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4.39/5 (sur 18 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1948
Biographie :

Titulaire d’une maîtrise de philosophie et d’un doctorat en histoire (EHESS, civilisation européenne), Jean-Christophe Saladin a tout d’abord été dirigeant d’entreprise.
Il est devenu par la suite metteur en scène de théâtre et enseigne la Culture générale au Pôle universitaire Léonard de Vinci.
Il est aussi spécialisé dans la formation à la prise de parole en public, notamment pour les oraux de concours de la fonction publique, pour lesquels il a déjà publié plusieurs ouvrages.
Il dirige aussi la collection « Le Miroir des humanistes » aux Éditions des Belles Lettres, qui publie des textes fondateurs de l'humanisme ainsi que des biographies et des essais.
Il est notamment l'auteur de La bataille du grec à la Renaissance (2000), Bibliothèque humaniste idéale (2008) et le maître d'œuvre de l'édition des Adages d'Erasme (2012).
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Source : www.franceinter.fr/personne-jean-christophe-saladin‎
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Jean-Christophe Saladin, docteur en histoire et directeur de la collection "Le Miroir des Humanistes", présente l'ouvrage Les Besicles (Augenspiegel) de Johannes Reuchlin, paru aux Belles Lettres en septembre 2022. Conférence UTLC (Université de toutes les Cultures) proposée par l'université de Rouen Normandie en partenariat avec l'Historial Jeanne d'Arc. En 1510, Johannes Reuchlin, humaniste proche de Pic de la Mirandole et d'Érasme, s'oppose aux dominicains de Cologne qui confisquent les livres des juifs pour les brûler. Il soutient que les juifs sont les concitoyens des chrétiens et que la Kabbale contient les vérités secrètes de la religion. Il obtient gain de cause auprès de l'empereur, mais se voit accusé publiquement d'hérésie. Il se défend alors en publiant Les Besicles, solide argumentaire juridico-théologique en allemand et en latin, répondant à la question : « Faut-il brûler les livres des juifs ? » L'ouvrage est immédiatement condamné par la faculté de théologie et brûlé. Pour en savoir plus : https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251453422/les-besicles-augenspiegel
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Jean-Christophe Saladin
Un jour , un mot , une phrase , vous transforme et vous n'avez plus qu'un plaisir , partager cet inouï , cet inattendu , le raconter ,le faire comprendre , le faire vibrer .
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L'amour pourrait se mesurer à l'aune , non du nombre de baisers , mais de la qualité de la construction de soi et de l'Autre qu'il rend possible .
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La Réforme luthérienne va donner un tournant imprévu à la Renaissance.
Il faut se garder de l’illusion rétrospective qui fait dater la Réforme de 1517. Pendant plus d’une génération les négociations restaient possibles et Luther est mort deux mois après l’ouverture du concile de Trente.
Dans ce domaine encore, les choix des princes laïques seront aussi décisifs que ceux des princes de l’Église, puisque la rupture finale entre les deux Europes (catholique et réformée) se jouera en deux temps :

D’abord, l’acceptation du principe hujus regio, cujus religio (Tel prince, telle religion, 1555) par Charles Quint près de dix ans après la mort de Luther. Seule la Pologne, l’Irlande et la Bavière resteront obstinément catholiques, tandis que l’Angleterre et les pays scandinaves passeront à la Réforme, avec leurs colonies.
Ensuite, l’achèvement du concile de Trente en 1563 et la publication de son acte final, sous les acclamations des Pères du concile : « Anathème à tous les hérétiques ! »

Les conséquences de la rupture se feront sentir jusqu’à nos jours dans les domaines de la politique et des arts.
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Le Prince est une longue supplique adressée par un politicien disgracié à son vainqueur. Il est vraisemblable que son destinataire – Laurent II de Médicis – ne l’ait jamais lue. L’auteur cherche à rentrer en grâce auprès du nouveau maître en lui offrant les clés de la prise du pouvoir et de sa conservation. S’il suit ses conseils, Laurent pourra devenir un nouveau César.

Si Machiavel est fasciné par les exploits des héros de l’Antiquité, c’est parce qu’il y voit les modèles permettant de juger ceux de ses contemporains. Il ne croit pas un instant que Dieu favorise quiconque. Pour lui, seule l’audace et l’intelligence garantissent le succès. Après avoir longuement analysé les qualités et défauts de tous les grands rois, papes et capitaines de son temps, il s’attarde sur les aventures du héros qui, selon sa démonstration, illustre le mieux la virtù.
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La principale doctrine médicale transmise par Hippocrate est la théorie des humeurs, qui restera dominante en Occident jusqu’au xixe siècle. Elle se fonde sur la très ancienne idée que la nature se compose de quatre éléments fondamentaux, qui se combinent à l’infini : le feu, l’eau, l’air et la terre, eux-mêmes affectés par deux couples de qualités contradictoires : chaud/froid et sec/humide, selon des combinaisons quasiment infinies.

    Les quatre « humeurs » correspondantes sont des liquides qui circulent dans le corps humain et assurent son développement harmonieux (sa santé) selon les natures respectives des organes qui les produisent et qu’ils parcourent. La moindre perturbation de cet équilibre subtil provoque la maladie :

Humeur.    Organe.     Élément.   Qualités.                       Tempérament
Sang.         Cœur.         Air.             Chaud et humide.       Sanguin (chaleureux)
Lymphe.    Cerveau. Eau.           Froid et humide.         Lymphatique
Bile jaune. Foie.          Feu.            Chaud et sec.              Bilieux
Bile noire.  Rate.         Terre.          Froide et sèche.          Atrabilaire (mélancolique)
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Parmi les acteurs de la diffusion de l’humanisme au nord des Alpes, la place d’honneur revient sans conteste au moins « épique » d’entre eux, Érasme de Rotterdam animant son vaste réseau de correspondants. Son disciple Melanchthon lui doit d’être devenu le « précepteur de l’Allemagne » et la reine Élisabeth d’Angleterre n’a jamais caché son attirance pour ses vues religieuses. On peut sans doute en dire autant de Copernic. Au-delà des Alpes, l’Europe rallie la Renaissance principalement parce que ses princes sont fascinés par les fastes des cours italiennes.

