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sur 1280 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Permettez-moi de vous citer un vers de Phèdre de Racine : Ma vengeance est perdue, S'il ignore en mourant que c'est moi qui le tue. » (page 45)

C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé l'écriture d'Erri de Luca et je remercie les Editions Gallimard ainsi que Babelio de m'avoir permis(e) de me replonger dans ses réflexions philosophiques et métaphysiques. Ce qui me subjugue chez Erri de Luca, c'est l'aisance avec laquelle il fait de son style si dépouillé, si fluide, une véritable quête des profondeurs de la psyché humaine.

Un homme âgé, ancien militant de la cause révolutionnaire, passionné de haute montagne, alpiniste chevronné, s'engage sur le chemin escarpé d'une Vire dans les Dolomites en prenant soin de ne pas trébucher. Loin devant lui, à son insu, un autre homme, le précède. Ce dernier n'est autre qu'un ancien militant du même groupe révolutionnaire, à ceci près qu'il a dénoncé, auprès de la police, un certain nombre d'activistes dont notre homme âgé qui s'est retrouvé incarcéré quarante années plutôt. Assistant au loin à la chute de ce supposé inconnu, l'homme âgé alerte les services de secours.

« Impossible » une telle coïncidence, un tel hasard aux yeux du magistrat qui va tenter de faire « trébucher » l'accusé tant il reste persuadé de sa culpabilité avec préméditation.

De cette confrontation à huis-clos à laquelle l'auteur nous convie et des interactions qui en découlent entre le juge et l'accusé, une profonde réflexion s'installe entre le lecteur et l'auteur, c'est ce que j'ai le plus apprécié. Je me suis sentie très proche d'Erri de Luca. Il parvient à créer une proximité, une intimité avec son lecteur propice aux confidences. Son écriture abolit toutes les barrières et c'est de cette sensation de partage, le temps de la lecture, de ses propres pensées sur l'engagement, la fraternité, la fragilité de l'être humain qui m'a rendu cette lecture fascinante. Son questionnement rentre en résonnance avec le mien notamment sur la supposée neutralité d'un juge d'instruction (je pense au juge Burgaud dans l'affaire d'Outreau) comme sur l'emploi du « mot juste » pour éviter les malentendus, règle qui se perd aujourd'hui tant les mots sont remplacés par du franglais ou des anglicismes. Mais dans un débat duquel dépend votre avenir, l'utilisation du mot juste prend tout son sens.

Et il y a ces quelques lettres écrites à « Ammoremio » qui viennent comme un papillon se poser entre les chapitres dédiés à l'interrogatoire, des lettres d'amour, où est citée une très belle phrase de Léonardo Sciascia « Il écrit que la vérité est au fond du puits. Si on se penche, on voit le reflet du soleil ou de la lune. Mais si on descend dans le puits, on ne trouve ni l'un ni l'autre. On trouve la vérité. C'est ainsi, il faut descendre ou tomber dedans. le magistrat par exemple m'interroge de l'autre côté de la margelle. Il ne descend pas, il se penche tout au plus. »

Petit livre intelligent comme je les aime parce qu'il bouscule nos neurones et dont il se dégage une grande richesse de réflexions proposées par un homme de talent qui pose son regard sur sa destinée et dont l'esprit est en perpétuel questionnement. C'est un livre que je relirai.

« La langue est un système d'échange comme la monnaie. La loi punit ceux qui impriment de faux billets mais elle laisse courir ceux qui écoulent des mots erronés. Moi, je protège la langue que j'utilise ». (page 113)
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Il fait partie de " la génération la plus poursuivie en justice de l'histoire d'Italie. " Aujourd'hui il est accusé d'avoir tué un de ses anciens camarades membres d'une organisation révolutionnaire armée pour l'avoir dénoncé, lui et d'autres, dans le but d'obtenir une réduction de peine et une remise en liberté. Au jeune juge convaincu de sa culpabilité, il explique pourquoi ce meurtre de vengeance est impossible. Pourquoi aussi il est en mesure de repousser des accusations plus que lui le juge ne l'est de les étayer.

