J'aime beaucoup les écrits de cette auteure car elle arrive à chaque fois à nous prendre aux tripes, elle fait en sorte de nous émouvoir avec ses personnages que rien prédestine à autant de souffrance.
J'aime que les dans ce genre d'histoire rien n'est totalement défini, comme avec Jarod qui n'a jamais trouvé le véritable frisson auprès des femmes qu'il a côtoyées mais qu'en un simple regard, son monde trouve enfin son axe. Jarod est un jeune homme qui a un brillant avenir devant lui mais bien sûr comme tout étudiant pratiquant un sport on attend de lui que la popularité lui colle à la peau et qui dit popularité dit, pas que dribbler sur le terrain. C'est un homme à femmes. Elles sont pour lui une manière de relâcher la pression mais ces relations éphémères n'ont pas le goût escompté. Si sur l'instant la passion semble au beau fixe, il s'avère bien des fois que le goût amer reste.
Mais ce jeune homme ressent en lui ce mal qui le ronge depuis des années, il est en quelque sorte ce corps vide qui n'est utilisé de ses parents que pour perpétuer le souvenir de son frère, faire que la mort de ce dernier ne soit, en quelque sorte, jamais arrivé. Et pour cela, il marche depuis tout ce temps dans l'ombre du souvenir, faisons comme celui qui a disparu. le basket est la manière de lui rendre hommage, jouer au même poste que lui, étudier dans la même université, le faire vivre pour ses parents simplement en se perdant soit même.
C'est cet aspect du jeune homme qui m'a le plus touché, je me suis dit comment peut-on faire ça à notre enfant mais comme souvent on ne peut juger la psychologie des personnes qui perdent un être cher, si brutalement, chacun réagit de manière totalement différente mais on espère que la détresse sera l'électrochoc nécessaire à réveiller les esprits.
Et de l'autre côté nous avons Pâris, le professeur et préparateur physique qui a tout plaqué pour recommencer sa vie loin de son passé. Il est un homme accompli, repartir de zéro ne lui fait pas peur mais même si ses parents ne sont pas en total adéquation avec ses choix, notamment celui de planté son fiancé sur l'hôtel, il a su trouver refuge dans ce ranch, chez son oncle pour reprendre les choses en mains. Néanmoins dans cet état, l'homosexualité n'est pas bien vue et même si celui ne le définit pas en soit, il va devoir être prudent pour ne pas attirer les foudres de ces esprits étriqués.
Néanmoins la vie n'a pas décidé d'être de tout repos, non il va, dès les premiers instants, tomber sur ce jeune homme au regard envoûtant, des yeux qui resteront ancrés en lui. Un jeune homme qui va le toucher sans même le connaitre. Alors quand en plus ce dernier ne sera pas que son élève mais aussi un des basketteurs qu'il devra aider à optimiser leurs capacités, il sait très bien que les risques seront dupliqués.
Comme souvent dans ce genre d'histoire, et je le redis c'est ce que j'aime, l'amour est non seulement un combat des sentiments, mais il est l'évidence, la déraison et surtout la source d'oxygène sans quoi nous ne pourrions survivre. Et c'est pour moi ce dit définira tout du long la relation entre les deux personnages.
Pâris va farouchement combattre ce qu'il ressent pour son étudiant, outre le fait des risques encourus, de la déontologie, il ne faut pas oublier que Jarod n'a pas encore 17 ans (âge légale de consentement sexuel dans cet état), lui 31 ans, la différence est énorme mais l'amour est loin d'être raisonnable, elle nous prend en otage, elle nous ravive nos sens.
L'auteure a su amener le côté psychologique du personnage de Jarod à son maximum, elle nous montre au travers de ce dernier que la puissance des mots, de la culpabilité nous pousse à agir de manière automatique, sans plus aucun libre-arbitre. Car l'étudiant, traumatisé d'avoir perdu son model, celui qui était son pilier, va faire en sorte de ne pas perdre les dernières personnes qui, même si imparfaites, font parti de son monde et son quotidien. Et pour ça il n'aura d'autre choix de leur laisser le dernier mot sur ses choix, sur son avenir. Alors quand il ressentira cette sensation, ce trouble en présence de son professeur, il se dira qu'enfin il pourra obtenir une chose à lui, une seule et unique décision qui restera un intermède, une manière d'être enfin lui, à part entière.
Pâris est l'homme dit responsable, plus mature, il se doit d'être la voix de la raison, ne pas foncer tête baissée vers les ennuis. Mais quand l'attraction est trop forte, quand le trouble de l'autre nous attire comme la lumière les papillons. Cependant il ne pourra rester loin de celui dont la souffrance est si apparente, il va vite comprendre que même si ses sentiments semblent partagés, il va devoir faire en sorte de conserver ses distances et surtout de faire comprendre à cet étudiant que leur relation ne peut voir le jour. Néanmoins face à l'instance de Jarod, les barrières vont peu à peu s'abattre et l'interdit deviendra une douce mélodie qui rendra non seulement le sourire mais aussi la paix à ces deux âmes dont la vie ne leur a pas fait de cadeaux.
Ce roman est très bien écrit, on sent la profondeur des sentiments, l'attachement qui les unis et le combat que les deux personnages vont devoir mener. le chemin ne sera pas de tous repos, les embuches seront multiples. Ils vont devoir faire des choix, apprendre l'un comme l'autre.
Les sentiments les prendront en otage, et nous prendrons aussi car les suivre vivre enfin pour eux sera la meilleure des récompenses après tant d'épreuves.
Mais avant d'atteindre le calme absolu, il va falloir en grimper des collines, il va falloir, remonter souvent à cheval et à l'abri des regards indiscrets le lien qui les unira ne fera que se renforcer.
Pâris sera très attentif aux moindres réactions de son élève, que ce soit en classe, sur le terrain ou en dehors, l'auteure nous l'a rendu très perspicace, il va souvent mettre le doigt sur le mal qui ronge celui qui fait vibrer son coeur. Jarod sera le personnage au caractère très éparpillé, avec lui en une seconde tout peut basculer et je dirais que sans l'aide de son âme-soeur, il aurait pu totalement sombrer, se perdre dans les abysses des souvenirs.
Si je dois résumer ce roman en quelques mots, je dirais tout simplement que l'amour est au-delà de la raison, au-delà des conventions, au-delà des codes. Et j'adore que les sentiments ne se ressentent pas seulement dans notre coeur, ils nous percutent de plein fouet. L'amour est libre, il nous rend libre, il nous entraine vers des horizons différents de ce qu'on avait prédit.
Une relation avec différence d'âge, une relation prof/élève, des interdits combinés. Les oeillères vont sauter, les coeurs battront à l'unisson et l'amour irradiera par-delà les montagnes. L'auteure nous démontre que l'amour n'est pas une question de genre mais bien un apaisement de l'âme. Et pour ça je lui dis bravo.
Alors si le milieu du basket vous plait, si un cowboy aussi sexy que combatif, je vous recommande cette romance MM.
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