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3.34/5 (sur 47 notes)

Nationalité : Danemark
Né(e) : 1980
Biographie :

Née en 1980, Siri Ranva Hjelm Jacobsen a grandi au Danemark dans une famille originaire des Îles Féroé. Après ses études, elle se consacre à l’écriture et collabore avec plusieurs magazines. Son premier roman, Île, a créé l’événement en Scandinavie à sa sortie, encensé par les plus grands auteurs nordiques comme Jón Kalman Stefánsson ou encore Jon Fosse.

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
« Là où on se sent chez soi, ça n’a pas nécessairement de rapport avec la géographie. Même quand on regarde dans un atlas. »
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Le bloc de la vieille bâtisse est au bord de la route, beaucoup trop proche et trop grande par rapport à la porte étroite, profondément enfoncée dans le mur, donnant l'impression que le bâtiment est orienté dans la mauvaise direction. La porte semble obscure dans la lumière calcinée du mois d'août. La première pensée de Miki est que la maison semble gênée, presque difforme. La seconde, qu'elle sourit.
Ensuite, que ce n'est pas un sourire agréable.
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Linda étends les bras puis ramène maladroitement la main vers son visage. Voici la famille : Anton et sa casquette des Raiders habitent avec Rolf. Tina et Sus sont leurs voisines. Des filles calmes couleur denim. Juste derrière, il y à Henrik, le Fionien à la santé de fer et Kristian, qui a les épaules larges et un regard que Miki évite parce qu'il est doux et froid comme de l'agate blonde. Ensuite il y a Anne-Katerine, dont le visage plat, couleur de grain, est un coussin insipide sur lequel repose le bijou qu'est sa bouche. Elle partage sa chambre avec Marta.
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Elle nous présenta. Je captai le mot hjá, qui, il me semble, signifie à la fois chez et qui appartient à. Ou quelque chose comme ça. Ma mère était fille hjá Fritz de Vágur, j'étais la fille hjá elle et la Tarentule. L'homme m'observa de ses yeux d'un bleu liquide. Moi, le produit du mélange. La version diluée. Il adressa ensuite un signe de tête compatissant à la Tarentule. Il n'était hjá rien du tout, juste un étranger.
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Grand-tante Anna prit la mesure de mes mains, mit à tricoter. J'inhalai puis se mit le parfum légèrement gras de la laine brune.
Grand-tante Anna tricotait en féroïen. Le fil sus- pendu aux index levés, la maille glissant à la verticale d'une aiguille à l'autre, un mouvement doux et régu- lier, shou, shou, shou, les coudes immobiles. La díffé- rence parcourait son corps de tricoteuse tout entier. « Regarde, dit ma mère. Elle lie. »
Que la vie de ma mère se déroule en danois, même ses tricotages, était un choix de ma omma. Elle avait appris la méthode danoise et l'avait transmise à ma mère. C'est ainsi que son corps de tricoteuse s'était fait danois, et c'est ainsi que mon corps de tricoteuse s'était fait danois, c'était l'assimilation par l'artisanat.
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Siri Ranva Hjelm Jacobsen
L'alcoolisme est un tabou étrange, comme le sexe, comme la visite aux toilettes. Les hommes buvaient. Certains plus que d'autres. D'autres ne buvaient pas du tout, mais ils étaient alors soit des saints, soit des rescapés. Quand les femmes buvaient, ce pouvait être un problème. Les femmes ne buvaient pas, elles prenaient des cachets.
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"Là où on se sent chez soi, ça n'a pas nécessairement de rapport avec la géographie.
Même quand on regarde un atlas."
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"Alors vous ne parliez jamais féroïen, à la maison ?"
Ma mère répondit d'un ton prudent, neutre.
"Mes parents parlaient féroïen entre eux."

D'abord, je mangeai le pain noir. Puis je laissai la graisse de baleine froide reposer sur ma langue. Je voulais dire quelque chose au sujet de l'assimilation, que l'assimilation est une perte de mémoire méthodique. Je voulais interroger au sujet des fêtes, des repas de Noël, des anniversaires. Je voulais demander si elle connaissait cet instant où une tante ou un cousin se tournait et optait pour le danois, l'instant où l'on devenait un invité dans sa propre famille, l'hôte du sang.
Nous héritons de notre caractère étranger, voilà ce que je voulais dire, on le met dans les valises de la prochaine génération. Je m'abstins.
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On croyait autrefois qu’il existait des îles flottantes dans la mer autour des Féroé , racontait le papé .
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Les migrations durent trois générations. La première génération ressent la détresse et porte la volonté, la dureté : une lourde pierre qui se déplace à l'aide de sa propre force. Et tout ce que ça a d'insondable.
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