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3.57/5 (sur 227 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 08/03/1964
Biographie :

Nathalie Quintane est une poétesse et performeuse française.

En 1993, elle rencontre Stéphane Bérard et Christophe Tarkos à Marseille. Ils fondent RR, une revue (en fait, une feuille au format A3 photocopiée) qui parodie les textes et les mœurs de la poésie contemporaine et est distribuée essentiellement "en interne", aux principales figures de la poésie de l'époque.

Elle publie alors dans d'autres revues de poésie (Action Poétique, Nioques, Doc(k)s, Java ou encore la Revue de littérature générale) et participe à de nombreuses lectures publiques, en France et à l'étranger.

Elle est l'actrice principale des films de Stéphane Bérard (Mortinsteinck, 1998).

Nathalie Quintane a également publié de nombreuses recensions et articles critiques. Elle a contribué à la redécouverte de l'œuvre de Raymond Federman en France.

Ses six premiers livres, publiés entre 1997 et 2001, sont constitués d'un assemblage ou montage de phrases, proses courtes ou fragments de récits, qui portent un regard humoristique et critique sur des lieux communs (Jeanne Darc, P.O.L., 1999 ; Saint-Tropez, P.O.L., 2001) ou des genres littéraires, savants ou populaires, eux-mêmes lieux communs de la littérature ou du commerce, comme la "poésie du quotidien" (Remarques, Cheyne, 1997 ; Chaussure, P.O.L., 1997), l'autobiographie (Début, P.O.L., 1999), les livres associés à la sortie d'un film (Mortinsteinck, 1999).
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Regards-croisés Québec-France Diffusion de la lecture-rencontre entre Alain Farah (Québec) et Nathalie Quintane (France).

