AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253249030
816 pages
Le Livre de Poche (31/01/2024)
  Existe en édition audio
4.15/5   1038 notes
Résumé :
Un manuscrit ancien traverse le temps, unissant le passé, le présent et l'avenir de l'humanité.

Avez-vous jamais lu un livre capable de vous transporter dans d'autres mondes et à d'autres époques, si fascinant que la seule chose qui compte est de continuer à en tourner les pages ?

Le roman d'Anthony Doerr nous entraîne de la Constantinople du XVe siècle jusqu'à un futur lointain où l'humanité joue sa survie à bord d'un étrange vaisseau... >Voir plus
Que lire après La cité des nuages et des oiseauxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (198) Voir plus Ajouter une critique
4,15

sur 1038 notes
°°° Rentrée littéraire 2022 # 21 °°°

« Un chef d'oeuvre » nous dit le bandeau rouage qui ceint le livre. En général, je ne prête que peu de foi à ces allégations qui ne clignotent que pour pousser à l'achat. Mais là oui, je plussoie frénétiquement, tant le terme, souvent galvaudé, me semble ici mérité.

Pour être à la hauteur de l'ambition romanesque initiale, il fallait que le récit incarne la narration qu'il célèbre. Et c'est un exploit qu'un scénario aussi extravagant réussisse à garder cohérence et émotion jusqu'au bout de ses près de 700 pages. La distribution vraiment bizarre fait ainsi se croiser cinq personnages très différents, chacun évoluant sur des flux géographico-temporels très éloignés :

- dans l'Idaho d'aujourd'hui : Zeno Ninis, vieil homme vétéran de la guerre de Corée, qui aide des enfants à préparer une pièce de théâtre dans une bibliothèque le jour d'un attentat à la bombe commis par un jeune homme fragile, Seymour Stuhlman.

- en 1453, Anna, une brodeuse orpheline vivant derrière les remparts de Constantinople, apprend le grec ancien d'un vieux professeur goitreux, alors qu'Omeir, jeune bouvier au bec de lièvre se retrouve réquisitionné avec ses boeufs dans l'armée du sultan Mehmet II qui démarre le siège de la capitale de l'empire byzantin

- XXIIème siècle, Konstance, une adolescente vit confinée dans une cellule de l'Argos, vaisseau spatial qui fuit une terre dévastée pour se rendre dans la planète Beta Oph2, sous la surveillance de l'intelligence artificielle nommée Sybil.

Le fil conducteur à ses histoires disparates est un livre, La Cité des nuages et des oiseaux, contant les aventures d'un berger dont les transformations physiques font écho aux hauts et aux bas des personnages. Des extraits s'entrelacent dans les autres récits, texte entièrement inventé par Anthony Doerr qui l'attribue à un auteur antique réel, Antoine Diogène, en s'inspirant de ceux de l'Antiquité comme L'Ane d'or d'Apulée. C'est aussi la porte d'entrée et de sortie du labyrinthe narratif.

La grande joie du lecteur est de regarder les pièces du puzzle se remettre en place, les différents récits se réfractant les uns les autres comme autant d'éclats d'un kaléidoscope. La montre suisse de la construction laisse pantois d'admiration tant tout s'emboîte à la perfection. Anthony Doerr est un magicien capable d'animer chaque scène, trouvant les détails qui donnent de la texture à la lecture ou créent une intimité surprenante avec des personnages qui vous touchent profondément.

Ce roman-mondes - forcément au pluriel - stimule l'imaginaire et célèbre la littérature : celle qui fédère et relie les hommes à travers le temps, celle qui transcende la solitude, qui procure consolation et baume depuis des millénaires tout en brisant les murs autour de nous. L'épigraphe est limpide : « A tous les bibliothécaires passés, présents, et à venir ».

