Futur indéterminé, le don d'organe est quasi obligatoire, entrainant l'apparition et l'essor d'une nouvelle profession : les collecteurs. Leur surnom, les vautours. Dès qu'un accident a lieu, une escouade de vautours fraye vers le lieu du drame, prélève le plus rapidement possible les organes pour les échanger contre espèces sonnantes et trébuchantes aux différents hôpitaux. Certains travaillent en freelance, comme David Toland, d'autres sous la coupe d'une organisation syndicale.
Bienvenue dans un monde ou les organes sont gérés comme des produits manufacturés. Seul problème, l'approvisionnement en organes est loin d'être idyllique et soumis aux aléas de la vie. Ce qui n'est pas la panacée dans un monde ultralibéral. Alors pourquoi ne pas gérer la source de manière rationalisé ?
Le récit débute par l'histoire de David Toland, puis Joël Houssin multiplie les personnages, intrigues et points de vue. Un thriller efficace.
Petite mise au point en premier lieu, Joël Houssin critique le trafic d'organes, la marchandisation de la santé et la logique libérale, pas le don d'organe.
Ici, la majorité des individus se comportent comme le société, de manière violente, et ne pensent qu'à faire du profit. L'éthique n'est plus qu'une coquille vide. Certains veulent jouer dans la cour des grands, au prix de quelques tiraillements avec ce qui leur reste de conscience. Mais jouer avec le diable n'est pas donné à tout le monde.
Quelques bémols cependant : le bas peuple est forcément répugnant et sordide, les cols blancs ont le sourire ultrabright, sont beaux, pervers et cyniques, les méchants sont très méchants; un peu trop de violence à mon goût; et un goût prononcé pour la surenchère.
Âme sensible, s'abstenir, les descriptions des accidents dans les premières pages sont assez réalistes.
Ici, un chat est un chat, pas de langue de bois, de politiquement correct. Cela change de la littérature calibrée et propette !
Ce roman a reçu le grand prix de la science-fiction française en 1986, prix littéraire qui deviendra quelques années plus tard le Grand Prix de l'Imaginaire (GPI). Amplement mérité.
Texte toujours d'actualité, à quand une réédition ?
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