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Critiques de Laetitia Colombani (3054)
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La tresse

Je ne vais sans doute pas me faire des amis en rédigeant cette critique, mais tant pis : le livre, apparemment, plaît beaucoup, et ma petite goutte de vitriol se noiera dans cet océan de louanges.



Je ne tresserai aucune couronne à cette Tresse, tellement convenue que tout lecteur en devine les points de rencontre ou de contact malgré l'isolement géographique et culturel des trois héroïnes. Il s'en est fallu d'un cheveu que je n'abandonne cette lecture avant la pose de l'élastique final autour des brins réunis. Ce n'est pas un roman qui décoiffe, tant s'en faut.



La Tresse est l'exemple type du roman formaté pour plaire: une langue simple, et même simplissime, des images sorties du manuel des clichés à la mode - ah, ce "papillon dans le ventre" symptomatique des émois féminins, qu'on retrouve même dans..Paris Match (Oui, j'avoue, j'ai lu Paris Match...chez le coiffeur, je reste dans le sujet!) J'ai dû le trouver 3 ou 4 fois dans ce court roman! Et je ne suis pas mécontente que ce livre me donne l'occasion d'épingler cette métaphore de bazar.. comme un papillon!



Pour la structure à trois brins, cette technique des récits croisés, elle est la panacée de tout récit policier qui se respecte: on s'arrête pile quand ça devient inquiétant, cruel,ou triste, et , zou, on change de focale, on embraye sur le recit numéro 2 ou 3, créant tension et frustration, et suscitant le désir de lire qui est le moteur de toute lecture.



Sauf qu'ici, ce procédé enseigné dans tous les cours de scénario ou de narratologie est complètement artificiel. Aucun suspense. Les effets de rupture sont aussi téléphonés que les effets de miroir-la cancéreuse chauve devenue l'Intouchable de son cabinet d'avocats, etc...



Le seul récit qui ait eu quelque intérêt à mes yeux et qui m'ait empêchée de fermer le livre au bout de 50 pages est celui qui a pour héroïne Smita, la jeune Indienne intouchable. Mais il y a mille livres sur l'Inde plus intéressants, plus nourris, plus fouillés que ce tiers de roman si l'on veut se pencher sur cette civilisation fascinante et révoltante à la fois...



Désolée pour tous les amis babeliotes que ce livre a passionnés.



Cette fois je ne serai pas de mèche, je me sens même le poil tout hérissé quand j'y pense..
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La tresse

Un très beau premier roman. Un roman où l'image de la tresse prend tout son sens. Les destins de 3 femmes vont être reliés par leurs cheveux, comme 3 brins qui formeront une tresse. 3 histoires qui s'entrelacent, se révèlent sous nos yeux. Sans pathos, mais infiniment touchants.

Smita en Inde. Giulia en Sicile, à Palerme. Sarah en Amérique.

3 femmes, 3 parcours, 3 vies de combats.

Une belle ode aux femmes, à leur courage, à leur espoir, à leur force.
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La tresse

Découvert ce premier roman grâce à une émission TV très matinale....

Je me suis empressée de l'acquérir ...le jour même !

Trois destins féminins aux 4 coins du monde,qui ne se rencontreront

jamais, reliés toutefois par un fil étonnant, qui est symbolisé par "les

cheveux"...Chacune de nos personnages féminins... rencontreront

à des étapes, et lieux éloignés... cet élément physique humain,du

"cheveu"...



Trois destins féminins racontés par Solène, écrivain public, qui va rencontrer ces femmes à des moments critiques de leur existence, au Palais de la Femme (Refuge pour les femmes démunies, créé il y a plus d'un siècle par Blanche Peyron )



Des femmes qui se battent pour leur liberté, leur dignité

La première figure féminine, Smita est une intouchable, elle assume

au quotidien parmi les taches les plus répugnantes celle d' "extracteur",

ce qui signifie que faute de latrines, ces intouchables ramassent la

"merde" des autres. Smita ne supporte pas l'idée que sa fille vive la

même honte et la même vie indigne... Elle se battra donc, fera des

centaines de kilomètres dans les conditions des plus éprouvantes,

pour honorer Vishnou dans un sanctuaire lointain... et faire le souhait, trouver la force pour que sa fille aille à l'école; qu'elle apprenne à lire et à compter, et qu'elle puisse vivre une autre vie.



Etant des plus démunies, Smita se fera tondre la chevelure ainsi que celle de sa petite fille en offrande à Vishnou...



Puis Giulia, très jeune femme sicilienne, vivant à Palerme, aux abords de sa vie d'adulte, entre un père adoré, qui lui a appris son métier qu'il exerce dans un atelier fondée par sa famille: un lieu où on fabrique

des perruques et postiches, avec des "vrais cheveux"...



Soudain la catastrophe: le père tant aimé a un accident grave et tombe dans le coma. Il décédera sans avoir repris connaissance. Simultanément,

Giulia apprend que l'atelier croule sous les dettes, et qu'il va falloir

fermer et licencier les ouvrières qui ont toujours travaillé avec le

père de Giulia et elle-même. En dépit des difficultés, et la désapprobation

de sa mère ainsi que ses soeurs, elle se battra comme une lionne... pour sauver l'atelier de son père et poursuivre l'activité de ce dernier, en important des vrais cheveux... d'Inde....



