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Critiques de Antoine Desjardins (77)
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Indice des feux

Mon deuxième coup de coeur de l'année revient à un recueil de nouvelles québécois. Sept nouvelles très diverses reliant intimement une angoisse existentielle individuelle à un aspect de la crise environnementale. Chacune met en scène un personnage qui doit composer avec un monde en perte de sens.



Le tour de force vient du ton choisi par l'auteur, jamais moralisateur, sans aucun surplus didactique lourdaud pour réveiller notre conscience écologique et nous éveiller aux enjeux environnementaux. Et toujours à hauteur d'hommes et de femmes, qu'il s'agisse d'un enfant, d'un adolescent, d'un fils, d'un frère, d'un grand-père. Antoine Desjardins s'abstient de donner des réponses pour laisser le lecteur chercher les siennes ou sonder son âme, réfléchir à son propre rapport au vivant.



Parmi les sept, trois m'ont particulièrement touchée :



- « A boire debout », percutante avec ses québécismes et son humour insolent, mettant en scène une très jeune cancéreux hospitalisé pour une leucémie incurable. La météo apocalyptique ( pluie diluvienne, inondations liées à la montée des eaux suite à la fonte des glaces ) est au diapason de sa rage.



- « Feu doux », bouleversant témoignage d'un grand frère qui voit son frère disparaître et se retirer du monde conventionnel pour vivre ses convictions orientées vers la décroissance. Certaines pages sur la relation fraternelle sont absolument sublimes et déchirantes.



- « Ulmus americana », tout aussi bouleversante de nostalgie et de douceur d'un petit-fils qui voit son grand-père disparaître et le laisser avec son extraordinaire orme auquel il avait consacré toute sa vie pour le protéger de la graphiose.



L'agencement des nouvelles est impeccable, avec les trois pré-citées pour ouvrir le bal, encadrer les autres et clore le recueil, le tout porté par une écriture toujours très maitrisée et déliée, pleine de vivacité et de sensibilité, s'adaptant à chaque fois au rythme et à la musique de la nouvelle concernée. Je referme ce premier roman épatée par le talent de ce jeune auteur, surtout, sans être désespérée par le chaos éco-anxiogène décrit mais au contraire réconfortée par la chaleur humaine qui se dégage de cette oeuvre intelligente et profonde.



Lu dans le cadre du collectif 68 Premières fois

https://www.facebook.com/68premieresfois/
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Indice des feux

Un recueil de nouvelles à garder à portée de lecture, pour de temps à autre s’imprégner à nouveau de l’ambiance particulière de l’un ou l’autre texte.





Ce sont sept textes, très différents les uns des autres, dans leur longueur, le style d’écriture (ne pas s’effrayer par le joual de la première nouvelle, elle offre un exotisme transitoire, dont il faut profiter avec décontraction), les personnages variés de l’enfant au vieillard, des femmes et des hommes, aussi divers que les passants sur un trottoir, même si à chaque fois le narrateur est masculin. Mais derrière les différences, un leitmotiv, un bilan sans appel, un requiem pour une humanité prise aux pièges de son incurie.



Et malgré tout, de l’espoir derrière le chant funèbre, car chacun des personnage imagine ou met en oeuvre des solutions, à son échelle, mais avec conviction. (Sauf peut-être dans la première nouvelle, faute de possibilité pour l’enfant malade d’agir, sinon en exprimant sa colère contre l’injustice de son sort) .



C’est lumineux, autant que la couverture, malgré l’inéluctable. D’ailleurs à y bien regarder, sur cette couverture, on peut y ressentir la brûlure d’un soleil non filtré, la sécheresse d’un arbre assoiffé, et la montée des eaux .





J’ai aimé chaque texte, et eu l’impression de lire autant de romans, tant il en ressort à chaque fois une puissance narrative qui vous attire au delà des mots.


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Indice des feux

Ce recueil de nouvelles est un coffre aux trésors renfermant émotions, tendresse, humour au service de la cause écologique. Chaque nouvelle en effet, quand elle n’est pas directement liée à un problème écologique, y fait toujours allusion, comme c’est le cas dans étranger, l’histoire de cet homme qui noie son désespoir dans l’alcool, et qui se retrouve en ville, face à un coyote.



L’auteur a su enrober les grands maux de l’humanité dans des récits passionnants réveillant les émotions du lecteur :



Dans « A boire debout », il raconte la lente agonie d’un adolescent atteint de cancer, qui, pour toute distraction, écoute la radio qui lui apporte des nouvelles de notre planète, et pas de bonnes nouvelles ! Pluies, montée des eaux, populations réfugiées, disparition des ours polaires... une nouvelle triste et préoccupante, dont l’écriture relève du génie, particulièrement à la fin.



