Une longue discussion autour du roman "Himilce" d'Emmanuel Chastellière, par la Garde de Nuit.
Trop souvent, nous cédons au petit jeu des comparaisons, des jalousies, comme s'il fallait fatalement écraser les autres et n'être satisfaites que lorsqu’on peut enfin se considérer plus belles, plus riches, plus intelligentes. Mais certainement pas plus sages.
Je ne tiens pas à laisser une marque dans ce monde. D'autres aboieront toujours plus fort et je ne suis pas certaine qu'on se souvienne de leur nom. La seule chose que je puisse faire, c'est agir de mon mieux avec droiture et dignité. Et c'est ce que je vais faire.
Les nécropoles, quelles qu'elles soient, ne l'avaient jamais fascinée. Pour elle, les morts n'avaient pas besoin de visites si on les gardait dans son cœur.
Des feux comme le sien sont rares. Je crois qu'elle est telle que je rêve de voir la plupart de nos sœurs. Libre, joyeuse, curieuse. Trop souvent, nous cédons au petit jeu des comparaisons, des jalousies, comme s'il fallait fatalement écraser les autres et n'être satisfaites que lorsqu'on peut enfin se considérer plus belles, plus riches, plus intelligentes. Mais certainement pas plus sages.
En temps de paix, le mercenaire dérobe ; en temps de guerre, il déserte.
Voilà où se cachaient les dieux.
Dans les rayons de l'astre du jour sur sa peau, dans l'écume qui venait lécher ses talons, dans le vent qui caressait ses boucles cuivrées, dans le chant des oiseaux ou dans le rire de ses cadettes.
Pas dans les sentences des prêtres, la puanteur des offrandes ou les pleurs des vaincus.
-Tu veux que l'on enquête sur ces fous qui ne trouvent plus le sommeil et qui prétendent que la Lune leur parle?
- De la magie maintenant ?
Le sourire de Cérès s'élargit.
- Je ne connais qu'une seule magie.
Le colonel tira de la main gauche son revolver à joint obturé et arma.
- La poudre.
Nous savons toutes les deux que Nikolaï en aime une autre, n’est-ce pas ? Et pas de chance pour vous comme pour moi, elle a gagné depuis longtemps puisqu’elle est morte. C’est injuste pour lui comme pour elle, mais Nikolaï ne la voit plus comme celle qu’elle était vraiment. Il aime une image, un mirage. Je ne peux pas me battre avec un souvenir nourri de regrets. (Elle sourit, encore.) Je ne veux pas.
Il aimait les mots, leur patine, leur écrin.