Dernier portrait féminin, Sarah,vivant au Canada, quarantenaire,

brillante avocate, associée dans un cabinet prestigieux, trois beaux-enfants,

la réussite absolue, en dépit de deux divorces...Tout semble lui sourire,

en dépit d'une vie happée par sa carrière, et l'obligation de performance...

Et là aussi, le cataclysme: Sarah, après un malaise et une fatigue grandissante, est confrontée brutalement à la maladie...



Elle aura la révélation du monde impitoyable du travail où les "malades et

les faibles" n'ont pas droit de cité !!.



Après les séances de chimiothérapie, elle se décidera à se rendre à une boutique spécifique où on peut trouver des postiches et des perruques... Sarah, grâce à une perruque réalisée avec de vrais cheveux...provenant... devinez d'où ?? : d'Inde, et fabriquée par l'atelier sauvé par Giulia, en Sicile...retrouvera la flamme...et l'envie de se battre....



Cette perruque est bien plus que des cheveux... elle sera le symbole

de l'espérance et de l'envie de vivre de Sarah, retrouvée...



Trois histoires de femmes vaillantes, combatives, déterminées qui

grâce à leur courage, leur volonté farouche ,parviennent à infléchir leur

destin, qui semblait tout tracé, à conquérir leur indépendance et à

réaliser leurs rêves ....

Un premier roman lumineux, qui diffuse avec bonheur des flux

d' énergie , de dynamisme et d'espérance , bienvenues...



Un très heureux moment de lecture , intense et communicative.



La seule gêne, minime, fut dans la structure, la forme, pourtant

très astucieuses des trois récits entrelacées, comme une tresse

de cheveux...Pour ma part ces alternances, césures m'ont quelque

peu bloquée...J'ai choisi de lire ces trois parcours féminins, séparément, dans leur entier...en me concentrant sur chaque personnage féminin, à la fois...



"Epilogue



Mon ouvrage est terminé.

La perruque est là, devant moi.

Le sentiment qui m'envahit est unique.

Nul n'en est le témoin.

C'est une joie qui m'appartient,

le plaisir de la tâche accomplie,

la fierté du travail bien fait.

Tel un enfant devant son dessin, je souris. (...)





Je dédie mon travail à ces femmes,

Liées par leurs cheveux,

Comme un grand filet d'âmes.

A celles qui aiment, enfantent, espèrent,

Tombent et se relèvent, mille fois,

Qui ploient mais ne succombent pas.

Je connais leurs combats,

Je partage leurs larmes et leurs joies.

Chacune d'elles est un peu moi. " (...)

[p. 221-222]





© Soazic Boucard- Tous droits réservés- 16 mai 2017

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La tresse

Dans ce roman, nous faisons connaisssance avec trois femmes :

-Smita, une jeune Dalit (intouchable) d'Inde. Elle doit vider les excréments des latrines sèches, là est son métier. Elle ne veut pas que sa fillette de 6 ans subisse le même sort. Avec son mari, ils réunissent leurs économies et l'inscrivent à l'école. Pas simple. Smita décide de prendre son destin en mains.

- Giulia vit en Sicile. Elle dirige avec son père, une petite entreprise où on fabrique des perruques avec les cheveux des Siciliennes. Hélas, les affaires, ne marchent plus. Elle rencontre Kamal, un indien Sikh qui va lui apporter une solution à ce problème.

- Sarah Cohen est une avocate installée à Montréal. Son ambition est sans bornes au point de mettre sa vie personnelle de côté. Elle paraît inhumaine jusqu'au jour où elle apprend qu'elle a un cancer déjà bien avancé. Elle va alors regarder la vie d'une autre façon.

Les vies des trois femmes vont connaître un point commun sans qu'elles se connaissent.

L'écriture de Laetitia Colombani est très belle.

Le contenu est habilement structuré. Les chapitres sont consacrés successivement aux trois femmes ( trois brins pour une tresse ) et se terminent chaque fois sur un point de suspense. Heureusement, on ne met pas trop longtemps à retrouver les personnages car les chapitres sont clairs et courts.

Au début du récit et après six ou 7 chapitres, on peut lire un texte poétique écrit par une ouvrière de l'atelier de Giulia, certainement la plus vieille d'entre elles, la Nona, au sujet de la confection d'une perruque. Ces courts textes me semblent très importants pour effectuer le lien. En effet, le point commun entre les trois femmes est bien la chevelure.

C'est un roman magnifique découvert grâce à la grande librairie et aux appréciations de mes ami(e)s babeliotes.

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La tresse

♫Aide-toi et le ciel t'aidera

murmure une petite voix

voilà ton mantra

et tu traces ton chemin

traces ton chemin



Il faudrait stopper

le temps des demains

chanter maintenant

un autre refrain

voir d'autres destins

effacer l'angoisse

ce ciel incertain

ces corbeaux qui passent . ♫

Nolwenn Leroy - 2017 -



Souviens-toi . le Yémen . le Monde d'Aïcha.

Même époque. Autres Endroits.

Le Niqab. Lucarnes . Qu'est ce que tu vois ?

L'habit noir. le corps beau. Qu'est-ce que tu Croâ ?

Dans ce monde à chacun son Karma

Libère ton énergie, concentre toi sur ton bindi

ton troisième oeil, écoute ce qu'il te dit

"Nul ne doit toucher de ses mains les excréments humains" signé Gandhi

Ne t'abandonne pas à la fange, ton darma maudit

L'espoir n'est pas dans cette vie

Un seul hic, elle aime un Sikh

un voilà tout... violence chic

Ne pas perdre le fil,

Je dois m'y accrocher

limbes de certains rêves oubliés

Pénélope attend la fin de l'Odyssée

Mesdames, l'image que vous renvoie le miroir

doit être votre alliée, non votre ennemie

L' estime de soi, c'est en vous qu'il faut croire...

