« Shepard est un conteur épique, méfiant vis-à-vis de tout ce qui est trop intellectuel, trop rationnel, et attiré par la magie et le surnaturel. Sa poésie précise, dépouillée, a ouvert mon regard sur une autre dimension du monde ».
Dès les premières pages de ce roman biographique, Barry proclame son amour sans borne pour l'immense oeuvre littéraire de Shepard, et pour l'homme qu'il a été. Poète, dramaturge, romancier, scénariste « aux yeux bleu délavé », il est pourtant devenu célèbre pour sa carrière d'acteur de cinéma: je l'ai adoré dans le contemplatif « Moissons du ciel » de Terence Malick ou dans le touchant « Mud » de Jeffrey Nichols sans me douter qu'il était écrivain.
Avec tendresse et admiration, Rodolphe Barry rend hommage à Shepard, qu'il a eu la chance de rencontrer quelques années avant sa mort, en 2017, lors d'un entretien tequila/ukulélé qui a profondément marqué l'auteur français.
Barry remonte le temps, raconte l'enfance de Shepard, sa relation douloureuse à son père, les débuts à New-York, sa carrière théâtrale phénoménale (prix Pulitzer de l'oeuvre théâtrale en 1979), les années 60 et ses excès en tous genre, les femmes de sa vie, sa passion pour les chevaux, ses amis surtout, la musique beaucoup. Et sa quête effrénée de liberté et de vérité, du bout des doigts, au rythme régulier de son inséparable machine à écrire. L'intimité de cet être insaisissable se dévoile parfois dans ses pages, mais
Sam Shepard échappe toujours au regard, lui qui a passé la majeure partie de son existence à fuir les journalistes indiscrets, pour se dédier entièrement à la création.
Si l'écriture de Barry est parfois maladroite quand il évoque sa rencontre avec
Sam Shepard, il restitue ensuite un portrait inspiré de l'écrivain de l'Illinois, qui m'a donné envie de me procurer de toute urgence l'oeuvre de celui qui avait «
Une lune tatouée sur la main gauche ».