La deuxième s’intitule couplet, ce n’est pas celle que j’ai préférée : elle mêle l’histoire d’un jeune couple dont la femme attend un enfant, et la disparition des baleines noires. Si la fin pose une question concernant la mise au monde d’enfants humains qui se justifie, je l’ai trouvée assez violente et ne cadrant pas avec les personnages et l’ensemble de la nouvelle.



Feux doux, la quatrième, raconte l’histoire d’un homme attaché à son jeune frère, élève brillant, étudiant à l’avenir prometteur, si cet avenir toutefois, se place dans les normes de nos sociétés, incluant la carrière, la fortune et les relations. Mais ce frère conscient du malaise de la planète, prendra d’autres chemins...



Dans « fin du monde », notre héros, jeune adolescent, s’est approprié un beau terrain de jeu, un bois à l’état sauvage à la sortie de la ville, territoire de prédilection pour les bêtises, les cabanes, la liberté d’agir en cachette des parents, en bande de préférence... Mais à la sortie de l’hiver, il voit cet espace rasé et prêt pour la construction d’un lieu de résidence, la ville s’étend au détriment de la nature.



Dans « générale », le narrateur raconte l’histoire de sa tante Angèle qui toute sa vie, va montrer à quel point son dynamisme la porte pour défendre les oiseaux qui se sont installés sur son terrain et disparaissent soudainement.



La dernière sera celle que j’ai préférée : amour, tendresse et complicité d’un jeune homme et de son grand-père. Ce grand père qui lui raconte son arbre, un orme centenaire en danger comme les autres arbres de cette espèce, menacé par la graphiose. Dans cette nouvelle, on lira un magnifique conte du grand-père.



L’auteur, par un savant mélange d’émotions et de catastrophe écologique, semble avoir trouvé le mode d’emploi pour tirer la sonnette d’alarme et faire prendre conscience des dangers qui menacent l’humanité. Ce livre devrait donc être lu à grande échelle. Je vous recommande cette pépite !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Indice des feux

7 histoires qui disent la fragilité du monde



Dans ce recueil, Antoine Desjardins réussit le tour de force de raconter les maux de notre planète sans parti-pris militant, ce qui donne encore davantage de force à ses écrits.



Ce premier livre du Québécois Antoine Desjardins rassemble sept nouvelles qui, pour certaines, se rapprochent davantage d'un court roman et qui ont pour point commun de parler d'écologie et des dangers qui guettent notre planète. Le tout avec beaucoup d'élégance et de finesse, presque comme en arrière-plan du récit. C'est le cas de "À boire debout" qui ouvre le livre. On y croise un garçon de 16 ans coincé au septième étage de l'hôpital de Montréal. L'étage de ceux dont l'espérance de vie est très limitée. Pour le narrateur, tout a commencé le vendredi 26 novembre 2017 en cours de biologie. Une soudaine faiblesse suivie d'une perte de connaissance. Les premiers traitements s'avèreront inefficaces. Suivront alors une batterie de tests et l'hospitalisation. «Mon corps a jamais répondu aux traitements comme prévu. Après quatre semaines de chimio, la leucémie s'était pas résorbée à leur goût. Ils ont contre-attaqué avec une nouvelle ronde de chimio, m'ont passé au micro-ondes avec leur machine intergalactique, rectifié les doses, essayé une couple de nouveaux médicaments. Ils m'ont dit leurs noms, mais à part le «Vin Christine», je les ai tous oubliés. Ils sonnaient pas mal tous comme des noms de joueurs de hockey russes.»

En attendant l'échéance, le temps se déroule au rythme des soins et des visites. Celles de la famille qui se désespère et s'épuise, y compris financièrement, allant jusqu'à provoquer un sentiment de culpabilité pour le garçon qui se dit que s'il partait plus tôt, cela arrangerait tout le monde. Celle de son infirmière préférée qui lui remonte le moral. Au fur et à mesure que son mal le ronge, des rêves de catastrophe le hantent, à l'unisson des informations qui parlent du réchauffement climatique, du détachement d'un iceberg géant ou encore d'une attaque d'ours affamés dans un village.

La seconde histoire se déroule d'abord à Cape Cod où Sam et son ami assistent au passage des baleines. Et le spectacle est au rendez-vous dans cet endroit réputé pour le ballet des cétacés. De retour à Montréal avec les images du couple formé par une baleine et son baleineau, ils se mettent à la recherche d'un appartement un peu plus grand pour pouvoir accueillir leur progéniture. Mais la crise du logement n'est pas qu'un slogan et il leur faudra se consoler en dénichant une maison à Laval-des-Rapides. C'est là que la nouvelle de la mort de «leur» baleine va les secouer. D'autant que le cas n'est pas isolé. L'activité humaine allant entrainer la fin de l'espèce. Je ne dirai rien de l'épilogue de cette sombre fable.