♫Resiste

Prouve que tu existes

Cherche ton bonheur partout, va

Refuse ce monde égoïste♫

Comédie musicale - 2015 - France Gall

coécrit par Laetitia Colombani



les anciens Jedis, les nouveaux Padawans,

On n'est pas couché selon le père Ruquier

Je suis ton pèRe, T'es elLes

Combien de cheveux pour coiffer

une Grosse Tête ?

Yann Moix le cynique peut se rhabiller

Laetitia, ton livre je l'ai vraiment aimé.







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La tresse

Trois Femmes.



Smita. Sarah. Giulia.



Trois parties du monde.



L’Inde. Le Canada. La Sicile.



Un bien beau roman. Une ode à la femme, à toutes les femmes.



Elles ne se connaissent pas. Ne viennent pas de la même culture, ne vénèrent pas les mêmes dieux mais elles ont en commun cette volonté de s’élever au dessus de la société, des clichés et d’elles-mêmes.



Chacune de ces « amazones » devra se battre contre un monde hostile, chacune à son échelle, pour finir par devenir une autre.



Laetitia Colombani livre ici un ouvrage touchant, simple et prenant et très bien construit. J’aime lorsqu’on sent bien la maîtrise du récit, l’auteur sait dès la première ligne où elle veut nous mener et ce, jusqu’à la dernière ligne de son roman.



Du coup, un livre qui se lit vite et qui va droit au but. Il m’aura juste manqué un peu de nuances.



Peut-être pour moi un peu trop manichéen.

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Les victorieuses

De grâce... ne vous arrêtez pas à la couverture malheureusement

trop "racoleuse" !!!

Cet ouvrage aurait mérité une jaquette plus en finesse... car ce

roman met à l'honneur le courage des femmes et d'une femme, tout particulièrement : Blanche Peyron, fondatrice , dans les années 20, de cet incroyable refuge pour les femmes en grandes difficultés: "Le palais de la Femme", toujours en activité dans la capitale !



Un lieu qui est à lui seul un résumé du "monde des femmes , en accidents de vie"....comme une ville, en soi !



Je ne reviendrai pas sur son précédent livre "La Tresse" (roman très apprécié); il existe, entre ces deux livres, des familles de pensée

qui se rejoignent :

Des femmes en difficulté, des 4 coins du monde; leur courage,

leur solidarité...qui apportent un supplément d'humanité à notre

terre et un monde un peu meilleur , avec les couleurs de l'espoir!!!



Deux récits de femmes , d'époque différente, alternent : Une jeune avocate,Solène, quarantenaire, fait un burn-out, après trop de travail et surtout le suicide d'un de ses clients...

Son psychiatre la soigne et l'incite à s'impliquer dans une activité tournée vers les autres... Ainsi, Solène, se retrouve à faire une permanence hebdomadaire d'écrivain public dans un foyer de femmes , "Le Palais de la Femme" [rue de Charonne, Paris]; Une expérience qui sera un bouleversement total dans son existence, Son regard sur ce qui l'entoure en sera transformé, affûté, à jamais !

Ses débuts d'écrivain public auprès de ces femmes des 4 coins du monde, en perdition... la laissent perplexe et fort dubitative...



Très vite, sa perception change , heureusement, et pour elle et

pour ses "protégées" !

"Du temps, voilà ce que demandent les associations. Sans doute ce qu'il y a de plus difficile à donner dans une société où chaque seconde est comptée. Offrir son temps, c'est s'engager vraiment. Du temps, Solène en a , mais l'énergie lui manque cruellement. Elle ne sent pas prête à sauter le pas. La démarche est trop exigeante, nécessite trop d'investissement. Elle

préfère encore donner de l'argent- C'est moins contraignant. "(p. 21)



Au récit de Solène... le second, bien antérieur...rend compte et hommage au parcours déterminé, courageux, tenace de Blanche Peyron,ayant oeuvré sa vie durant dans l'Armée du Salut...qui luttera, investira toutes ses forces, en dépit d'une santé chancelante pour réaliser, créer ce refuge de femmes , ce "Palais de la Femme" , qui sera inauguré ...en 1926 ;Ceci avec le soutien de son époux !



Chapeau bas à Blanche Peyron...à ses talents d'oratrice, de combattante au profit des femmes à la rue.... Tous ses combats, ses engagements restent d'une actualité cruelle...



J'exprime aussi une immense gratitude à Laetitia Colombani pour avoir sorti de l'oubli cette figure féminine exceptionnelle ainsi que l'histoire de ce "Palais de la Femme"... qui est , en plus, d'une grande classe architecturale et d'une grande beauté est un très bel endroit pour de "belles actions" et la protection vitale de femmes, en souffrance ! Une réalité vivante extraordinaire, et hautement symbolique... J'ai eu l'occasion de m'y rendre ; Des mosaïques, de la lumière, des volumes aérés bienfaisants...sereins !



"Blanche le voit déjà, son Palais de la Femme : un refuge pour toutes celles que la vie a malmenées, que la société a mises de côté. Une citadelle, où chacune aura son logis bien à elle, une chambre chauffée, aérée, confortablement meublée. Une chartreuse de paix.



