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Luc Barbulesco (Traducteur)
EAN : 9782330179632
320 pages
Sindbad (03/05/2023)
4.05/5   11 notes
Résumé :
Yacoub est un homme d'affaire koweïtien extrêmement riche, préoccupé par-dessus tout par la gestion de ses nombreuses entreprises, au détriment de sa femme Cheikha, aimante et frustrée, qui comble le vide de son existence par l'achat compulsif de produits de luxe. Père de quatre enfants, il est surpris par l'attitude de plus en plus agressive de son fils cadet, Ahmad, tombé dans les rets d'un prédicateur islamiste et qui finit par s'engager en Syrie dans une organis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Yacoub est un entrepreneur sexagénaire multimillionnaire, autoritaire et sûr de lui, moderne. Son seul échec est de n'avoir pu empêcher son fils cadet Ahmad de rejoindre le Djihad, de renier sa famille, et de s'engager en Syrie où il est nommé émir.
Quand il croise dans l'ascenseur le regard de sa jeune employée d'origine iranienne, Farnaz, il est irrésistiblement attiré par elle. Ayant toujours fait confiance à ses intuitions, aux signes (du destin ou de Dieu), il fait tout pour s'approcher d'elle, jusqu'à ne plus se reconnaitre lui-même dans cette attirance dévorante. Et en effet, Farnaz va se révéler être d'une aide précieuse pour Yacoub lorsqu'Ahmad est capturé et torturé par al-Qaida en Iran. Yacoub qui se voit perdre subitement toute sa superbe et sa puissance face aux terroristes qui menacent la vie de son fils, dans un pays qu'il ne connait pas.
Intéressante immersion dans la diversité de la société koweïtienne, grâce à ce roman choral où chaque point de vue (Yacoub, sa femme Sheykha, Ahmad, Farnaz) est exprimé à la première personne. Ecart colossal de richesse où Yacoub peut offrir pour l'anniversaire de sa fille une montre valant 80 fois le salaire de Farnaz. Ecart abyssal entre la pratique de l'islam moderne et tolérante de Yacoub, et intégriste d'Ahmad. La guerre que se livrent les groupes islamistes intégristes, chacun traitant l'autre d'ennemi de Dieu, aussi fous et meurtriers l'un que l'autre, cela reste incompréhensible pour moi.
Le roman est un peu long à démarrer, répétitif dans les complaintes de Yacoub (mais cela traduit bien ses pensées obsédantes), puis au bout des deux tiers le drame s'embrase, jusqu'à la scène finale à couper le souffle.
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Les portes du paradis est le cinquième roman de Taleb Alrefai, chacun d'entre eux relevant de la peinture sociale, pour une description sans fard du fonctionnement de la société koweïtienne. Il a notamment écrit sur la condition féminine dans son pays ou sur celle des travailleurs immigrés. Son nouveau roman s'intéresse à un chef d'entreprise millionnaire qui ne jure que par le travail, et les petits arrangements qui contribuent à sa prospérité, avant d'être soudainement attiré par l'une de ses employés, d'origine iranienne, alors que son fils cadet se trouve en Syrie, à la tête d'une organisation djihadiste. Au-delà de son aspect social, le livre fonctionne également comme un excellent thriller, autour de cet homme acculé et impuissant malgré sa richesse, avec la tentation d'une liaison scandaleuse et l'effroi devant les errements de son fils. L'écriture d'Alrefai est comme toujours fluide, l'auteur variant les points de vue avec certains chapitres dévolus à d'autres protagonistes que son personnage central : son fils, son employée et son épouse délaissée. Seule faute de goût de ce roman captivant : son dénouement, bien trop précipité et terriblement frustrant.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Traduction de l'arabe par Luc Barbulesco

Immersion intéressante au Koweït, tout petit état au bord du golfe persique entre l'Arabie Saoudite et l'Irak.
La mer y joue un rôle apaisant pour Yacoub, sexagénaire, chef d'entreprise millionnaire, marié, quatre enfants, grand-père, dont l'existence va être singulièrement bousculée par deux événements concomitants:
La rencontre avec une jeune employée de son entreprise, Farnaz, d'origine iranienne, née au Koweït et ne bénéficiant pourtant d'aucun droit koweïtien.
La prise en otage de son fils cadet, Ahmad, parti rejoindre un mouvement djihadiste, à 18 ans, coupant tous les ponts avec sa famille qu'il considérait insuffisamment croyante.