Dans «Étranger», on fait la connaissance d'un homme parti noyer son chagrin dans l'alcool après que sa femme l'ait quitté et qui erre passablement ivre dans le quartier où se trouve le domicile de son ex-femme. Des bruits près des sacs à ordure attirent son attention et il finit par se retrouver nez à nez avec un coyote. Une histoire de peur et là aussi un épilogue inattendu.

«Feu doux» nous est raconté par Cédric, l'aîné d'une fratrie qu'il compose avec ses deux sœurs cadettes Sophie et Maude et son frère benjamin, Louis, qui a huit ans de moins que lui et qui va s'avérer très doué. «Une fois mon frère installé en résidence et ses études subventionnées par l’université McGill, mes parents ont enfin pu souffler un peu. Toutes ces années de dur labeur, de surtemps, de dévouement, de sacrifices, n'avaient pas été vaines. Ils irradiaient de fierté. Leurs quatre enfants, des universitaires. Leur petit dernier, un génie en devenir. Chacun avait trouvé sa voie. Chaque chose avait trouvé sa place.» Sauf qu'à l'issue de ses brillantes études de Droit, il décide de faire un grand voyage. De Birmanie, il ira en Inde. Puis part en Mongolie, en Indonésie, aux Philippines, au Japon, en Nouvelle-Zélande pour atterrir en Australie. C'est alors que son aîné s'est rappelé la phrase de son prof de biologie: le génie frôle toujours la folie. Une phrase qui va le hanter, y compris lorsque Louis revient à Montréal pour se spécialiser en droit de l'environnement. Car son engagement est à mille lieues de ses capacités. Il fait dans le bénévolat et l'ascétisme avant de décider de revenir aux sources, de travailler avec et pour la nature. La question qui le taraude - autant que le lecteur - est alors. Peut-on le condamner pour cela?

«Fins du monde» tient du rite de passage pour une bande de gamins. Si leurs parents leur ont interdit de franchir le périmètre constitué par quatre blocs de béton, ils décident de franchir le boulevard et, à travers le bois, d'escalader un bâtiment en ruine. Une mission qui permet de prendre un autre statut. Mais un terrain de jeu qui va disparaître, rasé par les bulldozers pour laisser la place à un nouveau quartier. La fin de l'enfance s'accompagne ici d'un désir de vengeance, de dégrader les maisons en construction. Des expéditions qui vont mal finir...

«Générale» met en scène Angèle, la tante du narrateur. Cette dernière s'est battue contre l'érection d'un gazoduc sur les terres familiales et est devenue depuis ce combat homérique une ardente défenseuse de la nature, offrant notamment aux oiseaux un terrain favorable à la nidification. Mais un matin, les centaines d'espèces qui vivaient là ont disparu, laissant place à un silence de mort. Que s'est-il passé? Les hypothèses s'accumulent sans offrir de réponse définitive. Quel avenir se dessine-t-il?

Pour clore le livre, «Ulmus Americana», le nom scientifique de l'orme américain, raconte le lien très fort entre un grand-père et son petit-fils. Après quelque quarante années à travailler comme charpentier, le grand-père s'occupe de son petit-fils et de son orme, dont il lui raconte la légende. Un superbe conte qui va nourrir le jeune homme. Mais l'arbre est malade, victime d'un parasite qui le tue à petit feu. Comme le grand-père rongé par un cancer. Une dernière nouvelle qui fait écho à la première et boucle en quelque sorte la boucle.

Signalons pour ceux que le vocabulaire ou les expressions québécoises rebuteraient qu'il est aisé d'en comprendre le sens dans le contexte. De plus, l'éditeur a eu la bonne idée d'adjoindre un lexique à la fin du recueil.




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Indice des feux

Ce que j’ai ressenti:



Je fais silence. Parce que je veux écouter les oiseaux, le chant des baleines, les déplacements des coyotes. Je veux entendre l’arbre, les feuilles et l’herbe qui pousse. Je veux être sûre que tout est encore là, à faire du bruit. Y prêter attention. Avant les Fins du monde. Parce qu’il y a des urgences qui crient, qui fleurissent ici ou là, Antoine Desjardins nous fait un bouquet de 7 nouvelles où l’Indice des Feux est à son point de bascule. Il fait le lien entre toutes, avec un fil conducteur de chocs et d’émotions fortes, afin de nous donner à lire, une flamboyance.



