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3,84

sur 713 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Plus je lis les romans de Caryl Férey, plus je suis déçue.

J'avais beaucoup aimé "Zulu", beaucoup moins "Mapuche", j'ai néanmoins poursuivi avec "Condor", parce que ce qui concerne l'Amérique latine m'intéresse, mais ce n'était pas une bonne idée. J'ai eu l'impression de lire la variante chilienne de "Mapuche" (qui se déroulait en Argentine), une sorte de copié-collé de la recette précédente avec quelques ingrédients modifiés.

Ainsi nous avons Gabriela, une jeune vidéaste d'origine mapuche (qui n'est autre que la soeur de Jana, l'héroïne de "Mapuche", c'est dire si on va chercher loin), issue d'un milieu pauvre ; et Esteban, quarantenaire de la bonne et très riche société de Santiago, avocat rebelle qui crache dans la soupière en argent massif de ses origines et met un point d'honneur à ne défendre que les causes perdues. Ces deux-là n'étaient a priori pas destinés à se rencontrer. Sauf que, dans un quartier déshérité de la capitale dans lequel vivent des amis de Gabriela, quatre gamins ont été retrouvés morts en l'espace d'une semaine, sans que la police ne daigne s'investir dans un semblant d'enquête. Devant l'injustice, Gabriela fait appel à son ex-amante et femme politique, qui la met en contact avec Esteban. Voilà nos deux héros (bientôt amoureux, évidemment), qui se lancent dans une enquête où se mêlent trafic de drogue, corruption, enjeux économiques et exploitation illégale de ressources naturelles, sur fond de relents nauséabonds de la dictature.

Comme dans "Zulu" et "Mapuche", c'est un déchaînement de violence dans lequel les vies humaines ne valent rien, et les cadavres ne tardent pas à s'amonceler.

Point positif : le contexte chilien est plutôt bien documenté : Allende, Pinochet, le coup d'Etat piloté par les USA, la torture, l'opération Condor, Victor Jara, le triste sort des populations autochtones, la crise économique et sociale, l'héritage de la dictature, le coût exorbitant des études universitaires, la victoire à la Copa América de 2015,... ça brasse large et pêle-mêle, mais si l'on n'a jamais rien lu sur le Chili, c'est instructif.

Points négatifs : si on a déjà lu "Mapuche", ça sent le réchauffé, sans compter la même accumulation de stéréotypes et l'écoeurement face à cette débauche de sang. J'ai trouvé cette histoire peu vraisemblable avec toutes ces coïncidences de tortionnaires et de torturés qui se retrouvent par hasard 40 ans après et qui en profitent pour régler leurs comptes. Je me suis souvent perdue dans les méandres de cette enquête multiple qui, à force de détours, devient ennuyeuse, en dehors de quelques épisodes plus rythmés. Et pourquoi cette histoire d'amour d'une mièvrerie de bisounours, teintée en prime de chamanisme rédempteur ? Mais en ce qui me concerne, le plus indigeste, c'est le style. Cela m'avait déjà agacée dans "Mapuche", mais décidément je n'aime pas du tout ce pseudo-lyrisme, cette "poésie" : la prose prétentieuse de Férey et ses métaphores douteuses m'ont définitivement convaincue de ne plus lire ses bouquins.
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Pour commencer : un immense merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour ce partenariat Masse Critique.

Inutile de présenter l'auteur, auteur de romans policiers à succès, que je n'avais pas lu jusqu'à présent malgré les échos élogieux dont il bénéficie.

Ce roman se déroule au Chili, entre Santiago et le désert d'Atacama, entre les salauds d'aujourd'hui et les salauds d'hier, les quartiers riches et les quartiers pauvres, les nantis d'origine européenne et les gosses de rue. J'ai trouvé ces contrastes assez intéressant en soit, mais le reste du récit n'a pas été à la hauteur de mes attentes.
Certes, Caryl Férey l'écrit dans ce livre, il est difficile pour un écrivain de faire fie des clichés, mais là.... il y en avait vraiment trop et pour tous les goûts. Et comme souvent dans les romans policiers modernes, l'histoire d'amour un peu bidon, cousue de fil blanc et qui n'amène rien à l'enquête m'a vraiment agacée.
Et si les dialogues sont très dynamiques, les scènes de violence et de rancoeur sont très réalistes, elles n'ont souvent servis qu'à me réveiller de l'ennui des parties narratives parfois assez creuses - beaucoup de phrases pour pas grand chose parfois.

