Couples libres, répète Arthur.
Donc ça veut dire que les autres couples sont en prison ?
-Il n'y a que toi et moi. Ah, non, attends, il y a une vieille là-bas. Elle promène son rat. Enfin, un teckel, c'est la même chose.
– (...) Tu ressembles à un personnage de conte de fées, ou de dessin animé, avec tes cheveux toujours parfaitement propres et tes boucles dessinées. On dirait que des oiseaux t'aident à t'habiller tous les matins et qu'il suffit que tu ouvres la bouche pour que les animaux de la forêt viennent danser un menuet autour de toi pour célébrer ta beauté.
Alfie resta coi quelques secondes, car, bien que chaque phrase prise individuellement pouvait prêter à rire, le ton de Nate n'avait rien de moqueur. Il avait parlé comme s'il analysait une de ses recettes, avec un détachement
saupoudré d'une certaine tendresse.
– Est-ce que je suis censé te trouver un sosie de chez Disney moi aussi ? Toi, c'est plus facile, il y a Rémy de Ratatouille qui cuisine !
Il se couche et éteint la lumière. L’obscurité qui les entour est d’une espèce de bleu sombre peut-être similaire à la couleur de la Fosse des Mariannes. Jules n’a toujours pas fermé les yeux même si les formes du corps d’Eric n’expriment plus rien qu’une masse imprécise. C’est le moment parfait pour sortir une référence au 9 novembre 1989, mais rien ne vient. En fait, il n’a pas envie de se réfugier dans l’humour, parce que ça ne paraît pas nécessaire. Il ne doit se protéger de rien.
Il ne connaissait pas ce sentiment.
Un souvenir prend ses aises dans sa tête, un secret dont il n’a jamais parlé, à personne. Dans la petite librairie en bas de sa rue, à Paris, Jules feuillette les livres qu’il sait qu’il ne va pas acheter. Il caresse leur couverture (mais tout le monde le fait, ça, ça ne compte pas) puis il ouvre la dernière page et lit les derniers mots. Et tenir la main d’Eric contre sa peau, le sentir avec lui, lui procure le même frisson. Ça doit avoir affaire avec l’éternité ou un truc du genre.
« — T’as vu, j’ai fait comme toi, j’ai débarqué sans prévenir pour te sortir ce que j’avais sur le cœur !
— Je vois ça.
— Désolé d’avoir crié ! enchaîne-t-il sur le même air.
— Ne le sois pas.
— Qu’est-ce que tu veux dire ? peste Arthur, prêt à une engueulade qui lui paraît inévitable.
— Que je n’ai jamais été aussi amoureux et fier de toi. »
Et puis d'ailleurs, ça n'existe pas "tomber amoureux"
On le travail.
On devient amoureux.
« La fenêtre entrouverte amène un vent frais, même les éléments bénissent ce lit rempli. Selon Raphaël, ils forment les plus belles poupées russes du monde. »
« — À nous trois, avec nos origines, notre bi, homo et asexualité, on est le cauchemar de l’extrême droite ! »