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EAN : 9788806226480
118 pages
Einaudi (30/11/-1)
3.49/5   35 notes
Résumé :
Bari vaut bien un meurtre
Un homme au passé trouble est retrouvé mort, tué d'un coup de couteau à la gorge.

Une vieille voisine est absolument certaine d'avoir vu un jeune au comportement suspect s'enfuir du bâtiment où le crime a eu lieu.

La vieille femme a noté le numéro de la plaque d'immatriculation et a remarqué que le garçon avait jeté quelque chose dans la poubelle.

À ce stade, l'affaire semble close.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'ai ressenti:

« le risque, quand on a une bonne hypothèse d'explication des faits, c'est que celle-ci nous plaise trop. »

Les hypothèses et les vérités peuvent varier, selon le temps, l'espace, et l'ambiance. Bari, est une ville où l'atmosphère est mouvante, dangereuse, agaçante, survoltée…L'Italie est certes, superbe et fiévreuse, mais quelque fois, le sang et le café, coulent sur le sol, inévitablement, et ce sont les carabiniers qui se chargent d'en comprendre les effusions…Il me plaît, qu'une lecture fasse appel à nos sens, qu'elle m'interpelle, avec l'odorat, la vue, les trajectoires, les perspectives…Il me plait quand il faut mériter la résolution, quand on fait tomber, un à un, les préjugés, pour ne faire rayonner que la pure vérité…Prendre le risque de côtoyer la mafia, les criminels, les journalistes, les stéréotypes, c'est se confronter aux versions plus ou moins dicibles, et parfois, même les silences, parlent…Alors que faut-il entendre, ressentir, pressentir? Une vérité changeante c'est juste, un enquêteur qui ne s'en laisse pas conter, et ne reste pas dans sa zone de confort…Pour notre plus grande joie!

« Oui, il y a quelque chose qui ne me convainc pas. Mais je ne sais pas quoi. »

En revanche, moi, je suis convaincue par le talent de Gianrico Carofiglio, et archi-fan de son Maréchal Fenoglio. Une enquête menée par cet homme discret et perspicace, est signe, de grand moment de lecture…La force tranquille et la patience redoutable sont deux de ses qualités précieuses qui vont lui permettre de lire entre les lignes et de déjouer les dires et les mensonges, les temps et les contre-temps, de dévoiler Une vérité changeante…Rien n'est jamais acquis, quel que soit le domaine. C'est une récurrence littéraire dans les enquêtes de Fenoglio, et c'est ce que j'aime retrouver, tout particulièrement. Dans celle-ci, on s'aperçoit que chaque détail compte, et qu'il faudra l'arracher au néant, que c'est dans l'infime et dans la persévérance, qu'on peut saisir le Vrai…

« …Fenoglio perçut comme une trace dans l'air. »

Je ne sais pas si vous pourrez saisir la nuance, la trace dans l'air, ou le minuscule détail, mais moi, ce que je sens, c'est l'odeur du café, du sang, de Poison, ce que je ressens, c'est le plaisir de partager une vérité, pas si, changeante, puisque je suis encore conquise par la plume efficace et subtile, de Gianrico Carofiglio. La fiction semble tellement proche de la réalité, qu'on pourrait presque confondre l'auteur avec son personnage récurent…Les rues de Bari sont remplies de bonnes surprises et de mauvaises graines, et il me tarde de lire d'autres enquêtes de ce maréchal, pour mieux connaître encore cette ville et ses habitants…
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Ce n'est pas le meilleur Carofiglio, le livre date un peu, les faits : 1989, l'édition italienne : a priori 2014, l'édition française : 2022. Mais c'est un petit roman plaisant, qui met en scène un carabinier tout en humour, amateur de Conan Doyle.

J'aime Carofiglio pour En attendant la vague, qui voit un policier dépressif ancien infiltré, ancien amateur de surf, consulter un psychiatre, et pour sa « série Guido Guerrieri », son avocat génial, grand amateur de littérature. L'on retrouve dans cette courte enquête Guido Guerrieri, mais seulement comme ça, en passant. le héros, c'est Pietro Fenoglio, carabinier qui n'a jamais vraiment voulu l'être, ancien étudiant en lettres, qui a en commun avec Guido Guerrieri l'amour des livres.