Ce recueil, c’est une urgence. De multiples urgences cachées dans le banal, dans la vie ordinaire, dans les foyers. Le Maintenant, alerte. Des petites fenêtres, ici ou là, pour ressentir au plus profond, le malaise latent. J’ai peur du suicide à Feux Doux, j’ai peur de la maladie, de la vieillesse, des champignons. J’ai peur quand je vois que tout fout le camp. J’ai peur des game over, du Groenland qui se ramollit, des virus, du manque de lumière…Peut-être que vous allez croire que je suis « chicken », mais qu’importe! Je voudrais Mettre. Mon.Fucking.Cadran enfin à l’heure de nos amours, de notre environnement, du vivant sous toutes ses formes. Je voudrais ressembler à tante Angèle, être un peu de Louis, avoir la patience de Grand, voyager avec Couplet…Parce qu’on ne peut dissocier l’humain de son environnement, l’auteur prend le parti d’intégrer des notions fondamentales de ces dommages irréversibles planétaires, en écrivant avec une empathie d’une tendresse renversante, des histoires de vies ordinaires. Et il me vient comme une déchirure…J’y perds mon souffle, des larmes et des morceaux de chairs, mais j’y gagne en perspicacité, en sensibilité. C’est un impact inouï.



Je ne veux pas devenir zombie, pas laisser mourir le temps, pas plus que regarder crever la faune et la flore de cette planète. Je refuse de m’y résoudre. Je veux retrouver le lien avec le Vivant, -avant la mort-. Parce qu’on le sait que c’est inévitable, autant ne pas être dans une forteresse d’indifférence monstrueuse, autant choisir d’éteindre les feux de la destruction, autant lire ce livre. Parce que je ne veux pas me jeter contre la nostalgie d’un monde que le profit aura déchiqueté, j’aimerai brandir l’Indice des feux devant vos yeux, avant qu’on ne soit submergé d’une déferlante telle qu’on ne pourra même plus boire debout…Et tant que j’y suis, j’aimerai vous dire que je me suis pris 7 « kicks », j’en reviens « Maganée »…Mais…Avec un immense coup de cœur! À vous, maintenant, d’aller toffer les feux!



Remerciements:



Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions La Peuplade pour leur confiance et l’envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Indice des feux

Un recueil de nouvelles qui incluent des éléments de changements écologiques. Ce n’est pas un essai, mais plutôt des exemples de vies ordinaires dans le contexte très actuel de l’urgence climatique :



- Un ado qui se meurt du cancer… pendant que la pluie tombe et que les glaciers fondent au Groenland…



- Un couple qui s’interroge sur son avenir pendant que les baleines noires se meurent…



- Un divorcé plein de ressentiment alors que des coyotes se promènent dans la ville…



- Un gamin qui affronte le monde mystérieux de la forêt et des promoteurs rasent un parc en pleine nuit…



- Une dame qui a combattu pour empêcher un pipeline de traverser ses champs et qui se lève un matin pour constater que les oiseaux ont disparu…



- Un garçon trop génial, aux études brillantes, qui conçoit des jardins urbains et cherche une autre façon de vivre…



- Un homme âgé qui a protégé son arbre de la maladie des ormes, un sage qui demande de « prendre soin de tout, en particulier de ce qui est en train de disparaître ».



Un recueil touchant et une belle écriture, très réaliste, qui apporte son lot de réflexions.

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Indice des feux

***,*



Notre planète est en danger. Jusque là, malheureusement, je ne vous apprends rien. Ce que je peux, je dois, vous faire découvrir c'est le recueil de nouvelles d'Antoine Desjardins, qui écrit avec talent sur ces maux d'hier, d'aujourd'hui et de demain.



Avec beaucoup de tendresse, il sait mettre des mots sur ce fera notre malheur si nous ne faisons rien : la fonte des glaces ou encore la disparition d'espèces.

Grâce à ses 7 nouvelles, Antoine Desjardins attire notre attention. Avec subtilité, il plante un décors, une histoire, des personnages. Si la catastrophe arrive, c'est bien que tout ceci n'aura pas joué son rôle de barrière, n'aura pas alerté sur l'imminence du danger...



Antoine Desjardins ne dénonce rien. Il annonce... Des feux sont allumés un peu partout autour de nous. Qu'ils soient proches ou lointains, nous ne pouvons pas ignorer ces indices...



Merci aux 68 premières fois pour cette belle découverte !
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Indice des feux

Les comportements humains bousculent la nature, les changements climatiques en étant le meilleur exemple. Dans ce recueil de nouvelles, l'auteur illustre quelques-unes de ces conséquences néfastes en les intégrant dans des tranches de vies qui n'y sont pas, de prime abord , reliées. Le résultat est inégal, allant de l'éblouissant au plus léger, sans toutefois ne jamais décevoir. La fusion des deux thèmes dans certaines allégories est géniale, je pense ici particulièrement à “À boire debout” et “Feu doux' alors que celle du coyote urbain m'a semblé moins évidente, bien que l'histoire en soi reste amusante.



