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3.78/5 (sur 215 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saintes , le 01/08/1938
Biographie :

Simone Schwarz-Bart (née Brumant) est un écrivain français.

Née de parents guadeloupéens, elle rentre au pays à l'âge de trois ans. Elle fera ses études à Pointe-à-Pitre, puis à Paris et à Dakar.

À 18 ans, alors qu'elle est encore étudiante à Paris, elle fait une rencontre qui sera déterminante : André Schwarz-Bart. Celui-ci est en pleine écriture difficile de son livre Le Dernier des Justes (prix Goncourt 1959). C'est lui qui exhortera Simone à écrire à son tour car il a décelé en elle le talent d'un grand auteur. Ce sera d'abord un roman à quatre mains avec son époux : Un plat de porc aux bananes vertes (1967), histoire des exils antillais et juif en miroir.

Puis en 1972, Simone écrit seule Pluie et vent sur Télumée Miracle qui, encore aujourd'hui est considéré comme un chef d'œuvre de la littérature caribéenne. Simultanément arrive Ti jean l'horizon en 1979.

Simone écrira également pour le théâtre Ton beau capitaine (1987), pièce étonnante et ciselée en un seul acte, avant de retrouver son époux pour publier une encyclopédie en sept volumes Hommage à la femme noire (1989) mettant notamment à l'honneur toutes ces héroïnes noires absentes de l'historiographie officielle.

En septembre 2006, Simone a été promue au grade de commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres.

Simone est notamment la mère du saxophoniste de jazz Jacques Schwarz-Bart.
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Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Schwarz-Bart
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Vidéo de

http://le-semaphore.blogspot.fr/2018/.... Simone Schwarz-Bart ou le devoir d’amour : Entretiens avec Martin Quenehen (France Culture / À voix nue). Photographie : Simone Schwarz-Bart en 2009 • Crédits : Miguel Medina - AFP. Diffusion sur France Culture du 16 au 20 octobre 2017. Simone Schwarz-Bart écrit par amour. Des romans, du théâtre, une encyclopédie… Au nom de tous les siens, Guadeloupéens. Et toujours avec André, son mari, Juif de Moselle qui l’a exhortée à écrire dès leur rencontre, quand elle avait 18 ans, et qui l’exhorte encore, par-delà la mort. Simone Schwarz-Bart est guadeloupéenne. Née à Saintes en Charente-Maritime d’un père militaire et d’une mère institutrice, elle a grandi dans une « proposition de Paradis » : sur l’île-papillon. A 18 ans, dans le Quartier latin à Paris, elle rencontre André, un Blanc, un Juif échappé de la Shoah, qui vient de déposer son roman, “Le Dernier des Justes”, chez Gallimard. André Schwarz-Bart recevra le prix Goncourt en 1959. Depuis lors, mari et femme, ils écrivent. Ensemble (“Un Plat de porc aux bananes vertes”), ou en solitaire – pour Simone, ce sera le best-seller “Pluie et vent sur Télumée Miracle”, “Ti Jean l’horizon” et la pièce de théâtre “Ton beau capitaine”. Et ils naviguent et divaguent, au Sénégal, en Suisse et jusqu’à Goyave... Ensemble, aussi, ils « entrent dans le silence », face à l’incompréhension que suscite leur œuvre, qui ose s’atteler à l’ignominie de l’esclavage et à la beauté hirsute de la résistance. Aujourd’hui, ils sont toujours ensemble. Malgré ou au-delà de la mort d’André en 2006, Simone poursuit leur aventure, « les épaules couvertes de fantômes », et signe en leurs deux noms les nouveaux épisodes de leur grand cycle antillais : “L’Ancêtre en Solitude”, “Adieu Bogota”… Par Martin Quenehen. Réalisation : Rafik Zenine. Liens internet : Annelise Signoret. 0:00 : 1er entretien : Sur l’île aux belles eaux 28:29 : 2ème entretien : Parmi les reines sans nom 56:01 : 3ème entretien : Ensemble depuis la sortie d’Égypte 01:24:08 : 4ème entretien : Dans les oreilles (et sur la langue) de Solitude 01:52:18 : 5ème entretien : Les enfants continuent à naître Source : France Culture

