« Psylence », le booktrailer. Un roman de Jean-Marc Dhainaut.
Clara en est certaine : elle a vu quelqu'un dans leur chambre
Elle a essayé de prévenir son mari. Mais il ne l'a pas écoutée. Il aurait pourtant dû
Lui, comme toute la famille.
Lorsque Meghan Grayford, journaliste passionnée en phénomènes étranges, s'empare de cette histoire, elle ne réalise pas encore l'horreur qui la guette.
Pourquoi cet acharnement ? Pourquoi s'en prendre à ces braves gens ?
Et, surtout, comment arrêter le mal en personne lorsqu'il vous montre du doigt ?
Vous, le prochain sur sa liste
Roman disponible le 6 juillet 2023 (papier & numérique).
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« Sept cents francs !
- Vous plaisantez ? C’est juste un vieux meuble.
- Un vieux meuble ? Oui du XIIIe siècle pour être précis, d’où son prix que je trouve déjà particulièrement honnête.
- Je vous en propose six cents.
- Six cent cinquante et marché conclu, parce que vous m’avez l’air d’être une bonne fille. »
La « bonne fille », bientôt maman, qui croyait avoir fait, pensait-elle, une bonne affaire dans un vide-grenier quelque part en Normandie, s’appelait Céline Fairland et venait d’avoir vingt-deux ans. Elle l’ignorait encore, mais l’armoire acquise en ce beau matin de juin 1986 allait bouleverser ses nuits, mais pas seulement…
C’est vrai qu’il avait tout d’un vieux garçon, Alan, du haut de ses trente-sept ans. Mais il n’était qu’un célibataire endurci. Quel choix lui restait-il avec un cœur en miettes ? S’obstiner ? Non, se résigner. Ses expressions souvent vieillottes et ringardes, sans parler de son manteau en cachemire noir et son chapeau Borsalino, tellement clichés, ne lui faisaient pas vraiment porter le beau rôle d’un séducteur. Si toutefois une femme ne s’arrêtait pas sur ces détails, évoquer son métier d’enquêteur en paranormal pouvait souffler sur les paillettes qu’elle pouvait encore avoir dans les yeux. Un chasseur de fantômes ? Ben voyons. Et pourtant…
Et lorsqu’il s’aperçut que son fils le regardait s’essuyer les yeux, il s’accroupit à son hauteur, arracha un brin de lavande qu’il effrita entre ses doigts et lui sourit en lui disant « c’est le cœur, tu sais, qui fabrique les larmes… ».
Elle avait cette odeur qu'ont les vieilles personnes. Ce parfum des âges dont le temps les a mystérieusement imprégnées. Ce parfum des souvenirs et des chagrins emportés.
Drazic souleva une lame du plancher et en sortit une boîte contenant plusieurs billets et pièces de monnaie.
« Je te préviens, je sais combien il reste.
- Je ne vole pas les p’tits vieux qui cachent leur blé sous le matelas, répliqua Théo, piqué au vif.
- T’auras mon âge un jour, du moins je te le souhaite. D’ailleurs, t’as quel âge ?.
- 17 ans, et vous ?
- Les p’tits vieux ne s’en souviennent jamais. Allez, en route ! »
A quelques centaines de kilomètres de là, comme si elles sentaient le souffle d'Alan à travers la ligne, des âmes tourmentées s'arrêtèrent un moment de traverser la maison qu'elles hantaient. Au bout de quelques secondes, lorsque Céline Fairland répondit, à l'instant même où elle prononçait "Allo ?", elle sursauta au violent coup qui retentit derrière elle, semblant provenir de la vieille armoire.
Aurait-elle pu remarquer la grande silhouette masculine qui se tenait près d'elle, et qui, immobile, la regardait fixement ?
Soudain, une voix sourde lui murmura quelque chose à l'oreille. Quelque chose quelle ne comprit pas, mais qui ressemblait à du latin.
Terrorisée, elle lâcha le combiné du téléphone et se précipita dans sa chambre pour s'y enfermer, comme si une porte pouvait la protéger de ce qui l'attendait.
"Calmez-vous. Pleurez si cela vous fait du bien. Ce sont les larmes qui ne coulent pas qui sont toujours les plus dangereuses", rassura Alan en posant une main bienveillante sur son épaule.
Il songeait à ce que cette vie lui avait pris, et à ce qu’elle lui offrait à présent. À qui l’accuserait d’avoir tout quitté, il répondrait qu’au contraire, il avait tout trouvé. La vie, la vraie, ne la trouvent que ceux qui la cherchent vraiment, même si ses douleurs et ses blessures restaient intactes.
Quelque part, nous sommes tous des résilients , nous avons tous survécu à nos propres guerres.
Les fantômes se nourrissent de la morosité, de la tristesse et nous entraînent dans leur cercle vicieux. Si vous cessez de les nourrir, ils disparaissent.