« Une fois, ils s'étaient croisés au Tribunal et avaient parlé de livres, tous deux stupéfaits de découvrir que l'autre aimait lire. Il se souvint que Guerrieri lui avait conseillé un ouvrage, le traité du zen et l'entretien des motocyclettes. Il y avait trouvé une phrase qui l'avait beaucoup frappé : « Certaines choses nous échappent parce qu'elles sont tellement minuscules que nous les négligeons. Mais d'autres, si nous ne les voyons pas c'est justement parce qu'elles sont énormes ». »

Et parce que les humanités font l'humanité, Fenoglio ne veut pas se contenter de la solution facile vers laquelle tout mène.

"En effet, la gorge tranchée était un indice acceptable pour un homicide, pensa Fenoglio."

L'hommage à Conan Doyle est le fil rouge du bouquin, qui cite une étude en … rouge : « I'on dit que le génie n'est qu'une infinie patience. C'est une définition exécrable, mais qui s'applique très bien au métier de détective ».

« C'est excellent, quand une enquête démarre aussi vite et aussi fort. Cependant, dans certains cas, on court le risque de se concentrer sur un seul aspect et de négliger tous les autres détails, qui pourraient être importants, sinon décisifs ». (…) « Fenoglio avait toujours pensé que le talent fondamental du flic, c'était précisément cela : aller à la recherche des discontinuités, des fausses notes » (…) « Les présences ou les absences, comme dans sa nouvelle préférée de Sherlock Holmes, Etoile d'Argent. de temps en temps, il se répétait la phrase clef de ce récit : pourquoi le chien n'a-t-il pas aboyé ? »

Cette question : pourquoi le chien n'a-t-il pas aboyé ? est la clé de cette enquête de Sherlock!
- Y a-t-il quelque autre point sur lequel vous désireriez attirer mon attention ?
- Sur la manière étrange dont le chien s'est comporté la nuit du meurtre.
- Mais le chien n'a rien fait.
- C'est précisément là ce qui est étrange, répondit Holmes.

Et Fenoglio se drape de la même logique saupoudrée d'humour, qui agace ses collègues.

- « Comment aviez-vous compris qu'il était cheminot ?
- Déductions, détails, un réseau d'infimes indices. Il faut des années d'expérience et d'observations pour parvenir à des résultats aussi extraordinaires, répondit Fenoglio en souriant
- quels infimes indices ? interrogea Montemurro, une légère nuance d'irritation dans la voix.
- - Par exemple, une veste de cheminot sur le porte-manteau, dans l'entrée de l'appartement. »

