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Critiques de Jean-Charles Chapuzet (89)
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L'affaire Zola

♫ J'accuse

J'accuse les hommes de crimes sans pardon

Au nom d'un homme ou d'une religion

𝒥'𝒶𝒸𝒸𝓊𝓈𝑒 𝓁𝑒𝓈 𝒽𝑜𝓂𝓂𝑒𝓈 𝒹𝑒 𝓈𝑒 𝒸𝓇𝑜𝒾𝓇𝑒 𝓈𝒶𝓃𝓈 𝓁𝒾𝓂𝒾𝓉𝑒

𝒥'𝒶𝒸𝒸𝓊𝓈𝑒 𝓁𝑒𝓈 𝒽𝑜𝓂𝓂𝑒𝓈 𝒹'𝑒𝓉𝓇𝑒 𝒹𝑒𝓈 𝒽𝓎𝓅𝑜𝒸𝓇𝒾𝓉𝑒𝓈

Qui jouent les durs pour enfoncer du beurre

Et s'agenouillent aussitôt qu'ils ont peur

J'accuse les hommes de se croire des surhommes

Alors qu'ils sont bêtes à croquer la pomme

J'accuse les hommes je veux qu'on les condamne

Au maximum qu'on arrache leur âme

Et qu'on la jette aux rats et aux cochons

Pour voir comment eux ils s'en serviront

J'accuse les hommes en un mot comme en cent

J'accuse les hommes d'être bêtes et méchants

Bêtes à marcher au pas des régiments

De n'être pas des hommes tout simplement ♫

- Michel Sardou - 1976 - 𝓇𝑒𝓋𝓊𝑒 𝑒𝓉 𝒸𝑜𝓇𝓇𝒾𝑔é𝑒 𝑒𝓃 1991 -

---♪----♫---⚖---L'AURORE---⚖---♫----♪---

- page 61 - "L'antisémitisme est un fléau,

ce sera le sujet de ma prochaine chronique pour le Figaro"

Pas de bol, il se fait virer

Esterhazy acquitté,

C'en est trop

Zonner chez l'redact Georges Clemenceau

C'est L'AURORE qui va publier son harangue

Rappel : Zola souffrait d'un cheveu sur la langue !

Extrait de la Une du 12 Janvier 1898 :

"[...] la vérité est en marche, et rien ne l'arrêtera.

C’est aujourd'hui seulement que l'affaire commence, puisque aujourd'hui seulement les positions sont nettes : d'une part, les coupables qui ne veulent pas que la lumière se fasse ; de l'autre, les justiciers qui donneront leur vie pour qu’elle soit faite. Quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend une force telle d’explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l’on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres.

Mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure.

J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l’erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d’avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par machinations les plus saugrenues et les plus coupables.

J’accuse le général Mercier de s’être rendu complice, tout au moins par faiblesse d’esprit, d’une des plus grandes iniquités du siècle.

J'accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour compromis.

J’accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s’être rendus complices du même crime, l’un sans doute par passion cléricale, l’autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l’arche sainte, inattaquable.

J’accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d’avoir fait une enquête scélérate, j’entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.

J’accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d’avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu’un examen médical ne les déclare atteints d’une maladie de la vue et du jugement.

J’accuse les bureaux de la guerre d’avoir mené dans la presse, particulièrement dans L’Éclair et dans l’Écho de Paris, une campagne abominable, pour égarer l’opinion et couvrir leur faute.

J'accuse enfin le premier conseil de guerre d’avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j’accuse le second conseil de guerre d’avoir couvert cette inégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d’acquitter sciemment un coupable.

En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m'expose.

Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.

Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l’enquête ait lieu au grand jour !

J'attends.

Veuillez agréer monsieur le Président, l'assurance de mon profond respect."

-Copié- collé -

(L'article ne figure pas dans cette Bd)

Du bel Hommage à l'auteur des Misérables

Qui permit d'en épargner Un de l'ile du Diable

Pour tous ceux qui sans oriflamme

Et daltoniens de l'âme

Ignorent les couleurs

délivrez-nous du pire et gardez le meilleur...

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Vergès : Une nuit avec le diable

Qui connaître Maître Vergès ? C'est quand même l'un des avocats les plus célèbres du XXème siècle même s'il a été surnommée l’avocat du diable. D'ailleurs, cette BD nous invite à passer une nuit avec le diable.