L'auteur souligne ainsi le rôle des gardiens passeurs de livres lorsque passe le Temps. Combien d'oeuvres de l'antiquité ont été perdues par le feu, la moisissure, l'insouciance, l'eau, la censure ou l'indifférence. Ce n'est pas un hasard si la ville ce Constantinople est mise en lumière, elle qui contenait avant sa chute en 1453 la plus grande bibliothèque du monde qui a permis de conserver la culture gréco-latine. Oui, la littérature peut sauver. La projection du récit dans un futur incertain rongé par le réchauffement climatique rappelle à quel point la survie de l'espèce humaine est reliée à la survie de la culture et des livres.

Le message peut sembler banal mais le résultat est captivant. Une bouffée d'air frais que cet ample roman follement inventif, regorgeant de générosité et de vie, et finalement plein d'un espoir. Galvanisant !
Commenter  J’apprécie          21531
Quel livre fascinant ! Je ne me souviens pas avoir lu un autre livre comparable à celui-ci. Quasiment 700 pages, et pas un mot de trop. Personnellement j'aurais même bien continué un peu avec les derniers personnages du roman. L'émotion est bien présente, chacun des personnages sait nous toucher, chacun avec ses failles, ses faiblesses, mais aussi ses déterminations, ses forces, et ses victoires.

Un roman sur plusieurs époques, chacune mettant en scène des personnages qui se révèleront tous reliés, les uns aux autres.

Konstance, dans un futur lointain, en route vers une planète à des années-lumière, seule enfermée dans une capsule de son vaisseau l'Argos, découvrant la terre par un programme nommé Atlas, sous la surveillance d'une intelligence artificielle nommée Sybil.

Anna, jeune brodeuse à Constantinople, au quinzième siècle, plus passionnée par les livres, les idées et le pouvoir des mots que par les points de broderie :
« "Tu te bourres le crâne de choses inutiles ", lui chuchote Maria. Peut-être - mais le point de chaîne câblée, le point noué et le point de marguerite, Anna ne les apprendra jamais. Quand elle manie l'aiguille, son talent le plus sûr consiste à se piquer accidentellement le bout du doigt et à tâcher l'étoffe de sang. »

Omeir, à la même époque jeune paysan au bec de lièvre, recruté avec ses boeufs pour rejoindre l'armée du sultan, à la conquête de Constantinople. Omeir qui aime ses bêtes plus que beaucoup d'humains
« Ce n'est pas normal qu'un enfant ait moins de sympathie pour les humains que pour le reste des créatures.
La mèche du fouet claque à deux doigts de son oreille.
Un conducteur à la barbe blanche, qui les accompagne depuis Edirne, lance alors : « Laisse ce gamin tranquille. Il a de la bonté pour ses bêtes, et après ? le Prophète lui-même, que la paix soit avec Lui, a préféré un jour couper un pan de sa tunique plutôt que réveiller le chat qui dormait dessus. »

Zeno et Seymour, tous deux vivant à Lakeport aux États-Unis, quelques dizaines d'années les séparant. Zeno ancien soldat, solitaire, qui se prend de passion pour la traduction de textes grecs et Seymour, jeune hypersensible, passionné par la nature et se battant pour sa défense.

Et puis le personnage le plus improbable, Aethon, berger grec inculte de l'antiquité qui va partir à la recherche d'une cité céleste utopique : la cité des nuages et des oiseaux.
« Il fut Homme pendant quatre-vingts ans, Âne pour une année, Loup de mer pour une autre, et une année Corbeau. »

Le lien le plus immédiat entre eux est ce livre de Diogène, racontant la quête d'Aethon. Ce livre fera partie de leur histoire à chacun au cours des siècles, et l'auteur nous révèlera peu à peu toutes les ramifications qui unissent ces hommes et femmes au cours de l'histoire. Beaucoup d'informations dans les premiers chapitres, qui peuvent dérouter certains lecteurs, et peu à peu le récit s'organise, rythmé par les chapitres du livre de Diogène, et les différentes parties du récit s'accordent les unes aux autres, telles un puzzle immense. Je suis admirative de la façon dont l'auteur a mis en place toutes les petites pièces qui trouveront toutes leur sens à un moment ou un autre.