L'assassiné était usurier, et Fenoglio a besoin de comprendre ce qui a poussé le meurtrier à l'acte. Plus que l'intrigue, plus que la solution, prévisible, ce sont les états d'âme de Fenoglio qui font le charme de ce livre (et certainement la langue italienne pour ceux qui ont la chance de le lire en version originale).
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J'avais découvert Gianrico Carofiglio en 2004 avec "Un témoin inconscient" paru à l'époque chez Louis Audibert qui venait de lançait sa nouvelle collection polar. Mais très vite repéré par Rivages, ce titre et les suivants nous on fait découvrir les aventures de Guido Guerrieri, avocat à Bari. Je ne souvient avoir fait un petit retour de ce premier roman traduit en France, reparu en poche trois ans plus tard  sous le titre "Témoin involontaire". Un petit billet pour "Les crimes de l'année" qui malheureusement n'est jamais paru car notre revue c'est arrêtée cette même année. Et je me rend compte que depuis je ne vous est jamais parler ici de cet auteur italien que j'aime vraiment beaucoup. Alors il n'est jamais trop tard pour se rattraper.
Gianrico Carofiglio nous propose ici un roman très court. Juste un peu plus de 150 pages. Mais en si peut de pages il nous fait vivre intensément ce suspense.
Mais alors que nous raconte « Une vérité changeante »: Nous sommes dans les Pouilles, dans les années 80 A Bari, un homme au passé trouble est assassiné. Une vieille voisine affirme avoir vu un jeune homme s'enfuir. Elle a noté la plaque d'immatriculation de la voiture dans laquelle il est monté. L'affaire semble facile à résoudre mais le maréchal Pietro Fenoglio est tourmenté par un sentiment étrange. Un coupable semble tout désigné, un petit malfrat sans envergure, c'est trop simple. Surtout que les explications de celui-ci lors de son interrogatoire font immédiatement tiquer l'enquêteur. Aussi notre flic pousse plus loin ses investigations.
Nous sommes là dans une enquête classique me direz-vous, oui à priori. Car c'est vrai que l'on va suivre cette enquête à la recherche du « vrai » coupable avec l'inspecteur Fenoglio. Mais avec notre maréchal de la brigade d'intervention rapide de Bari, on va aussi découvrir sa ville, ses ruelles, ses traditions, sa cuisine, tout ici est délicieusement évoqué. N'oublions pas non plus que Barri est un port, et que cette proximité avec la mer créer une ambiance particulière, on pense au migrant bien sûr, mais aussi à tous les trafics possibles et imaginables que ce port du sud de la péninsule italienne draine à longueur d'année. Et avec tout cela, la mafia n'est jamais loin.
Gianrico Carofiglio connaît bien son sujet, lui qui a été conseiller au parlement pour le comité anti-mafia et sénateur jusqu'en 2013, il est aussi magistrat et il sait qu'à Barri, peut-être plus qu'ailleurs tout à un prix pour qui connaît le système et qu'il existe toutes sortes de manières de faire dévier le cours d'une enquête ou de la justice. Il nous dévoile aussi une ville aussi animée qu'inquiétante.
Ce que j'ai aimé aussi son enquêteur italien, un type posé, très humain et grand fan de Conan Doyle pour ne rien gâcher. Je l'avais déjà découvert dans « Grand froid » paru en 2021 mais qui se passe une décennie plus tard alors que la Mafia, toujours elle, fait régner la terreur dans les rues de Bari. D'ailleurs ses deux polars peuvent se lire séparément et aussi, je crois, dans n'importe quel ordre.
J'ai aussi apprécié le style enlevé et l'écriture fluide de notre auteur qui fait de cette histoire une lecture très agréable.
A n'en pas douter, Gianrico Carofiglio s'il est l'une des révélations du roman noir italien contemporain de ces 15 dernières années, il est devenu un auteur incontournable. Et il le confirme à nouveau ici. Si ce roman est court il n'en est pas moins dense et comme souvent chez notre auteur, il se dégage de celui-ci une intensité et un humanisme bienvenue. Je crois vraiment que Carofiglio est un maître des situations et des ambiances et « Une vérité changeante » nous le prouve une nouvelle fois.
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Cette histoire parait toute simple. Et, en effet, elle l'est. Ici, pas de rebondissements incroyables, pas de gadgets technologiques de pointe, pas d'effets de manche qui vous laissent bouche-bée. Mais de l'humain.

Le maréchal Fenoglio, en effet, n'a pas de pouvoirs spéciaux, il n'est pas un « homme augmenté ». Mais il prête de l'attention aux affaires dont il a la charge. Il est vigilant, attentif, persévérant.

Rien d'extraordinaire, donc, rien dont on puisse se dire que seul notre héros en aurait été capable. Et c'est là où réside toute l'intelligence de cette histoire, et, peut-être tout son potentiel tragique. Parce que des histoires comme celle-ci, il y en a forcément, et on peut se demander combien sont bâclées par des enquêteurs trop pressés, des juges d'instruction plus fascinés par les médias que par leurs dossiers, des ministres qui font pression pour avoir du chiffre…

Et quand on fait cette simple énumération de tout ce qui peut faire échouer une telle enquête, de tout ce qui peut faire dérailler le train de la justice et transformer une enquête juste en une erreur judiciaire, on ne peut s'empêcher d'avoir des images qui s'imposent à nous. On repense à des enquêtes qui ont vrillé. On voit défiler des affaires célèbres restées non résolues parce que, peut-être, tout n'a pas été fait dans l'ordre.

Bref, cette histoire simple apparait comme étant finalement ce qu'il peut y avoir de plus compliqué dans la vie dans enquêteur, et, plus largement, de nos vies à tous. Ce qui semble évident peut – doit ? – être questionné. L'idée partagée par tous n'est pas forcément la bonne. Les apparences peuvent être trompeuses. le doute est salutaire. Pas à n'importe quel prix, pas dans n'importe quelles conditions.