Pourquoi une telle réputation ? Il a été un résistant et un anticolonialiste. Cependant, il a défendu dans le cadre de son métier d'avocat le nazi Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon, ou le terroriste Carlos. Bref, il a été l'avocat des pires crapules de toute l'humanité. Certes, mais un avocat aussi contesté que brillant !



On pourrait l'excuser en raison de son métier juridique qui ne laisse pas la place aux sentiments. Cependant, il n'hésitait pas à déclarer que l'ancien dirigeant serbe Slobodan Milosevic est extrêmement sympathique ou que Pol Pot était drôle et courtois. C'est comme si on trouvait, à titre purement personnel, le criminel de guerre Vladimir Poutine ou encore Kim Jong-un comme personnalité bienveillante.



A noter qu'il a proposé ses services à Saddam Hussein ou encore à Mouammar Kadhafi, d'autres aimables personnalités connues pour leur humanisme dans leurs pays respectifs.



A son décès, survenu alors qu'il a 88 ans en 2013, un de ses confrères dira : « La seule chose sur laquelle tout le monde peut être d’accord, c’est que Vergès était un personnage exceptionnel, fascinant et qui emporte avec lui une grande part de son mystère ». Il a eu des combats peu glorieux et on ne saura jamais quelle était la part de sincérité...



Sa liberté de propos et son indépendance explique évidement ce côté brillant dans l'explication des pires actes commis par ses clients. Il parvient à expliquer l’enchaînement comme dans une tragédie grecque. C'est évidement dangereux mais courageux. Il sait faire face et peu aujourd'hui peuvent avoir ce trait de caractère.



Moi qui suis juriste, j'ai trouvé cette BD totalement captivante et presque enivrante car c'est brillamment construit. Cela donne un aspect assez complexe de la personnalité de Vergès ce qui le rend intéressant. Oui, on peut être séduit par la beauté du diable ou les fleurs du mal...



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Vergès : Une nuit avec le diable

Jacques Vergès (1924-2013) est un avocat, militant politique et écrivain franco-algérien. Après avoir été résistant, il devient célèbre en raison de ses convictions anticolonialistes et pour avoir été l'avocat de personnes ayant commis des crimes particulièrement graves, telles que le nazi Klaus Barbie ou le terroriste international Carlos.



Dans ce roman graphique, Chapuzet et Martinez reprennent, grâce aux nombreux documents à leur disposition, le récit de vie de cet avocat plein d'ambiguïté, de controverse et de contradiction. De cet homme, j'en ai entendu parler et pas qu'une fois... Et faut dire qu'il aimait qu'on parle de lui... Mais je ne m'y étais pas franchement intéressée. Cet ouvrage m'a permis d'en apprendre énormément sur cet homme énigmatique, qui s'est nourri de polémiques tout au long de sa carrière.



Vergès est un homme difficile à cerner. Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, il est devenu plus tard l'avocat de Klaus Barbie, chef de la Gestapo surnommé « le boucher de Lyon » et accusé de crimes contre l'humanité. Il est à la fois l'ami de Nelson Mandela, de Mao Zedong et de Saddam Hussein. Communiste et révolutionnaire dans l'âme, il se fait un jour l'avocat de victimes d'attentat et l'autre celui du terroriste Carlos.



De cet homme, on approuve nombreuses de ses convictions alors qu'il nous rebute dans nombre de ses actes et paroles. L'homme est ambivalent, quelque peu imbu de sa personne, bel orateur. C'est un génie dans l'art de la controverse autant que dans l'art de disparaître. Il fascine, peu l'apprécie mais il a pourtant de nombreuses relations et a souvent usé de son influence et de sa notoriété. Surnommé « l'avocat de la terreur », il dit placer la dignité humaine avant la vie, d'où ses choix controversés vis-à-vis de certains de ses clients.



Un roman graphique passionnant, qui m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur le bonhomme (et c'est ce que j'ai fait grâce à mon ami Google). Peu de texte mais efficace et percutant, accompagné de superbes dessins en deux tons, jaune/noir ou blanc/noir selon qu'on est dans le passé ou le présent, ou encore par deux fois rouge/noir pour marquer davantage l'événement mentionné (Hiroshima et le 11 septembre). Les planches peu surchargées mais toujours très précises dans les détails, les portraits minutieusement réussis et ressemblant à la réalité, les traits fins et expressifs, les contrastes et les jeux d'ombre, tout ça est un régal pour l'œil et s'harmonise parfaitement avec les faits.



