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3.75/5 (sur 18 notes)

Biographie :

Journaliste indépendante (Disclose, Mediapart, Libération, RFI, France Culture ou La revue dessinée...).
Daphné Gastaldi réalise des sujets au long cours et des enquêtes. Elle a cofondé le collectif de journalistes indépendants We Report.
Co-auteure du livre "Eglise, la Mécanique du silence" (JC Lattès) et "Génocide arménien: en quête de mémoire" (Golias).

Source : https://www.wereport.fr/le-collectif/
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Organisé par le Fonds pour une presse libre. Animé par François Bonnet, avec Valérie Jeanne-Perrier, responsable de l'école de journalisme du CELSA, Daphné Gastaldi, journaliste au collectif We Report, Françoise Delignon, RFI, déléguée CGT et Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart Mediapart n'a qu'une seule ressource financière: l'argent issu de ses abonnements. Pas d'actionnaire milliardaire, pas de publicités, pas de subventions de l'État, pas d'argent versé par Google, Amazon, Facebook… L'indépendance, totale, incontestable, est à ce prix. Pour nous aider à enrichir notre production vidéo, soutenez-nous en vous abonnant à partir de 1 euro (https://abo.mediapart.fr/abonnement/decouverte#at_medium=custom7&at_campaign=1050). Si vous êtes déjà abonné·e ou que vous souhaitez nous soutenir autrement, vous avez un autre moyen d'agir: le don https://donorbox.org/mediapart?default_interval=o#at_medium=custom7&at_campaign=1050

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Selon elle, les " douces violences" se mettent en place lorsque l'adulte, non conscient, ne prend pas en considération l'attente des enfants et impose sa décision, par des paroles, des gestes ou ne serait-ce qu'un regard. Elles sont de courte durée et invisibles loin des actes de brutalité manifestent. Des humiliations quotidiennes qui peuvent paraître anodines, comme de mettre un enfant à l'isolement, l'obliger à rester assis sur sa chaise, lui adresser des propos dévalorisants ou ne pas lui expliquer ce qu'on lui fait.
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Dans une usine, quand l'ouvrier est dépassé par sa chaîne de production, il peut parfois appuyer sur le gros bouton rouge « coup de poing » et arrêter la cadence infernale quelques secondes. Pas en crèche. On n'arrête pas un enfant pour prendre cinq minutes de pause.
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 Les bébés ne parlent pas, ou si peu. Quel enfant ira raconter qu’il n’a été accueilli que par deux professionnelles au lieu des trois habituelles ce matin-là ? Ou qu’il s’est réfugié dans des siestes à rallonge pour échapper un peu au tumulte d’une crèche débordée ? Quel nourrisson pourrait comprendre que sa couche est restée souillé plus longtemps qu’il ne le faut ? […]
Nous sommes allés regarder derrière les jolies vitrines des « Tiloulous », des « Fées Papillons » et autres « Bulles de coton ». Des noms doux, rigolos, qui sentent bon la pédagogie innovante, l’apprentissage bilingue et les repas bio, toujours dans le respect du rythme de l’enfant. Souvent le rendu est fidèle au prospectus. Grâce à un personnel dévoué, bienveillant, soucieux d’offrir le meilleur à la « prunelle des yeux » de tout parent. Mais parfois la photo est ratée. C’est alors un univers inquiétant qui émerge entre les jouets bariolés et les crayons pastel : un monde de cadences infernales, dans lequel les salariés – des femmes, pour l’essentiel-triment. Un monde de bébés trop nombreux pour des bras déjà trop chargés. Avec son lot de petites résignations ou de grandes maltraitances.
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 Selon l’Igas, la norme actuelle -1 professionnel pour 5 enfants qui ne marchent pas et 1 pour 8 enfants qui marchent- « ne répond pas aux standards dégagés par le consensus scientifique, et ne permet pas à ce jour de garantir un accueil de qualité ». Ces conditions de travail dégradées constituent « un risque de premier plan » en entraînant « des dérives dans les pratiques professionnelles, estime l’Igas. »
« La charge est violente. Elle interroge deux décennies de réformes des gouvernements successifs, censées « alléger » les contraintes qui pèsent sur les crèches et faciliter la création de places ou le recrutement de personnel. En ouvrant grand la porte au secteur privé, les gouvernements ont donné le signal de départ d’une course folle, au terme de laquelle ni les enfants ni les salariés qui s’en occupent ne risquent de sortir gagnants. A l’heure où nous bouclons ce livre, les arbitrages sur un futur « service public de la petite enfance », qui inclura le secteur privé, sont en train d’être rendus par le gouvernement. L’occasion, peut-être, de se poser la question : les enfants sont-ils un business comme un autre ? 
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Des bébés jetés dans leur lit, des enfants contraints de manger jusqu'à vomir, des brûlures causées par des radiateurs ou des biberons bouillants. Des gamins pour pouvoir faire le menage, < soulevés par les cheveux à hauteur d'adulte>, attachés à une chaise en guise de punition. Un enfant que l'on oublie de nourrir une journée entière, ou sur lequel on s'assoit pour le forcer à rester dans son lit.
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  ‘Ce qui fait le lit de la maltraitance des enfants, c’est la maltraitance du personnel’, nous avait confié Marie-Christine Colombo, une ancienne médecin-chef de la PMI en charge de l’inspection des crèches en Meurthe-et-Moselle.
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Il doit aussi composer avec les modes qui viennent percuter son projet patiemment réfléchi : la langue des signes, les crèches bilingues, la méthode Montessori fondée sur l’autonomie et l’observation… « Montessori, pourquoi pas. Mais avant de le mettre sur l’affiche de la crèche, il faut savoir de quoi on parle ». Lui qui voit d’abord la pédagogie comme un moyen d’émancipation, se retrouve contraint d(argumenter face à des tendances marketing de plus en plus pressantes. « Les groupes de crèches savent très bien répondre aux angoisses des parents, à l’injonction de la réussite et à la performance », analyse Philippe. 
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 D’où vient l’argent des entreprises de crèches ? Depuis vingt ans, responsables politiques et entrepreneurs du secteur martèlent une fable tenace : l’ouverture du secteur au privé aurait permis l’arrivée d’investissements massifs dans la petite enfance. L’argent des employeurs remplaçant les impôts, pour compenser le manque de moyen des collectivités. De l’argent privé pour des crèches privées. Mais cette vision ne correspond pas tout à fait à la réalité.
Les entreprises de crèches sont massivement dépendantes de l’argent public, via différents dispositifs. A commencer par les financements de la CAF.
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Malgré ce contexte dégradé, Philippe Rello continue de former des professionnelles dans des crèches ou des instituts de formation. Avec des mots choisis soigneusement. La semaine dernière, avec une équipe, il a abordé la notion de « délicatesse ». Un terme qu’il réfère à celui de « douces violences » popularisés par l’éducatrice Christine Schuhl, qui met en exergue des comportements en apparence anodins, mais pouvant affecter les enfants. « Il n’y a pas de violence douce. Il y a des violences en douce, ou des degrés de violence », estime Philippe. 
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D’après lui, le secteur est resté bloqué sur le concept des « douces violences » et n’a pas pris à bras-le-corps les problèmes de maltraitance en crèche.[…] Des humiliations quotidiennes qui peuvent paraître anodines, comme de mettre un enfant à l’isolement, l’obliger à rester assis sur sa chaise, lui adresser des propos dévalorisants ou ne pas lui expliquer ce qu’on lui fait. Mais l’engouement pour cette théorie a eu pour effet pervers d’euphémiser les maltraitances, en laissant penser que certaines violences peuvent être douces.
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