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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Le pays dépend bien souvent du cœur de l'homme: il est minuscule si le cœur est petit, et immense si le cœur est grand. Je n'ai jamais souffert de l'exiguïté de mon pays, sans pour autant prétendre que j'aie un grand cœur. Si on m'en donnait le pouvoir, c'est ici même, en Guadeloupe, que je choisirais de renaître, souffrir et mourir. Pourtant, il n'y a guère, mes ancêtres furent esclaves en cette île à volcans, à cyclones et moustiques, à mauvaise mentalité. Mais je ne suis pas venue sur terre pour soupeser toute la tristesse du monde. A cela, je préfère rêver, encore et encore, debout au milieu de mon jardin, comme le font toutes les vieilles de mon âge, jusqu'à ce que la mort me prenne dans mon rêve, avec toute ma joie...
Dans mon enfance, ma mère Victoire me parlait souvent de mon aïeule, la négresse Toussine. Elle en parlait avec ferveur et vénération, car, disait-elle, tout éclairée par son évocation, Toussine était une femme qui vous aidait à ne pas baisser la tête devant la vie, et rares sont les personnes à posséder ce don. Ma mère la vénérait tant que j'en étais venue à considérer Toussine, ma grand-mère, comme un être mythique, habitant ailleurs que sur terre, si bien que toute vivante elle était entrée, pour moi, dans la légende.
J'avais pris l'habitude d'appeler ma grand-mère du nom que les hommes lui avaient donné, Reine Sans Nom; mais de son vrai nom de jeune fille, elle s'appelait autrefois Toussine Lougandor.
Elle avait eu pour mère la dénommée Minerve, femme chanceuse que l'abolition de l'esclavage avait libérée d'un maître réputé pour ses caprices cruels.
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Comme je me suis débattue, d'autres se débattront, et, pour bien longtemps encore, les gens connaîtront même lune et même soleil, et ils regarderont les mêmes étoiles, ils y verront comme nous les yeux des défunts. J'ai déjà lavé et rincé les hardes que je désire sentir sous mon cadavre. Soleil levé, soleil couché, les journées glissent et le sable que soulève la brise enlisera ma barque, mais je mourrai là, comme je suis, debout, dans mon petit jardin, quelle joie !...
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Quand elle avait rêvé d'Hortensia, elle en revenait toujours à la peau claire de l'enfant Cydalise, à ses ongles sans lunule, à ses admirables cheveux fins, quoique frisottant dangereusement sur les tempes, raison pour laquelle elle les enduisait tous les soirs d'huile d'amande douce. Puis elle soupirait d'aise, tirait sur sa pipe, et soudain lui apparaissait une vision de fin des temps, et c'était merveilleux, des milliers de négresses se rapprochaient de la lumière, et elles se mettaient à sauver la couleur, lentement, au long des siècles, et elles gravissaient la terrible pente d u sang, nuance après nuance, jusqu'à ce que tout le sang noir ait enfin disparu de la terre et la malédiction avec. Lorsque cette vision se dissipait, lorsqu'elle arrivait au terme de ce voyage qui résumait tout, Man Louise regardait autour d'elle et pensait à Monsieur Legrandin, et elle se demandait une fois de plus pourquoi cet homme l'avait achetée, l'avait mise en case, et ce qui avait bien pu le retenir auprès d'elle si longtemps, même après qu'il eut vu ce derrière lisse et blanc comme de l'ivoire, cette chose si particulière que lui avaient façonnée les onguents de Madame Pisquette.
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Ah ! la vie est déchirée, de partout déchirée, et le tissu ne se recoud pas… quelqu’un lance une parole en l’air, comme ça, et la folie frappe et elle assaille, et l’on tue et l’on se fait tuer…
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Simone Schwarz-Bart
« A vrai dire, tout ce que je souhaite, c’est seulement de temps à autre passer un petit moment avec certaines personnes défuntes. Je n’ai plus guère la prétention, comme dans les années vingt, de les ressusciter. Quand à faire valser les montagnes, mon Dieu, toutes mes écritures ne susciteraient pas une ride dans l’eau. Mais ça me fait un bien étrange d’écrire des choses pareilles, si illusoires soient-elles. C’est comme si je taillais des marches dans l’air. A condition de se faire légère, légère, et de ne pas marquer la moindre hésitation, on peut les gravir tranquillement, sans crainte. Et puis quand on le redescend, cet escalier, comme je le fais maintenant, on ne se sent pas du tout gêné d’avoir escaladé le vent. On écarquille les yeux, d’un air incrédule, et l’on éprouve une sorte d’envie de sourire. »