L'auteur nous enchante par un talent de conteur hors du commun, rendant chacune de ces époques, chacun de ces personnages, réels, touchants. Aucun n'aura un destin glorieux, mais ils survivront et sauront nous captiver. Je les aurais tous aimés. Je n'en oublierai aucun.

Ce roman est aussi un formidable hommage aux bibliothèques et surtout aux bibliothécaires, ceux d'aujourd'hui et ceux d'hier, qui protègent et transmettent les livres. Ces livres qui sauvent l'homme de l'ignorance, de la solitude, qui lient les différentes générations, indispensables et pourtant si fragiles. Combien ont disparu au cours des âges, combien ont été détruits par la bêtise humaine, l'intolérance, le besoin de puissance et de domination.
Je terminerai cette critique par la dédicace de l'auteur :
« À tous les bibliothécaires passés, présents et à venir »
Commenter  J’apprécie          11732
Ce livre m'a littéralement happé.
Un mystérieux ouvrage datant de la Grèce Antique va se transmettre de main en main à travers les siècles.
Leurs détenteurs ne sont ni des princes, ni des politiciens, ni des hommes de pouvoir ; ce sont des gens bien ordinaires ballotés par la vie et le tragique de l'Histoire. Ils seront les gardiens fidèles et intransigeants de ce livre fascinant.
Un codex grand comme un livre de poche avec ses pages à moitié effacées, si détérioré qu'il donne l'impression d'être « resté mille ans au fond de la cuvette d'un WC ».
Un livre venu du fond des âges et qui poursuivra son chemin chaotique bien au-delà de notre siècle.
Un livre qui changera l'existence de ceux dont le destin a donné mission de l'étudier, de le comprendre, de le conserver comme le plus précieux des trésors, de lui permettre de poursuivre sa route à travers les incertitudes du temps.
Nos passeurs de relais se nomment Anna, Omeir, Zeno, Seymour, Konstance…
Constantinople au moment de sa chute, la guerre de Corée, les trente glorieuses, la terrible machinerie humaine qui tue à petit feu la planète Terre, la fuite éperdue vers les étoiles… Les époques sont différentes, mais la fascination exercée par ce petit livre et son récit en quête d'une fabuleuse cité reste la même.
J'ai aimé tous ces personnages ; j'ai aimé les suivre dans leurs espérances, leurs rêves, leurs rémissions et leurs défaites.
Anna et sa soif d'apprendre. La tare du visage d'Omeir, et sa façon de parler aux animaux. L'amour impossible de Zeno. L'effroyable tumulte dans la tête de Seymour. La rébellion de Konstance contre Sybil…
Des vies et des époques différentes avec pour seul fil conducteur leur rencontre avec ce petit livre épuisé par les ans.
Où donc a voulu nous mener Anthony Doerr ? Comme pour tous les grands livres, il y a tellement de portes d'entrée que chaque lecteur pourra se faire sa propre opinion. Moi, j'y vois l'insignifiance du petit homme emporté par l'histoire et les évènements comme feuilles au vent, et la puissance éternelle du rêve et de l'espérance…
Un roman fleuve puissant, évocateur, où l'émotion est à fleur de peau. Dès les premières pages, vous voilà embarqué. Vous ne le lâcherez plus.
Commenter  J’apprécie          1189
Après « Toute la lumière que nous pouvons voir », qui lui a permis de décrocher le prix Pulitzer en 2015, le romancier américain Anthony Doerr a méritoirement remporté le Grand Prix de Littérature américaine 2022 pour ce roman qui vous invite à voyager à travers le temps et l'espace sur près de 700 pages.

Dans l'Idaho de nos jours, Zeno Ninis, un vétéran octogénaire de la guerre de Corée, aide des enfants à mettre sur pied une pièce de théâtre dans la bibliothèque municipale de Lakeport. Au même moment, Seymour Stuhlman, un jeune homme hypersensible, s'apprête à commettre un attentat à la bombe pour le compte d'un groupe d'éco-terroristes.

En 1453, à Constantinople, une jeune brodeuse nommée Anna se passionne pour les livres et s'avère d'ailleurs plus douée pour le grec ancien que pour les travaux d'aiguille. de l'autre côté des remparts, Omeir, un jeune paysan au bec de lièvre, se retrouve réquisitionné par un sultan bien décidé à faire tomber la capitale de l'Empire byzantin.