Mort d'homme et mort d'arbres, disparition d'oiseaux et météo chamboulée, angoisse de paternité et extinction des baleines noires, empiétement urbain et perte de nature, autant de liens, joliment emmenés, qui portent à réflexion. En soi, les récits captent l'intérêt et, en prime, sensibilisent. On est loin du pamphlet, rien d'agressif ici. Juste une prise de conscience. Comme s'il n'était pas déjà trop tard. Espérons-le . . .
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Indice des feux

Sept nouvelles étonnantes, dures, émouvantes, grinçantes, pour raconter à l'envers non pas ce que l'homme a fait de mal à la nature, mais en miroir ce que cela fait à l'homme d'avoir fait du mal à la nature, car on en est là: la destruction de la biodiversité, le dérèglement climatique intégrés, métabolisés en nous et qui viennent modifier en profondeur l'ADN de nos pensées.



Ainsi ce jeune cancéreux en phase terminale pour lequel le bruit de la pluie n'est plus un délicat soulagement mais l'évocation d'inondations apocalyptiques, ainsi cette femme enceinte pétrifiée dans sa maternité par la mort des baleines, ainsi cet enfant qu'un peu de nature dans un terrain vague terrorise et sa bétonisation rend méchant.



Un peu de soleil quand même, avec la magnifique nouvelle finale, variation autour de l'éternel thème "le vieil homme et son arbre". Rien que pour cette dernière, ce recueil vaut d'être lu!
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Indice des feux

J'aime bien l'idée que les 68 premières fois introduisent dans leur sélection un recueil de nouvelles, même si ce n'est pas mon genre habituel de lecture.

J'ai eu du mal avec toute la première partie du livre, mais beaucoup apprécié la deuxième partie, plus émouvantes.

Sept nouvelles plus ou moins égales, mais touchantes. Telle que l'histoire du grand frère qui surprotège son cadet comme une mère-poule, ces enfants et leur terrain de jeux ou bien cette femme qui va chercher ces oiseaux qui ont disparu de son jardin. Quand à la dernière nouvelle, qui relate la relation filiale petit fils et grand-père et qui nous parle d'un arbre centenaire.

J'ai donc été très émue par ces nouvelles et plus particulièrement la dernière.

Chaque nouvelle à un lien avec la nature humaine ou animale ou autres, qui nous questionne et donne à réfléchir.

Un bon premier roman.

Merci aux 68 premières fois et aux Éditions La peuplade de m'avoir permis de découvrir ce livre.

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Indice des feux

La première nouvelle est frappante, elle fait partager le quotidien d’un adolescent hospitalisé en oncologie, dans une ville noyée par la pluie. Son monologue dans un québecois débridé, inventif, formidable, lui va fort bien, mais les autres textes reviennent à une langue plus classique. Un couple s’interroge sur l’extinction des baleines, un grand-père s’éteint mais lègue son amour des arbres, un jeune homme très brillant quitte la voie tracée par sa famille pour une vie toute simple, un ivrogne croise un coyote après une nuit de beuverie, un jeune garçon explore le bois proche de chez lui, une femme observe la disparition des oiseaux de sa commune… Les thèmes se rejoignent, mais les personnages varient, de tous âges et de tous milieux, et leurs points de vue ne sont bien évidemment pas les mêmes.



J’avais repéré dès l’hiver dernier ce recueil de nouvelles, aux éditions de la Peuplade que je suis de près. Le thème général de l’écologie, réchauffement climatique, extinction des espèces et destructions diverses dues à l’activité humaine insatiable, le tout en sept nouvelles, voilà qui me parlait. Et je n’ai pas été déçue !

Les textes sont assez longs pour bien installer les personnages, ressentir leurs désarrois et leur peurs ou partager leurs batailles pour l’environnement. L’écriture m’a beaucoup plu sans que je ressente de décalage ou d’incompréhension, comme cela m’arrive parfois avec les romans québecois. Quelques termes de franglais sont regroupés dans un lexique à la fin, mais nul besoin de s’y référer sans cesse, le sens général est limpide. Mais surtout, j’ai aimé l’adroit mélange entre amour de la nature et humanité : il ne s’agit pas de mettre l’humain en accusation, mais de consigner les moments de prise de conscience et l’évolution possible, quoique pas toujours probable, des comportements individuels.

Je conseille donc ce livre à tous les lecteurs amateurs de nouvelles, ou soucieux d’écologie, ou encore friands de littérature québecoise. Quant à moi, je vais le garder précieusement !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Indice des feux

Il est assez difficile de résumer cet ouvrage composé de sept histoires indépendantes mais elles sont une source de questionnement sur des questions d'actualité en matière environnementale.

Au travers de ces récits, des personnages aux profils sociaux très différents s'interrogent sur notre rapport à la nature et le devenir de notre planète. Même si ces histoires sont fictives, elles ne laissent pas indifférent car elles sont très parlantes et elles nous font toutes réfléchir sur nos habitudes. Pourquoi les oiseaux peuvent-ils disparaître? Est-ce que de plus en plus d'animaux sauvages vont se rapprocher de nos habitations ? Comment lutter contre la disparition des baleines noires ou encore la montée des eaux ? Nous nous rendons compte que les questionnements restent les mêmes que nous soyons en France métropolitaine ou au Québec.