Il m'a suffi de le feuilleter à la bibliothèque pour tomber sous le charme des graphismes et le placer dans mon panier à emprunts. L'histoire de vie de cet homme a fini de me convaincre. Et même si je n'ai pas réussi à le cerner totalement, il est de ces personnalités fortes qui attirent et qu'on aime à décortiquer pour pouvoir mieux les comprendre (ou du moins essayer).



Une très chouette découverte, très intéressante, sur un monsieur que je n'apprécie pas plus qu'avant ma lecture mais dont la personnalité, la psychologie et le charisme sont brillamment mis en exergue.

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Bandit

Bandit c'est le nom de cet homme, bègue, depuis toujours au village, qui tient ce pseudonyme de ce qu'il avait répondu au maître d'école que lui, plus tard, quand il serait grand, il voulait braquer des banques. Alors tu seras "Bandit" avait rétorqué l'instit. Quarante et quelques années plus tard le pseudo est resté et, depuis, tout un chacun l'appelle ainsi.

Il vit dans deux caravanes placées en angle droit, l'une pour la chambre, l'autre pour le salon. Il vaque où bon lui semble avec point de chute, le plus souvent, le Central, bistrot, qui comme son nom l'indique est situé au centre du village. Son monde ce sont les potes et son chien Nelson (joli nom pour un chien!). Il dépanne celui qui le lui demande à condition d'être honnête.



Bandit va avoir sa vie complètement chamboulée quand va apparaître Mimsy, une bombe atomique et plus encore. En effet passant devant la route nationale, Bandit va être témoin d'un accident, la voiture ratant un virage pour aller percuter un arbre. Dans la voiture se trouvent Mimsy et son compagnon dit "l'espagnol". Bientôt installés au Central, où ils louent une chambre, ils vont intégrer l'univers de ce brave Bandit.



L'auteur commence son récit, tiré d'un fait divers réel, par la fin de l'histoire. C'est à dire qu'il faut lire le livre entièrement pour savoir à quoi se réfère cette entrée en matière. Rien à redire c'est une façon comme une autre d'entrer dans un roman. Personnellement j'ai déjà eu à lire ce genre de façon d'entamer un récit.

Mais pour me référer à ma note il faut bien comprendre que je n'ai pas été passionné ou peu. Je n'ai en aucune façon été conquis par cette histoire, même si l'auteur y met du sien. J'ai trouvé que c'était banal: un gars bien dans son monde et sa vie tourneboulée par l'arrivée d'une jolie femme qui, même si elle le cherche pas, lui tourne la tête pour ne plus vivre, penser et respirer que par cette Mimsy. Il y a des moment où mes doigts ont tourné les pages un peu vite en plein bâillement...

Le vocabulaire m'a, parfois, choqué car ce que l'on dit, quelquefois, passe mal quand on l'écrit. De plus tous les lecteurs ne connaissent pas forcément le parler jeune actuel (du moins pas moi) ainsi que les substances liquides, volatiles ou solides qui ponctuent l'air du temps.

Bref la moyenne généreuse.



Je remercie Babelio pour cette masse critique et les éditions Robert Laffont - La bête noire pour l'envoi du livre.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Du bleu dans la nuit

Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, les éditions Marchialy est une maison d’édition créée en 2016 qui publie des récits de non-fiction, c’est-à-dire « des récits littéraires de faits réels ». Se concentrant autour d’une dizaine d’ouvrages par an, je vous invite à vous plonger dans leur catalogue vraiment intéressant.



C’est ainsi que j’ai découvert le livre « Du bleu dans la nuit » de Jean-Charles Chapuzet. Il est centré sur le kidnapping d’une petite fille un soir de février 2004 à Jarnac. Reprenant les éléments-clés heure par heure, l’auteur du livre nous narre ces 24 heures à haute tension entre la disparition de la gamine et son sauvetage grâce aux récits des acteurs les plus impliqués : les hommes de la section de recherche de Bordeaux de la gendarmerie.