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Je n'ai jamais souffert de l'exiguïté de mon pays, sans pour autant prétendre que j'aie un grand cœur. Si on m'en donnait le pouvoir, c'est ici même, en Guadeloupe, que je choisirais de renaître, souffrir et mourir. Pourtant, il n'y a guère, mes ancêtres furent esclaves en cette île à volcans, à cyclones et moustiques, à mauvaise mentalité. Mais je ne suis pas venue sur terre pour soupeser toute la tristesse du monde. A cela, je préfère rêver, encore et encore, debout au milieu de mon jardin, comme le font toutes les vieilles de mon âge, jusqu'à ce que la mort me prenne dans mon rêve, avec toute ma joie...
Dans mon enfance, ma mère Victoire me parlait souvent de mon aïeule, la négresse Toussine. Elle en parlait avec ferveur et vénération, car, disait-elle, tout éclairée par son évocation, Toussine était une femme qui vous aidait à ne pas baisser la tête devant la vie, et rares sont les personnes à posséder ce don. Ma mère la vénérait tant que j'en étais venue à considérer Toussine, ma grand-mère, comme un être mythique, habitant ailleurs que sur terre, si bien que toute vivante elle était entrée, pour moi, dans la légende.
J'avais pris l'habitude d'appeler ma grand-mère du nom que les hommes lui avaient donné, Reine Sans Nom; mais de son vrai nom de jeune fille, elle s'appelait autrefois Toussine Lougandor.
Elle avait eu pour mère la dénommée Minerve, femme chanceuse que l'abolition de l'esclavage avait libérée d'un maître réputé pour ses caprices cruels.
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Nous n’avons, pour nous aider, pas davantage de traces que l’oiseau dans l’air, le poisson dans l’eau, et au beau milieu de cette incertitude nous vivons, et certains rient et d’autres chantent. J’ai cru dormir auprès d’un seul homme et il m’a vilipendé, j’ai cru le nègre Amboise immortel, j’ai cru à une enfant qui m’a quitté, et pourtant, sans savoir pourquoi, je ne considère rien de tout cela comme du temps de perdu. Peut-être bien que toutes les souffrances, et même les piquants de la canne font partie du faste de l’homme, et peut être bien qu’en le regardant d’un certain œil, en me penchant d’une certaine manière, il me sera possible, un jour, d’accorer une certaine beauté à l’ange Médard. Ainsi rêvant, le soir descent sans que je m’en aperçoive, et, assise sur mon petit banc d’ancienne, je lève soudain la tête, troublée par la phosphorescence de certaines étoiles. Des nuages vont et viennent, une clarté s’élève et puis disparaît, et je me sens impuissante, déplacée, sans aucune raison d’être parmi ces arbres, ce vent, ces nuages. Quelque part, depuis le fond de la nuit, s’élèvent les notes discordantes, toujours les mêmes, d’une flûte et bientôt s’éloignent, s’apaisent. Alors je songe non pas à la mort, mais aux vivants en allés, et j’entends le timbre de leurs voix, et il me semble discerner les nuances diverses de leurs vies, les teintes qu’elles ont eues, jaunes, bleues, roses ou noires, couleurs passées, mêlées, lointaines, et je chercher aussi lesfil de ma vie.
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Le pays dépend bien souvent du cœur de l'homme : il est minuscule si le cœur est petit, et immense si le cœur est grand.
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Dans un de ses carnets, André Schwarz-Bart écrit:

" Impression que toute vie laisse aussi peu de trace que si elle s'était déroulée dans l'imagination ."

Un voile de brume nimbe cette existence qui s'est silencieusement déroulée derrière le miroir.
Cependant, les traces existent bel et bien...( p 11 )

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Son corps s'habituait à la chute, y trouvait une nouvelle façon d'être, de respirer, et il finit lentement par s'endormir à poings fermés, répandant son âme dans la nuit. Quand il souleva les paupières, l'œil frais, il était en planement dans un vaste ciel étoilé. Tout en bas, c'était maintenant un paysage de collines, de champs tracés comme en damier, lits de rivières au cours sinueux et argenté. Puis il reconnut les premiers arbres de la Guadeloupe, palmiers, cocotiers, fromagers ; et comme il se posait dans une savane blanchie par la lune, rebondissait pour venir enlacer la terre, en riant, pleurant et riant, ses joues se frottant inlassablement à l'herbe fraîche de la nuit, soudain l'odeur de ce monde lui parut singulière et il s'assit, regarda tranquillement ce qui s'offrait à lui...
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