La Chevauchée fantastique de John Ford, avec John Wayne. Extrait.
" Tout ce que j'ai appris d'important dans la vie, dit-il, je le tiens de gens qui n'ont pas essayé de me l'enseigner et qui n'ont jamais su qu'ils me l'avaient transmis. Les choses qu'un homme de bien possède en lui passent naturellement aux autres.....
Elle avait le teint clair et des yeux de ce bleu que l’on voit parfois à l’approche du crépuscule, lorsque les ombres poudreuses s’allongent sous les bosquets.
Le silence régnait dans le campement, petit monde de chariots baignant dans un calme apparent
; sous les bâches, tous ces gens se reposaient, mais peu d'entre eux goûtaient un véritable repos et leurs cris, s'ils avaient été lancés à voix haute, auraient rempli la nuit.
Dans un de ces moments, rares et inattendus, où l'on perçoit le monde avec une acuité telle qu'il n'est ensuite plus jamais le même, il remarqua la souffrance que ce périple infligeait à chacun.
Les gens ont peur et construisent des murs. Les tribus construisent des murs. Les colons construisent des murs. Le monde est plein de murs. C’est une sale façon de concevoir la vie.
- Ne te fie pas à un indien. Tu te feras tuer en essayant d'être gentil.
- Si tu habitais sous une de leurs tentes, tu les entendrais dire la même chose de nous. Les gens ont peur et construisent des murs. Le monde est plein de murs. C'est une sale façon de concevoir la vie.
Un homme est une drôle de chose. Livré à lui-même, il erre sans but ni consistance, comme un nuage de poussière balayé au-dessus du désert. Il n’est qu’un rêve en puissance jusqu’à ce qu’il regarde une femme, et alors il se voit lui-même, il comprend ce qu’il est, il devient réel. S’il ne suffit pas d’une femme pour le lui montrer, il en cherche une autre, car c’est un mouvement qu’il n’a pas le pouvoir d’arrêter.
À quoi bon être riches ? Pourquoi introduire le ver dans ce beau fruit qu’est la vie, mes amis ? Faites que la terre donne, que vos garde-mangers soient remplis de crème, et reposez-vous sur votre galerie en vous balançant dans votre fauteuil. Mon Dieu, messieurs, devez-vous toujours acheter et vendre des choses pour être heureux ?
" Cet imbécile et ses conseils d'homme.... d'homme orgueilleux... de sinistre bigot. Il faudrait que les femmes soient obéissantes, comme des esclaves, comme des animaux ! Qu'elles lèchent les mains de leur maître et acceptent ses coups en silence. Oh, Millard, quand donc ce monde sera-t-il juste pour les femmes ?
Une pluie battante, cinglante, détrempa son manteau de laine pendant qu’il harnachait les chevaux de bât et le froid s’insinua dans ses os. Il frotta la selle mouillée avec sa manche avant de monter. Des vagues de sable arraché à la falaise se ruèrent à l’assaut de son visage, et quand il baissa la tête, l’eau accumulée dans le bord de son chapeau inonda son entrejambe. Le vent bousculait la terre, rugissant à ses oreilles tel un long cri perçant lâché sur le monde.
Incipit