Sous forme de confidences, nous en avons le récit détaillé récolté durant des mois entiers et rassemblé dans ce livre sous la forme d’un polar où le stress et les tensions de l’enquête peuvent se ressentir au fil des pages. En plus des recherches effectuées par les enquêteurs, l’accent est également mis sur la psychologie des personnages et surtout celle de l’auteur du fait (délinquant notoire de petite frappe depuis sa plus tendre adolescence) et ce, de manière approfondie et intéressante. Rien n’est omis!



J’ai lu ce livre, comme j’aurais pu le faire avec un roman policier, tant la plume est fluide et l’histoire est contée de manière vraiment attrayante. Ce livre se lit comme on pourrait regarder une série policière, tant le visuel n’est pas oublié. On ne peut éviter de se dire que finalement cet enlèvement pourrait arriver à n’importe qui, n’importe quand, n’importe où. La ténacité et le travail des gendarmes sont à saluer!



On reste juste dans l’ignorance quant au narrateur : est-ce Jean-Charles Chapuzet lui-même ou est-ce une tierce personne? Encore maintenant, je me pose la question. Cette lecture « atypique » restera en tout cas une très bonne surprise pour ce mois de septembre 2020.



Pour terminer, je félicite Guillaume Guilpart pour le graphisme de la couverture ainsi que la maison d’édition pour la “maquette” du livre qui est sublime.



Je remercie les éditions Marchialy pour leur confiance.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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L'affaire Zola

Passé un temps d’adaptation au dessin à grand traits stylé bandes dessinées début XX éme, avec un côté Pieds Nickelés, signé Vincent Gravé (story-board) et Christophe Girard (story-board, dessin et couleurs), cette biographie romancée en BD d’Emile Zola et de l’affaire Dreyfus s’avère très intéressante.



Les choix graphiques trouvent leur raison d’être dès les premières pages, qui expliquent les liens entre Zola et beaucoup d’artistes de son époque, dont des peintres comme Cézanne ou Pisarro. Une case reprend même le déjeuner sur l’herbe de Monet. Avec ses premiers succès, comme Thérèse Raquin, Zola fréquente des écrivains comme Guy de Maupassant et Alphonse Daudet. Il va développer une œuvre littéraire en rupture avec le conformiste ambiant, en montrant les injustices sociales.



L’homme aime les femmes, aura quasi-ouvertement ses maîtresses, aime la vie, voyage et vivra vite dans un certain confort. Il est à Rome quand éclate l’affaire Dreyfus. La condamnation du capitaine sur fond d’antisémitisme ne l’affecte pas dans un premier temps.



L’officier subit la déportation en Guyane, le bagne et des brimades toutes particulières. Ses conditions de vie sont déplorables. Ce n’est qu’à l’automne 1897 (l’affaire a éclaté en janvier 1895) que Zola informé du dossier (et de l’identification par le commandant Picquart d’Esterhazy comme étant le vrai traître) va s’engager pour défendre l’officier juif. Une position courageuse face à une opinion majoritairement hostile. Sa lettre au président de la République, titrée J’accuse, publiée par l’Aurore le journal l’Aurore de Clémenceau, après que le Figaro ait refusé de continuer à publier ses articles, reste son fait d’arme principal. Les débats et procès ont duré et Zola a même été condamné, mais il n’a pas cédé.



Cette BD est une belle vision romancée de la vie d’un écrivain majeur du XIX éme siècle, un témoin de son temps, plus soucieux de défendre l’injustice que d’apparaître en héros d’une cause.
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La soucoupe et le prisonnier

En voyant sur l’étal de la librairie cette image avec ce personnage rondouillard sortant d’une soucoupe volante, je me suis tout de suite souvenu d’un reportage télé que j’avais vu dans les années 80, sur un doux dingue qui construisait une soucoupe volante dans son jardin, une soucoupe qu’il ferait marcher par imposition des mains. Si presque quarante ans après j’ai tout de suite reconnu ce personnage sur l’illustration de la couverture, c’est que ce reportage m’avait vraiment marqué.

Cette bande dessinée reprend l’ensemble de l’aventure de la jeunesse de Jean-Claude Ladrat jusqu’à aujourd’hui, en passant par son passage dans la marine marchande, puis son naufrage avec la première soucoupe, la construction de la deuxième et sa notoriété, et enfin sa descente aux enfers avec sa condamnation pour viols et attouchements sur mineures.