Merci, maréchal Fenoglio, de nous rappeler cette vérité : ce n'est pas parce que cela semble évident que c'est vrai…
Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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Fraddosio Sabino est retrouvé égorgé dans son appartement. C'est sa femme de ménage qui a découvert son corps. La scène de crime montre que la victime connaissait son assassin. le maréchal Pietro Feneglio est chargé de l'enquête. Alors qu'il vient d'autoriser l'enlèvement du corps, il apprend que la voisine du dessous est certaine d'avoir croisé le meurtrier. La vieille dame a même noté sa plaque d'immatriculation ; elle a aussi remarqué qu'il avait jeté un paquet dans une benne.


Quelques heures après le crime, l'affaire semble résolue. C'est justement ce qui perturbe Pietro Feneglio. Rien ne semble relier le suspect à Fraddosio Sabino. Ce dernier avait des antécédents judiciaires qui permettent de dresser son portrait sulfureux et répulsif. Sans pouvoir en expliquer la raison, le carabinier n'est pas convaincu par la conclusion du dossier. « le risque, quand on a une bonne hypothèse des faits, c'est que celle-ci nous plaise trop. Alors, on recherche exclusivement ce qui la confirme, sans voir ce qui pourrait la démentir. » (p. 126) Pietro Feneglio est déterminé à trouver les points faibles de ses suppositions, à ne pas choisir la voie de la facilité, mais celle de la justice. Il est attentif aux détails, à l'écoute de son cerveau et de son intuition.


Gianrico Carofiglio est « procureur, conseiller du Comité anti-mafia au Parlement italien et il a été Sénateur de 2008 à 2013 ». L'intrigue est inspirée de son expérience professionnelle. « Les dates, noms et lieux indiqués dans ce roman sont le fruit de l'imagination. Les faits se sont réellement produits, ailleurs. » (p. 153) Une vérité changeante les situe le 22 novembre 1989. Aussi, l'enquête s'appuie essentiellement sur l'enquête de terrain, la technologie n'est encore pas assez développée pour piéger les criminels. Ce roman rappelle l'importance des investigations psychologiques pour contrer les apparences.


J'avais découvert le maréchal dans L'été froid et j'avais aimé son humanité. Une fois encore, il montre qu'il est un homme d'honneur et respectueux des autres, qu'ils soient truands ou non. Il ne cherche pas à enfoncer les délinquants, ni à les excuser. S'il le peut, il réalise ses arrestations en douceur et cherche à réduire les dommages collatéraux au sein des familles. Il donne des conseils de défense aux mis en examen, lorsqu'il estime que leur rédemption est possible. C'est un policier attachant, même si j'ai eu la sensation que ses qualités humaines étaient plus développées dans son roman précédent, ce qui s'explique certainement par l'écart de 300 pages entre les deux livres. Nous passons moins de temps avec lui, aussi le récit est plus resserré autour de l'enquête. C'est la raison pour laquelle, même si j'ai aimé Une vérité changeante, j'ai une grande préférence pour L'été froid qui m'avait fascinée.


