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3.98/5 (sur 30 notes)

Nationalité : Maroc
Né(e) à : Ben Sergaou , le 15 janvier 1985
Biographie :

Youssef Hindi est écrivain, chercheur indépendant et historien de l'eschatologie messianique.

Né au Maroc, il a immigré très jeune en France suivant ainsi un parcours qui l'a conduit à développer une réflexion quant à la nécessaire réconciliation du Nord et du Sud de la Méditerranée.

Il est naturalisé français en janvier 2010.

Ses travaux de recherches sont tournées principalement vers l’étude des origines des idéologies modernes, de leur évolution et leur influence sur la politique et la géopolitique contemporaines.

Youssef Hindi s’est fait connaître par son premier ouvrage, "Occident et Islam : Source et genèse messianiques du sionisme, De l’Europe médiévale au Choc des civilisations", paru en 2015.

Il donne (seul ou accompagné) des conférences sur ses thèmes de prédilection : sionisme, islam, mondialisme.

Il est conseiller géopolitique et géostratégique du parti Civitas.

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Jean-Michel Vernochet reçoit aujourd'hui Youssef Hindi pour présenter son dernier ouvrage (en souscription aux éditions SIGEST), "La mystique de la laïcité, généalogie de la religion républicaine, de Junius Frey à Vincent Peillon".


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Jamal Eddine al-Afghani (1838-1897), dont l’appartenance à la franc-maçonnerie est confirmée par un certain nombre de preuves rapportées par diverses sources. Al-Afghani est un iranien issu de la noblesse, un cosmopolite, un intriguant qui accède avec aisance aux hautes sphères de la société. Il se fit passer pour un afghan (d’où le nom d’emprunt Afghani) pour mieux s’intégrer en Turquie. Il y émigre en vue de réformer l’islam sunnite (Malkun s’était attelé à réformer l’islam chiite). Il s’installe en Égypte en 1871, là son influence s’étend avec le nombre croissant de ses disciples. Mais en 1879 il en est chassé car il est mêlé à des activités obscures qui mènent à une crise politique.

En effet, ses disciples prennent une part active aux évènements qui vont provoquer la révolution urabiste née des rivalités entre la dynastie régnante et la classe politique. Précisons que ce sont des loges maçonniques, très bien implantées en Égypte, qui sont les instruments de diffusion des idées d’Afghani et de ses disciples. D’ailleurs, son principal disciple, Muhammad Abduh, qui lui succèdera, a lui-même participé à la révolution urabiste et a dû fuir l’Égypte.
(…)
Afghani se présentait comme musulman, mais en était un ennemi acharné : il répond à Ernest Renan qui donne le 29 mars 1883 une conférence à la Sorbonne titré « L’Islamisme et la Science », ceci : « A la vérité, la religion musulmane a cherché à étouffer la science et à arrêter le progrès… elle est merveilleusement servie par le despotisme… les religions se ressemblent toutes. Aucune entente et aucune réconciliation ne sont possibles entre elles et la philosophie. » (pp. 101-103)
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L’antinomisme sabbataïste est accentué par Frank pour qui l’abolition de toutes les lois ne sera totale et complète que lorsque la dépravation aura, à la fin des temps, gagné toute la société (notre époque, dans laquelle Jacob Frank se sentirait certainement à son aise, rend un écho presque parfait à ce projet démentiel). La kabbale lourianique, qui prône une action du peuple juif pour accélérer le processus historique conduisant aux temps messianiques, a très fortement imprégné la kabbale sabbataïste. Jacob Frank va s’inscrire dans cette logique et concevoir l’ambitieux projet de hâter délibérément une dépravation universelle. Autrement dit faire advenir un monde sans morale aucune où le mal règne en maître absolu. Ainsi il déclare : « Je ne suis pas venu pour élever, je suis venu pour détruire et rabaisser toutes choses jusqu’à ce que tout soit englouti si profond, qu’il ne puisse descendre plus… Il n’y a pas d’ascension sans descente préalable… ».
(...)
Notre thèse diverge ici de celle de Scholem et de Novak – qui tous deux, volontairement ou non, brouillent les pistes de l’histoire de la kabbale – selon laquelle le sabbato-frankisme serait une « déviance » de la kabbale (...) le concept lourianique qui, selon Novak, rend si singulier le sabbato-frankisme, est celui de la Rédemption par le péché. Idée qui a eu une puissante influence sur le judaïsme moderne dès lors qu’il s’est trouvé associé ou couplé avec la conception d’Isaac Louria suivant laquelle le peuple juif est l’unique moteur de l’histoire. Une vision du monde fondée sur l’idée que Satan (appelé Samael dans la kabbale) se repentirait lui-même et serait à la fin des temps (au final) transformé en ange de pureté. Ainsi, selon les kabbalistes qui défendaient la thèse de la rédemption de Satan, le mal serait ou « redeviendrait » le bien (…) contrairement à ce que laisse entendre Charles Novak, ce n’est pas Isaac Louria et Moïse Cordovero qui sont à l’origine de la thèse de la rédemption de Satan, car on la retrouve dans un traité – Kaf ha-Ketorat – rédigé trente-quatre ans avant la naissance de Louria et vingt-deux ans avant celle de Cordovero.

