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3.74/5 (sur 57 notes)

Nationalité : Liban
Né(e) à : Beyrouth , le xx/xx/1946
Biographie :

Spécialiste des questions politiques du Moyen-Orient et installé en France depuis 1969, Sélim Nassib a collaboré à plusieurs journaux, notamment à 'Libération', pour lequel il a été correspondant dans les territoires occupés. En 1991, il publie son premier livre, L'homme assis. Suivront un recueil de contes, Le fou de Beyrouth, Oum et Un amant en Palestine.




Source : cultures du sud
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Deux auteurs nous emmènent en voyage littéraire au Liban, entre quête des origines, amour pour ce pays et évocation de la guerre civile. Selim Nassib, journaliste et écrivain, est né à Beyrouth. Dans "Le Tumulte" (L'Olivier, août 2022), il propose un livre en deux parties : derrière son protagoniste Youssef sont racontés un récit de jeunesse, les années étudiantes et militantes dans le Liban des années 1960, puis l'invasion par l'armée israélienne et le retour comme journaliste accrédité pour Libération. Sabyl Ghoussoub est né à Paris et a grandi en France, mais ses origines sont au Liban. Ecrivain, chroniqueur pour "L'Orient le Jour" et photographe, il publie "Beyrouth-sur-Seine" (Stock, août 2022). #liban #litterature #bookclubculture _____________ Venez participer au Book club, on vous attend par ici https://www.instagram.com/bookclubculture_ Et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #bookclubculture Retrouvez votre rendez-vous littéraire quotidien https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqL4fBA4¤££¤8Selim Nassib28¤££¤ ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-book-club-part-2 Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture

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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
4. « Je connaissais le Hamas pour avoir grandi avec lui, pour avoir vécu dans l'intimité de cette "morale" faite de conservatisme et de règles de conduite soi-disant islamiques – mais en réalité étrangères à la religion comme à toute véritable spiritualité. Si la corruption du Fatah avait joué comme un repoussoir, la rigidité du Hamas ne valait pas beaucoup mieux. Les gens le sentaient confusément : ils n'ont pas pavoisé en apprenant la victoire du mouvement islamiste, loin de là, ils étaient simplement contents que le Fatah ait perdu – mais une forte domination du Hamas les inquiétait tout autant ou presque. Une revendication quasi unanime a vite émergé : "Nous voulons un gouvernement d'unité nationale Fatah-Hamas." » (p. 101)
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6. « J'ai réalisé à quel point les livres, le cinéma, la musique, toutes ces choses si importantes sont étrangères aux enfants de Gaza. Or ce sont elles qui transforment les gens, elles qui m'ont transformée, moi ! Comment juger ceux qui n'y ont jamais eu accès ? Il n'y a pas une seule salle de cinéma publique sur le territoire. Les jeunes n'ont en général qu'un seul choix : se droguer au Tramadol ou appartenir aux brigades el-Qassam, devenir soldats. Un autre choix ne peut leur être offert que par accident – parce que leur voix est belle, qu'une étrangère les engueule, qu'un cousin leur parle, ou alors parce que leur père est différent. Ce choix, Dieu ne le fait malheureusement pas descendre du ciel. J'ai alors compris que le destin d'être professeur/écrivain/poète ou d'être guerrier et d'assassiner sa sœur en croyant défendre l'honneur de la famille ne tenait qu'à un cheveu. Le conservatisme criminel est entièrement bâti sur des illusions, des fantasmes, des paroles de parti, de mosquée, de gouvernement... Mais si l'on regarde à l'intérieur d'une personne, qu'y voit-on ? Tout ce qui lui manque est un bon livre. Voilà ce qu'il faut à Gaza, rien d'autre ! Ni gouvernement d'union nationale, ni réconciliation, ni merde, ni Hamas, ni guerre. Ce territoire a seulement besoin de s'ouvrir au monde, et c'est le siège imposé par Israël, le Hamas, le Fatah et l’Égypte qui l'interdit – pendant que les États-Unis et l'Europe regardent ailleurs. » (pp. 213-214)