Un Palais pour panser ses blessures et se relever. "(p. 179)



Et ce "Palais de la Femme " est toujours là, vaillant vaisseau, qui accueille

et accompagne des femmes en désespérance !!

Un très beau livre à touts points de vue: style et thématiques qui nous

interpellent toujours de plein fouet !....
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La tresse

Ce livre que l'on voit passer toutes les semaines, si ce n'est pas tous les jours, je savais juste qu'il s'agissait de trois femmes dont les destins allaient finir par être mêlés à la manière de trois brins qui font une tresse. Mais j'ignorais que j'allais y découvrir le sort des Dalits, ces intouchables qui doivent tous les jours toucher les excréments de leurs voisins, les ramasser à mains nues, jusqu'à l'évidente nausée, avec pour seule consolation le fait de se dire que c'est leur Karma, et que leur prochaine vie sera forcément meilleure. Je savais la condition des femmes en Inde difficile, je savais la violence qui leur est faite, les viols banalisés. J'ignorais les Dalits, j'en suis bouleversée.



Avec beaucoup de talent, Laetitia Colombani n'a pas hésité à nous dérouler le fil de trois histoires de femmes touchantes, marquantes, émouvantes, voire révoltantes.



Le cancer du sein, qui touche tant de femmes, une sur dix, peut-être plus, j'ignore les derniers chiffres, est brossé dans tout son ensemble. Elle dénonce le fait que dans notre société, quand le cancer frappe à notre porte, il nous ferme bien des portes : celle de l'emploi souvent, parce que placardisée ; celle de la banque, qui ne veut prendre aucun risque ; celle des voisins souvent, même de certains amis, qui pensent peut-être que c'est contagieux... Le cancer stigmatise à tort et réduit la personne à sa tumeur, quand elle-même doit trouver du soutien pour mener à bien la bataille.

Un cancer, ce n'est pas la fin pourtant.



Et la troisième, l'Italienne, va se battre pour la tolérance, et les unions mixtes. Elle va imposer la blanche et le bronzé, elle va se battre pour sauver aussi les femmes et leur emploi, l'indépendance passant d'abord par là.



Un livre très touchant, mais que je n'ai pas trouvé bien gai à cause des graves sujets qu'il traite, et ce, malgré la force qui s'en dégage.



Les femmes sont des battantes, vous le savez j'espère !
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La tresse

Sortie très médiatisée pour ce roman capillaire. La présentation qui en a été faite est attractive : trois femmes, trois tranches de vie, trois destins aussi éloignés que possible, et pourtant… Ce qu’elle partageront se pressent dès les premiers chapitres (pas besoin d’être Holmes pour deviner ce qui peut unir une indienne intouchable , une perruquière italienne et une jeune femme canadienne atteinte d’une maladie grave…).



Ça devrait être émouvant, j’aurais dû compatir et me sentir concernée par ce qui arrive à ces trois femmes, et par leur lutte contre l’adversité : j ‘ai essayé, et pas réussi.



Est-ce le style d’écriture, assez factuelle, journalistique qui ne parvient pas à faire passer l’émotion? Est-ce que les histoires sont trop convenues, trop caricaturales? Elles ont pourtant hautement crédibles. Est-ce le fait qu’elles soient morcelées pour alterner les récits, avec la volonté de créer une attente en fin ce chapitre?



Est-ce trop court et trop superficiel sur le plan de l’analyse des personnages? J’ai eu l’impression de parcourir la trame d’une oeuvre qui aurait pu être plus conséquente.



Rendez-vous raté pour moi, même si la lecture n’a pas été vraiment désagréable , mais j’en attendais beaucoup plus, trop sans doute.



On pourrait construire des récits identiques avec bien des objets de consommation courante que nous utilisons chaque jour : de leur origine à leur destination finale , combien de drames , de travail, de fatigue, mais aussi de joie et de partage, que nous ignorons , nous autres au bout de la chaine. Si ces objets pouvaient raconter leur histoire…..
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Le cerf-volant

À l’instar de Khaled Hosseini, le cerf-volant de Laetitia Colombani nous fait voyager…pas à Kaboul, mais dans un petit village d’Inde où Léna, ancienne enseignante française, tente d’oublier la tragédie qui a bouleversé sa vie, la poussant à tout quitter. Un jour, lors d’une balade matinale sur une plage encore dépourvue de touristes, elle aperçoit une petite fille qui joue au cerf-volant. Touchée par le sort de cette gamine d’à peine dix ans, exploitée par un restaurateur, Léna se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire afin qu’elle puisse s’élever de sa condition…à l’image de ce cerf-volant défiant les lois de la gravité.



Comme dans « La Tresse », Laetitia Colombani entremêle trois portraits féminins, trois destinées cabossées qui se rencontrent le temps d’un roman. Outre cette institutrice cherchant à se reconstruire après un drame personnel, le lecteur retrouve Lalita, qui n’est autre que la fille de Smita, l’un des personnages principaux de « La Tresse ». La troisième femme, Preeti, également issue de la caste des Intouchables, dirige une brigade féminine d’auto-défense qui vient en aide aux nombreuses victimes d’agressions.