L'épouse, Sheykha, prototype de la femme dont le rôle n'est que «servir ou plaire à son mari », se retrouve complètement désemparée face à l'éloignement inéluctable et incompréhensible de celui-ci.

L'auteur nous plonge donc dans les affres de chacun des protagonistes, dans des questionnements sans réponses, jouant un peu comme des leitmotivs selon l'angle de vue de chacun.

Deux motifs principaux se dégagent de ce roman, les conséquences d'une religiosité fanatisée et le désir, sur fond d'insolente richesse matérielle.

L'exaltation religieuse aveugle transformée en machine à tuer est parfaitement exposée dans cette histoire . Dans quelques chapitres, la place de l'entité divinisée musulmane y est oppressante et d'une lourdeur accablante mise en scène par une succession d'implorations , de sourates et de hadiths.
Vu de l'intérieur c'est intéressant et la chute est brutale.



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Le roman échappe aux codes conventionnels du roman policier, il n'en est pas moins un thriller haletant pendant les derniers chapitres. le richissime Yacoub n'est plus, alors, qu'un père, que les vidéos de son fils torturé crucifient.
Aidé par le frère de Farnaz, résident iranien, il ira, par un itinéraire improbable, celui de tous les dangers, de Téhéran à la région du Khorasan méridional, zone frontalière avec l'Afghanistan où s'affrontent al Qaida, Moudjahidines, Daesh… au nom d'un dieu unique et du même prophète, tous en quête de cet illusoire paradis dont les portes sont devenues celles d'un bien réel enfer terrestre.

À travers les voix plurielles et les interrogations tourmentées des cinq protagonistes, Taleb Alrefai livre un beau roman sans concession, où s'affichent les fragilités de chacun. Mais il y dénonce aussi les disparités d'une société que se disputent indécente richesse et pauvreté, modernité et excès d'une religion dévoyée, celle où, parfois, s'engouffrent des enfants perdus en quête d'idéal.
Lien : https://marenostrum.pm/les-p..
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critiques presse (2)
Actualitte
31 octobre 2023
"Les Portes du paradis" constitue une profonde exploration du sens de la vie et de sa valeur au seuil d’une crise existentielle.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
15 mai 2023
Taleb Alrefai (né en 1958), écrivain koweïtien dont ce beau roman est le cinquième traduit en français, déroule son intrigue en donnant la ­parole à ses quatre personnages principaux.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Parfois j'ai l'impression qu'il me traite comme si j'étais responsable d'une de ses sociétés. Notre famille, c'est une société. Lui finance, et moi je suis la responsable exécutive, je dois lui transmettre des rapports détaillés sur tous les sujets !
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Depuis des années je vis dans une sorte d'inconscience, j'ai été accaparée par les grossesses, les naissances, la maison, les courses, les voyages... Ce n'est que maintenant que je comprends que Yacoub a posé un bandeau décoré de sequins dorés sur mes yeux, pour que je ne voie pas qu'il s'éloignait, si je lui demandais cent dinars, il m'en donnait deux cents, de cette façon il a acheté son indépendance, j'ai été assez sotte pour l'accepter !
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J'ai l'impression de n'avoir pas connu l'amour, de n'en avoir aucune expérience ! J'ai lu quelque part : qui vit sans amour est déjà mort, il ne connait pas le goût de la vie.
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La machine du temps fonctionne sans tenir aucun compte de notre volonté, nous avançons sur un chemin qui conduit dans une seule direction, à chaque pas que nous faisons, le chemin se ferme derrière nous, interdisant tout retour, et seuls ceux qui sont nés sous une bonne étoile prennent plaisir à ce voyage de la vie...
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La vérité d'une relation conjugale demeure cachée dans le subconscient des époux, elle ne se manifeste que lors des crises.
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Video de Taleb Alrefai (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Taleb Alrefai
'On the Map', 2012 : Taleb ALREFAI.
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