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7. [Excipit :] « Alors, tout le monde a perdu ? Pas tout à fait. Depuis que les canons se sont tus [en 2014], je vois de nouveau les gens sortir de chez eux, marcher en couple dans les rues et rire – même quand ils n'ont plus de maison. Ils regardent à la télé la nouvelle saison d''Arab Idol' et essayent d'oublier. Ils sont bien ! C'était une guerre et elle est finie – et c'est comme si chaque nouvelle guerre leur offrait une nouvelle vie. L'orage de feu leur a appris ce que survivre veut dire, et comment coexister avec la douleur et la mort jusqu'à la dernière limite. À les voir comme ça, ils ont l'air calme et tranquille, mais c'est leur façon de résister. Israël, pas plus que le Hamas, n'a été capable de leur voler leur vie. Nous sommes le peuple qui subit les coups les plus durs et qui cicatrise le plus rapidement. Nous sommes parfois blessés jusqu'à l'os – mais nous nous retrouvons debout le lendemain à penser aux sorties, au maquillage, à l'amour... Les conservateurs nous critiquent sévèrement pour cela. Ils ne comprennent pas que c'est la réaction vitale de ceux qui ont regardé la mort dans les yeux. […]
Gaza a toujours été rebelle. Depuis Samson. Personne n'a pu la gouverner plus de vingt ans. C'est une ville folle, têtue, addictive, je suis sa fille et je lui ressemble. C'est moi qui l'ai gagnée, cette guerre, ce sont mes enfants, les enfants de Gaza, parce que nous sommes encore en vie, et je porte une robe rouge ! »
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5. « Le coup d'envoi du printemps palestinien sera donné par une grande manifestation le 15 mars 2011 en Cisjordanie comme à Gaza. C'est ce que nous avons décidé. Nous ne pouvons crier avec les autres peuples arabes que nous exigeons "la chute du régime", parce que nous avons deux "régimes" – et nous n'arriverons à rien tant que la division entre le Fatah et le Hamas persistera. […] Un mouvement, qui a pris pour nom Les Jeunes du 15 mars, a lui aussi appelé à la manifestation. Le plus audacieux est GYBO (Gaza Youth Breaks Out), un collectif de jeunes militants qui s'est lancé à son tour en se faisant connaître par un manifeste incendiaire : "Merde au Hamas. Merde à Israël. Merde au Fatah... Nous, jeunes de Gaza, en avons marre. Nous sommes comme des poux coincés entre deux ongles, nous vivons un cauchemar au sein d'un autre cauchemar." Ils n'étaient que trois jeunes gens au départ, mais ils ont vite trouvé un soutien incroyable. Le Rassemblement des jeunes laïcs et "Isha !" ont eux aussi fait partie du collectif appelant à la manifestation. » (p. 174)
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1. [Sélim Nassib ex Préface:] « Nous sommes en mars 2015, le manuscrit de _L'Insoumise de Gaza_ est enfin prêt. Il faut simplement qu'elle revienne en France pour le lancement du livre.
[…]
Elle décroche une bourse anglaise pour la défense des droits humains mais les autorités britanniques lui refusent son visa d'entrée. L'ambassade américaine obtient des autorités israéliennes de lui permettre l'accès à la Cisjordanie pour participer à un colloque. Elle y va, visite avec émotion Jérusalem et croit qu'elle peut désormais passer en Jordanie et prendre l'avion à Amman. Mais les autorités jordaniennes l'avertissent par SMS qu'un tel transit lui est interdit, allez savoir pourquoi ! Elle apprend qu'un groupe d'artistes et d'écrivains de Gaza est invité à participer à un événement culturel à Paris et Marseille, elle essaye de se joindre à eux, trop tard […] Entre-temps, son visa d'entrée dans l'espace Schengen expire, il lui faut rassembler les papiers pour en renouveler la demande. La frontière avec l’Égypte s'ouvre pour trois jours seulement, le numéro qui lui est assigné lui aurait permis de la franchir... au quatrième. Cela sans parler des multiples tensions qu'un perpétuel enfermement provoque inévitablement dans la sphère privée. Au même titre que les 1,8 million d'habitants de Gaza, Asmaa se retrouve prisonnière du territoire pendant... quatorze mois ! L’Égypte du président Sissi tout comme Israël du Premier ministre Netanyahou prétendent étouffer le Hamas, alors que le blocus implacable est justement ce qui le renforce et lui permet de poursuivre en vase clos l'islamisation forcée de la société gazaouie. » (pp. 13-14)