Je tiens à féliciter Antoine DESJARDINS pour ce premier ouvrage.

Même si le sujet est assez sérieux, j'ai au début été assez amusée car je ne comprenais pas les termes employés par l'auteur. Je pensais ne plus être à la page pour comprendre le langage de l'adolescent employé dans la première histoire. Puis j'ai rapidement réalisé mon erreur... Cet ouvrage est écrit en québécois. J'ai apprécié que l'auteur propose dans ses annexes une traduction des termes que nous n'employons pas en France métropolitaine.



J'ai aimé la manière dont Antoine DESJARDINS a terminé chacune de ses nouvelles. C'est une véritable porte ouverte vers une interprétation personnelle de celles-ci. J'y ai vu une possibilité de laisser un espoir vers l'avenir si nous arrivons à changer les choses.





Même si les sujets sont graves, l'écriture n'est pas moralisatrice. Elle pousse avant tout à la réflexion. C'est pour cela que cet ouvrage à l'écriture fluide est très accessible car ses sujets sont parlant pour tous que l'on soit fervent défenseur de l'environnement ou non...



#68premieresfois

Challenge MULTI-DEFIS 2021_93
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Indice des feux

un très beau premier livre, recueil de 6 histoires, différentes, mais sur la même tonalité, et toutes avec un voile , une allusion plus ou moins marquée au réchauffement climatique et à l'emprise humaine sur la nature.

Des personnages attachants ....une lecture captivante, bien rythmée à mettre entre toutes les mains....les ados devraient adorer....
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Indice des feux

Indice des feux a un sens symbolique. Chacune des sept nouvelles de ce recueil révèlent aux lecteurs les indices liés à la dégradation de l'environnement. Il n'y a pas de feux mais le danger est présent et la braise couve... Des castastrophes écologiques sont relatées mais ne prennent pas la place centrale. Antoine Desjardins nous imprègnent des émotions et du ressenti de ses personnages. Je me sentais aspirée par chacune des phrases que je lisais. Ce livre est à la fois beau et troublant.



Ce passage m'a particulièrement touchée et inquiétée: '' La fuite soudaine, le calme du retour. On aurait dit un exercice d'évacuation, comme à l'école primaire. Ma tante venait-elle, sans le savoir, d'assister à la générale? À l'ultime répétition avant le grand spectacle?''



J'espère qu'il n'est pas trop tard pour renverser la vapeur...









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Indice des feux

Sept textes différents qui éveillent à l’écologie et sont tous très émouvants, parfois bouleversants : À boire debout ; Couplet ; Étranger ; Feu doux ; Fins du monde ; Générale ; Ulmus Americana. Un fil rouge relie ces nouvelles, la préoccupation d’un petit nombre pour la sauvegarde de la planète, lorsque chacun à son niveau œuvre pour améliorer les choses, ou du moins essayer d’endiguer la vitesse à laquelle la détérioration du milieu qui nous entoure évolue. Comme autant de cris d’alerte, un éveil des consciences à niveau d’Homme, celui où chacun de nous pourrait agir.

…....

Chacune de ces nouvelles a pour fil conducteur la destruction ou la protection de notre environnement. Le couple qui attend un enfant, l’avenir des jeunes d’aujourd’hui, le vieillard qui protège cet arbre qui se meurt, les enfants qui voient disparaître leur terrain de jeu, ces arbres abattus pour construire de pavillons, l’homme qui regarde les coyotes qui investissent la ville sans vergogne. Enfant, adolescent, homme, à tous les stades de la vie il est primordial de prendre en compte cette nature qui nous nourrit, nous protège, nous soigne et que nous maltraitons chaque jour un peu plus. Mais les animaux, ici les oiseaux, ou la végétation, ici les Ormes d’Amérique, là ces arbres que l’on coupe, nous montrent à quel point la fin de notre monde est proche si nous n’en prenons pas soin.

....

J’ai apprécié le message porté sans pathos ni subjectivité et le style de l’auteur, jamais moralisateur, cynique ou défaitiste. Il éveille nos consciences justement parce qu’il nous parle de nous, de nos vies, de ceux que nous côtoyions chaque jour, et pas d’un futur hypothétique ou dystopique. Et toujours avec une pointe d’humour et dans cette langue québécoise que j’aime tant. On appréciera également cette sublime couverture qui fait écho aux inondations qui frappent la France ces jours-ci.

Chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/02/07/indice-des-feux-antoine-desjardins/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Indice des feux

Dans une interview au moment de la parution en France de L'Arbre-monde, Richard Powers parlait de la difficulté à sensibiliser sur les enjeux climatiques avec des chiffres et des graphiques, affirmant que pour toucher les individus il fallait parvenir à leur raconter une bonne histoire, une de celles dans lesquelles ils pourraient se projeter. C'est ce que s'attache à faire Antoine Desjardins avec non pas une mais sept bonnes histoires qui racontent finalement une seule et même chose : notre rapport étroit aux autres espèces, le danger flagrant qu'il y a à ignorer cette interdépendance, à la mépriser, à la nier. Des histoires de vie et de mort, à hauteur d'homme, sans juger, sans asséner de grandes pensées, sans moralisme. Des histoires simples, belles et fortes.