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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Pellecchia partit et Fenoglio demeura quelques minutes sur le palier, absorbé dans ses pensées. C’est excellent quand une enquête démarre aussi vite et aussi fort. Cependant, dans certains cas, on court le risque de se concentrer sur un seul aspect et de négliger tous les autres détails, qui pourraient être importants, sinon décisifs. Or là, il sentait que quelque chose n’était pas à sa place, mais il n’arrivait pas à identifier quoi. Il y avait une incohérence, un élément dissonant. Fenoglio avait toujours pensé que le talent fondamental du flic, c’était précisément cela. Fenoglio avait toujours pensé que le talent fondamental du flic, c’était précisément cela : aller à la recherche des discontinuités, des fausses notes. Percevoir ce qui échappe aux autres : les petits objets manquants, les positions anormales, les gestes forcés, les légers essoufflements, les rougeurs, les regards qui fuient ou s’attardent trop. Qui est là et ne devrait pas y être ; qui va lentement alors qu’il devrait aller vite, ou qui va vite alors qu’il devrait aller lentement ; qui regarde autour de soi , ou qui a l’air de ne rien regarder ; la loquacité excessive ou le mutisme. Les régularités altérées ou exagérées. Les présences ou les absences, comme dans sa nouvelle préférée de Sherlock Holmes, Étoile d’argent. De temps en temps, il se répétait la phrase clef de ce récit : pourquoi le chien n’a-t-il pas aboyé ?
À bien des égards, le bon flic est comme le bon médecin. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’une capacité à percevoir différente. Il y a la vue, bien sûr. Mais aussi l’ouïe, le toucher, l’odorat.
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Le maréchal Pietro Fenoglio connaissait bien u tuzz. Pendant des mois, les hommes de son équipe avaient enquêté sur lui et, ce matin-là, ils allaient enfin l’arrêter, en exécution d’une ordonnance de placement en détention provisoire – selon l’expression consacrée –, pour un certain nombre de ses hold-up.
L’acte du juge datait de plus de deux semaines, mais quand ils étaient allés le cueillir, u tuzz n’était pas chez lui. Ils l’avaient cherché pendant des jours, jusqu’à ce qu’un indicateur leur fournisse la bonne information.
Le fils de Cardinale souffrait de crises d’épilepsie, et ce matin-là, son père allait l’emmener à la polyclinique pour un scanner cérébral.
Ils étaient trois : le brigadier Sportelli, l’aspirant Montemurro et Fenoglio. Ils garèrent la Fiat Ritmo à une vingtaine de mètres de l’entrée du centre neurologique et, exactement comme l’informateur l’avait annoncé, Cardinale, sa femme et leur enfant arrivèrent à onze heures.
— Les voilà, dit Sportelli en sortant son pistolet et en ouvrant la portière.
— Qu’est-ce que tu fais avec ça ?
Le brigadier resta une main sur la poignée et l’autre sur la crosse de son arme.
— On ne va pas le cueillir ?
— Tu veux tirer sur l’enfant ?
— Qu’est-ce que ça veut dire ?
Fenoglio ignora sa question.
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– Il faut s’entraîner à observer. Je veux dire, pas seulement avec les yeux. Il faut bien faire fonctionner ses sens. Tous. Regarder, écouter, toucher, renifler aussi. Prendre note. Et si tu es un bleu, il faut savoir quand parler et quand te taire.
– Pourquoi ?
– Parce que, quoi que tu dises, il est de toute façon très probable que tu ne seras pas pris au sérieux. Soit tu dis simplement une connerie ce qui, puisque tu es un bleu, est facile, et alors les autres ont raison de ne pas te prendre au sérieux. Soit tu as vraiment une bonne intuition, mais alors, – à moins que tu aies un chef intelligent, ce qui arrive, mais pas souvent -, en général, ça énerve. Donc, on ne te prendra pas au sérieux non plus, mais tu te retrouveras avec un chef qui, quelques jours plus tard, présentera ton idée comme si c’était la sienne. Et le plus beau – ou le plus moche -, c’est que la plupart du temps, il n’est même pas de mauvaise foi.
– Einstein disait que le secret de la créativité, c’est de savoir cacher ses sources.
Fenoglio médita quelques instants sur cette citation.
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– Einstein disait que le secret de la créativité, c’est de savoir cacher ses sources.
Fenoglio médita quelques instants sur cette citation.
– C’est juste. Ca me plaît. Dans un sens, c’est aussi le secret du succès dans une carrière d’enquêteur. Quoi qu’il en soit, je dirais qu’en fin de compte, les qualités fondamentales des meilleurs enquêteurs, ce sont l’obstination et la patience. Tu peux tomber sur des gens plus intelligents que toi, mais si tu t’accroches pour résoudre un problème, en général, tu y arrives.
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Cardinale Lorenzo, dit u tuzz – c’est-à-dire « le coup de tête » –, faisait des braquages, il était spécialiste des banques et bureaux de poste. Ses complices et lui avaient une technique simple et très efficace : ils volaient une grosse cylindrée, voire un camion, puis attendaient l’heure de fermeture au public des établissements, quand les coffres-forts étaient ouverts, les minuteries des systèmes de sécurité désactivées, et les employés occupés à compter l’argent. Là, ils lançaient la voiture – ou le camion – en marche arrière contre la vitrine blindée, la défonçaient, entraient armes aux poings, prenaient l’argent et repartaient. Évidemment, dans un autre véhicule. Celui utilisé pour défoncer la vitrine restait coincé là, telle une installation post-moderne, et c’est ainsi que la police ou les carabiniers le retrouvaient.
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La raison du doute - Gianrico Carofiglio Margue Page 05-10-2010
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