C'est dommage car le cadre est original, la plupart des personnages sont assez crédibles et on sent une réelle passion qui anime l'auteur pour le pays tant que pour les injustices dont souffre toujours une partie de la population. J'aurais d'ailleurs aimé que la fin et les découvertes soient plus fouillées pour les personnages , ces passages ne sont malheureusement qu'effleurés à mon goût - à l'inverse des passages sur les histoires de coucheries très secondaires et sans grand intérêt dans l'histoire.
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Lorqu'il faisait des recherches pour son précédent roman Mapuche, Caryl Ferey a trouvé tellement de matière qu'il a décidé d'en garder pour son prochain roman, Condor, qui sort ce mois-ci. A la différence de Mapuche qui se déroulait en Argentine, celui-ci se passe au Chili, pays bien moins gai et festif, plombé par les années de dictature répressive de Pinochet. Bouleversé par L Histoire, par ses horreurs et par l'inhumanité de certains êtres qui se prétendent pourtant humains, l'auteur choisit de planter son décor dans une réalité sociale et politique désabusée. Néanmoins il met ici l'accent sur des jeunes qui portent en eux l'espoir de voir refleurir un monde nouveau, cette génération qui n'a pas connu directement les exactions du dictateur. Ainsi Gabriela est-elle une femme pleine de vie qui va enquêter sur la mort mystérieuse de plusieurs jeunes de quartiers. Pour mener sa croisade, elle demande l'aide d'Esteban, avocat spécialiste des causes perdues. Les deux acolytes plongent alors dans les bas-fonds de Santiago, dans des quartiers gangrénés par la drogue et la corruption. Leur enquête les mènera jusqu'aux confins du désert de l'Atacama.

Malgré ce fond social et politique passionnant, fruit de plusieurs années d'investigation par l'auteur sur place, le roman traîne en longueur, ne parvenant pas à s'élever suffisamment vers une pureté romanesque. Et pourquoi vouloir à tout prix placer une pseudo histoire d'amour ? Pourquoi tant de mièvrerie au coeur d'une intrigue si violente et intense ? Pourquoi des passages comme celui-ci :

"Sa main caressa sa joue, une seconde magnétique. Gabriela frissonna sur le siège tandis qu'Esteban remettait la gomme -maintenant c'était sûr, elle était amoureuse de lui." p. 180

"Tiens, dit Esteban, j'ai ramassé ça pour toi.

Il lui tendit un petit galet poli en forme de coeur."

Pourquoi décrire à chaque page la façon dont sont habillés les personnages -surtout les filles-

"Gabriela avait revêtu un jean moulant et un tee-shirt de fille qui soulignait la fluidité de ses bras." p. 43

"La jeune fille portait une robe bleue à motifs, une paire de ballerines assorties en plastique imitation lézard et un collier d'argent mapuche sur un décolleté que son cardigan noir peinait à cacher." p.72

"Véra portait un legging noir et un petit pull en laine de même couleur les cheveux détachés." p. 229

Pourquoi ces dialogues creux :

"- Putain, faut que je pisse quelque part, annonça daddy.

- Pas sur ma gueule ! s'esclaffa une voix sous un masque.

Les autres pouffèrent, par habitude." p. 47

Pourquoi ces expressions stéréotypées comme "l'effet dynamisant du pisco sour, de ses yeux bleu pétrole, du temps qui doucement se délitait." p. 129

La fin du roman aux allures de western rattrape quelque peu les passages laborieux, éclairés de surcroît par la culture mapuche de la jeune Gabriela, apprentie chamane. Mais ce ne sera pas suffisant pour le sauver ...
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Bof. Je crains d'être à contre courant de l'opinion générale, mais j'assume.

En quelques mots, sous fond d'anciens de la dictature chilienne, reconvertis en différents types d'activité, mais tous véreux, un avocat ex golden boy et une jeune indigène s'efforce de sauver la veuve et l'orphelin.

A partir de là, vous prenez google maps, google street, tripadvisor, et vous y mettez une très forte dose de violence, et vous faites ce roman de 400 pages et quelques qui ne m'a pas arraché une seule émotion, d'où ces deux étoiles et encore je me retiens de n'en mettre qu'une.

J'avais lu Zulu, et j'en étais resté sur la même impression. Je n'avais donc pas lu d'autres oeuvres de cet auteur, dont la plume est cependant légère et chatoyante. Je pense que j'en resterai là, avec le principe de base que je m'efforce de suivre : ce n'est pas parce qu'on n'aime pas qu'il faut en dégoûter les autres.

Allez, tout de même, quelques petites remarques : ponctuer le récit de quelques mots en castillan, bof bof encore, tio, tia, ceviche et autres, ça veut faire couleur locale et dépaysement, mais je n'ai pas succombé au charme.