L’Inde que l’on visite en compagnie de ces trois personnages, n’est pas celle des touristes, mais celle des coulisses, peuplées de mendiants, d’intouchables et d’illettrés. Un endroit sans perspectives, frappé par la misère, où l’enfant est synonyme de main-d’œuvre et les filles régulièrement victimes du sport national : le viol ! Privées d’instruction, on leur ôte la principale clé qui mène à la liberté : l’éducation ! Sous la houlette de coutumes et traditions ancestrales, les droits des femmes et des enfants se retrouvent constamment bafoués…



« Le cerf-volant » de Laetitia Colombani est un magnifique roman féministe sur la reconstruction, qui dénonce la condition féminine et l’exploitation des enfants-esclaves en Inde, tout en soulignant l’importance de l’éducation afin de pouvoir s’extraire de cette misère…



« School ! School ! Le gamin continue de crier et ce mot est comme un affront à la misère, un grand coup de pied balayant les castes millénaires de l’Inde, rebattant les cartes de la société. Un mot en forme de promesse, un laissez-passer pour une autre vie. Plus qu’un espoir : un salut. »
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Les victorieuses

Quelle bonne idée a eu Laetitia Colombani de sortir de l’oubli Blanche Peyron ! Avec Les victorieuses, l’auteure de La tresse m’a emmené dans une double histoire, celle de Blanche et d’Albin, son mari, premier quart du XXe siècle et celle de Solène, aujourd’hui. Ces deux vies sont reliées par un bâtiment parisien : Le Palais de la Femme situé au 94, rue de Charonne, dans le 11e arrondissement.

Je dois reconnaître que j’avais une idée très incomplète de l’action menée par l’Armée du Salut pour avoir vu, à la période de Noël, au centre de Valence, dans la Drôme, un trépied avec une cloche agitée par quelques personnes en uniforme, tentant de récolter de l’argent. Cela s’arrêtait là et l’action de cette organisation motivée par la religion, basée sur la Bible ne m’attirait guère.

Voilà qu’un roman vient combler de sérieuses lacunes et rappeler tout ce qu’a entrepris l’Armée du Salut en faveur des déshérités et des femmes en particulier. Avec le fondement religieux de l’organisation, il y a l’organisation militaire voulue par son fondateur, en 1878, le pasteur anglais, William Booth.

Avant ce retour dans une histoire trop vite oubliée, Laetitia Colombani s’attache aux pas de Solène, brillante avocate, dont la carrière est brisée par un drame : son client qui vient d’être condamné, se suicide en plein tribunal ! De plus, Jérémy, avec qui elle formait un couple moderne, a rompu. La voilà en pleine dépression.

Alternant vie de Solène avec l’histoire de Blanche et le développement de l’Armée du Salut en France malgré beaucoup d’obstacles, l’auteure mène bien son roman avec son style tout en simplicité et efficacité.

J’ai été horrifié par les conditions de vie dans Paris, en 1925 mais je me dis que les progrès ne sont pas si évidents aujourd’hui. Ce livre attire aussi l’attention sur les sans-logis, nommés un peu trop vite SDF, devant lesquels nous passons avec trop d’indifférence. Laetitia Colombani m’a fait prendre conscience de plusieurs drames humains hélas trop fréquents. Elle m’a fait partager l’histoire de Cvetana, puis de Binta, de Salma, de Cynthia et d’Iris, grâce à Solène devenue écrivain public au Palais de la Femme où sont accueillies des femmes victimes de violences, de rejet, de pauvreté.

Enfin et surtout, ce livre conte la bataille extraordinaire remportée par Blanche et Albin pour réussir à acheter cet immense hôtel de 743 chambres : vide ! Cette femme a sacrifié sa santé pour venir en aide aux plus démunis, pour restaurer et ouvrir « un Palais pour panser les blessures et se relever ». Après bien des difficultés pour réunir l’argent nécessaire, Le Palais de la Femme est inauguré le 23 juin 1926 et fonctionne toujours aujourd’hui.

Blanche et Albin Peyron reposent dans cette chère terre d’Ardèche, à Saint-Georges-les-Bains. Je l’ai appris en lisant Les victorieuses. Merci Laetitia Colombani !

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Les victorieuses

À la sortie d'une audience, à Paris, sous les yeux de son avocate, Solène, 40 ans, et sans que celle-ci ait le temps d'intervenir, Saint Clair se suicide en enjambant le garde-corps et en sautant de la coursive du sixième étage du palais, ceci à la suite d'une décision sévère du juge à son encontre. Solène, "une excellente avocate, travailleuse, perfectionniste, consciencieuse" s'effondre et une dépression profonde s'installe. Elle ne pourra retourner au cabinet. Le psychiatre lui suggère alors, outre les médicaments, et pour éviter la dérive de faire quelque chose pour les autres et pourquoi pas du bénévolat. Après quelques recherches, une petite annonce pour une mission d'écrivain public dans un foyer pour femmes en difficulté, le "Palais de la Femme" va attirer son attention.

Parallèlement à cette histoire, à Paris toujours, mais environ un siècle plus tôt, c'est l'histoire de Blanche et Albin Peyron que nous conte Laetitia Colombani. Ce couple parvenu au sommet de la hiérarchie de l'armée du salut n'aura de cesse d'œuvrer pour subvenir au besoin des plus démunis et lorsque Blanche apprendra qu'un hôtel vide de 743 chambres est en vente, elle mettra toute son énergie, négligeant même sa propre santé pour trouver la somme plus que considérable nécessaire pour le racheter et offrir ainsi un toit à toutes ces femmes exclues de la société et ouvrir ainsi "Le Palais de la Femme". Ce Palais recueillera toutes celles qui ont subi la violence, le rejet, la rupture, la pauvreté.

