America, n°16 : Hello... Goodbye !

Il se dit de ci de là dans ce seizième et dernier numéro de la revue que les États-Unis une fois ( momentanément ) débarrassés de Trump , pourraient revenir sur les chemins de la démocratie . Cela nécessiterait une explication : qu'entend -t-on par démocratie et les États-Unis en ont-ils été une ? Larguer la bombe nucléaire sur le japon fut il un acte représentatif de la démocratie ? Guantanamo est-il digne d'une démocratie ? le racisme antinoirs est -il constitutif de la démocratie ? Jo Biden , ancien conseiller d'Obama et élu sur une étiquette du parti démocrate en est-il vraiment un ?
Joseph Robinette Biden ( 78 ans ) est considéré en son pays comme faisant partie de l'aile droite du parti démocrate . Partisan de l'élimination de Sadam Hussein et de l'adoption du "Patriot Act " .
C'est donc le président d'un état qui se prétend démocratique mais on peut se poser la question de savoir si nous avons tous la même définition que lui du sens de ce mot .
L'élection de Biden qui fait suite à la défaite de Trump tient une place importante dans l'opus 16 de cette revue mais il s'y trouve aussi une nouvelle inédite à ce jour en français intitulée " La poursuite comme bonheur " Et toujours l'intéressante chronologie " trois mois dans l'Amérique de Trump " .
Au fait , vous souvenez-vous de la chronique du poisson rouge ? ce sympathique poisson prisonnier de son aquarium sur le bureau présidentiel de la maison blanche nous faisait part de l'ambiance trumpiènne vue de près ..... c'est fini , vous n'aurez plus de nouvelles du poisson , de plus Biden ayant un matou de gouttière , il est à craindre qu'il se fasse croquer !

Fidèle à mes habitudes, je débute toujours les bonnes sagas, les suites incontournables et les mooks (pour la contraction de Magazine et de Book) éphémères par la fin. C'est donc à l'occasion de la clôture annoncée de America après quatre années à scruter l'Amérique sous le mandat du Président Trump que je me suis décidé à l'acheter pour le découvrir.

On pourrait croire que ce "Hello... Goodbye !" dessiné sur la sublime couverture de Mathieu Persan m'était destiné comme un clin d'oeil chargé d'ironie.

J'ai adoré cette lecture très dense de bout en bout, ai été complètement englouti par cet incroyable dialogue entre l'écrivain Colum McCann et François Busnel, ai voyagé dans la nature de Rick Bass, traversé l'histoire d'une famille avec Richard Russo et pêché de marlin géant dans une nouvelle inédite d'Ernest Hemingway.

Je ne sais pas exactement quels sont les projets de toute l'équipe qui travaillait à la production d'un aussi beau mook mais une chose est sûre, s'ils repartent sur un nouveau projet, cette fois je m'abonne dès le début !

Bravo et merci America.

Voilà.... n ° 16. Une bonne nouvelle : TRUMP À ÉTÉ DÉGAGÉ mais également une mauvaise : la fin d'América.
Pour ce dernier numéro des reportages de qualité.
Mais croyons bien qu'un nouveau va voir le jour qui fera oublier que son auguste parent est né d'une imposture et se consacrera à ce pourquoi il vivra : la littérature et l'aventure américaines.

Dernier numéro pour cette magnifique revue. Comme d'habitude des articles de très haute tenue faisant tous non pas un bilan des quatre années Trump, mais une analyse de l'état de l'Amérique après ces quatre années. Des Etats-unis désunis, fracturés. Comme le dit Colum McCann dans son magnifique dialogue avec François Busnel : La démocratie comme le vie est le royaume des nuances et non celui des certitudes. Un très interessant et très perturbant article sur les GAFA, démontrant comment la démocratie de nos sociétés est mis à mal par la manipulation mercantile et l'individualisation des informations que nous délivrent ces mégas-entreprises. Un très bel essai de Richard Russo qui à partir de l'histoire de sa famille, ses parents, ses grands-parents, éclaire simplement et de manière très compréhensible l'était actuel des Etats-unis par rapport au mythe du rêve américain, du mépris latent et du racisme permanent.

Quelle magnifique aventure que ces numéros d'America....
Le rendez-vous avec le poisson rouge du Bureau Ovale va me manquer terriblement.
Outre ce petit clin d'oeil, quelle riche idée que ce magazine qui m'a permis de découvrir, redécouvrir des auteurs passionnants et passionnés, lire l'actualité américaine et mondiale autrement, voyager et peut-être rêver d'un monde meilleur.
Merci Merci pour cette épopée