Son autobiographie en mouvement a érigé Deborah Levy en icône de l'émancipation et de la réinvention après un mariage, des enfants et un divorce. Dans "Hot Milk", qui paraît le 21 mai 2024 aux Éditions du sous-sol en France, son héroïne, Sophia veut une vie plus vaste, cherche à être plus intrépide... Mais comment y parvenir ?
Deborah Levy est l'invitée de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : Leonardo Cendamo / Getty
#art #litterature #roman
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"Je crois au pouvoir de l’imaginaire qui recrée le monde,libère la vérité en nous,retient la nuit,transcende la mort,enchante les autoroutes,nous attire les faveurs des oiseaux, recueille les confidences des fous."
Bourgeois had learned to sew at an early age in he
parents’ tapestry business. She thought of the needle as an object of psychological repair-and what she wanted to repair, she said, was her past.
(Bourgeois* à appris à coudre très jeune dans l’entreprise de tapisserie de ses parents.Elle considérait l’aiguille comme un outil de réparation-et ce qu’elle voulait disait-elle c’était réparer son passé .)
*Louise Bourgeois, artiste américaine d’origine française.
Le chauffeur faisait penser à un philosophe dans un film de série B.Il avait une folle crinière de cheveux blancs,une longue barbe blanche, et portait une veste en tweed élimée.J’étais tentée de lui poser quelques questions philosophiques basiques : Notre univers existe t-il vraiment ? Qu’est-ce que l’âme ? Le doute est-il le point de départ de la sagesse ?
De tous les arts, l'art de vivre est sans doute le plus important.
La tempête
Au début, je n'étais pas sûre de pouvoir rejoindre le navire et puis je me suis rendu compte que je n'avais pas envie de le rejoindre. A priori, le chaos représente notre pire crainte, mais j'en suis venue à croire que c'est peut-être ce que nous désirons le plus.Si nous ne croyons pas à l'avenir que nous planifions, à la maison que nous payons avec un emprunt, à la personne qui dort à nos côtés, alors peut-être qu'une tempête ( longtemps tapie dans les nuages) pourrait nous rapprocher de ce nous voulons être au monde.
( p.15)
Le langage est un chantier de construction. C'est un lieu d'édifications et de rénovations perpétuelles. Il peut s'écrouler et être bâti de nouveau.
Devenir ce que quelqu'un à imaginer pour nous, ce n'est pas la liberté - c'est hypothéquer notre vie contre la peur des autres.
Elle n'essayait pas de faire plaisir à quiconque et ne correspondait pas du tout à l'idée que le patriarcat se faisait d'une vieille femme : patiente, prête à tous les sacrifices, au service des autres, affectant d'être heureuse quand elle avait envie de se pendre. Si les vieilles femmes sont censées ne pas vouloir causer d'ennuis, Celia avait décidé d'en causer autant que possible.
(...) C'est ce qui me contrariait le plus, de voir qu'il avait kidnappé mon esprit et l'occupait entièrement. Ça n'était rien de moins qu'une occupation. Mon chagrin était en train de devenir une habitude qui rappelait la tristesse décrite par Beckett, "à laquelle on peut toujours ajouter jusqu'à ce que mort s'ensuive (...) comme à une collection de timbres-poste ou d'œufs d'oiseaux".
« Angleterre » était un mot excitant à écrire. Ma mère m’avait dit que nous étions en exil et que nous retournerions un jour dans mon pays natal. L’idée que je vivais en Exil et non en Angleterre me terrifiait. Quand j’ai dit à ma nouvelle copine Judy (qui était née à Lewisham) que je ne voulais pas vivre en Exil, elle a dit « C’est clair, moi aussi ça me foutrait la trouille »