Ce qui est remarquable dans ce livre c'est l'unité qui se dégage de l'ensemble. On n'a presque pas envie de dissocier les textes qui le composent mais plutôt d'en parler comme d'un seul et même arbre fabriqué à partir d'essences diverses, chacune ayant son importance dans la démonstration finale. Au milieu se trouve un texte charnière intitulé Feu doux, l'un des plus longs. Il réunit deux frères aux comportements totalement opposés face à ce qu'ils perçoivent des évolutions de l'environnement et du monde, et qui symbolisent à mon sens l'ambivalence de chaque individu face à la difficulté de croire et encore plus à celle d'agir. Cette nouvelle m'a beaucoup fait penser au roman de Pierre Ducrozet, Le grand vertige et son vaste cortège de questionnements. Aux extrémités, les textes les plus émouvants. Il y est question de mort. Le premier, en ouverture, met en scène un adolescent hospitalisé en unité de soins palliatifs tandis que dehors, les catastrophes climatiques s'intensifient, les fleuves et les rivières débordent. Ces pages sont magnifiques dans ce qu'elles dépeignent du désarroi de l'être humain face à ce qui le dépasse, de l'appartenance d'un individu à un univers bien plus grand que lui. Dans une langue surprenante, attachante. En clôture du livre, c'est un vieil homme qui aborde la fin de sa vie et s'inquiète pour son arbre, un ulmus americana qu'il s'attache à protéger depuis des décennies et dont il n'a cessé de raconter l'histoire à son petit-fils. Une histoire qui dépasse là aussi celle des hommes, sur fond de transmission millénaire. Émouvante à pleurer. Entre les deux, on se sera interrogé avec un couple sur l'utilité de mettre un nouvel enfant sur cette terre, sur les messages que peuvent nous délivrer les oiseaux, sur nos points communs avec les coyotes ou sur la disparition des forêts au profit de zones bétonnées.



Si ce livre est aussi touchant c'est parce qu'il nous parle de nous avec la force de la simplicité, planquée sous un énorme travail d'écriture. Le tableau qui se dessine au fil des textes est celui d'un monde en danger et d'individus en plein doute, oscillant entre l'écoute et le déni, quelque peu démunis face à l'immensité de la tâche et cette interdépendance des espèces qu'ils ne savent pas comment gérer. Quelques arrêts sur images au milieu de cette immense fuite en avant qui semble nous engloutir. J'ai pris un immense plaisir à cette lecture, au point d'y revenir une deuxième fois. J'aime sa profondeur qui ne la ramène pas, le regard bienveillant que l'auteur pose sur nous autres, pauvres humains. J'adore ce livre.
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Indice des feux

Merci aux Fées des 68 premières fois pour ce choix surprenant et remarquable !

Ce recueil de sept nouvelles met en scène des perspectives intérieures à l’égard de la problématique écologique et des dérèglements climatiques.

Dans un souffle d’espoir, on y rencontre ainsi un jeune adolescent rongé par la maladie, dévoré par des songes, un couple face à la disparition d’un cétacé qui mène une réflexion sur le bien fondé de mettre au monde un enfant, le retour aux sources d’un frère (ma préférée celle-ci…), la rencontre avec un coyote, la disparition d’un terrain de jeu, la disparition des oiseaux qui ont un message à délivrer et qui fait place au silence et un orme malade.

Toutes ces nouvelles ont un fil conducteur : l’incertitude d’un avenir, le lien indéfectible entre l’Homme et le monde qui l’entoure.

Tous ces personnages convaincus du bien fondé de cet éveil, oscillent entre l’action et la continuité d’une vie raisonnable, confortable, une forme de déni.

Je ne peux que saluer ce travail magistral : Antoine Desjardins est talentueux, l’écriture est soignée, recherchée et tout en sensibilité.

C’est à la fois profond et flamboyant. Desjardins nous dit les maux de notre monde sans nous juger, sans nous moraliser !

A nous de trouver nos propres réponses…


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Indice des feux

Ces nouvelles ne sont pas juste un catalogue des catastrophes qui se passent sous nos yeux. Fonte des glaciers, montée des eaux, disparition des oiseaux, apparition d’une faune sauvage dangereuse dans les villes. C’est pas ça le vrai sujet du recueil. C’est ce qu’on en fait. Comment on vit tout ça. Parce que dans chaque nouvelle, il y a des personnages. Très bien campés. Des personnages auxquels on s’identifie. Et qui nous font donc réfléchir. La grande force de la littérature, elle est là. Antoine Desjardins ne dénonce rien qu’on ne sache déjà. Il nous oblige juste à nous confronter à ces mots (à ces maux). Il nous fait sentir, avoir peur, pleurer, rire. Des émotions de tous les jours, pas grand chose. Mais c’est tout ce dont on a besoin pour vivre les choses, les ressentir.
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Indice des feux

" Prendre soin de tout, en particulier de ce qui est en train de disparaître."



