Lecture du tourbillonnant roman Anguille sous roche (ed. Tripode) en présence de son auteur Ali Zamir, par le non moins tourbillonnant comédien Philippe Vincenot.
.....avant de monter sur un arbre, on devrait penser d’abord à sa descente, pour éviter de se ramasser les dents par terre. p.54
La vie est une curieuse hirondelle coincée dans une vilaine poubelle: c’est là qu’elle palpite et cesse d’être belle.Vous n’avez rien saisi. Je le sens. Je reformule et esquisse la phrase. C’est simple. La vie est un voyage peu ou prou incertain. Un voyage plein de turbulences.Des turbulences associées ou non à des intempéries.Des intempéries impétueuses provoquées par la curiosité et la cruauté humaines. p.9
L’amour est un espace inaccessible pour ceux qui ne savent pas voler plus haut par les mots.
p.147.
Dans la vie, il faut savoir conjuguer tous les problèmes à leurs temps et à leurs lieux : il ne faut pas se contenter de les couver dans un nid au risque de faire éclore des sommations au lieu de solutions. (Page 12)
Aujourd'hui, quand on voit des gens courir à tout risque pour remplir leurs poches plutôt que de rembourrer leurs crânes, on comprend pourquoi le futur de ce monde incertain effraie à fendre l'âme.
,les amants de Vérone n'existent et n'existeront que dans la fiction, il faut le comprendre sans faire de bruit, il n'y a que des anguilles sous roche dans ce théâtre, des surprises qui profitent du silence, et du silence qui déteste le bruit, méfiez-vous de la capture de votre regard, le regard admire toujours la fiction, c'est de là pourtant que viennent toutes sortes de malheurs, (p206)
Pauvre monde qui ignore que pour sucer la substantifique moelle qu’est la liberté il faut rompre l’os du silence suffocant !
Quand on s’amuse à creuser un gouffre, on ne se rend même pas compte qu’il peut devenir notre propre tombe : c’est lorsqu’on y tombe qu’on se souvient d’avoir commis l'irréparable. C’est exécrable l’égoïsme ! (Page 71)
C’était des gens qui ne laissaient pas rouiller leurs dents. Ils ne trouvaient pas à manger tous les jours, mais quand ils en trouvaient, ils faisaient comme s’ils avaient à se venger.
Dans ma chienne de vie, j'ai toujours dérangé ceux que dérangent les vies rangées