Ar(t)bres

A l'occasion d'une exposition au Musée d'Art Moderne de Paris, je n'ai pas pu m'empêcher comme toujours lors d'un passage dans un musée, de me balader dans sa librairie.
J'ai été attirée par l'image d'un arbre en 1ère de couverture*, celui de cet ouvrage "ar(t)bres - les arbres dans l'art". La sélection de peintures (modernes ou classiques) ayant toutes comme sujet l'arbre, a fini de me convaincre d'acquérir ce petit livre d'Angus Hyland et Kendra Wilson.
Certes, après l'avoir feuilleté plus longuement, je me suis demandée comment était organisé cet ouvrage. Par ordre alphabétique ? Par chronologie des artistes référencés ? Par thème ? Selon la saisonnalité ? Rien de tout cela, ai-je l'impression et je n'ai d'ailleurs toujours pas saisi s'il y avait une véritable organisation…

Les auteurs nous présentent un artiste sur une page, indiquant notamment les conditions de réalisation d'une oeuvre spécifique qu'on découvre en parallèle. D'autres oeuvres de ce peintre sont parfois ensuite présentées sur les pages suivantes. Mais comme ce n'est pas l'artiste mais bien la représentation des arbres le fil conducteur, on pourra retrouver d'autres compositions de l'artiste présenté mêlées à celles d'autres peintres. de quoi me perdre en pleine forêt la première fois ! Même si à regarder de plus près, cela peut être lié à leur proximité de la représentation de l'arbre.

Pour ma part, je trouve qu'il manque certains commentaires ou notes explicatives sur les oeuvres et les peintres. Et à l'inverse certains textes de leur cru manquent d'intérêt. Et si j'abusais, j'aurais aimé également une biographie succincte de tous les artistes mis à l'honneur dans ce livre. J'ai regretté également l'absence d'annexes et de table de matière qui peuvent permettre au lecteur déambuler et re-feuilleter ce livre d'art en fonction de ses envies et recherches particulières.
Ces imperfections et manques peuvent frustrer le lecteur. A la lecture des autres billets, il semble que je ne sois pas la seule à regretter ce manque d'organisation.

Hormis cela, on ne peut qu'apprécier la belle qualité de l'objet livre qui rend le « feuilletage » très agréable. Par ailleurs, son petit format permet de le parcourir assez souvent.
Les oeuvres présentées sont tout simplement magnifiques. On peut admirer l'arbre sous toutes ses ‘'coutures'', de ses racines aux branches, de son feuillage à certaines feuilles elles-mêmes en pleine page, qu'il soit nu l'hiver ou foisonnant au retour de l'été.
Peut-être étais-je trop formatée pour attendre obligatoirement une organisation, un chapitrage bien défini. Pourquoi les auteurs n'auraient-ils pas le droit de laisser libre cours à leur plaisir, et présenter les peintures au gré de leur humeur, telle un vagabondage dans la forêt où, bien entendu, rien n'est catégorisée par parcelle, où toutes les essences et variétés de plantes cohabitent ‘'presque'' tous ensemble ? Et Hyland et Wilson ne disent-ils pas eux-mêmes en préambule « Quant aux arbres eux-mêmes il va sans dire que leur beauté se suffit à lui-même » ? Alors, tant pis si le lecteur peut avoir parfois quelques regrets en termes d'organisation et de références manquants dans cet ouvrage (?).
Le style des oeuvres picturales dans cet ouvrage est presque aussi éclectique que les essences des arbres (pointilliste, figuratif, impressionniste, romantisme, réaliste…). On retrouve des artistes très connus : Van Gogh, Monet, Caspar David Friedrich, Schiele, Mondrian, Magritte, O'keeffe ou encore Klimt, Dürer ou Hockney. Mais j'ai eu le plaisir d'en découvrir, avec émerveillement, comme Annie Ovenden (en 1ère de couverture*) (‘'Attraper le soleil'', …), Phil Greenwood (‘'Floraison'', …) ou encore Claire Cansik (‘'La douceur nettoie l'âme'', ‘'Le monde entier est à tes pieds'', …) que je vous invite vraiment à découvrir pour leur puissance picturale.
Et chaque fois que je feuillette cet ouvrage, papillonne d'une oeuvre à une autre, c'est comme si je prenais une bonne bouffée d'oxygène en pleine nature. Un pur régal émotionnel.

