Fae, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour garder votre esprit en paix, mais vous devez comprendre une chose très importante : vous devez apprendre à ignorer ces événements étranges ou autrement, tout ce que je fais pour vous sera vain. C'est le seul moyen pour vous d'espérer retenir les parcelles de votre santé mentale.
L'esprit humain est accoutumé à la logique, mais ici, la logique est inutile. L'Outremonde a ses propres règles, ses propres caprices que l'esprit cartésien ne peut espérer comprendre, même s'il essaiera encore et encore. Dans de telles conditions, votre esprit deviendra piégeur, vous conduisant sur des chemins qui vous feront tourner en rond vers le désespoir. C'est pourquoi vous ne devez pas suivre les faux indices qu'il vous laisse ou vous attarder sur les illusions qu'il vous montre, cela ne fera que précipiter votre perte.
« Cela corrompait chaque aspect de ma vie tel un poison et me rendait incomplète, faisant de moi la misérable ratée que j'étais. J'étais partie de rien, une enfant non désirée dans un foyer sans amour, et j'étais parvenue au même néant. La seule chose pour laquelle je n'étais pas totalement incapable était de réaliser l'ampleur de ma propre misère. »
e ne pouvais me concentrer sur autre chose que ses yeux accrochés aux miens. Un sentiment complexe émergea, une pointe d'excitation avec un soupçon de crainte qui me laissa paralysée, mais en même temps semblait défaillante; le passé immatériel et inutile et le futur inexistant, ne demeurant que le moment présent comme seule expérience intégrale. Plus je restais captivée par les paillettes de lumières améthyste issues des noires profondeurs des yeux d'Azrael, moins je me sentais consciente de moi-même en tant qu'individu. Je voyais Azrael, non plus comme une autre entité, mais comme une part de moi, comme tout ce qui était autour de nous, et je commençais à me sentir tomber à la renverse, le vague sentiment de crainte grandissant avant que je ne sois brutalement sortie de ma rêverie.
Veuillez pardonner mon intrusion, Mis Ferryman. Mon nom est Azrael et je suis l’ange de la Mort. Je regrette sincèrement d’être inopportun, mais je dois m’entretenir avec vous au sujet de votre décès, et cela serait tellement plus aisé d’en parler si vous pouviez sortir du placard.
Écoutez. Les choses sont diaboliques parce qu'elles lui déplaisent, elles ne lui déplaisent pas parce qu'elles sont diaboliques. Ne pas aimer les choses qui sont vraiment démoniaques serait plus logique dans ce sens, mais ce qui est logique pour un homme rationnel et saint d'esprit n'est qu'une cause de peur pour votre Azrael.
J'ai bien peur que les anges soient une race élitiste, ils ne voient aucune vertu en dehors de la leur et de leur propre apparence. Ils pensent que leurs caractéristiques correspondent ç la plus parfaite des perfections et tout ce qui diffère de ces canons est odieux, laid et dénue d'intérêt.
Jérémy m'avait autrefois manifesté une forme de gentillesse que j'avais confondue avec de l'amour, et qui était devenue de plus en plus rare au fur et à mesure que nous étions restés en couple. Il y avait pourtant eu une grande hésitation de ma part à l'aube de notre relation ; ses amis étaient des gens que je savais cruels et j'avais toutes les raisons de penser qu'il pouvait en être de même pour Jérémy.
Le suicide est largement mécompris. On ne se tue pas soi-même, on tue le reste du monde et il ne reste plus que toi. C'est le triomphe ultime.
... Et la voix très familière d'une fille de mon lycée, disant quelque chose qui m'avait profondément marquée à l'époque : "Le suicide est largement mécompris. On ne se tue pas soit-même, on tue le reste du monde et il ne reste plus que toi. C'est le triomphe ultime."