Dans le cadre du projet "Hair in the Wind", en soutien aux femmes d'Iran, proposé par l'artiste Antje Stehn, Lydia Padellec lit son poème "Cri incandescent des femmes debout".
Photo de famille
Le frémissement des lèvres
Avant le sourire
II, Le dernier Refuge : l’Enfance, Légende armoricaine //C
Parfois un cèpe se cache sous des feuilles.
Un parfum de noisette irrigue ma tête un
court instant. La vision d’une omelette
dans une assiette de porcelaine. Puis
un visage, un sourire. La nuit à nouveau.
Premier été
entre ses petits pieds
glisse l'océan
(" Sur les lèvres rouges des saisons")
II, Le dernier Refuge : l’Enfance, Légende armoricaine //D
Chablis couché. Un corps immobile.
Linceul de brume. Branches et bras dans
la terre. L’écorce frissonne sous l’assaut
des insectes. Écorce flétrie, piquée de
remords. J’avance sur un fil d’herbes
ténues. Le dos voûté d’un trop plein de
ciel.
II, Le dernier Refuge : l’Enfance, Légende armoricaine //B
Chaque jour dresse un tronc veiné de cicatrices.*
La sève s’est figée dans mon corps. Je
m’accroche à l’odeur des racines. Les
souvenirs défilent à toute allure. Le cœur
amputé.
Tu es la lumière douce
Tu es la lumière douce
après l’averse
l’éclat sur les feuilles –
Une corneille s’envole
et s’élève notre chant,
un parfum de menthe
et de fleurs sauvages –
Cœurs battant à flots.
II, Le dernier Refuge : l’Enfance, Légende armoricaine //A
Une samare entre les doigts. Une aile
sèche qui aspire à voler. Croquer la graine
me donnera-t-elle l’illusion de revenir ?
Je regarde mon grand-père : des mésanges dansent autour de lui et un merle sifflote dans le magnolia. Il sourit et me fait un clin d’œil.
Un papillon blanc
Dans la brise légère –
Tiens, un haïku !
Je termine d’attacher ensemble des feuillets pour constituer mon premier carnet de haïkus. Il est tout simple, mais j’en suis fière. Je vais pouvoir inscrire mes petits poèmes.
Chemin de vie
Traversé de brise iodée
l'arbre dans le bleu
(" Sur la trace du vent")
26 juin 2014
Elle est partie. Elle est partie durant la nuit du sols-
tice. La lune rousse souriait et semblait l’appeler. La
dernière fois que je l’ai aperçue au fond de l’écran
noir, sa tête penchait dangereusement vers le sol. De
ses yeux jaillissaient des larmes de sang.