Erri de Luca comme souvent fait appel à ses expériences personnelles et à ses passions pour construire son oeuvre. Ici il associe son passé d'activiste politique à la montagne, dont il est un pratiquant chevronné, pour livrer une réflexion sur la fraternité, sur l'engagement révolutionnaire, sur l'impossible vengeance d'une trahison liée à un temps révolu. Un livre, alternant une passe d'armes remarquable entre le juge et l'accusé et des lettres d'amour, certes moins poétique que d'autres oeuvres de l'écrivain italien mais néanmoins d'une grande sensibilité.

" Prendre connaissance des événements d'une époque à travers les documents judiciaires c'est comme étudier les étoiles en regardant leur reflet dans un étang. "
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Un petit livre bien difficile à commenter tant profonds sont les propos prononcés par deux protagonistes à l'objectif bien précis , trouver la Vérité dont dépendra le destin de ce vieux montagnard d'extrême gauche , trahi , par le passé , par un autre montagnard rencontré sur le chemin .Le Huis Clos est étouffant , sorte de partie d'échecs où chacun avance ses pions avec prudence et maitrise jusqu'à ......oui , jusquà quoi ?
Les échanges sont maitrisés à la perfection , écrits en gros caractères et simplement précédés des initiales Q et R , déshumanisés , mécaniques , chirurgicaux .Les personnages n'ont pas de nom et l'avocat est réduit au rôle de spectateur .Un contre un dans les échanges , un contre un sur le sentier . Parole contre parole . A nous , lecteurs , de nous immiscer dans ce rôle de spectateur- témoin qui , à défaut de Vérité , nous permettra peut -être d'approcher UNE vérité.Impossible ? Tout semble impossible dans ce roman intimiste sombre , seulement égayé par les lettres superbes adréssées à Ammorremio depuis la cellule où le vieil homme attend entre deux interrogatoires .
Un livre qui pose bien des questions , à défaut d'apporter des réponses , sur le respect , la morale , l'engagement , la justice .
Un bien beau livre.
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Très beau livre, lu en V.O.
Erri de Luca nous fait assister aux interrogatoires menés contre un ancien activiste italien qui fut condamné jadis pour son appartenance à une association criminelle. Il est accusé par un jeune d'instruction d'avoir assassiné en montagne un de ses anciens collègues et ami qui les avait dénoncés.
Impossible que ces deux hommes, pense la magistrat, se soient trouvés ensemble sur cette montagne par pur hasard...
Cela nous donne une succession d'interrogatoires, véritables dialogues entre les deux hommes qui s'attachent non seulement aux faits mais qui débordent ce cadre en y englobant de belles réflexions et un amour de la montagne, sur la justice, sur la sagesse qu'apporte l'âge, sur l'amitié, sur la trahison. Cette passe d'armes est tout à fait passionnante, le mot armes n'est cependant pas vraiment adapté car toute conversation se fait sans agressivité, entre personnes réfléchies, chacune tentant de défendre son point de vue.
Entre ces interrogatoires s'intercalent de belles lettres d'amour écrites par l'inculpé à sa compagne.
Ces passages d'interrogatoires aux lettres sont accentués par la typographie : un caractère froid, impersonnel pour les premiers, pour passer aux caractères italiques pour les secondes.
J'ai aimé ce livre, ses aspects philosophiques et psychologiques, le contraste souligné de la jeunesse du juge et de la sérénité de l'accusé.
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Impossible est le dernier roman d'Erri de Luca, auteur qui m'est si cher.
En voici le sujet. Nous sommes en Italie, dans la région montagneuse des Dolomites. Un homme plutôt âgé chute dans le vide, au passage d'une vire. Derrière lui, un autre homme tout aussi âgé donne l'alerte. Malheureusement, il n'y a plus rien à faire, celui qui est tombé n'a pas survécu à cette chute vertigineuse. Or, il s'avère que les deux hommes se connaissaient, tandis que celui qui a donné l'alerte indique que cette rencontre sur ce chemin escarpé est totalement le fruit du hasard. Ce dernier, par ailleurs alpiniste chevronné, devient brusquement un suspect aux yeux de l'enquête...
En effet, ils se connaissaient, ayant été tous deux très proches l'un de l'autre dans un passé désormais lointain, ils furent des amis, notamment lors de leur engagement politique au sein d'une organisation révolutionnaire clandestine. Puis, celui qui a chuté dans le ravin s'avère avoir été un traître pour l'organisation, entraînant celui qui est suspect à des années d'incarcération... Alors, cette rencontre au détour d'un sentier abrupt, est-ce une simple coïncidence ou bien un traquenard savamment orchestré ? C'est ce que cherche à savoir le jeune magistrat dépêché sur cette affaire.
Le roman est une forme de huis-clos. Nous assistons à l'interrogatoire du principal témoin par le magistrat chargé d'instruire l'enquête. Très vite, le témoin devient suspect et les questions deviennent à charge contre lui. Alternent les interrogatoires avec un magistrat très offensif, au-delà peut-être de ses prérogatives et la détention provisoire du témoin, le narrateur, qui se confie à la femme qu'il aime en lui écrivant et qu'il appelle Ammoremio.
La forme du récit est originale, puisque les pages relatant l'interrogatoire présentent une typographie de type policière, comme saisie à la machine à écrire et restituée telle qu'elle par le greffier présent, tandis que les pages plus intimistes où le narrateur s'adresse à sa bien-aimée sont d'une typographie italique.
