Laurent Carpentier,
Les bannis - le livre sur la place. Nancy 2015 .
Laurent Carpentier présente "
Les bannis" aux éditions Stock à l'occasion du salon le Livre sur la place à Nancy. Lauréate du prix du Monde 2015 Musique © Mollat - http://www.mollat.com/ Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/carpentier-laurent-
les-bannis-9782234079212.html http://www.lelivresurlaplace.fr/ Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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Un agrégé, pensa-t-il. Un barbeur qui a dû faire suer des générations d'élèves. Et qui va faire à Londres ses emplettes de shakespearophilie.
Tous me veulent du bien. Aucun compte à régler. Ils m'ont légué leur sève, leur passé, leur vie, qui seule, s'est chargée de les pousser dans le vide. Ils m'ont juste généreusement offert de les accompagner. Qui suis-je, qui serais-je pour les juger ? Mes parents voulaient du passé faire table rase. Le peut-on jamais ? Le sang coule-t-il éternellement de la treille ?
J'ai bu le jus de mort au calice.
Moi qui me suis toujours foutu des fadaises généalogiques qu'on vous serine dès le jeune âge, qui me suis toujours protégé du passé, pourquoi vois-je aujourd'hui défiler ces images troublées ?
Quelles peurs ont-elles laissées en moi, toutes ces histoires de massacres, de haine, de violence, d'impossibilité à vivre que je ramasse comme le moissonneur récolte le blé qui le nourrira ? Le malheur serait-il une raison de vivre ? Et la famille un corps cannibale dans lequel je suis allé chercher à la fois ma force de vie et mon empêchement fondamental au bonheur.
Quand une civilisation arrive à relever un défi, explique l'historien britannique Arnold Toynbee, elle croit. Dans le cas contraire, elle décline et disparait.
Jared Diamond, dans son livre "Effondrement" ne dit pas autre chose et l'on est en droit aujourd'hui de se demander ce qu'il en est de la nôtre : car si nous avons désormais une idée assez précise de ce qui est notre défi, ce que nous ne savons pas, en revanche, c'est quelle sera notre réponse... "Les civilisations meurent par suicide, écrivait Arnold Toynbee, non par meutre."
Maurice ne se sentait vraiment pas bien. Il n'avait pas réussi à fermer l'oeil de la nuit. On approchait de la Toussaint, et comme toujours à la même période, les morts se bousculaient à son chevet.
La science moderne s'est formée à partir de quelques esprits déviants dispersés, Galilée, Bacon, Descartes, puis créa ses réseaux et ses associations, s'introduisit dans les universités au XIXème siècle, ouis au XXème siècle dans les économies et les Etats pour devenir l'un des quatre puissants moteurs du vaisseau spatial Terre.
Le socialisme est né dans quelques esprits autodidactes et marginalisés au XIXème siècle pour devenir une formidable force historique au XXème siècle. Aujourd'hui, tout est à repenser. Tout est à recommencer,
Tout en fait a recommencé, mais sans qu'on le sache. Nous en sommes au stade de commencements, modestes, invisibles, marginaux, dispersés. car il existe déjà, sur tous les continents, un bouillonnement créatif, une multitude d'initiatives locales, dans le sens de la régénération économique, ou sociale, ou politique, ou cognitive, ou éducationnelle, ou de la réforme de la vie...
Citation d'Edgar Morin. p153
C'est la vie qui nous échoit, pas la mort.
Nous passons en ce moment même à un changement d’âge. Age de l’industrie. Age du pétrole, de l’électricité et de l’atome. Age de la machine. Age des grandes collectivités et de la science… L’avenir décidera du meilleur non pour qualifier cette nouvelle ère où nous entrons
Le progrès, cette idéologie dans laquelle nous avons grandi et qui fait de la science la mère de toute chose - la garantie d'un grand ordre planétaire, d'une organisation rationnelle des rapports sociaux -, est aujourd'hui taillé en pièces par cela même pour quoi elle a failli : les lendemains qui chantent. La science qui nous garantissait contre la peur est devenue source de peur. Elle se révèle ni si humaine, ni si bienfaisante, qu'on la pensait. Et cette fée fétichisée à laquelle l'humanité demandait hier des réponses à toutes ses questions se voit aujourd'hui réclamer des comptes. S'il est une démarche qui doit anticiper toutes les autres, c'est bien pour elle de réapprendre l'humilité. p143
un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l'homme, le respect des autres avant l'amour-propre (citant Levy-Strauss, Mythologies)(p.86)