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3. « Très vite, le Hamas a claironné : "Nous avons libéré Gaza !", sans se soucier du fait que suivant le droit international, Gaza avait toujours le statut de territoire occupé. De surcroît, c'était le Fatah de Yasser Arafat qui était au pouvoir à l'époque. Je me suis dit : "Le Fatah et le Hamas se sont moqués de nous, ni l'un ni l'autre n'ont libéré quoi que ce soit." Nous avions cru qu'Arafat avait remporté une victoire, mais Jérusalem n'était pas libérée, et le fameux "passage protégé" prévu par les accords d'Oslo ne s'était pas ouvert avec la Cisjordanie. À Gaza, les paysans qui avaient pu produire des titres de propriété avaient récupéré leurs parcelles, redevenues terres agricoles depuis. En revanche, sur beaucoup d'autres, en particulier les terres domaniales estampillées "territoires libérés", le Hamas installera des camps d'entraînement militaire une fois qu'il aura pris le pouvoir à Gaza, en 2007. Le Jihad islamique et d'autres feront de même. De véritables villes nouvelles verront alors le jour : Asda' el-I'lamiyyé, Nour el-Tarfihiyyé, villes très belles, entourées de verdure, mais vides. On y construira une branche de l'université d'Al-Aqsa où les étudiants passeront leurs journées avant de rentrer le soir dormir chez leurs parents. Les femmes non voilées seront implicitement interdites d'entrée dans ces villes alors qu'aucune loi palestinienne n'oblige formellement quiconque à se couvrir les cheveux. » (p. 96)
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2. « On m'a dit que juifs et musulmans exigeaient de leurs femmes qu'elles se couvrent la tête à cause de la crainte qu'elles inspirent, parce que montrer ses cheveux est assimilé à une provocation sexuelle. On m'a aussi dit que dans l'histoire de l'humanité, la femme est à la base de la vie, la mère de l'univers. L'homme a toujours redouté sa puissance et son pouvoir, et il a camouflé sa "peur d'elle" en "peur pour elle". Pour se protéger, il l'a confinée à la maison et a réduit son rôle social au strict minimum, laissant les religions pérenniser cette structure de domination qu'elles n'avaient pas inventée. C'est pourquoi la place de la femme est inférieure et ses enfants prennent le nom de leur père plutôt que le sien. […] Mon amoureux a-t-il obéi à sa mère parce qu'il avait peur d'elle ? Et moi, est-ce que je fais peur aux hommes ? » (pp. 27-28)
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La peur et la violence c'est la même chose, un battement de cils les sépare.
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J’avance lentement la main et saisis le coin du drap qui lui couvre le ventre. Avec douceur, je le soulève. Ce que je découvre en dessous, c’est qu’elle ne porte pas de culotte comme nous mais toutes sortes de bizarreries. C’est peut-être normal puisqu’elle est kurde. Une étoffe grossière lui passe entre les jambes, fait le tour des hanches et se noue autour de la taille. Incroyable que ce tissu plié sur plusieurs couches soit le seul barrage. Il est un peu lâche, il suffirait de l’écarter un peu.
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Des centaines de milliers d’Égyptiens, Syriens, Irakiens, Palestiniens, Libanais travaillaient dans les Émirats ou les autres pays du Golfe et pas seulement dans l’enseignement ! Entrepreneurs, hommes d’affaires, ingénieurs, médecins, artisans, ouvriers, ils venaient de tous les coins du monde arabe pour gagner leur vie ou essayer de faire fortune dans les pays de l’or noir. Pendant les années qu’ils passaient sur place, beaucoup adoptaient les mœurs locales, voilaient leurs femmes, se rendaient plus souvent que d’habitude à la mosquée et s’habituaient à leur rôle de mâle dominant dans la famille. Le climat superstitieux et rétrograde dans lequel ils baignaient était illustré par les histoires de « souffrances du tombeau » telles qu’on nous en racontait à l’école : après notre mort, Dieu allait nous punir si l’on se comportait mal. « On a ouvert la tombe d’une femme qui portait des jupes courtes de son vivant, disait l’une de ces histoires, et l’on a découvert que ses jambes étaient brûlées… » Une prédicatrice, qui venait nous parler des pratiques religieuses, se concentrait elle aussi sur les « souffrances du tombeau » – le terme était consacré – et nous assurait que si l’on aimait les musiciens et les chanteurs, on irait en Enfer. Je n’en croyais pas un mot, bien sûr, mais c’étaient tout de même des leçons dont le but était de terroriser. On n’entendait parler que d’un Dieu terrible tenant un bâton pour nous punir. Le jour où ils rentreraient chez eux, les expatriés arabes répandraient naturellement ce modèle obscurantiste. Tel est le secret de l’expansion quasi mécanique d’un islam rigoriste qui a servi de terreau à l’islamisme, sans parler de la multitude d’écoles coraniques financées par les pays du Golfe. Heureusement, j’avais mon père pour faire contrepoids. Il nous racontait des histoires formidables sur Dieu, il nous faisait rire, il ne nous obligeait à rien : « Dieu n’est pas comme ils disent: il est le Clément, le Miséricordieux. Celui qui livre son cœur à Dieu, celui-là est musulman, quelle que soit sa religion. »
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