Nous retrouvons ici les thèmes chers à Erri du Luca : l'amour, l'amitié, l'engagement politique, le militantisme, la résistance, la transgression, la montagne, la liberté, la solitude aussi...
L'entretien avec le magistrat est une lutte acharnée d'une tension extrême, un peu comme deux cerfs mêlant leur bois dans un combat sans merci... Cela ressemble à une sorte de jeu du chat et de la souris dans lequel le juge cherche à faire tomber le suspect dans les pièges tendus, mais ce dernier ne se laisse pas faire, s'ensuit un bras de fer sans concession l'un pour l'autre. Nous assistons à des joutes verbales qui auraient toute leur place dans une scénographie théâtrale...
Une étrange relation se noue et se dénoue entre le juge et le suspect...
Dans cet échange, le narrateur cite un proverbe oriental : "quand les eaux montent, la barque doit en faire autant". Dans ces mots sans doute se résume toute la tension narrative du roman.
Si le récit est d'une rare maîtrise, une histoire construite avec intelligence, cela me semble-t-il a un peu nui à la grâce poétique habituelle qui m'a si souvent séduit chez Erri de Luca. Les scènes de l'interrogatoire m'ont paru parfois un peu artificielles, d'une rigueur froide et mécanique où j'avais du mal à entrer en empathie avec le suspect. J'attendais avec impatience que celui-ci regagne sa cellule pour m'engouffrer dans les respirations épistolaires et amoureuses avec sa bien-aimée, Ammoremio.
Il m'a sans doute manqué ici un petit quelque chose pour que je puisse être emporté par la grâce vertigineuse et solaire dans laquelle cet auteur m'a si souvent entraîné...
Cela dit, j'ai retrouvé de manière intacte les valeurs d'humanité auxquelles adhère cet écrivain sans compromis.
Je remercie Babelio et les Éditions Gallimard de m'avoir donné l'occasion de lire ce roman en avant-première.
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C'est grâce à vos critiques positives voire dithyrambiques que j'ai lu ce récit. C'est la première fois que je lis un livre de cet auteur, Erri de Luca. J'en avais beaucoup entendu parlé mais pas eu l'occasion de le lire. Voilà qui est fait. Un roman qui m'a bien plu. Un homme marche tranquillement dans la montagne, les Dolomites en Italie, une immensité de la nature. Il remarque qu'un autre marcheur le suit, il n'aime pas ça et le laisse le devancer. Un peu plus tard ce marcheur aperçoit un corps qui a chuté dans le vide. C'est l'homme qui est passé devant lui. Cet homme n'est autre qu'un compagnon de route, militant politique comme lui. Ils ont été amis mais ce dernier a "donné" à la police ses anciens camarades militants. le marcheur donne l'alerte aux secours...
De là, sachant le lien entre les deux hommes, un magistrat interroge l'unique témoin de l'accident ou du meurtre ?
C'est cet interrogatoire qui donne une certaine tension entre le jeune magistrat et le vieil homme, amoureux de la montagne et de la liberté. Est-il coupable ou non ? Un jeu entre le chat et la souris. Qui va gagner ?
Outre ce duel, des réflexions, sur la vie, le militantisme, la camaraderie, la loyauté, la trahison, l'amour, le temps passé...
Une très belle écriture, une lecture agréable.
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C'est la première fois que je lis un livre de cet auteur. J'ai été agréablement surprise.
Parallèlement, deux hommes partent en montagne. Chacun pour y trouver la solitude, et l'immensité de la nature. Il empreinte sans le savoir la même sentier. le premier tombe de la montagne et décède suite à sa chute. L'autre le découvre et appelle les secours. le seul bémol, ces deux hommes ont un passé commun !
Ils faisaient partis du même groupe révolutionnaire Italien 40 ans plus tôt. La victime avait à l'époque trahi ces compagnons de révolution en donnant leurs noms à la police. Ce qui leur a valu plusieurs années d'emprisonnement.
Est-ce un accident d'alpinisme ou un règlement de compte ?
Le livre nous invite a suivre le dialogue entre le suspect et un jeune magistrat qui tente de répondre à cette énigme.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture. Je l'ai lu très vite. L'écriture est belle et épurée elle met en avant deux hommes, autour d'un dialogue complexe qui apposent différentes visions des faits, mais également deux générations d'hommes.
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Un juge cherche à faire avouer un prévenu qui se défend, avec beaucoup de prudence ; ce que l'on peut comprendre : innocent ou coupable, il est dans de sales draps. Il est malheureusement difficile à suivre, à appréhender.
Le magistrat est plus facile à suivre, il pose toutes les questions possibles, digresse, ruse, sans jamais ébranler son interlocuteur. le statut de chacun a été posé dès le début, un représentant de l'État se confronte à un prévenu qui pense, ou qui a pensé pendant de nombreuses années que l'État était l'ennemi. le juge semble pourtant respecter le suspect, et de plus en plus au fur et à mesure que les interrogatoires se suivent. Mais pourquoi donc ? Il regrette de ne pas avoir connu cette époque ? Il est un incorrigible romantique qui idéalise cette période ? Il a conscience que l'État a commis des injustices ?
Les comptes-rendus sont imprimés dans une police d'écriture qui fait penser à l'administration judiciaire. Entre ces documents, des lettres écrites — imprimés en italique — par le prévenu à la femme qu'il aime. de belles lettres, mais qui n'aident pas à comprendre le personnage pour autant.