C'est donc le destin croisé de ces deux femmes que va narrer Laetitia Colombani dans Les victorieuses, deux femmes passionnantes, étonnantes, généreuses. Elle va naviguer entre ces deux périodes, 1925 et aujourd'hui de manière étonnante.

C'est avec le burn-out, cette maladie contemporaine due au surmenage professionnel, qui ne prévient pas, que l'auteure va amener son personnage Solène à se tourner vers les autres pour vivre une autre vie et oublier le contexte qui l'y a conduit. Ce sera pour elle une véritable thérapie. Elle va se sauver en aidant d'autres femmes qui, elles-mêmes, l'aideront. Cette étape de la vie de notre avocate est très bien décrite de même que les conséquences du choix de ce métier qui n'était pas sa vocation, mais très fortement conseillé par ses parents.

Quant à Blanche Peyron, cette femme extraordinaire née en 1867, elle va tout quitter pour s'enrôler dans l'Armée du Salut et consacrer sa vie aux plus démunis aux côtés de son mari Albin. En 1925, elle parvient à réunir les fonds nécessaires pour acheter un grand hôtel de la rue de Charonne afin d’y loger des femmes dans la précarité. Celui-ci sera nommé Le Palais de la Femme et sera inauguré le 23 juin 1926..

Laetitia Colombani nous fait donc découvrir comment un grand hôtel mis en vente a pu devenir ce Palais de la Femme, où de nombreuses vies seront sauvées grâce au courage incommensurable de cette femme admirable qui a voué sa vie aux autres et a su « déplacer des montagnes » pour parvenir à la réalisation de son projet. Dans le même roman, presque cent ans plus tard, elle nous fait entrer dans ce même lieu où des femmes, toujours, luttent pour leur dignité et refusent de se résigner.

Ce roman a le grand mérite de remettre en mémoire cette femme hors du commun qu'était Blanche Peyron. J'avoue, pour ma part, que je ne la connaissais pas et que l'histoire de ce Palais de la Femme m'était totalement inconnue. C'est un roman, on ne peut plus contemporain, où le courage et la solidarité apportent lumière et espoir.

Les Victorieuses sont toutes ces femmes qui, jamais, ne baissent les bras et à qui Laetitia Colombani, dans un récit simple, rend un bel hommage. Un livre empli d'humanité !

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La tresse

Laetitia Colombani nous raconte, dans ce roman, l’histoire de trois femmes, de culture et de statut social différents, puisqu’on voyage avec elle en Inde, en Sicile et au Canada, qui prennent leur destin en mains.



Le choix des pays ne semble pas due au hasard: on part de l’Inde où les femmes ne sont pratiquement rien sur le plan social, on passe par la Sicile, où les coutumes sont encore bien présentes, les femmes soumises à leurs maris autant qu’aux traditions, et on va encore plus loin vers l’Ouest, au Canada où elles semblent avoir des droits mais sont-elles si libres et indépendantes que cela?



Celle qui m’a le plus touchée est Smita dont les conditions de vie sont horribles: déjà une femme en Inde ce n’est pas facile mais quand on est en plus Intouchable et qu’on part chaque matin ramasser les excréments des autres, avec l’odeur qui colle à la peau: on ne peut pas les toucher, par contre on peut les violer…



« Intouchables. Ces êtres qu’on ne doit pas toucher, pas même regarder, on les viole sans vergogne. On punit l’homme qui a des dettes en violant sa femme. On punit celui qui fraye avec une femme mariée en violant ses sœurs. Le viol est une arme puissante, une arme de destruction massive. » P 91



L’auteur montre aussi qu’on peut être intouchable, pestiférée, discriminée dans la société occidentale du fait de la maladie.



Ces trois femmes n’hésitent pas à partir à la découverte d’elles-mêmes, voir qui elles sont vraiment, comment faire avec les cartes qu’on a en mains pour arriver à être soi-même, échapper au Karma, ne pas le vivre comme inéluctable avec fatalisme, mais tenter de modifier au lieu de subir. Il faut partir sur les routes, ou chercher son chemin en soi.



C’est une jolie histoire, ces trois destins qui se croisent alors qu’elles habitent à des milliers de km et ne se rencontreront probablement jamais, mais seront reliées et les cheveux, les chevelures tressent ces liens, mais je n’en dis pas plus, je vous laisse découvrir…



Laetitia Colombani nous pousse à nous demander ce qu’est une femme aujourd’hui, son statut, ses conditions de vie (travail, famille… ) on leur demande plus qu’aux hommes et on leur montre très vite que leur place n’est pas forcément là, qu’elles n’ont pas toujours le droit de jouer dans la cour des hommes, d’empiéter sur leurs plates-bandes.



La société occidentale est plus hypocrite, elle les autorise à jouer, mais les dés sont pipés, alors qu’en Inde,elles n’ont pas vraiment le droit même de jouer. Il y a encore du chemin à parcourir, mais pourra-t-on le parcourir dans le contexte actuel,



J’ai bien aimé ce roman, car il est bien écrit, l’auteure nous offrant au passage des poèmes, et il incite à la réflexion.
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La tresse

Pour Smita, indienne de la caste des Intouchables, même si les risques sont immenses, quitter son village est le seul moyen pour éviter à sa fille Lalita de collecter, comme elle, l'immonde fiente humaine. Surtout maintenant que le maître d'école brahmane a avili et fouetté Lalita devant ses camarades, la petite fille refusant de balayer la classe.



