Vidéo de François Mitterrand
La bande dessinée n'est pas, à mes yeux, une culture au rabais.
On crée pour l’éternité, même si elle se charge de démentir.
Anne au cœur donné et à l'âme fière. Tu es ma lumière, mais que t'ai-je donné, plus que tu dis, moins qu'il ne faut. Notre histoire est si difficile qu'elle a bien le droit d'être unique
Des excuses? Ils attendront longtemps. Ils n'en auront pas. La France n'a pas d'excuses à donner, ni la République. A aucun moment je ne l'accepterai. Je considère que c'est une demande excessive, de gens qui ne sentent pas profondément ce que c'est que d'être français, l'honneur d'être français et l'honneur de l'histoire de France. [...] C'est l'entretien de la haine. Et ce n'est pas la haine qui doit gouverner la France. Je ne me laisse pas impressionner par ce genre d'arguments ; et j'ai le plus grand mépris pour ceux qui les expriment.
6 août 1990 - Mon Anne chérie
[...] Depuis notre séparation de Louvet, vendredi, j'ai entrepris de refaire mes études, afin de n'être pas trop distancé par Mazarine, et je suis plongé dans-Les Rêveries du promeneur solitaire- que je redécouvre d'un tout autre regard qu'au temps de mon propre bac (...) Mais quel style ! (...) Nous trouverons là de beaux sujets de discussion. Sitôt finie cette lecture, j'attaquerai -Les Confessions-. Un enfant , et la vie recommence. (p. 937)
Faire ce que l’on peut, là où l’on est, je ne connais pas d’autre morale. Et ne pas s’arrêter de chercher à comprendre.
L'excès de langage est un procédé coutumier à celui qui veut faire diversion.
Ne craignez pas, mon Anne, la surprise ou la faiblesse qui déplacent soudain les plus solides poteaux-frontières. Jamais je n'attenterai à votre liberté fondamentale: celle de choisir vous-même votre voie, et s'il le faut, votre amour hors de moi. Cette liberté-là vous la perdrez quand vous l'aurez décidé, librement. Mais ce ne sera que pour engager votre vie. Je n'entamerai pas votre vérité. Si vous prenez un jour le chemin qui va vers moi la mort seule m'arrachera de vous. Si vous prenez un autre chemin, mon orgueil et ma joie, au beau milieu de ma douleur, seront d'avoir préservé l'intégrité de celle que j'aime. Au moins j'aurai gagné l'attachement de ton âme, Anne chérie, qui vaut bien tous les renoncements.
Dimanche 3 mai 1964, 23h30
Au milieu des passions et des intérêts j'ai abrité le secret de mon être derrière un mur si haut et si épais que lorsque j'ai aimé, ou bien lorsque j'ai voulu convaincre, l'obstacle qui m'avait si longtemps préservé a fini par m'enfermer. Dans l'isolement où je m'étais complu ni la joie ni la paix ne venaient plus me visiter. Avec vous j'échange, je communique, je communie. Je suis comme délivré.
Oui, j'ai grand besoin de vous, mon Anne.
Oui, je suis heureux par vous. Et je n'ai plus qu'une volonté : vous donner l'équivalent de ce que je reçois. Servir à mon tour votre vie.
Lundi 13 avril 1964
5 novembre 1971
mon Anne bien-aimée,
5 novembre. Ce n'est pas l'anniversaire de rien que je sache, en vérité. J'ai pourtant envie de t'écrire comme s'il s'agissait de célébrer la constance des années autour d'une fête qui serait la nôtre. (...) Anne, tu as été mon amour invariable, le grand vent de ma vie, tu l'es. (...)
Il n'y a pas de mots, pas de gestes. Je commence à t'aimer plus que moi. J'ai envie de dire des choses futiles : ma délicieuse, ma musique, ma chérie pour taire les choses graves qui m'occupent, ô ma grâce et ma lumière. (p. 676-677)