Lien : https://dequoilire.com/impos..
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D'Erri de Luca, j'avais beaucoup aimé le Tort du Soldat, un livre dont j'ai publié la critique début 2017 et dans lequel, après avoir explicité sa passion pour le yiddish, l'auteur imaginait les élucubrations d'un ancien criminel de guerre nazi et de sa fille, rencontrés par hasard dans une auberge de montagne.

La montagne ! Un lieu où tout prend sens pour cet alpiniste chevronné qu'est Erri de Luca, un écrivain autodidacte napolitain humaniste et altermondialiste, dont la biographie est tellement extraordinaire (au sens propre du terme !), que je ne peux pas la rapporter ici en trois lignes.

Dans Impossible, tout part d'une chute mortelle dans les Dolomites. Au cours d'une randonnée, le narrateur a bien vu, au loin, un homme le précédant sur son chemin et parvenant à ce qu'on appelle une vire, un passage très étroit et dangereux, entre paroi escarpée et précipice. Arrivé à son tour au même endroit, il a aperçu, en contrebas, au fond sur des rochers, les traces d'une chute. Il a appelé les secours…

C'est ce qu'il explique, en réponse à des questions qui lui sont posées. Nous sommes dans le bureau d'un juge d'instruction qui l'accuse de meurtre. Ce magistrat n'a aucune preuve, mais il a la conviction que son vis-à-vis a poussé la victime en toute conscience dans le précipice.