En Sicile, Giulia veille son père dans le coma. Depuis son accident elle vient chaque jour lui lire un roman qu'elle emprunte à la bibliothèque. Entre deux visites, la jeune femme va découvrir que l'entreprise familiale est au bord de la faillite, et tomber amoureuse d'un homme interdit...



Sarah cache son cancer pour ne pas être disqualifiée, par refus de la compassion et de la pitié des autres. C'est la façon dont la brillante et ambitieuse avocate canadienne s'est toujours battue, cloisonnant sa vie professionnelle et sa vie privée. Mais là, Sarah est affaiblie par la maladie, rendant le défi à relever titanesque.



À travers l'histoire de ces femmes, Laetitia Colombani rend un bel hommage à toutes celles qui luttent pour leur dignité, leur liberté, leur vie. Smita, Giulia, Sarah, trois femmes qui prennent en main leur avenir. Tels les trois brins d'une tresse, leurs destins se mêlent, joignant leur courage et leur volonté pour triompher de la fatalité.
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Les victorieuses

J’avais lu  La tresse, roman que j’avais apprécié pour son sujet et la place de la femme dans diverses parties du monde. Dans Les Victorieuses, j’ai retrouvé le style propret et facile à lire de Laetitia Colombani, mais j’ai surtout découvert l’histoire incroyable d’une femme du siècle dernier.

Blanche Peyron, une détermination indéfectible et une vie tournée vers les autres, depuis son plus jeune âge, vers les plus démunis, puis surtout vers les femmes. Elle serait la créatrice de l’Armée de Salut en France, et aurait surtout permis l’ouverture du Palais de la femme à Paris dans les années 20. J’ai vécu à Paris et je n’avais jamais entendu parler de ce monument dédié à l’accueil des femmes en grandes difficultés.



Bien sûr, derrière l’auteure, il y a la scénariste réalisatrice, et je parie que ce livre sera adapté au cinéma, ce qui ne serait pas pour me déplaire selon le casting !

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La tresse

Je crois qu'il est temps de poser la question du lectorat, car nous avons suffisamment d'années d'avis sur les sites de lecture pour nous en faire une certaine idée. De ce point de vue, Babelio me semble un espace formidable, qui permet à toutes et à tous de forger notre opinion (de le forger, donc de réfléchir avant, de lire énormément, de ne pas prendre sa subjectivité pour intéressante mais d'expérimenter celle-ci, et alors certains livres du passé réputés difficiles deviennent lumineux, ils sont la vie !), et il offre un outil d'étude incomparable sur le goût d'une époque, mais revenons à mon propos.

Comment peut-on donner une valeur littéraire à un livre comme celui-ci, qui n'en possède aucun ???

C'est un feel good book, très bien, mais qu'on ne vienne pas nous dire que ce genre de production est intéressante ? Il est du début à la fin une caricature et d'une grande médiocrité stylistique. Qu'il se vende beaucoup n'est la preuve de rien question valeur artistique, simplement cela peut, hélas, souligner notre bêtise à acheter ces produits simplistes, donnant du monde une image bête. Trois femmes : une intouchable en Inde, une autre ouvrière en Europe, une troisième success woman en Amérique du Nord. Elles vivent leur existence respectivement jusqu'à ce que les cheveux rasés de la première arrivent chez la seconde, une fabricante de postiche, qui en fait perruque pour la dernière, évidemment atteinte d'un cancer... On dit ce genre de livre réservé aux femmes : quelle honte de nous voir ainsi ! Non messieurs, nous ne sommes pas de pauvres filles fragiles ne pouvant supporter que des histoires aux émotions limitées et fort démonstratives dans un langage pauvre. Nous aimons Virginia Woolf, Colette, Hélène Cixous, Kathy Acker. Et pourtant, quand je lis les commentaires de mes semblables, je me dis que l'on donne le bâton pour se faire battre... Un roman qui, avec beaucoup d'autres, ne reflète que la sensiblerie de son lectorat de masse, féminin ou pas.
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La tresse

Trois mondes différents coincés dans les affres de la société, il y a Smita en Inde, Giulia en Sicile et Sarah au Canada. Des femmes qui ont chacune leurs peines et leurs rêves.



Une mèche de cheveu comme point de ralliement entre ces trois mondes, une tresse tricotée comme un long fil d'Ariane.



En Inde, la vie est précaire pour Smita. La misère tambourine aux portes de sa famille, entre les rats et les excréments, Smita rêve d'un monde meilleur pour sa fille. Sur une route où les dieux et les cultes vous observent, les deux femmes vont braver l'impossible.

Comment supplier le destin...

La tresse...



En Italie, c'est une petite entreprise de perruques qui est en danger suite à l'accident du père de Giula. Comment sauver la petite famille de la faillite...

La tresse...



Au Canada, Sarah, brillante avocate voit sa carrière mise à mal lorsqu'elle apprend être atteinte d'un cancer. Dans un univers carriériste, «  lorsqu'on nage parmis les requins, mieux vaut ne pas saigner ».

Le monde professionnel dans toute sa splendeur et sa bassesse, Sarah en paiera le prix fort. En miettes, épuisée, dépouillée de sa féminité, il restera...

La tresse.