Au 22ième siècle, une adolescente vit confinée à bord d'un vaisseau spatial à destination de la très lointaine planète Beta Oph2, sous la surveillance d'une intelligence artificielle nommée Sybil.

« La Cité des nuages et des oiseaux » est un roman choral déboussolant qui balade le lecteur de la chute de Constantinople au XVe siècle jusqu'au futur lointain du XXIIe siècle, en passant par la guerre de Corée et en utilisant un vieux texte remontant à la Grèce antique comme fil rouge afin de relier l'ensemble en un tout aussi cohérent que puissant !

« La Cité des nuages et des oiseaux » s'avère en effet être le titre d'un manuscrit antique écrit par Diogène et relatant la quête d'Aethon, un vieux berger à la recherche d'une cité céleste utopique, dont l'épopée va miraculeusement parvenir à traverser les époques. En imaginant ce livre venu du fond des âges et traversant les siècles, Anthony Doerr parvient non seulement à nouer les différentes intrigues, mais rend surtout un hommage vibrant à la littérature.

C'est ce petit livre, protégé par les murailles de Constantinople, capable de survivre à la barbarie des hommes et aux désastres climatiques, qui apportera du réconfort aux personnages tout au long du récit, démontrant le pouvoir salvateur des livres à travers les millénaires, ainsi que l'importance de la transmission du savoir, comme en témoigne d'ailleurs la belle dédicace en début de roman : « À tous les bibliothécaires passés, présents et à venir » !

« La Cité des nuages et des oiseaux » est une merveilleuse épopée, profondément humaine, portée par des personnages foncièrement attachants et abordant avec intelligence de nombreux thèmes sensibles, tels que l'écologie, l'homosexualité ou le handicap. Un gros coup de coeur !