L'enquête montre que l'homme tombé et le narrateur avaient été membres du même groupement activiste d'extrême gauche dans les années soixante-dix, une période qu'en Italie on a appelé « les années de plomb ». Les deux hommes auraient même été très liés, ce que reconnaît l'accusé.

Mais l'autre homme avait un jour rejoint le camp des « repentis », dénoncé ses camarades, leur valant une lourde condamnation, obtenant pour lui-même une libération anticipée, accompagnée d'un programme de protection avec une nouvelle identité. le narrateur déclare avoir ignoré que cet homme, qu'il n'avait aperçu qu'au loin, était celui qui l'avait trahi quarante ans plus tôt. Il s'agit pour lui d'une coïncidence. le magistrat estime qu'une telle coïncidence est impossible.

Les chapitres sont alternativement des comptes-rendus d'audience et des lettres du narrateur à la femme qu'il aime, où il commente ses face-à-face avec le magistrat, un interrogatoire qui tourne au débat sur des thèmes philosophiques : l'amitié, la solidarité, la renonciation, le reniement, la trahison ; sans oublier l'oubli et la vengeance. le magistrat devrait avoir la partie belle face à un homme accusé et placé en détention provisoire. Mais c'est sans compter sur l'écart de pratique et de maîtrise entre deux hommes habitués aux joutes verbales, mais dont l'un a le double de l'âge de l'autre.

Le livre, que l'on ne peut pas lâcher tout au long de ses cent soixante-dix pages, se lit comme un « récit à suspense », expression équivalente à « thriller », selon un blogueur ayant commenté l'un de mes propres romans. le style, épuré à l'extrême, est d'une fluidité parfaite. Les lettres à la femme aimée, qu'il appelle Ammoremio, sont touchantes.

Le narrateur est à l'évidence un double de l'auteur : même âge, même goût pour la montagne, même engagement à l'extrême gauche… et même réticence à condamner les crimes perpétrés dans les années soixante-dix au nom d'une lutte armée révolutionnaire, qu'il se borne à archiver comme appartenant à une époque révolue.

J'en profite pour préciser que contrairement à ce qu'ont pu penser quelques lectrices et lecteurs de mon roman La Tentation de la vague, je n'ai jamais été un militant ni même un sympathisant de l'extrême gauche.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Impossible de le lâcher, ce livre, une fois commencé! le jeu du chat et de la souris qu'il instaure fascine et fait réfléchir.

L'auteur met en scène tous les thèmes qui l'obsèdent: les idéaux politiques, la passion pour la montagne, les failles de l'âme, la confrontation des idées.

Un magistrat, un suspect qui s'affrontent. Et des lettres magnifiques de l'homme prêt à être inculpé à la femme qu'il aime. Un huis-clos passionnant, qui m'a fait penser à " Garde à vue" de Claude Miller. Qui va gagner? Saura-t-on la vérité sur cette chute, en montagne, d'un ancien compagnon d'une association révolutionnaire qui a trahi les siens, et spécialement le suspect? Celui-ci se trouvait justement derrière lui, en randonnée. Hasard? Préméditation?

Tout pourrait ne tourner qu'autour de ces questions et du résultat attendu de l'interrogatoire. Mais les échanges entre les deux hommes touchent à l'essentiel, l'être humain, ses agissements, sa conception du monde, de l'amitié, des liens sociaux. Leurs réflexions sont profondes. Un lien s'est créé, malgré eux.

J'ai préféré néanmoins d'autres livres d'Erri de Luca.Ce qui m'a manqué, dans ce court roman prenant, c'est l'écriture lumineuse, poétique, abrupte aussi de l'auteur. Un duo/ duel en tout cas subtil, intelligent. A lire! Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour cet envoi.
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