On pensait que, si les espèces de plus grande taille se développaient à l'intérieur d'un œuf, les petits animaux venaient au monde par un processus de « génération spontanée » : les puces jaillissaient de la poussière, les moules du sable, et les anguilles de la rosée.
"Le propos de ce livre est d'apprendre à parler baleine. De se demander si, avec des sciences, des techniques et une culture en pleine mutation, un tel objectif paraît atteignable. Au moment où nous détournons de nous-mêmes nos programmes de reconnaissance de formes pour les braquer sur les émissions des autres espèces, j'aimerais savoir si les résultats de nos recherches nous transformeront, comme les univers microscopiques mis au jour par les billes de verre de Van Leeuwenhoek nous ont transformés. Se pourrait-il que nos découvertes nous obligent à protéger ces espèces ?
Cela vous semblera un peu outré, j'en ai bien conscience. C'était aussi mon opinion. Mais l'histoire que je vais raconter, je ne suis pas simplement tombé dessus. C'est elle qui est venue à moi, et j'ai suivi comme j'ai pu son sillage. Tout a débuté en 2015, le jour où une baleine à bosse de trente tonnes a surgi hors de la mer avant d'atterrir sur moi."
Je me suis mentalement constitué une liste d'ingrédients utiles dans un échange interspécifique. Je savais maintenant que les cétacés possédaient une ouïe très développée, un générateur vocal hors du commun, un cerveau aussi impressionnant qu'énigmatique, un répertoire de chants complexe et en constante évolution, un mode de socialisation structuré par des vocalisations pour imiter les sons produits par d'autres espèces.
"L'être humain est en même temps l'animal le plus empathique et le plus cruel, le plus amical et le plus destructeur." # Carl Safina
On a observé récemment que les baleines à bosse se portaient au secours d'autres espèces traquées par un prédateur, surtout quand il s'agissait d'une orque. Plus d'une centaine d’occurrence ont été relevées, les baleines à bosse chargeant les orques pour défendre non seulement leurs congénères, mais aussi d'autres espèces de baleines, des dauphins, des phoques et même des poissons-lunes. S'interposant entre le prédateur et la proie, elles prennent sur leur dos phoques et lions de mer pour les sauver de l'attaque. Dans la baie de Monterey, j'ai vu deux baleines à bosse repousser deux clans d'orques qui voulaient manger le petit d'une baleine grise après l'avoir tué. Elles ont passé plusieurs jours à protéger le corps. Il est difficile de dire ce que les baleines ont gagné dans ces interactions épuisantes et risquées. Des alliances sont-elles conclues dans les guerres maritimes ?
En l'espace de quelques millénaires à peine, nous avons provoqué la disparition de 83% des mammifères sauvages et de la moitié des espèces végétales. La diversité du vivant a cédé la place aux quelques espèces capables de vivre dans un monde anthropisé.
"Est-il envisageable que quiconque "parle" réellement avec un cétacé ? Il me fallait quitter le royaume des histoires pour le domaine nettement plus concret des données et des faits, des choses que l'on peut voir, toucher et mesurer. Que pouvons-nous conclure des modes de communication des cétacés en se fondant sur leur anatomie, leur cerveau et leurs comportements ? Pour reprendre les mots de Matt Damon dans Seul sur Mars, il était temps d'éliminer scientifiquement les conneries."
"Si vraiment nous comptons avoir un avenir, nous devons à tout prix assurer la préservation du reste de la vie sur Terre. Sans cela, nous ne nous en sortirons pas."
"Dans son parcours de chercheur, me suis-je dit, l'événement le plus marquant n'avait pas eu lieu en laboratoire, mais sur l'océan, le jour où elle avait croisé le regard d'une baleine égarée. On avait l'impression que la puissance de cette expérience _ non contrôlable, et subordonnée aux besoins d'un animal sauvage _ lui était plus précieuse que tous les savoirs accumulés dans un cadre universitaire."
Alive today are some 25 billion farmed chickens. Their biomass is more than double the weight of all the remaining wild birds on the planet added together, in fact, so many are killed each year that their bones accumulating in rubbish dumps are becoming a paleontological layer, a future marker of the Anthropocene. Of all the mammals left on the planet, by weight, 96 percent are human and domestic animals, such as cows, sheep, goats, dogs, and cats. As for the seas, we’re told that by 2050 there will be more plastic in them than fish. This mega-death is unusual in life’s history. As a wildlife filmmaker, like so many of my peers, I became a sort of nature war reporter. But I’d never really looked into whaling until my own run-in with the humpback in Monterey Bay. Before that experience, I’d naively imagined that most of the whale killing had happened in the nineteenth century.