À l'époque moderne, autrement dit depuis la fin du XIXe siècle, l'idée du beau a subi de nombreux avatars. La vitesse, l'ère industrielle, l'économie de marché, la société de consommation, l'avancée des technologies, les guerres modernes, la fragmentation de la production, mettent à mal l'idée d'unité et d'harmonie. L'idéal comme vérité divine a vécu. La foi ne guide plus les foules. D'abord les idéologies ont paru prendre le pas : des formes d'art officiel ou consensuel ont vu le jour. Sans gloire. Puis face à l'effondrement des idéologies, la quête du juste et du bien s'est effritée. La beauté devient alors relative, subjective, aléatoire.
[...] Aujourd'hui, le beau comme vérité supérieure ou comme critère d'appréciation universelle a laissé place à l'expression de la singularité individuelle. Les artistes déclinent à l'infini leur "moi-je" comme élément atomisé d'un sentiment universel. C'est bien connu : quand on parle de soi, on parle des autres. Et cependant, autant d'artistes, autant de mondes personnels exprimés, autant de manières de créer.
Aujourd'hui, la vérité d'une œuvre se trouve en elle-même, car elle génère sa propre logique. Mais alors, pourquoi tant de malentendus ? Pourquoi est-il si difficile de renoncer à l'équation: art égale beauté ? Probablement parce que l'harmonie cosmique, le besoin de dépassement ou l'idée d'une vérité supérieure persistent en nous, dans un coin de nos cerveaux rationnels d'hommes modernes, et que, longtemps, l'art en a été le véhicule privilégié !
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L'expression "art contemporain" fait désormais partie du langage courant. Pour signifier son incompréhension devant l'étalage d'objets bizarroïdes ou face à d'étranges images, on dit : "C'est de l'art contemporain, faut pas chercher à comprendre!". Au contraire, lorsqu'on désire montrer qu'on en connaît un rayon, on s'exclame : "L'art contemporain, tu sais, c'est vraiment génial, crois-moi, tu devrais t'y mettre".
Après des années d'art abstrait, de puritanisme minimaliste ou de happenings échevelés, la photographie ouvre grandes les portes et les fenêtres sur le réel. Et facilité le fameux rapprochement entre l'art et la vie. Elle renouvelle le retour à la figuration dans une version froide et lisse, correspondant au désir de l'avant-garde de dresser un nouvel état des lieux (41)
Accepté par l'Academie française depuis 1971, cet anglicisme est issu du vieux français "desseing". Il signifie à la fois "dessin" et "dessein", et, si l'on se réfère à sa lointaine origine latine, "représenter" et "désigner". Le mot joue sur ce double sens : donner forme et affirmer une vision des choses. En fait, concrètement, selon le Petit Larousse, le design est une "discipline visant à la création d'objets, d'environnements, d'œuvre sur graphiques etc., à la fois fonctionnels, esthétiques et conformes aux impératifs d'une production industrielle."
"l'art contemporain invente des pratiques, explore de nouveaux territoires ou réinvente des formules déjà éprouvées. Bref il se repositionne en permanence"