Excellente revue historique des mouvements féministes qui se sont succédés en Occident. L'autrice part d'un postulat matérialiste, à partir duquel elle décrit chaque école de pensée, et analyse ses succès et ses échecs. Livre important pour comprendre comment les antagonismes de genre rencontrent et se nourrissent de ceux de classe. Il nous met en garde contre la possibilité d'adopter un féminisme non-matérialiste, c'est à dire ignorant des mécanismes de dominations qui assujettissent les femmes des classes ouvrières sous le capitalisme. L'autrice pose également les limites du féminisme de la différence, essentialisant selon elle, ainsi que celles du féminisme post moderne et post structuraliste. Si ce dernier a l'avantage de déconstruire les normes et injonctions de genre, il ne fait pas cas des dominations capitalistes qui structurent ces normes et nos sociétés entières. En cela, le féminisme post structuraliste ne propose qu'une moitié de solution. L'autrice pose la nécessité d'un féminisme matérialiste qui prendrait en compte toutes les formes d'assujettissement.
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