Dans sa pièce "Passeport", le metteur en scène Alexis Michalik met son sens du rythme et du dynamisme au service d'un texte engagé sur la migration : conscient de l'importance de son sujet, cet adepte du romanesque a basculé dans un théâtre politique, engagé contre la droitisation de la société. À l'occasion de cette pièce, qui se joue au Théâtre de la Renaissance jusqu'au 30 juin 2024, il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : Joel Saget / AFP
#art #dramaturge #theatre
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Lorsqu’il était amoureux, il était heureux partout. Lorsqu’il était seul, il n’était heureux qu’en voyage.
Elle avait un don pour repérer les imparfaits, les déçus, les frustrés, les floués par la vie, car elle savait qu'ils appartenaient à la même tribu qu'elle : la tribu de ceux qui ne parviennent pas à s'aimer.
Il est très étrange de venir d'ailleurs, et de n'y être jamais allé.
Seul compte le désir. Le désir pousse les hommes à conquérir des empires, à écrire des romans ou des symphonies. Mais, lorsqu'il est assouvi, les hommes cessent leurs exploits.
Et là, je pose pour la première fois la question primordiale, celle qui nous intéresse ici et qui reviendra souvent: Pourquoi le voyage?
C'est une question, comme toutes les questions, à la fois particulière et générale, individuelle et absolue, universelle et quotidienne.
Ainsi, qu'est-ce qui peut bien pousser notre Breton moyen à payer 14 euros de taxi jusqu'à la gare de Morlaix, à subir trois heures et demie de TGV, trois stations de métro et dix-sept ou dix-huit de RER, selon le terminal, une bonne demi-heure de queue pour dire un au revoir incertain à ses bagages, un ou deux contrôles de sécurité -je passe sur l'humiliation silencieuse que représente l'enlèvement des ceintures, chaussures et autres produits d'hygiène-, un vol de vingt-sept heures, enfin, ponctué de deux ou trois escales, pour aller s'alanguir sur les plages de Nouvelle-Calédonie, qui n'ont, dans l'absolu, si ce n'est une petite différence de température, de faune et de flore, rien de plus que celles du Finistère?
Quand tu grandis et que ton frère, c'est un Playmobil, tu te poses des questions.
Il connait le nom de cette sensation qui le traverse, cette sensation unique, la plus difficile à conquérir, la plus précieuse à conserver : la liberté.
Je vais vous raconter une histoire… Mais auparavant, nous allons nous interroger sur le fait même de raconter une histoire, sur l’importance qu’on accorde à un récit, et sur les frontières qui séparent la réalité de la fiction.
Ami lecteur, avant de pénétrer dans les méandres du récit, je voudrais te poser une question : Qui es-tu ?
Je voudrais que tu réfléchisses un instant à ce qui fait que tu es toi.
Il n’y a pas l’ombre d’un mouvement sectaire derrière cette entrée en matière, il n’y a pas de paroisse, pas de salut, pas d’enfer. Tout juste des questions, car les questions sont la vie même. Tant qu’il existera quelqu’un pour se questionner, l’humanité vivra, avancera, reculera, s’effondrera, renaîtra de ses cendres.
Donc qui es-tu ?
La guerre d'Algérie...
En Algérie, les Français débarquent en 1830 et repartent en 1962.
132 ans d'occupation.
Et pendant 132 ans, les petits Algériens ont appris à l'école : "Nos ancêtres les Gaulois..."
Souvent, presque toujours, le récit du vainqueur est celui qu'on retient.
Et dans tout récit historique, il y a, comme son nom l'indique, une part de récit.
(p. 11)