« Étranger, qui que tu sois, ouvre ceci et tu apprendras des choses stupéfiantes. »
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          11917
Les écrits restent et pourtant, certains livres meurent.
Prenez Diogène, pas le naturiste dans son tonneau qui n'est pas le saint patron des fées du logis. Anthony Doerr évoque l'autre, Antoine De son prénom, tout aussi grec, plus écrivain à l'époque romaine que philosophe, auteur d'un récit en 24 livres, qui doit être très bien puisqu'on en parle encore mais que personne n'a pu lire depuis que la mode des toges est dépassée. Même Amazon ne peut pas vous le livrer en 48 heures.
A défaut de textes qui datent des calendes justement grecques, Anthony Doerr sur ses deux oreilles, invente un mythe qu'il attribue à ce Diogène, qui va donner son titre au roman et qui va servir de pont, digne de ce mois de mai, entre les 5 personnages principaux du récit, répartis sur trois époques et 800 pages.
Anna et Omeir vont vivre en direct la prise de Constantinople en 1453 après un siège à la Turque. Les Ottomans, avec leur nom de super-héros signent ainsi la fin de l'Empire Bysantin sans une bise. Ces derniers n'avaient pas encore inventé la poudre alors que les Turcs étaient déjà fans du made in China.
Occupés à essayer de survivre à la fin officielle du Moyen âge, les morts ne vont pas profiter de la Renaissance. Passionnée de lecture, Anna va essayer de sauver ses fesses et un vieux manuscrit aux pages mélangées par le vol de piafs masqués par des cumulonimbus.
De nos jours, Zéno, un vétéran de la guerre de Corée se retrouve piégé dans une bibliothèque municipale de Lakeport dans l'Idaho pendant la répétition d'une pièce de théâtre tirée de « La cité des nuages et des oiseaux », par l'arrivée de Seymour, un jeune garçon hypersensible et armé, dont le seul ami est un hibou qui en fait était très chouette.
Konstance vit dans le futur dans un vaisseau spatial, l'Argos (une référence peut-être au toutou d'Ulysse dans l'Odyssée ou à un géant doté de cent yeux , fantasme d'opticien) à destination d'une nouvelle planète d'accueil pour l'espèce humaine. C'est Star Trek sans les oreilles en pointe. Comme les sorties en plein air pour des séances de Paddle yoga sont exclues dans l'espace, la jeune fille se passionne pour la bibliothèque virtuelle du vaisseau.
Ces personnages sont tous des prisonniers : d'une forteresse assiégée, d'un handicap, d'un vaisseau, d'une sexualité non assumée ou d'une bibliothèque cernée par la police. Des bagnards de l'existence qui ne découvrent le chemin de la liberté qu'à travers le Livre.
J'ai adoré ce roman qui est un extraordinaire hommage aux gardiens de la littérature, aux passeurs d'histoire, aux traducteurs et bibliothécaires. L'un d'entre eux avait dit « Lire n'est pas se retirer du monde. C'est entrer dans le monde par d'autres portes ». Cette citation de Bernard Pivot résume idéalement ce roman. Une occasion de lui rendre hommage.
Dans les récits parallèles, n'étant qu'un homme monotâche, pléonasme selon ma moitié, j'ai en général du mal à me passionner pour plusieurs histoires en même temps et j'avoue qu'il m'arrive de m'exercer à la lecture rapide et au saut de page (épreuve olympique ?) quand je détecte certains déséquilibres dans la force narrative. Dans cette « Cité des nuages et des oiseaux », je serais incapable de désigner un personnage préféré et de promettre les autres aux oubliettes de ma mémoire. J'ai été hameçonné comme un piranha après une période de jeûne intermittent conseillé par une diététicienne au teint vert et j'ai dévoré chaque aventure avec un égal appétit. Bon, on me précise à côté que désormais le piranha ressemble davantage à un cachalot.
Lisez et Offrez ce livre. Pour plagier Bernard Pivot, je vais écrire qu'il s'ouvre comme une boîte de chocolat et se referme comme un coffret à bijoux. Traduit en ODP31 : Entre les Mon chéri de tata qui pique et une odyssée de littérature offerte par une sirène du bord d'Homère qui chante les adverbes, j'ai préféré l'utopie aux calories.
Envie de relire des auteurs classiques. Aristo ne fane pas.
Commenter  J’apprécie          1105