Sympathique petit roman sans grande prétention, la simplicité fait de l'ombre aux émotions, le roman est agréable mais semble trop rapide, peu ancré dans une thématique humaine qui aurait mérité à mon humble avis un travail d'écriture plus fouillé.
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La tresse

Je ne comprends toujours pas comment ce livre a pu susciter un tel battage médiatique. Plébiscité par les lecteurs, conseillé par les libraires. Considéré par certains comme un feel good. Avec une quatrième de couverture trop explicite qui dévoile tout.



Ces trois histoires entremêlées avec un énorme fil blanc se lisent facilement, mais que voulait me montrer l'auteur ? Aide-toi et le ciel t'aidera ? Il ne faut jamais renoncer à ses rêves, baisser les bras ? La route est deux fois plus longue lorsqu'on nait femme ?



Un livre qui m'a fait passé un bon moment mais que j'oublierai vite.
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Les victorieuses

Solène, 40 ans, avocate au barreau de Paris voit un de ses clients se suicider à la sortie du tribunal suite à une sentence très sévère.

Elle se retrouve à l'hôpital.

Le psychiatre diagnostique un burn-out.

Elle a consacré toute sa vie personnelle, tous ses loisirs à son métier, à son envie de réussir.

Son médecin lui conseille de se tourner vers le bénévolat.

Elle trouve d'abord cette proposition absurde puis tombe sur quelques lignes qui proposent de devenir écrivain public.

Elle se retrouve au Palais des femmes qui abrite des femmes écorchées par la vie.

La scène où elle débarque avec son ordinateur portable dernier cri, son sac de luxe est décalée à souhait.

Petit à petit, elle va s'adapter, les femmes vont venir vers elle.

Elle va devenir une femme parmi les femmes et abandonner ses anciennes valeurs pour en découvrir d'autres.

Parallèlement, on recule au début du siècle au moment où Blanche Peyron, commissaire très engagée à l'armée du salut et son mari, fondent le palais des femmes, un ancien hôtel de 273 chambres, qui abritera les femmes seules.

Un roman qui semble dédié à la condition des femmes actuelles françaises battues, aux Africaines en fuite pour éviter l'excision,aux réfugiées, à l'enfance malmenée et ses conséquences,à la difficulté d'être transgenre masculin vers féminin.

Et aussi, revenons au sujet du début qui peut aussi bien convenir à un homme qu'à une femme qui s'impose un rythme de travail tellement inhumain qu'ils s'éloignent tout à fait de leur personne.

C'était le cas de Solène.

Un petit bémol, j'ai souhaité pendant ma lecture que Solène, l'avocate soit moins noyée dans tous les cas du Palais des femmes.

Le roman devient un plaidoyer pour défendre le droit féminin.

C'est bien nécessaire mais le pitch du livre ne m'y préparait pas sauf ma libraire qui m'avait dit que comme dans "La tresse" de la même auteure, on défendait la condition de la femme.

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Le cerf-volant

Léna est arrivée deux ans plus tôt dans un petit village d’Inde, pour oublier le drame qui a torpillé sa vocation d’enseignante, partir, prendre le large s’était imposé comme une évidence, se perdre loin pour mieux se retrouver, oublier son quotidien, panser ses blessures. Un jour, elle aperçoit un cerf-volant, tenue par une enfant si frêle et menue qu’on dirait qu’elle va s’envoler, on dirait un oisillon tombé du nid. Lalita, une gamine muette d’à peine 10 ans, une orpheline, une gosse abandonnée, la fille d’une videuse de latrines et d’un chasseur de rats. Léna va alors se lancer dans un projet insensé, ouvrir une école pour tous ces enfants.



Dans ce magnifique roman, Laetitia Colombani, nous entraine en Inde, mais pas dans le pays connu des touristes avec ses temples majestueux, mais dans la face cachée de l’Inde. La circulation dense, les échoppes délabrées, les mendiants, la misère, le tumulte incessant, la détresse des enfants. Les castes, les Intouchables méprisés du reste de la population, qui les place tout en bas de l’échelle, à la périphérie de l’humanité. Ici, les petits travaillent comme leurs aînés, ils sont source de revenus. L’Inde est le plus grand marché de main-d’œuvre enfantine au monde. Les filles sont les premières victimes de ce travail forcé. Le viol, sport national. Le droit des femmes et des enfants est bafoué. La malnutrition qui frappe un enfant sur deux. Les mariages et les grossesses précoces. Naître fille ici est une malédiction. La situation des femmes en Inde apparaît dans ce livre dans toute sa cruauté et plus particulièrement, celle des femmes de la caste des Intouchables.



Laetitia nous dresse le portrait d’une femme fragile, sa vie est comme ce cerf-volant elle ne tient qu’à un fil. Pour Lalita et tous ces enfants, Léna va devenir une combattante, une guerrière, elle va se heurter à un mur : les méandres de l’administration indienne gangrénée par la corruption, mais elle n’abandonne pas, elle essaye de convaincre les parents, lutter contre les préjugés, se battre pour récolter des fonds, une femme pleine de persévérance et de volonté. Léna va sans cesse faire preuve d’inventivité et s’adapter.



Une fois de plus, Laetitia Colombani nous livre un récit lumineux, porté par une belle écriture fluide et douce, un roman rempli d’espérance, un moment de lecture intense. Ce cerf-volant qui part du sol pour monter dans les airs, défiant les lois de la gravité, symbole de ces enfants, nés dans la misère, qui ne pourront s’élever que par l’éducation. Les beaux romans ne peuvent être écrits que par de belles personnes et assurément Laetitia Colombani est une belle personne.
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