Le récit de sa vie est bien plus sordide que le souvenir du reportage m’avait laissé entendre. On tombe ici dans le drame social, le voyeurisme est encore plus grand que dans le reportage télé, je pense surtout que l’aspect illuminé du personnage s’efface derrière la description de la misère sociale et intellectuelle de ce milieu, mettant tout le village de Germignac dans le même sac, des gens jaloux, médisants, avec de sordides histoires de mariages intéressés, d’héritages volés, etc. Le dessin, juste descriptif, ne nous donne pas la dimension de l'illumination de Jean-Claude Ladrat, le meilleur moment de son histoire n'es pas exploité, le moment ou il s'envole du bateau n'a rien de merveilleux.

Bref, je suis assez déçu par cette bande dessinée, avait-on besoin de tout déballer, ce n’est en tout cas pas ce que j’avais envie de découvrir en lisant cette bande dessinée, c'est juste une affaire privée concernant la justice. En 1986, dans ce reportage, on avait découvert un doux-dingue illuminé, sorti du monde réel, on était presque dans la fiction, pour ne pas dire “le fantastique”, cette bande dessinée casse le mythe, ce n’était pas nécessaire.

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L'affaire Zola

Dans cette bande dessinée les auteurs nous raconte la vie d'Emile Zola et son rôle dans l'affaire Dreyfus. Jai trouvé cette biographie romancée intéressante. On y découvre sa jeunesse pas toujours heureuse puis sa réussite en tant qu'écrivain. Emile Zola est aussi connu pour son combat contre l'injustice. Il va tout faire pour faire libérer Dreyfus condamné pour trahison.

Je trouve que cette bd est une belle façon d'en apprendre plus sur ce grand auteur.
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Bandit

S'inspirant d'un fait divers réel, l'auteur a pris des libertés pour nous raconter l'histoire de Bandit, un cinquantenaire candide, facilement influençable mais terriblement attachant.



Très tôt, on lui a donné ce surnom à l'école et depuis, tout le monde l'appelle ainsi. Il vit dans le même village depuis toujours. Il s'est installé dans des caravanes, une avec sa chambre pour la nuit, une autre, son salon/cuisine pour le jour. Il est toujours prêt à rendre service à ses amis ou à son entourage et mène une vie tranquille, à consulter régulièrement son atlas, cadeau de son père adoptif d'il y a quelques années, et en faisant part de sa passion à son entourage proche.



Un jour, il fait la rencontre de Mimsy, une fille particulièrement excentrique lors d'un accident de voiture, dont Mimsy et son compagnon « l'espagnol » sont tous les 2 victimes. Bandit va les sortir de la voiture et les emmener au bar du village, qui fait également office de l'hôtel du coin. Bien vite, Mimsy a des projets : elle veut acheter une maison à retaper près de chez Bandit et s'installer avec son compagnon.



Hypnotisé et attiré par Mimsy, Bandit va finir par accepter tout ce que lui dit Mimsy mais aussi ce qu'il faut faire pour lui rendre service et en particulier faire une grande part des travaux de grande envergure pour la maison. Elle va faire en sorte qu'il s'éloigne de ses amis en les critiquant et en le gardant très souvent auprès d'elle.



Méfiant mais pas trop, Bandit va être pris dans un tourbillon : il va avoir des idées noires, il va perdre des proches, ce qui va faire lui faire perdre pied. Là encore, il fait confiance et se laisse entraîner.



Avec un ton humoristique, et un brun naïf, à l'image des pensées de Bandit, l'auteur nous fait prendre de la distance sur l'histoire et ne s'épanche pas sur l'emprise de Mimsy sur Bandit. le roman ne tourne pas seulement autour de ces 2 personnages, comme pour mettre en valeur le caractère de Bandit : fidèle en amitié, loyal, gentil, toujours bienveillant à l'égard des autres sauf quand il ne les estime pas honnête.



On pourrait dire que cette histoire est en partie racontée avec froideur face à ce que Bandit vit. Mais l'histoire nous est raconté de sorte à ce que le lecteur soit forcément attaché à Bandit. Et c'est d'autant plus mis en valeur qu'à la fin du roman, on comprend mieux l'enjeu du tout premier chapitre, celui qui raconte en détail la fin de cette histoire. L'injustice est bien au centre de ce roman.