critiques presse (5)
OuestFrance
04 janvier 2023
Le prix Pulitzer 2015 (consacré pour son roman historique situé à Saint-Malo) célèbre le pouvoir de la fiction et nous plonge dans un récit foisonnant traversant le temps et l'espace.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LaLibreBelgique
03 janvier 2023
Anthony Doerr relie trois époques et leurs humbles héros grâce à un manuscrit ancien préservé miraculeusement.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
30 décembre 2022
L'écrivain américain Anthony Doer, prix Pulitzer 2015 avec Toute la lumière que nous ne pouvons voir, revient avec un roman ambitieux, où il est question d'écologie mais aussi et surtout du pouvoir salvateur des livres.
Lire la critique sur le site : LaCroix
RevueTransfuge
22 décembre 2022
Une ode à l'humanisme et au patrimoine littéraire mondial.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
LeJournaldeQuebec
29 août 2022
La Cité des nuages et des oiseaux est réellement un chef-d’œuvre.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (243) Voir plus Ajouter une citation
« Un reposoir, dit-il enfin. Tu connais ce mot ? Un lieu de repos. Un texte - un livre - est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l’âme a poursuivi son voyage. »
Alors ils ouvre grand les yeux, comme s’il contemplait le fond des ténèbres infinies.
« Mais les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort.
Commenter  J’apprécie          433
Un souvenir remonte à sa mémoire : un jour, il y a de cela des années, Grand-père l’a emmené un jour dans les montagnes pour qu’il regarde les bûcherons abattre un très vieux pin argenté aussi haut que vingt-cinq hommes, véritable royaume à lui tout seul. D’une voix sourde mais résolue, les forestiers chantaient en travaillant, plantant leurs coins en rythme dans le tronc comme s’ils fichaient des aiguilles dans la cheville d’un géant, et Grand-père lui a appris les noms de leurs outils – hache, cognée, scie, serpe. Mais ce qu’Omeir se rappelle à cet instant, face au chef de convoi armé de son fouet, c’est le chagrin qu’il a éprouvé lorsque l’arbre a basculé, le tronc fracassé, au milieu des clameurs des bûcherons, et que l’air s’est soudain empli d’un parfum riche et piquant de bois éclaté. Tous semblaient exulter au spectacle de leur puissance collective, regardant s’écraser dans la broussaille ces ramures qui, des générations durant, n’avaient connu que la clarté des étoiles, la neige et les corbeaux. Omeir, lui, se sentait au bord du désespoir, mais il avait deviné que, même à son âge, cette émotion ne serait pas bien reçue, et qu’il devait la cacher à tous, y compris à son propre grand-père. Pourquoi se lamenter devant ce dont les hommes sont capables ? lui aurait-il répondu. Ce n’est pas normal qu’un enfant ait moins de sympathie pour les humains que pour le reste des créatures.
Commenter  J’apprécie          185
La première fois qu'il longe par le nord les remparts de la ville et voit l'estuaire de la Corne d'or - une nappe d'eau argentée large de huit cents mètres, qui se pousse mollement vers la mer -, Omeir reste sidéré. Des mouettes tournoient dans le ciel ; des échassiers aussi grands que des dieux se dressent au milieu des touffes de roseaux ; deux des barges du sultan passent en glissant devant lui, comme par un tour de magie. Grand-père lui avait bien dit que l'océan était assez vaste pour contenir tous les rêves jamais formés par l'esprit des hommes, mais ce n'est qu'aujourd'hui qu'il comprend réellement le sens de ces mots.
Commenter  J’apprécie          360
— Un reposoir, dit-il enfin. Tu connais ce mot ? Un lieu de repos. Un texte – un livre – est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l'âme a poursuivi son voyage.

Alors il ouvre grand les yeux, comme s'il contemplait le fond de ténèbres infinies.

— Mais les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort.
Commenter  J’apprécie          360
“Un reposoir, dit-il enfin. Tu connais ce mot ? Un lieu de repos. Un texte – un livre – est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l'âme a poursuivi son voyage.”
Alors il ouvre grand les yeux, comme s'il contemplait le fond des ténèbres infinies.
“Mais les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort.”
Commenter  J’apprécie          368

Videos de Anthony Doerr (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anthony Doerr
Dans cet épisode, nous vous présentons deux romans, un polar, une bande dessinée et un essai qui, chacun, nous invitent à plonger dans un événement historique du siècle dernier. Des livres que nous avons aimés, qui nous ont remués, laissé une trace durable, appris beaucoup aussi, et que nous vous proposons de découvrir, selon un fil chronologique, grâce aux voix de nos libraires Julien, Marion, Annaïk et Adeline.
Voici les livres présentés dans cet épisode :
Toute la lumière que nous ne pouvons voir, d'Anthony Doerr (éd. Albin Michel/Le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/9988696-toute-la-lumiere-que-nous-ne-pouvons-voir-anthony-doerr-le-livre-de-poche ;
Le Temps des loups, de Harald Jähner (éd. Actes Sud) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22997999-le-temps-des-loups-l-allemagne-et-les-allemand--harald-jahner-actes-sud ;
Les Dames de guerre, de Laurent Guillaume (éd. Robert Laffont) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23135747-les-dames-de-guerre-saigon-laurent-guillaume-robert-laffont ;
L'Absence est une femme aux cheveux noirs, d'Émilienne Malfatto (éd. du Sous-Sol) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23307281-l-absence-est-une-femme-aux-cheveux-noirs-emilienne-malfatto-rafael-rodriguez-roa-editions-du-sous-sol ;
Vivre libre ou mourir, d'Arnaud le Gouëfflec et Nicolas Moog (éd. Glénat) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23140248-vivre-libre-ou-mourir-punk-et-rock-alternatif-en-france-1981-1989-nicolas-moog-glenat-bd.
--
Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (3156) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4933 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..