Citations de Phaedra Patrick (61)
- Je vais vous chercher un verre d'eau, dit-elle en se levant. C'est un heureux hasard que vous nous ayez trouvés, Arthur : nous n'accueillons plus grand monde depuis quelque temps.
Nous nous satisfaisons souvent l'un de l'autre.
Le silence de sa solitude était plus assourdissant que la somme entière du chaos sonore familial qui, autrefois, lui tirait des grognements.
- En ce cas, assurez-vous d'être heureux encore. Aurait-elle souhaité pour vous une vie de tristesse?
- Non, Mais je dois avouer que le bonheur a l'écaille bien glissante sans elle.
...
Les deux hommes se firent silencieux.
- Je suis un monstre d'habitudes, annonça Rajesh. Je prends chaque jour mon thé à la même heure, aime plier mon journal chaque fois de la même façon et prends très précisément trente minutes par jour pour le lire, confortablement installé dans mon fauteuil.
- En ce cas, je sabote votre routine ...
- Vous ne sabotez pas ma routine : vous enrichissez mon quotidien.
Arthur s'étonna de cette faculté qu'avait le temps d'altérer les souvenirs : au gré de l'humeur, ils s'oubliaient, nous revenaient en mémoire, se faisaient plus heureux ou plus sombres ...
Quand tu vois qu' une femme n'a pas l'air dans son assiette, que tu lui demandes ce qui ne va pas et qu'elle te répond que tout va bien, ce dont elle a vraiment envie, c'est que tu insistes ; que tu reposes la question jusqu'à ce qu'elle se décide à te répondre.
Eh bien, là, c'est la même chose.
Je m'attendais à ce que tu aies envie de m'offrir un cadeau, quand bien même je t'avais demandé de ne rien m'offrir.
C'était une occasion pour toi de me montrer combien tu tenais à moi.
- Vous ne sabotez pas ma routine : vous enrichissez mon quotidien. Il est bon de mettre un petit coup de pied dans la ruche à l'occasion.
La chaleur l'enserrait comme un étau, le frappait de léthargie, d'une lenteur pesante, et des gouttes de sueur le picotaient aux aisselles et perlaient sur son front. Cette sensation de se trouver en pleine fournaise lui plaisait beaucoup.
On peut changer l'argent en souvenir, jamais l'inverse.
Pus rien ne serait jamais comme avant, en ces temps où, tous, ils formaient une famille unie, et cette seule pensée l'engloutissait comme s'il était embourbé dans des sables mouvants.
Les étoiles et la lune brillaient encore dans le ciel.
Qui se souvenait encore que, soixante dix ans plus tôt, un poupon joufflu et potelé nommé Arthur avait vu le jour ?
Parfois, Arthur se sentait telle une graine abandonnée à une terre en jachère ; pourtant, contre toute attente, une pousse s'était frayée un chemin laborieux jusqu'à l'air libre et se montrait sans frémir, d'un vert bien vivant.
Avant d'avoir des enfants moi-même, je ne soupçonnais pas à quel point être parent pouvait être difficile parfois.
Il allait fêter ses soixante dix ans, et il ne voyait pas quelle bonne raison il aurait de célébrer ce pas de plus vers sa tombe.
- ... Vous avez d'autres infos sur cette Sonny ? Son âge, par exemple ?
- Le même que le mien, peu ou prou.
- OK, jurassique, donc ! pouffa t-il.
- Préhistorique, en tout cas.
- OK, je m'en occupe.
Mes potes vous kiffent grave. Ils voudraient tous que leurs grands-pères soient comme vous, genre baroudeurs et tout. Je leur ai dit que vous étiez un peu comme mon grand-père adoptif, vu que j'en avais plus...
on peut changer l'argent en souvenir, jamais l'inverse.
Il avait déjà du mal à s'occuper de lui-même, alors veiller sur une créature avec deux fois plus de pattes...
Arthur s'étonna de cette faculté qu'avait le temps d'altérer les souvenirs : au gré de l'humeur, ils s'oubliaient, nous revenaient en mémoire, se faisaient plus heureux ou plus sombres...
- Vous êtes marié ?
- Oui.
D'instinct, Arthur fit tourner son alliance autour de son annulaire.
- Depuis combien de temps ?
- Plus de quarante ans.
- La vache ! Même pour un meurtre, on en prend pour moins que ça..., plaisanta l'homme en souriant.