Traduction de l'arabe par
Luc Barbulesco
Immersion intéressante au Koweït, tout petit état au bord du golfe persique entre l'Arabie Saoudite et l'Irak.
La mer y joue un rôle apaisant pour Yacoub, sexagénaire, chef d'entreprise millionnaire, marié, quatre enfants, grand-père, dont l'existence va être singulièrement bousculée par deux événements concomitants:
La rencontre avec une jeune employée de son entreprise, Farnaz, d'origine iranienne, née au Koweït et ne bénéficiant pourtant d'aucun droit koweïtien.
La prise en otage de son fils cadet, Ahmad, parti rejoindre un mouvement djihadiste, à 18 ans, coupant tous les ponts avec sa famille qu'il considérait insuffisamment croyante.
L'épouse, Sheykha, prototype de la femme dont le rôle n'est que «servir ou plaire à son mari », se retrouve complètement désemparée face à l'éloignement inéluctable et incompréhensible de celui-ci.
L'auteur nous plonge donc dans les affres de chacun des protagonistes, dans des questionnements sans réponses, jouant un peu comme des leitmotivs selon l'angle de vue de chacun.
Deux motifs principaux se dégagent de ce roman, les conséquences d'une religiosité fanatisée et le désir, sur fond d'insolente richesse matérielle.
L'exaltation religieuse aveugle transformée en machine à tuer est parfaitement exposée dans cette histoire . Dans quelques chapitres, la place de l'entité divinisée musulmane y est oppressante et d'une lourdeur accablante mise en scène par une succession d'implorations , de sourates et de hadiths.
Vu de l'intérieur c'est intéressant et la chute est brutale.