« « Allez faire un tour au tripot de l'Orion. C'est là que la plupart des vaisseaux en transit font leur plein de personnels. L'endroit n'est pas forcément recommandable pour une humanoïde comme vous, mais si vous voulez décoller de Solsar, il n'existe pas de moyen plus rapide et plus sûr. Vous avez de la chance : deux ou trois remorqueurs ont atterri dans la matinée. D'ailleurs, si j'étais vous, j'essaierais de décocher un embarquement sur le Carinæ.
– Merci pour tous ces renseignements.
– de rien. J'ai profité du spectacle que vous m'avez offert. Ça le valait bien. »
Quel ressort puissant que la vengeance !
Thierry di Rollo en fait une nouvelle fois la preuve dans ce
space opera tout à fait réussi.
Griddine est une phaulne, à la plastique irréprochable. Elle fait beaucoup d'effet à toutes sortes de créatures, comme on peut s'en rendre compte dans ma citation. Sa planète d'origine, Gobo, a été détruite intentionnellement par une puissante société marchande, la Garmak.
le soleil des Phaulnes, Titéo, a été proprement « siphonné » par la Garmak, qui s'arroge le droit de prendre et de revendre tout l'hydrogène qu'elle peut piller.
Les autochtones ont le choix : accepter d'être évacués vers un autre monde (en fait être quasiment réduit en esclavage au bénéfice des transporteurs et des mondes qui « accueillent » les nouveaux venus) ou bien rester sur place et mourir.
Griddine est une battante. Elle est douée pour la chasse, qu'elle pratiquait avec son war-lizzard Rekk. Elle connaîtra bien des tribulations, toutes aussi passionnantes les unes que les autres. Elle enquêtera sur le sort qui a été réservé aux phaulnes, dans le but de retrouver le responsable de ces meurtres de masse, Ien Éliki.
Je suis bon client pour ce genre de romans SF plus grands que nature. Je reconnais à
Thierry di Rollo un grand talent pour donner vie à ses personnages et à ses mondes. Je craignais un peu que le côté très noir de cette histoire l'emporte. Crainte infondée : si, contrairement par exemple à un
Jack Vance dans le cycle des Princes-Démons, qui est aussi basé sur la vengeance, l'humour est absent, l'histoire est tout de même émouvante et très prenante.