Extrait du livre audio « File dans ta chambre ! » de Caroline Goldman lu par Valérie Fontaine. Parution numérique le 25 octobre 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/file-dans-ta-chambre-9791035414849/
Souvenez-vous que la transgression de votre enfant doit avoir des conséquences sur lui, et non sur vous! Affichez une posture puissante, immuable, confiante et calme. Il transgresse: il en paye le prix. C’est son problème et il n’y a aucune raison que cela vous atteigne personnellement (ne lui donnez pas ce pouvoir sur vous, cela l’insécuriserait).
Vous savez, la nature humaine est excessivement pulsionnelle, nous avons toutes et tous, à certains moments, des pulsions agressives à contenir. Et cela vaut aussi pour les enfants. Même l'enfant le plus choyé, le plus aimé et écouté par ses parents va, à un instant T, sortir de lui-même, et il faudra alors identifier ça afin d'y donner des réponses. Quand j'entends des gens dire que l'enfant a besoin de s'exprimer librement à tout moment et d'aller où il veut, de s'opposer à ce qu'il veut et contre sa subjectivité, je suis désespérée ! Les enfants auront paradoxalement plus de respect pour les parents qui savent faire preuve d'autorité quand le contexte l'exige.
Dans le journal "Le Soir" des 18 et 19 février 2023.
Le papa d’un petit patient à qui j’exposais mon point de vue sur la question avait ainsi résumé cette idée: « On se promène au paradis, avec nos enfants… et un extincteur sur l’épaule. » Si l’on troque la métaphore de l’extincteur contre une exclusion menée très tranquillement, l’idée est exactement celle-ci: profiter de toutes les joies quotidiennes possibles avec l’enfant, ne se priver d’aucune occasion de plaisir partagé, mais savoir identifier et honorer sans transition un appel ponctuel de limites, lié à son jeune âge et à ses besoins structurels à cet instant.
Elle interprète l’appel de limites de l’enfant exactement comme elle accueillerait un appel de réconfort et de tendresse. Ce qui laisserait entendre que la pulsionnalité des enfants resterait pour toujours celle d’un bébé de moins de 10 mois, n’aspirant qu’aux soins, aux câlins et aux voeux de partage.
Le ton de la sanction est important: le parent doit apparaître ferme mais également calme, jamais décontenancé, en pleine possession de ses moyens. Je convoque souvent la métaphore d’un « parent-girafe » face à un « enfant-fourmi ». Le parent-girafe, infiniment plus élevé, doit surplomber l’excitation pulsionnelle agressive de l’enfant-fourmi en ne se sentant pas touché, éclaboussé, par elle. Il l’observe de haut et effectue tranquillement mais fermement son travail éclairé de contention. Pour que peu à peu, l’enfant s’identifie à son stoïcisme et devienne à son tour un girafon maîtrisé.
Précisons une nouvelle fois ici que chaque enfant est différent, que des manifestations identiques peuvent receler bien des ressorts psychiques et qu’il est par conséquent fondamental de s’assurer que sa problématique est bien limite (quatrième profil), et non dépressive (deuxième profil) ou psychotique (premier profil).
Je ne pense ainsi pas qu’il faille accueillir la plainte de s’ennuyer comme telle. Car une très grande majorité d’élèves, quel que soit son niveau intellectuel, a l’occasion de s’ennuyer au cours de sa scolarité et le tolère au même titre que n’importe quelle frustration relative du quotidien.
Ambivalence L’ambivalence, c’est ce mélange d’amour et d’agressivité qui accompagne chaque lien d’attachement, sans exception (y compris, donc, et même si c’est difficile à croire, celui de jeunes amoureux transis ou d’une maman avec son nourrisson).
Claude Halmos, psychologue et auteure de nombreux livres sur le développement de l’enfant, rappelle avec sagesse que les émotions négatives, comme la colère, la frustration ou la peur ont leur rôle à jouer.
Les psychanalystes d’enfants observent que cette étiquette diagnostic cache le plus souvent une agitation antidépressive1 (deuxième profil) ou une problématique limite (quatrième profil)