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Rue de l`échiquier [corriger]


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Les Semeuses

Depuis que j'ai commencé à explorer la littérature américaine, je me suis prise de passion pour les récits des autochtones. J'ai adoré (presque) tous les textes de Louise Erdrich, j'ai été sidérée par l'écriture de Tommy Orange, et envoûtée par la force incantatoire de Leslie Marmon Silko ou encore par la magie horrifique des textes de Stephen Graham Jones.



Avec son admirable premier roman, Diane Wilson rejoint les voix contemporaines qui portent haut les couleurs de la littérature des Premières Nations. A travers l'histoire de Rosalie Iron Wing, une dakhòta née dans le Minnesota, l'autrice nous entraîne sur les chemins de plusieurs générations de femmes, gardiennes des graines, garantes de la survie de leur peuple.



Dans une structure narrative qui creuse le sillon des origines jusqu'aux années 1880, lorsque le lien à la terre fut brutalement rompu par l'irruption des Blancs dans la vie des ancêtres de Rosalie, Diane Wilson écrit un roman bouleversant. Elle évoque dans une langue poétique et belle l'héritage d'un peuple, transmis coûte que coûte, malgré les massacres, les familles séparées, les enfants arrachés à leur foyer, par ces semeuses, courageuses et déterminées. La graine en dormance, encouragée par les récits, les chants, et la vigilance de celles qui veillent, ne demande qu'à s'épanouir à nouveau, nourrie par les mots.



Un roman vibrant aussi, d'une relation sensible, vitale à la terre, aux cycles de la nature, aux éléments et à l'ensemble du vivant qui se heurte à la stérilité moderne, celle des graines génétiquement modifiées ou aux produits qui abîment durablement la nature.



D. Wilson compose un hommage bouleversant à tous les autochtones massacrés, humiliés et acculturés tout en célébrant une renaissance contemporaine, une prise de conscience de la grandeur et de la vitalité de la culture des Amérindiens. Son discours écologique dénonce notamment la surexploitation des ressources naturelles et nous invite à nous rappeler que chaque graine est un trésor de vie.



Un premier roman magnifique, un objet-livre toujours très beau dans la collection Fictions des éditions Rue de l'Echiquier.
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Camel Joe

Après une première publication en 2018, Camel Joe est de retour avec une nouvelle couverture colorée et une préface de Pénelope Bagieu (excusez du peu).



Camel joe c'est Claire Duplan, une jeune illustratrice qui en a marre des machos, des harceleurs et des violences faites aux femmes, ou plutôt Camel Joe c'est celle qu'elle voudrait être quand elle est excédée, car Pénelope Bagieu l'assure, Claire Duplan est une pacifiste, profondément non-violente et cette killeuse de Camel Joe un véritable défouloir pour son avatar, Constance. Camel Joe est une justicière qui fait un doigt d'honneur au sexisme et au patriarcat, qui ridiculise les machos, le tout avec un look très étudié : leggings panthère et sneakers parceque, dit-elle, y en a marre des "Supermeuf n'ayant aucun pouvoir à part d'avoir celui d'être le quota sexy et d'avoir le costume le moins pratique du monde ". Mais comme toutes les héroïnes, derrière le masque (qu'elle ne porte pas), Camel Joe vit des amours pas simples car en contradiction avec ses convictions féministes.



Camel Joe est une bd décapante, trash, féroce, qui appelle un chat un chat, sans détours ni point-virgule. Le dessin suit l'intention, le trait est énergique et forcé dans les expressions. On sent des références avec l'humour de Penelope Bagieu mais une Penelope Bagieu qui serait vraiment très sur les nerfs ;) .



Merci aux éditions Rue de l'échiquier et à la Masse Critique de Babelio pour cette découverte.







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Lettres de Taipei

Ce roman graphique est très intéressant car il nous narre un pan de l'histoire chinoise : la difficulté pour les propriétaires terriens, les intellectuels et toute personne un tant soit peu critique envers le parti communiste à vivre sous l'ère de Mao.



L'auteur met en lumière le déchirement de certaines familles (notamment la sienne) soit dû au fait qu'un ou des membres fuient la Chine continentale pour Taiwan, soit en dénonçant au parti leur propre mère, père, xrère ou sœur.

Avec beaucoup de pudeur, Fish Wu nous montre le traumatisme vécu par la population chinoise et les meurtrissures de l'âme qui en découlent.



J'ai beaucoup aimé l'histoire ainsi que l'utilisation du noir et blanc, donnant encore plus de force au récit. J'ai également apprécié que les traits de crayons soitent multiples et non nets. Néanmoins j'ai moyennement adhéré aux traits des visages que j'ai trouvé un peu grossiers.



Ce roman graphique est une très bonne lecture et je le conseille à toute personne curieuse de cette période historique. Un grand merci à Babelio et aux éditions Rue de l'échiquier ppur la découverte.
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