Un dernier mot sur le ceviche. Je ne connais pas, pas encore j'espère, le ceviche chilien. Ce que je peux affirmer en revanche, c'est que le ceviche péruvien et le ceviche colombien n'ont rien à voir, et que le ceviche péruvien, comme la gastronomie péruvienne, est un délice. Alors que le colombien est quelconque.
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Mon humble avis : J'ai bien aimé les romans précédents de Ferey et notamment Zulu qui reste à mon avis son meilleur bouquin. Mapuche son précédent m'avait un peu laissé sur ma faim et j'attendais ce Condor avec impatience. Grande fut ma déception… Ce roman est, à mon humble avis, le roman le moins abouti de l'auteur. Ferey accumule les clichés, nous gratifie d'une histoire d'amour superficielle et même si l'auteur n'a rien perdu de son efficacité dans les scènes d'action, le rythme et l'intérêt de son roman déclinent au fil des pages.Le destin de ses personnages m'a laissé de marbre tant ils sont prévisibles et sans originalité. Peut-être suis-je un peu fatigué de ces polars où fatalement l'homme riche est un salaud et le pauvre un héros au grand coeur, peut-être que le manichéisme politique de l'auteur m'à un peu irrité aussi. Bref dans la même veine et avec infiniment plus de talent et d'humour je recommande la lecture de Paco Ignacio Taibo II (voir critique précédente).
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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[...] Hostile. le monde était devenu hostile.

Notre auteur national d'ethno-polars Caryl Férey, continue son tour d'Amérique du Sud et après son Mapuche argentin, nous emmène au Chili où l'on se doute qu'avec un tel guide, ce ne sera certainement pas une promenade de santé.
Il sera encore question ici d'indiens mapuche et bien sûr du sombre passé d'un pays qui a bien du mal à gérer l'héritage de violence économique et sociale : Caryl Férey a convoqué les dictatures et la tristement célèbre Opération Condor [clic] qui sert de décor à un thriller très actuel.
En fait, Caryl Férey convoque un peu tout de le monde et nous sert un best-of d'empenadas à la chilienne.
Plusieurs passages nous évoqueront par exemple Les évadés de Santiago ou encore le No du référendum.
Sans compter que ça démarre à la Zulu avec de pauvres gosses d'un bidonville décimés par une nouvelle drogue et que la cavale qui s'ensuivra rappelle bigrement celle de Mapuche. Autant dire que les empenadas sentent un peu le réchauffé.
Ajoutons à cela qu'au fil des années, la prose de Férey se fait de plus en plus prétentieuse et alambiquée : le vol de ce Condor multiplie les passages en voltige, au style pompeux gorgés d'effets ampoulés ou au lyrisme poétique qui finissent par irriter.
Et puis soudain, au détour d'un chapitre, comme si l'oiseau se laissait rattraper par la puissance et la violence de son histoire, on plonge en piqué pour un thriller prenant et efficace : Caryl Férey n'a pas perdu la main.
Un bouquin très inégal qui n'apporte finalement rien de bien nouveau depuis Mapuche.
Une déception après les auteurs chiliens lus récemment comme Boris Quercia ou Ramón Díaz Eterovic.
Ah, petit coup de coeur personnel pour la fin du parcours qui emmène le lecteur jusqu'à San Pedro de Atacama, au bord du désert trop salé du même nom pour un final aux allures de western.
Comme d'habitude avec cet auteur : pour celles et ceux qui aiment voyager, y compris dans le passé récent.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
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Au Chili, des adolescents retrouvés morts, trafic de drogue, corruption, violence, pauvreté... le décor est planté, l'enquête commence, sans s'emballer, la police est corrompue, les personnages traînent leur passé traumatique, pas de surprise.
Jusque là, l'effet "tourne-page" roule comme l'Aston-Martin sur l'asphalte. Et patatras, résurrection improbable du passé, coïncidences prévisibles, une impression de fin bâclée.
C'était le premier thriller de Caryl Ferey que je lisais, déception.
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Deuxième polar que je lis à cet auteur, après Zulu de 2008.
L'action se déroule loin de l'hexagone, cette fois au Chili, le finistère du monde et dans un contexte extrêmement violent et désespéré.
Dans Condor Gabriela se bat contre la corruption ambiante, contre la violence infligée à des enfants pauvres dans des quartiers défavorisés où règne la loi de la jungle. Elle se fait aider par Camila, Sebastian et d'autres.
Les morts sont nombreux et les circonstances atroces.
Malgré une écriture alerte et des chapitres courts, je ne reconnais pas le Chili que je connais...trop défiguré, trop interprété, trop de stéreotypes au service de l'écriture de cet écrivain baroudeur.
Le niveau de documentation, comme dans Zulu, est bon.

Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard pour cette rencontre avec l'auteur.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Voilà, c'est bien dit, sauf que je n'y crois pas. Entre stéréotypes voire caricatures, et entrées en grand nombre de protagonistes dont au bout d'un moment je ne sais plus qui ils sont ni ce qu'ils font là, je ne parviens pas à m'intéresser à cette histoire. J'apprends des trucs sur l'histoire du Chili et de l'Amérique du sud, mais ça ne suffit pas à me faire tenir le coup toutes les pages. le reste est convenu, déjà-lu. Rien de bien affolant. Ni l'histoire d'amour très Roméo et Juliette, ni l'intrigue.

Ma première lecture de Caryl Ferey, j'aurais peut-être dû commencer par un autre titre...
Lien : http://www.lyvres.fr/
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