Un jeune garçon de seize ans atteint d'une maladie grave écoute dans sa chambre d'hôpital les nouvelles du monde extérieur à la radio. Il y est question de pluies incessantes, d'inondations, de fonte des glaciers avec disparition d'archipels indonésiens engloutis par l'océan, de catastrophes toutes plus violentes les unes que les autres. Un couple dont la vie est bouleversée par la naissance prochaine de leur premier enfant s'interroge sur la disparition des baleines noires. Un homme fraîchement divorcé est confronté à des coyotes dont l'habitat a été fortement perturbé par l'expansion urbaine. Louis surdoué cherche sa voie en dehors de celle que sa famille lui a tracée et choisit de vivre au plus près de la nature, des saisons et des éléments.



D'autres histoires évoquent des champs et forêts rasés par un promoteur immobilier, la disparition des oiseaux migrateurs sous l'effet de l'intensification de la production agricole et de l'épandage de pesticides, la légende d'un orme géant centenaire... La transformation de notre environnement, la crise écologique racontées à travers des histoires où la fragilité de la vie humaine est omniprésente.



Dans ce recueil de nouvelles, à travers sept histoires toutes plus belles les unes que les autres, Antoine Desjardins raconte la nature agressée par l'homme de façon très simple sans nous plonger dans une vision apocalyptique de l'évolution de notre monde et sans se positionner en moralisateur.

J'ai aimé toutes ces histoires écrites à la première personne avec des narrateurs différents, toutes suffisamment longues pour capter mon intérêt. Bien différentes de premier abord, leur unité apparait assez vite. Le parler québécois particulièrement présent dans la première histoire m'a un peu gênée au départ mais cet effet s'est largement atténué par la suite. Trois d'entre elles sont de toute beauté et particulièrement émouvantes, d'une infinie poésie pour la dernière. L'ensemble présente une belle unité et dégage douceur et mélancolie.

L'auteur nous encourage à ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure, à prendre soin de tout, en particulier de ce qui est en train de disparaître, que ce soient les hommes ou la nature. Magnifique texte sur la fragilité de la vie dans son sens le plus large.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Indice des feux

Voici un recueil québécois de sept nouvelles ayant pour toile de fond les désastres écologiques potentiels en cours et à venir. Pas de panique, ces textes ne sont ni culpabilisateurs, ni moralisateurs, sans pathos gratuit. L'auteur entremêle subtilement évènements personnels et problèmes collectifs.



La première nouvelle frappe très fort, avec un jeune garçon de 16 ans atteint d'un cancer inguérissable. Les premières pages décrivent un adolescent plein de vie, puis l'inexorable dégradation physique, la dureté des traitements, le rétrécissement total de son monde. Parallèlement la pluie tombe dehors, les inondations sévissent un peu partout, sans que l'on sache où cela va s'arrêter.



Lorsqu'il en a encore la force, l'ado dissèque l'attitude de son entourage, leur changement de regard sur lui. Isolé sur son lit d'hôpital, il suit la progression de la montée des eaux à la radio, laissant le lecteur secoué devant son impuissance.



Ma nouvelle préférée, ou devrais-je dire mon personnage préféré est Louis, enfant, puis jeune homme surdoué, promis à un avenir radieux, couvé par sa famille qui en attend beaucoup. Il suit une trajectoire parfaite, jusqu'au moment où il s'éloigne progressivement de la voie qui lui était tracée, pour en suivre une autre, moins brillante socialement, mais plus en phase avec le dérèglement de la planète et les aspirations profondes de Louis.



L'histoire nous est racontée par le frère de Louis, d'abord en colère après ce qu'il estime être un gâchis, puis comprenant ses motivations et acceptant ses décisions, aussi radicales soient-elles.



Les autres nouvelles sont tout aussi intéressantes, une ou deux sont un peu plus faibles, mais c'est souvent le cas dans ce genre littéraire, ce n'est pas un problème.



Ce qu'il faut retenir c'est que pour une première publication, c'est excellent, plein d'émotions, on s'attache avant tout aux personnages, tout en comprenant les enjeux de certains changements et l'apparition de nouvelles préoccupations dans la vie de tout un chacun.



Seule la première nouvelle utilise pleinement le langage québécois, les autres retrouvent un style plus classique. Un glossaire à la fin permet de comprendre sans difficulté les expressions les plus courantes.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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