Je remercie les éditions Robert Laffont, collection La Bête Noire pour cette lecture.

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Du bleu dans la nuit

Une enfant disparait. Ce drame provoque l’émoi dans sa communauté. Une enfant est kidnappée et c’est tout l’appareil policier qui se met en branle.

Quatorze ans plus tard, Jean-Charles Chapuzet revient sur ces heures dramatiques qui ont entouré le rapt de Mona-Lisa en 2004 à Jarnac.

A mi-chemin entre l’enquête policière digne des meilleures séries noires et l’essai sociologique, l’auteur dresse en sous texte un portrait tout en finesse de la société d’alors.

Récits des témoins de l’époque, coupures de presse, retour sur les lieux du drame constituent les pièces maitresses d’un récit au cordeau maitrisé de toute part.

Une nouvelle non-fiction de grande qualité publiée par les éditions Marchialy.

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L'affaire Zola

Roman graphique complet mêlant la vie de Zola et son combat pour Dreyfus. Ni totalement une biographie, ni un album sur une affaire qui aura divisé la France sous la IIIème républiques, mais de façon claire le récit du combat de 2 hommes engagés, prêts à tout perdre au nom de la justice et de l'honneur.

Le dessin est agréable, coloré, et nous plonge dans l'époque.
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Cognac, tome 3 : Le cimetière des machines à ve..

Troisième et dernier épisode de cette série BD autour du négoce du cognac.



Le deuxième épisode était des plus décevant, ce final bourré d'action et d'adrénaline m'a réconcilié avec la série. Certes, l'intrigue ne vole pas haut, mais le dessinateur Luc Brahy est finalement plus à l'aise dans ce genre de dessins dynamiques.

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Cognac, tome 1 : La part des démons

Après Château Bordeaux, voici une nouvelle série de bande dessinée autour du vin signée Corbeyran. A la place des vignobles de Gironde, les auteurs promènent le lecteur en Charente dans les vignes d'Ugni blanc, le cépage qui permet de produire le vin qui, une fois distillé (ou plutôt deux fois avec la double distillation), va produire un alcool connu dans le monde entier : le Cognac.



L'habillage de la série est une enquête policière assez convenue. La journaliste Anna-Fanély, ancienne reporter de guerre, retourne là où elle a vécu son enfance, en Charente. Elle découvre que son amie Alice est morte, tuée par son mari Jean-Louis, un distillateur qui se serait suicidé aussi sous le coup de difficultés financières. Une version qui fait douter Fernand, un ancien producteur, chargé d'accompagner Anna dans son reportage sur le cognac.



Le dessin de Luc Brahy ne sort pas de la norme de ce genre de BD, un peu prévisible. En terme d'intrigue, on est proche de la série télévisée. Par contre, les informations sur le monde du cognac, sa fabrication, son commerce, sont bien amenées.
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L'affaire Zola



On va avoir droit à la biographie d'Emile Zola qui a été l'un des plus grands écrivains du XIXème siècle. Il était également un journaliste reconnu qui a lutté contre les injustices sociales de son époque.



La dernière partie de sa vie a été marqué par l'affaire Dreyfus et c'est tout l'objet de cette BD. On se souvient de sa publication en janvier 1898 dans la journal « L'aurore » avec le fameux titre: J'accuse. Cela lui a d'ailleurs valu un procès pour diffamation et un exil à Londres. Il a subi une véritable vindicte populaire, chose que l'on ignorait.



L'auteur de la BD va très loin en nous montrant qu'il a été victime d'un assassinat par un acte malveillant au niveau de la cheminée de son appartement et qui provenait des anti-dreyfusard. Il est mort asphyxié en 1902 avec un classement sans suite de cette affaire afin d'éviter une soi-disant guerre civile en France. Il faut dire que cette affaire avait cristallisé les passions ainsi que la haine du juif dans des proportions incommensurables.



On critique souvent l'Allemagne qui est tombé dans les bras de l'antisémitisme. Je me rends compte que la France aurait pu également succombé à ces sirènes malsaines tant la haine de cette catégorie de gens était forte. L'auteur et sa famille vont subir en effet les pires désagréments suite à la parution de son article polémique mais ô combien juste et courageux.