On pourrait à leur propos parodier la célèbre formule d’Horace à propos de l’engouement des Romains antiques pour la Grèce : « L’Italie conquise conquit son farouche vainqueur et porta les arts au sein de la rustique Europe. »
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La perspective n’était pas inconnue des artistes médiévaux (ni de ceux de l’Antiquité), qui savaient parfaitement qu’un personnage semble d’autant plus petit qu’il est plus éloigné. Mais ils ignoraient la construction des points de fuite et ils créaient généralement à l’intérieur d’un même tableau plusieurs zones distinctes qui avaient chacune sa propre perspective, indépendamment des autres. Ainsi, les tableaux de vies de saints (ou de Jésus) juxtaposaient une succession de lieux, abritant chacun un épisode de la vie du saint en question. Le personnage principal y apparaissait autant de fois qu’il y avait d’épisodes et le décor de chaque lieu était construit selon des lignes de fuites particulières. Giotto fut l’un des grands maîtres de ce procédé « agrégatif ».

Cette juxtaposition avait l’avantage de permettre de raconter facilement une histoire. On l’utilisait avec bonheur dans les commandes publiques : pour un roi qui fait raconter ses hauts faits ou ses campagnes militaires ; mais surtout pour les images d’édification religieuse, dont les prédicateurs étaient particulièrement friands. Ils pouvaient en effet illustrer par le menu leurs sermons par des images édifiantes tirées de l’histoire « sainte » ou des vies des saints peintes sur les murs. Les « chemins de croix » ont ainsi fidèlement orné les murs des églises jusqu’au xxe siècle.
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Outre les problèmes techniques, Gutenberg doit faire face à deux difficultés majeures : l’importance de la mise de fonds initiale et l’adaptation au marché, car à la Renaissance, la grande majorité de la population est illettrée. Un imprimeur doit donc avoir un bon banquier et s’installer dans une ville où se trouvent des lecteurs potentiels, c’est-à-dire abritant de préférence une université, une grande institution judiciaire (parlement, bailliage) ou un siège religieux important (cathédrale, archevêché). Le développement rapide de l’imprimerie aura trois conséquences sur le livre :

Son prix de revient diminue considérablement. Le prix d’un imprimé est peut-être mille fois moins élevé que celui du même texte manuscrit, car le temps de travail nécessaire à le fabriquer est divisé d’autant.

Le nombre d’exemplaires en circulation est multiplié dans une proportion équivalente, car le premier tirage d’un livre s’approche en général du millier alors que le nombre des manuscrits produits dans un atelier de copistes dépasse exceptionnellement quelques dizaines.

Les livres en langues modernes et illustrés trouvent aisément des acheteurs dans la population peu instruite.
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Un jour , vous vous retrouvez face à l'egnime d'une sonorité exotique qui vous donne envie d'ouvrir des dictionnaires , de chercher des racines , de reprendre vos études de grec et de latin .
Un jour , vous voilà parti sur les ailes de quelques lettres qui , vous ne savez pourquoi , vous invitent au voyage , vous motivent , vous pulsent , vous dynamisent , et vous donnent le désir de la recherche ,de la lecture et vous font entrer dans la danse du sens , dans la chance d'une nouvelle compréhension du monde .....
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L’énorme liberté fantasmatique de la culture païenne antique a sans doute exercé une attraction considérable sur la société médiévale qui se pensait comme close – enserrée par les liens de la féodalité et de l’Église. Chez les Romains et les Grecs de l’Antiquité (aussi bien chez les hommes que chez les dieux), pas de nobles, de clercs, ni de roturiers, mais beaucoup de héros et d’héroïnes hauts en couleur entraînés par des passions extrêmes. Cela explique sans doute pourquoi les arts nouveaux de la Renaissance ont eu tant d’adeptes. Ceux ou celles qui rêvaient d’un ailleurs allèrent le chercher dans le réel au-delà des mers, à leurs risques et périls, mais aussi dans la mémoire enfouie de l’Antiquité. Cette conquête fut suffisamment stimulante pour nourrir la culture occidentale jusqu’à nos jours.
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Normandie : 1870

"Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mais des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles, et ils avançaient d’une allure molle, sans drapeau, sans régiment. […] Les Prussiens allaient entrer dans Rouen, disait-on." [...] Il y avait cependant quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue, l'odeur de l'invasion. Elle emplissait les demeures et les places publiques, changeait le goût des aliments, donnait l'impression d'être en voyage, très loin, chez des tribus barbares et dangereuses." La débandade de l'armée française, l'occupation prussienne en Normandie, le cortège des horreurs de la guerre de 1870 servent de motif à de nombreux contes et nouvelles de Maupassant où sa férocité s'exerce avec maestria dans la plus connue et réussie de toutes dont le titre est le sobriquet de l'héroïne principale : "Boule de Suif". Mais quel est l'état-civil de Boule de suif dans le récit ? 👩‍🦰👩‍🦰👩‍🦰

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Thèmes : guerre , Guerre franco-allemande (1870-1871) , littérature , nouvelles réalistes , contesCréer un quiz sur cet auteur
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