Le sabbato-frankisme n’est donc pas une bizarrerie dans l’histoire évolutive de la kabbale. Il est, comme nous l’avons montré, la continuité du mouvement messianique se situant lui-même dans la longue évolution de la kabbale. (pp. 82-85)
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Les sabbataïstes faussement convertis à l’islam, les fameux dönmehs qui forment les gros bataillons des Jeunes-Turcs, créent en 1889 un mouvement politique, le Comité Union et Progrès, qu’ils organisent sur le modèle de la franc-maçonnerie française du Grand Orient de France. Le projet des Jeunes-Turcs est clair : destituer le sultan Abdul Hamid II, rétablir la constitution libérale de 1879-77 – dont la proclamation, comme pour ce qui est de la Révolution constitutionnelle iranienne de 1905-06, fut le fait des sociétés secrètes, de la franc-maçonnerie et des organisations paramaçonniques – et imposer l’athéisme en Turquie. Dans leur projet de renversement du sultan ils sont aidés par les loges maçonniques françaises et italiennes de Salonique, ville qui abrite les principaux acteurs du complot jeune-turc et qui fut pendant plusieurs siècles un centre kabbaliste et sabbataïste important. Ce sont ces mêmes dönmehs que l’on retrouvera à l’a tête de l’empire ottoman de 1908 à 1918. En 1908 ils restaurent la constitution libérale, en 1909 ils dotent l’empire de sa première obédience maçonnique nationale, le Grand Orient Ottoman.

Parallèlement, les Jeunes-Turcs créent ce que Thierry Zarcone décrit comme une sorte de service secret, un instrument invisible d’action politique et même de coercition et d’élimination. Il rapporte le témoignage d’un auteur jeune-turc, Hüseyin Cahit Yalçın (mort en 1957), dans lequel il explique que le Comité Union et Progrès, l’organisation Jeunes-Turcs, est devenu au fil des années plus qu’une organisation politique secrète, en fait une véritable « religion ». Hüseyin écrit : « Pour consolider l’esprit du Comité, on a créé une nouvelle religion et une mezhep, pour ainsi dire une structure de style confrérique… il existe, dans le pays, un esprit unioniste, en fait une influence mystique ». Il faut, pour comprendre le but (eschatologique) de cette « nouvelle religion » et ce lien mystique existant entre les Jeunes-Turcs et les dönmehs, se souvenir de l’ordre que Sabbataï Tsevi donna aux 200 chefs de familles juives faussement convertis à l’islam : rester ensemble comme une compagnie de combattants secrets. C’est ce qui explique que l’organisation des Jeunes-Turcs ait gardé son caractère occulte même après leur prise de pouvoir en 1908.

La réformisme islamique est né dans la même période que le réformisme politique, et ses acteurs principaux sont liés, eux aussi, à la maçonnerie. (pp. 96-97)
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Le réformisme islamique forme ainsi avec le wahhabisme deux faces d’un même projet, se complétant l’un et l’autre sous une apparente opposition, soit une hérésie à deux visages suivant la dialectique infernale existant entre l’hyper capitalisme et le collectivisme totalitaire.

Les réformistes se bousculent aujourd’hui, prenant pour prétexte des atrocités de l’état dit islamique en Irak et en Syrie alias Daech, pour apporter leur poison sous forme de remède à une maladie qu’ils leur est impossible, et pour cause, de nommer : le wahhabisme.

Depuis l’apparition de l’hérétique Abd al-Wahhab en passant par Malkun Khan, Afghani et Abduh, les « hypocrites », ainsi que leurs disciples, cela jusqu’à nos jours, le wahhabisme et son versent libéral réformiste, dont l’ultime avatar sont les Frères musulmans, ont agi comme des agents corrosifs et des facteurs de décomposition de l’islam ; or nous sommes à présent témoins de la dernière étape de ce processus historique de subversion.

Les wahhabites et les Frères musulmans jouent un rôle essentiel dans ce grand échiquier géopolitique dans lequel s’applique la stratégie du Choc des civilisations : les troupes wahhabites fanatiques composées de brutes ignorantes, de mercenaires, détruisent les vies, les villes et les États, guidés par des prédicateurs et de pseudos savants wahhabites et Frères musulmans ; tandis que les Frères musulmans pilotés, financés par les occidentalistes tant arabe qu’européens et américains (fait documenté et incontestable aujourd’hui) sont aux marchés du pouvoir définitif en Tunisie et en Turquie. (pp. 113-114)
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Il est tout à fait remarquable de constater avec quel cynisme, Vincent Peillon, le philosophe et homme politique, se satisfait jusqu’à aujourd’hui de la tromperie dont ont été victimes les « masses » pour leur faire accepter, par une fausse religion, le projet utopique inaccessible qu’est la Démocratie.
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Le Chaos est ici… les esprits se réveillent… que de la Révolution vienne la Renaissance… que de la Révolution nous vienne la Religion. Une Religion de l’action, de la vie, de l’amour, qui rend bienheureux, qui porte rédemption et qui surmonte tout.
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La foi politique, camouflée ou non en vertu nationale, a remplacé presque entièrement la foi religieuse dont elle a hérité l’ardeur, l’intransigeance et le fanatisme persécuteur », écrivait en 1947 Romain Motier, citoyen de Genève.
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La société sans religion, c’est une pure abstraction que vous faites, car c’est une absurde chimère qui n’a jamais existé. La pensée humaine est une, et elle est à la fois sociale et religieuse, c’est-à-dire qu’elle a deux faces qui se correspondent et s’engendrent mutuellement. À telle terre répond tel ciel ; et réciproquement, le ciel étant donné, la terre s’ensuit. 
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