Et puis, il y a surtout l'appareil d'état comme la justice, l'armée ou la présidence qui ne reconnaît pas son erreur et qui s'enfonce en accablant deux hommes serviteurs de la république. Fort heureusement, le Président de la République Félix Faure, anti-dreyfusard notoire, cassera sa pipe au bras d'une prostituée. La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera plus.



Le dessin n'est absolument pas un problème car il est sans esbroufe et il correspond parfaitement à son sujet.



C'est en tout cas une belle biographie de Zola car nous avons là un grand défenseur des valeurs de tolérance, de justice et de vérité. Je me rends compte que je ne connaissais rien sur sa jeunesse, sa famille, son épouse et sa maîtresse et surtout sur l'affaire Dreyfus. Bref, c'est l'occasion de s'instruire de cette manière assez ludique. Cela pousse également à une certaine réflexion sur les manipulations du pouvoir et l'instrumentalisation de la justice.
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Cognac, tome 2 : Un mort dans l'arène

Suite de cette série BD policière dans l'univers du Cognac, le célèbre alcool charentais.



La journaliste Anna-Fanély est désormais persuadée que son amie d'enfance et son mari, producteur de Cognac, ont été assassinés pour que le ou les auteurs du meurtre récupèrent un lot de très vieux cognac de valeur inestimable. Elle appelle à la rescousse Connor, un ami un peu original.



Le premier tome plantait le décor et était très informatif sur la fabrication et le négoce du cognac. Ce deuxième tome accumule les situations dignes d'un téléfilm. Le troisiéme devra redresser la barre pour clore cette trilogie.
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Cognac, tome 3 : Le cimetière des machines à ve..

3ème et dernier tome. BD agréables dans l’ensemble, surtout pour le dessin. Parce que l’intrigue a le plus de se passer en Charente et le moins c’est qu’elle n’a rien de nouveau. Des fautes comme : ‘C’est surtout l’endroit rêvé pour prendre le traint’. Eh bien le train avec un t, il m’a laissé sur le quai.



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Le matin de Sarajevo

J'aurais aimé un récit plus complet, bénéficiant d'un nombre de pages plus important, voire de plusieurs volumes et le tout, structuré de manière plus conventionnelle. J'apprécie en effet le travail des auteurs.

Le sujet est riche et les conséquences du geste d'un jeune homme idéaliste, nationaliste yougoslave, immenses. (Élément déclencheur d'une guerre inévitable ?)

J'ai appris de nombreuses choses en parcourant cet ouvrage, pour autant, je suis resté sur ma faim.



Je recommande tout de même aux lecteurs. C'est plaisant et instructif, même si j'ai trouvé le résultat un peu court et confus.

Cela donnera peut-être l'envie à certains de se plonger dans cette période complexe à l'aide d'un ouvrage plus académique.



Lu dans le cadre du Challenge "A travers l'Histoire 2024"
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L'affaire Zola

Gros coup de cœur cette semaine pour un roman graphique très original. Elle retrace une partie de la vie d’Emilie Zola, en particulier l’affaire Dreyfus qui plongea la France dans une véritable guerre civile.

Les auteurs nous proposent d’entrer dans l’univers du grand homme au travers des yeux de son épouse Alexandrine qui lui sera fidèle jusqu’au bout malgré la double vie de Zola. Cela permet d’avoir un point de vue extérieur mais également crédible notamment en ce qui concerne l’hypothèse de la mort de Zola.

Les dessins sont soignés et les expressions des personnages sont très frappantes. Un gros travail sur les couleurs est également à souligné.

Un roman graphique que je recommande sans hésiter.


