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Critique de ATOS


« Patayo Editions a choisi d'adapter et de traduire pour la première fois au monde l'oeuvre Qin Opéra en un leporello ».Et c'est un étonnant livre objet qui se déroule devant nos yeux.
Quatre années de travail ont uni l'artiste Li Zhiwu et la cinéaste Men Xiaoyan pour remettre au monde ce récit graphique . «  72 mètres en une seule image ». Pour préserver la singularité de l'oeuvre et celle de son support, Qin Opéra se présente en un livre accordéon de 20 mètres de long. ». Adapté d'un roman de Jia Pingwa évoquant le déclin de l'opéra dans la province du Shaanxi. ce leporello s'inscrit dans la tradition des rouleaux peints chinois. 
Un village, quatre saisons, plus de trente personnages . A travers cette farce humaine se dessine les ombres d'une tragédie. Si l'objet est étonnant, le style de la narration est immensément intelligent.
Une satire sociale et politique. Et c'est à travers les mots et le regard, d'un «  fou », Yinsheng, que le récit porte lumière sur cette société rurale, prise en étau entre conformisme traditionnel et rigidité idéologique.
L'opéra de Qin est originaire de la province du Shaanxi en Chine, un des berceaux de l'humanité, et de la civilisation chinoise.
Tradition vieille de plusieurs centaines d'années, cet opéra est joué dans les villages en plein air, notamment au moment des rites de passages, les mariages, les funérailles. Souvent chanté en dialecte, il est remarquable par ses sonorités brutes et rappeuses ainsi que par l'esthétique des joueurs dits de « visages peints ». Les chanteurs ont leurs visages maquillés avec des couleurs vives, notamment le rose pour les femmes qui a inspiré la couverture de l'oeuvre. Ces maquillages peuvent également être reproduits sur des demi-calebasses et vendus pour servir d'objets décoratifs. On appelle cela des louches peintes. ».
Yinsheng c'est Arlequin. La comedia del arte n'est pas morte ! le spectacle vivant ne doit pas mourir, il en est de notre survie. Ce livre monde nous le rappelle.

Astrid Shriqui Garain


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