mélancolique et malin. Et que Dieu soit ou non aux manettes, j’espère que des prix sont au programme...
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L'Anomalie

Il devrait rafler tous les prix!



Un livre étonnant, jamais là où on l'attend, incroyablement léger dans la gravité , incroyablement profond dans la plaisanterie. Écrit avec inventivité,  humour, sagacité. Bourré de connaissances mais jamais pédant,  truffé de pastiches mais jamais pesant, éblouissant dans sa construction mais toujours clair, habité par une pléiade de personnages, mais tous bien caractérisés, attachants,  nécessaires. Plein de suspense et de péripéties  mais s'ouvrant sur des abîmes de réflexion.



 Un roman d'anticipation aussi, puisque nous sommes en 2021... mais plein de personnages bien connus: un mérou à moumoute jaune aux manettes des USA, un jeune arrogant présomptueux à celles de la France. Vous reconnaîtrez au passage Julien de Normandie, notre nouveau ministre de l'interieur en 2021 (tiens, ils ne font pas long feu, ceux-là. ..), Cédric Villaney sans sa lavalliere mais avec son araignée. ..bref du vrai avec de l'imaginé, un peu de politique fiction, mais si proche, si vraisemblable qu'elle va vous filer les chocottes pour de bon...



C'est simple, L'anomalie  c'est un livre qui se définit lui- même dans cette citation    : 



"Pensez-vous avoir ressenti le moment exact que certains appellent la « divergence », ou même parfois, maintenant, l’« anomalie » ? — Bien sûr, comme tout le monde dans l’avion. Les turbulences ont cessé et le soleil est revenu dans la cabine. Cette dernière phrase est aussi la définition du Prozac."



L'Anomalie, c'est du Prozac littéraire!



En le lisant, je rêvais de physique quantique,  de temps plié, de trou de ver et de photocopieuse! J'avais des papous dans la tête ! J'aurais bien pris un abonnement sur le vol air France Paris New York sans crainte des turbulences malignes ! 



Je l'ai dévoré  en 24 heures et après,  pleine de remords devant ma voracité,  j'ai eu l'irrépressible envie de le relire en dégustant chaque bouchée.   Mais je réserve cette gourmandise pour plus tard : il est encore trop  frais dans ma mémoire et la surprise joue un si grand rôle dans la lecture...



- D'accord, mais dis -en un plus plus, quand même! C'est pas une critique, c'est un panégyrique!

- Ben non, ce serait vraiment ballot,  et pas sympa pour vous!  L'anomalie, dans mon billet, c'est qu'il ne vous en dira pas plus! Embarquez dans ce Boeing et laissez-vous bousculer!
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L'Anomalie

Un roman follement original qui flirte avec différents genres : le thriller, le fantastique, la SF et le roman psychologique avec une étude de personnages tous plus différents les uns des autres : un couple qui se délite, un homme de main, un musicien, une mère et ses deux enfants, un écrivain traducteur, une avocate , un pilote d'avion, un professeur à Princeton. Après un voyage en avion des plus turbulent, tous vont devoir accepter l'inacceptable. Le texte est choral, l'histoire toujours passionnante et inattendue. Le livre est bouillonnant d'idées sur la science, les religions. Moi qui n'aime pas particulièrement les mélanges de genre et les surprises de ce type, je me suis laissée embarquer par ce texte, dévoré en 2 jours. Un roman qui étonne , une écriture ciselée, tous les ingrédients d'un bon moment 😉. Même si je ne suis pas sûre que l'histoire fasse consensus ...
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L'Anomalie

PFFF....VRAIMENT ?

Je suis fasciné de voir à quel point nous avons parfois le sentiment de lire un tout autre livre que celui dont tout le monde parle !

Je viens de finir L'anomalie (décidément que signifie ce prix Goncourt ?? )

Ce livre m'a amusé pour son idée...

Pour le reste.... ...

-trop de personnages survolés, pour que l’on ait le temps de connaître qui que ce soit,

-l’écriture et le style de l'ensemble m’ont laissé le même goût qu’une lecture de magazine écrit comme un magazine,

-le rythme est tellement stagnant qu’à la page 120 on se rend compte qu’on attend toujours qu’il se passe VRAIMENT quelque chose ...

-AUCUNE émotion, sympathie ou empathie à la rigueur...



On ressort avec l’impression d'avoir ingurgité la saison entière d'une série Netflix alors qu’il faisait beau dehors et que j'aurais mieux fait d'aller faire du vélo...

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L'Anomalie

Voilà donc, qu'en ce début d'année, un livre fait pleuvoir les commentaires élogieux et scintiller les étoiles sur Babelio, un livre, auréolé du prix le plus prestigieux qui soit, le Goncourt !

"L'anomalie" d'Hervé le Tellier, ou peut-être de Victor Miesel.

Peut-on vraiment savoir ...

Cela démarre comme un roman policier incisif et efficace.

C'est découpé comme une série à succès, le mystère s'annonce peu à peu, intercalé entre la présentation des personnages :

- un tueur à gages, un écrivain en mal de reconnaissance et quelques autres ...

Le noeud de l'affaire est philosophique, plus construit de conséquences que de causalités.

Il a pour point d'orgue, la seule question qui vaille :

"Qui sommes-nous vraiment ?"

Le thème est un de ceux déjà exploité en science-fiction.

Ce qui en fait ici l'originalité, ce qui paraît nouveau est d'abord l'échelle collective impulsée à cette anomalie, à ce paradoxe temporel.

Mais aussi que l'intérêt du récit se nourrit plus de la répercussion que de l'explication.

Ce roman est captivant et très agréable à la lecture.

Il est fait d'un style riche, réhaussé par un piquant sens de la formule.

Il est fait d'un style riche, donc, toujours à la limite de la surcharge mais sachant conserver finalement toute sa fluidité à la lecture.

Hervé le Tellier campe ses personnages de manière très précise mais de façon inattendue, avec des détails insolites mais qui touchent l'essentiel.

Les personnages, d'ailleurs, sont nombreux mais pas un n'est négligé.

Le récit est truffé d'innombrables digressions qui, prises dans leur globalité, m'ont semblé définir un peu de la pensée de l'auteur.

Quelques idées bien senties sont assénées.

La phrase sait se faire ici un peu piquante !

Mais ne se dépare pas d'un certain humour.

Car certains passages du livre sont réjouissants et amènent le sourire.

Au final, le prix Goncourt de cette année est un bon cru, dont on pourra discuter sans fin son appartenance réelle à la science-fiction.

Mais peu importe cela, il appartient au seul genre qui vaille, celui de l'excellente littérature ...





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