Lien : https://nessou3.wixsite.com/..
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L'affaire Zola

Je n’ai pas su attendre Noël et je me suis offert ce petit bijou. Passionnée par l’œuvre d’Emile Zola, je n’ai pas résisté à en découvrir davantage sur sa vie et son implication au cours de l’affaire Dreyfus. Dès le titre « l’affaire Zola », on sent cependant que nous allons nous plonger non seulement dans l’histoire d’Emile Zola mais aussi celle d’Alfred Dreyfus. Car voici le talent de l’historien Jean-Charles Chapuzet qui a su mettre de temps en temps le célèbre Zola en retrait pour nous faire découvrir le calvaire d’Alfred Dreyfus. Nous découvrons également que le combat pour réhabiliter celui-ci à tout d’abord été mené par sa famille. C’est d’ailleurs grâce à elle qu’Alfred a pu tenir face à toute cette haine. Sollicité par les défenseurs de Dreyfus, Zola s’est engagé car il n’a pas supporté cette violence liée à l’antisémitisme et cette absence de justice . C’est malheureusement au péril de sa vie qu’il a mené ce combat. Certains pourraient reprocher les dessins presque caricaturaux de ce roman mais ils ajoutent justement le côté absurde de cette affaire. Les visages des protagonistes sont marqués par la haine, la colère, la tristesse. Les dessins sont au service de l’émotion. Pour finir j’ai aimé découvrir les femmes de Zola et de Dreyfus fidèles malgré toutes les menaces et un Alfred Dreyfus courageux qui malgré ce qu’il a vécu arrive encore à dire après un attentat : rien de grave je suis touché au bras. Un roman graphique au service de l’histoire qui rend hommage à Zola mais aussi à de belles âmes révélées par l’affaire Dreyfus.
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Le cri de la cigogne

Il est difficile de définir ce roman. C’est une incursion dans la Hongrie des années 90 à nos jours. C’est le regard d’une adolescente sur le monde qui l’entoure. C’est aussi une réflexion sur la haine et son instrumentalisation politique.



Pour apprécier pleinement cette lecture, j’aurais peut-être dû me renseigner davantage sur la Hongrie. N’ayant pas ou peu de connaissances sur son implication dans les deux guerres mondiales, sur ses héros militaires controversés, sur la révolution de 1956 et sur son organisation politique et européenne dès lors, et pas plus sur les deux affaires autour desquelles s’articule le roman et qui ont marqué l’histoire récente de la Hongrie, en 2006 et en 2008-2009, j’ai eu un peu de mal à en comprendre tous les ressorts. Les relativement nombreuses notes en bas de page ont été, de ce fait, appréciées.

Je ne parlerai pas de ces affaires ici puisqu’elles sont la clef de voûte du roman et elles ne sont dévoilées qu’au fur et à mesure de la lecture. Libre au lecteur de se renseigner en amont, ou pas.



Qu’on soit connaisseur ou non de la Hongrie, il n’en reste pas moins que c’est une lecture dure, difficile à digérer. Malgré un ton résolument léger, accentué par un style volontairement décousu et lapidaire, c’est une plongée dans l’extrémisme et les idées propagées par les groupuscules néo-nazis, alimentées par certains partis politiques qui n’hésitent pas à jouer sur la rancoeur et les traumatismes du pays pour faire avancer leur idéologie xénophobe.



La jeune Éva, narratrice, que l’on suit de son adolescence à ses premières années de jeune adulte, va être témoin, puis partie prenante, d’un pays, d’un peuple qui dérape.

À partir d’un épisode traumatique d’une violence inouïe que l’on découvrira tout au long de la lecture, Éva va épouser des causes qu’elle considère à ce moment là nobles et nécessaires, s’abandonner dans l’alcool et la drogue, et essayer d’oublier… et de survivre.



« Il faut se ressaisir, sans cesse, se tenir à la rambarde, s’accrocher à la bouée, respirer.

On n’a pas fini de souffrir : mourir, c’est facile. »



Dure dans ses propos et ses actes, drôle dans sa façon très spontanée, voire brutale, de percevoir ceux qui l’entourent, étonnante de persévérance quand elle se donne corps et âme à son sport de prédilection, la natation, et touchante quand on la voit grandir et mûrir, Éva est un très beau personnage.

Par sa voix, par son regard, j’ai beaucoup appris sur l’histoire de la Hongrie. Si j’ai été un peu gêné par la narration un peu trop décousue à mon goût car il n’y a aucune chronologie, c’est une lecture qui m’a apporté un regard neuf sur un pays que je connaissais très mal et sur la façon dont les idées extrémistes infusent dans les esprits.



Un roman puissant qui bouscule et prend aux tripes. Et un chapitre en particulier, La Stèle, que j’ai trouvé magnifique.

Belle découverte.
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