Cette semaine, c'est Hadi qui vous présente ses coups de coeur ! Un manga et deux romans graphiques et autobiographiques !
- #DRCL midnight children Tome 1, de Shinichi Sakamoto.
👉 https://lagriffenoire.com/-drcl-midni...
- Dans les yeux de Billie Scott, de Zoe Thorogood.
👉 https://lagriffenoire.com/dans-les-ye...
- It's Lonely at the Centre of the Earth, de Zoe Thorogood.
👉 https://lagriffenoire.com/it-s-lonely...
- De l'importance du poil de nez, de Noémie.
👉 https://lagriffenoire.com/de-l-import...
Mon cancer, je l'avais cherché, j'en étais persuadée. Il n'était ni familial, ni héréditaire. Ce sont mes propres cellules blanches qui se sont rebellées contre moi. Le système dans lequel elles vivaient ne leur plaisait pas et elles ont décidé de l'attaquer. C'est la politique de mon intérieur contre laquelle elles se sont mutinées.
- Je me demandais... Tu les trouves vraiment gentils ? Même les gens de qui tu n'étais pas proche et qui sont juste là depuis que tu es malade ?
- C'est vrai qu'il y en a qui sont là, juste pour dire qu'ils sont là. A poster des selfies avec moi sur les réseaux sociaux... comme si j'étais une attraction de zoo. Regardez-moi ! J'ai une amie qui a le Cancer !
- Ça vaut 100 likes en plus ! (...)
- Franchement, le pire... c'est ceux qui ont juste disparu ! Et là j'ai envie de leur dire : j'ai le cancer pas la peste ! N'ayez pas peur, j'vais pas vous le refiler...
Dans la chute, il y a quelque chose de réconfortant. Quand ça fait trop longtemps qu'on descend, à un moment, ça ne peut que remonter.
p.215
(...) on aurait dit qu'il [un mendiant] acceptait paisiblement les ronces et les épines avec lesquelles la vie le malmenait.
On s'est regardés et je ne sais plus qui a souri en premier, mais on s'est échangé un sourire, dénué de toute intention. Puis il m'a fait un signe de la main, un petit coucou.
J'ai continué ma route heureuse, mais triste, pleine d'émotions contradictoires. Il avait planté en moi un bonheur piégé, qui laissait ressortir ma sensibilité.
Il y avait une générosité dans son acte gratuit. Alors je me suis dit que, peut-être, tout ce qu'il cherchait, c'était un peu d'amour et de reconnaissance.
Peut-être qu'il s'en foutait des petits sous qu'il réclamait, peut-être qu'il s'en foutait de survivre mais qu'il espérait exister.
On partageait le même combat lui et moi. Je me suis longtemps battue pour survivre et depuis quelques temps, j'essaie d'exister.
Ce n'était pas facile de m'émanciper de ma famille et de retrouver mon indépendance sans faire de mal à personne. Au début, ils confondaient la distance avec du rejet.
Ils n'arrivaient pas à comprendre que je m'éloignais d'eux pour mieux les aimer. Et puis je m'éloignais d'eux pour être plus proche de moi, aussi ; me redécouvrir, apprendre à me connaître, à m'aimer, à aimer ce corps qui avait été si maltraité. Je me disais souvent : Etre bien en soi, c'est être bien dans sa nudité.
Dans la chute, il y a quelque chose de réconfortant. Quand ça fait longtemps qu'on descend, à un moment, ça ne peut que remonter.
Je me réveille chaque matin avec la même question qui me hante : comment ai-je bien pu tenir aussi longtemps sans réaliser que j'étais malade ?
Ce n'est pas comme si j'avais du mal à l'accepter...
J'ai l'impression que ma priorité était de protéger ma famille, de guérir, de me remettre sur pied avant d'enlever mes œillères et de tout affronter
(Ce n'est pas que j'aie une passion particulière pour dessiner des lits, mais) on passait nos journées à se trimballer d'un lit à l'autre.
le pire c'est ceux qui ont juste disparu ! Et là j'ai envie de leur dire : j'ai le cancer, pas la peste ! N'ayez pas peur, j'vais pas vous le refiler ... (p.97)
Je me suis longtemps battue pour survivre et depuis quelque temps , j'essaie d'exister (p.211)