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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
C'est là que d'un coup, à un moment, j'ai réalisé que mes meilleurs amis étaient nuls en orthographe et que je vivais avec un dyslexique qu'on avait pris pour un abruti pendant toute sa scolarité et qui finalement avait fait des études supérieures — tout comme mes amis nuls en orthographe. Mais alors, s'il y avait des gens nuls en orthographe et capables de développer une pensée et une appréhension sensibles du monde, ça impliquait a contrario qu'il y avait des gens à l'orthographe impeccable qui pensaient comme des pommes ou qui étaient vraiment cons. On connaît tous des cons qui font pas de fautes, non ?
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En balayant, on fait l'expérience concrète de la superficie.
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Des coups violents et la voix de la DGSI : "Allah ouakbar ! Ouvre, mécréant !"
- "Allah ouakbar ! Ouvre !
- Les enfants, vite ! l'armoire ! vite vite ! La chaise ! l'armoire !
- Ouvre, mécréant ! Ou je te tranche la gorge !
- Descends les stores ! Tous contre les murs ! Sous les tables ! Silence !
- Ouvre ou je te décapite et je balance ta tête au milieu de la cour !
- Chuuuuuuuuuuuuuut par pitié ! Silence ! Absolu !
- Je te coupe les deux mains et je les accroche aux poignées de la fenêtre !
- Eteins ton portable ! Eteins le il va voir la lumière !
- Allah oukbar tu parles trop, je vais te couper la langue !
Fin de l'alerte
- Fin de l'alerte. C'était qui qui faisait le terroriste ?
- Le principal de collège.
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Retournée, une table atteint sa stabilité maximale.
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Antonia avait souvent essayé d'établir le classement des lieux où elle s'ennuyait le plus - on s'ennuyait le plus mais on ne pouvait pas s'ennuyer le mieux. Ce trajet entre sa maison et la cité naviguait dans les cinq premières places et seul le jeu de ses jambes sur lequel elle parvenait de temps à autre à se concentrer, variant les vitesses, tentant l'essoufflement, troublait un peu la tristesse indifférente qui prenait dans ces parages, comme on dit qu'un confiture prend lorsqu'elle se fige.
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Revenons brièvement sur la réduction de l'école au travail, puis à l'emploi : ce fut une sombre tactique, et mauvaise; une tactique de classe moyenne. (...)
Car l'école ne peut procurer un emploi que s'il y a des emplois, somme toute. Et l'école ne peut instituer une vie bonne que si l'organisation dans son ensemble s'est fixé pour but le bonheur de la population (pas seulement sa satisfaction immédiate), et s'en est donné les moyens - ou qu'au moins elle ne se contente pas d'aménager le malheur, avant de finalement s'en foutre. Quand l'organisation sociale, dans son ensemble, se fixe pour but de chiffrer les coûts et bénéfices, eh bien l'école chiffre les coûts et bénéfices comme tout le monde.
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Nathalie Quintane
Le ressentiment est une révolte qui a mal vieilli et c'est dommage, bien dommage pour celles et ceux qui en sont les victime.
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Pas un seul candidat qui n'ait fait ce contresens sur ce texte de Maylis de Kerangal : le narrateur c'était l'écrivain, le prof avait choisi cet écrivain, donc forcément le prof, le narrateur et l'écrivain étaient du côté du maire et de la police et donc si tu voulais avoir un ton bac, valait mieux être du côté du maire et de la police et expliquer que sauter de la corniche, c'est pas secure. De fait tous ces candidats analysant ce texte étaient en train de comprendre quelque chose de profondément vrai sur la société française quelque chose qui allait mêmes devenir de plus en plus vrai, de moins en moins contestable : que si tu veux avoir un diplôme et du boulot éventuellement mieux vaut, quitte à tordre un peu le texte te placer sans hésiter du côté de l'auteur, du narrateur, du prof, du maire et de la police.
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Dans une pièce comportant principalement un canapé, il deviens incongru de s'assoir sur une chaise.
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Y a rien de plus rapide à corriger qu’un paquet de dictées. T’as des notes, tu
les rends, les parents comprennent et tout le monde est content.
On a pu faire chier des profs pour une phrase dans Artaud ou dans Zola, un
geste ou de l’humour mal compris, mais on a jamais emmerdé personne
parce qu’il donnait trop de dictées – en tout cas, j’en ai jamais entendu
parler. La dictée notée sur 20, c’est le seul exercice où tu peux te récolter -
40, et à ce que je sache, ça n’a jamais étonné personne. - 40, c’est
probablement un dyslexique.
En 2010, ils se tapaient encore la dictée en entier et la descente en enfer. La
plupart on croyait qu’ils étaient bêtes.
C’est là que d’un coup, à un moment, j’ai réalisé que mes meilleurs amis
étaient nuls en orthographe et que je vivais avec un dyslexique qu’on avait
pris pour un abruti pendant toute sa scolarité et qui finalement avait fait des
études supérieures – tout comme mes amis nuls en orthographe. Mais alors
s’il y avait des gens nuls en orthographe et capables de développer une
pensée et une appréhension sensibles du monde, ça impliquait a contrario
qu’il y avait des gens à l’orthographe impeccable qui pensaient comme des
pommes ou qui étaient vraiment cons.
On connaît tous des cons qui font pas de fautes, non ?
Il paraît que sur les applis de rencontres, ça trie par l’orthographe
ceux qui écrivent sans fautes branchent ceux qui écrivent sans fautes
et s’auto-sélectionnent comme ça socialement sous-entendu que les pauvres
sont incapables d’aligner deux lignes et en général de s’exprimer.
C’est pour ainsi dire l’aboutissement d’une manière de voir les choses, la
société telle qu’elle fonctionne et telle qu’on croit qu’elle est ; pour ainsi
dire le couronnement d’une centaine d’années d’école publique et privée,
confessionnelle ou laïque et obligatoire, parce qu’au niveau de
l’orthographe et de son respect c’est pareil des deux côtés. On peut
s’écharper sur le genre par rapport au zizi mais certainement pas sur
l’accord du participe passé avec avoir quand le complément d’
objet direct est placé avant le verbe, là, tout le monde est d’accord pour dire
que le savoir c’est une preuve d’
intelligence puisque c’est pas facile à comprendre (et en effet, c’est
incompréhensible). Récemment j’étais surprise de ce que de plus en plus de
mes collègues laissaient des fautes
dans leurs communications (depuis l’arrivée de l’informatique, on n’arrête
pas de s’écrire). Les mômes aussi le remarquent :
— Vous avez vu, monsieur Truc il fait plein de fautes !
Je tempère :
— Lamartine aussi il en faisait plein, et il est devenu député. Malgré tout,
j’avais dans la tête que les fonctionnaires font pas de fautes, pas parce que
le concours agirait magiquement et que dès lors que vous l’avez passé vous
n’en faites plus, bien sûr mais parce que l’orthographe, c’est quelque chose
d’extrêmement surveillé dans la fonction publique tout comme les
fonctionnaires sont extrêmement surveillés (c’est ce qu’on appelle le devoir
de réserve).
Eh bien, ni l’un ni l’autre.
Il n’y a aucun texte de loi qui dise que le fonctionnaire doit avoir une bonne
orthographe. Y a bien une légende, celle du décret de 1832. Mais ce fameux
décret, il a jamais existé que dans les têtes. Pareil pour le devoir de réserve
dans l’éducation nationale.
Y a aucun texte. Y a bien
un devoir de réserve dans l’armée, mais pas dans l’éducation nationale ;
c’est d’ailleurs la raison pour laquelle un ministre a dernièrement inclus un
entrefilet de loi dans lequel il précise que désormais il y a un devoir
d’exemplarité pour les profs (c’est parce que des profs avaient un peu
rechigné à sa réforme ; il aime pas que ses profs rechignent). Du coup le
devoir de réserve dans l’éducation nationale il a jamais existé que dans les
têtes aussi.
C’est assez troublant quand même, cette manie de s’inventer des lois qui
existent pas dans le droit et qui vont toutes dans le même sens de plus de
contraintes. Par exemple
(en tout cas dans l’éducation nationale) on se met jamais à fantasmer des
lois qui iraient vers plus de liberté ou plus d’égalité. On se fabrique son
petit droit en interne
qui fait jouer le martinet. Plus royaliste que le roi.
Plus dirigeant que l’État. Plus
administrant que l’institution.
Plus répressif que la
police.
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