Ce petit livre d'art est comme une déambulation en pleine forêt, une merveilleuse balade, accompagnée de ceux qui ont aimé comme nous les arbres et ont su les magnifier, leur rendre hommage, les rendre uniques et éternels.
Ce livre met en exergue la beauté des arbres, la beauté de ces oeuvres d'art qui les représentent. On se délecte des couleurs éclatantes, des pastels, noirs et blancs, des arbres nus ou de l'intense canopée. Bref, de l'arbre dans tous ses états. Et c'est bien cela le plus important : plonger en pleine forêt avec enthousiasme et bonheur…

Une fois n'est pas coutume, je me suis plongée dans un livre d'art, regroupant une iconographie centrée sur les arbres.
D'abord, j'ai cherché la règle qui gouverne l'ordre d'apparition des tableaux. Peine perdue, pas de chronologie, même si l'on couvre une période remontant au XIXe ; pas de frontière géographique non plus, même si on reste en Occident (avec un bon nombre d'artistes anglophones). Et l'on alterne les saisons, même si certains thèmes de couleur ou de forme induisent cependant des regroupement.
On retrouve des peintres illustres comme Van Gogh, Klimt ou Monet, mais aussi d'autres moins connus. Et ce sont des hommes et des femmes : la parité est respectée !

Quant aux arbres, on aime leurs couleurs en pointillés lorsqu'ils sont chargés de feuilles et de fruits, ou leurs transparences quand ils sont traversés d'un rayons de soleil ou qu'ils se trouvent au coeur de l'hiver. Leurs troncs offrent des lignes droites ou tordues.

Entre les images, des phrases donnent à réfléchir, et parfois on découvre un.e peintre à travers un bout de sa biographie associée à une de ses oeuvres, ce qui permet de marquer une pause. Cela dit, ici, l'expérience n'est pas littéraire, mais picturale et l'on se laisse entraîner avec plaisir dans cet enchaînement de sensations.

À tenter. Dépaysement garanti.

Ar(t)bres : Les arbres dans l'art ! Tout un programme que cet ouvrage nous fait découvrir.
J'ai trouvé cet "inventaire" intéressant car il donne à voir de nombreuses oeuvres, certaines de peintres célèbres comme Klimt, Van Gogh, Monet ou encore Magritte ou Mondrian et d'autres que je ne connaissais pas.
Je dois avouer que j'ai été séduite par les tableaux de Claire Cansick et ceux de Phil Greenwood que j'ai ainsi pu découvrir.
Ce qui m'a plu, c'est le fait que des citations ou des présentations d'artistes ponctuent les reproductions d'oeuvres.
Alors certes, il n'y a pas de logique visible dans l'organisation de l'ouvrage mais c'est cela qui fait toute son originalité : on se laisse porter par ces arbres si majestueux sans aucun apriori.
Le petit format de ce livre le rend très pratique à manipuler. Je vais d'ailleurs le mettre à disposition dans ma classe et je suis sûre que mes élèves vont l'emprunter.
Merci aux éditions Pyramyd (l'enveloppe était d'ailleurs très belle et originale, ça fait vraiment plaisir !) et à Babelio pour ce titre reçu dans le cadre d'une masse critique.

Ce n'est pas parce que la beauté des arbres se suffit à elle-même, comme rappelé dans l'introduction, que le livre qui les met à l'honneur acquiert une âme. Celle-ci fait défaut à ce volume sur les arbres dans la peinture.

Le format carré (20x16) et la présentation générale sont attirants, papier épais satiné, avec couverture gaufrée souple et reliure solidement collée. On a toujours un peu peur d'ouvrir entièrement les illustrations sur double page pour ne pas casser le dos, d'autant que le papier est raide. Les reproductions sont très belles, bien reproduites.

Il est regrettable toutefois que le texte soit puéril et l'organisation fourre-tout. Les artistes sont brièvement présentés avec des références à des oeuvres qu'on ne trouve pas dans le recueil, sinon perdues parmi les pages d'autres peintres (et il n'y a pas d'index). Un artiste (Phil Greenwood) plusieurs fois repris dans les illustrations n'est pas décrit.

Les gros caractères en pleine page ne m'ont pas paru opportuns et on trouve dans le texte des phrases telles que "Bien sûr, les arbres ne sont pas inanimés ; leurs branches bougent avec la brise et leurs feuilles changent de couleur au long de l'été et de l'automne, saisons lors desquelles ces tableaux voient le jour" (pour Monet). Et on apprend que "splash" veut dire "plouf " en français" (piscines de David Hockney).

Le positif, ce sont les oeuvres : essentiellement contemporaines (hormis quelques incontournables Van Gogh et Monet et surtout l'admirable Isaac Levitan), la plupart sont britanniques, des artistes valant la découverte. Il est dommage que, si titre et date des tableaux sont donnés, il n'y ait pas de précisions techniques. Ainsi, le magnifique tableau en feu de Claire Cansick n'est pas une aquarelle. Il n'est pas non plus noté qu'il s'agit, dans notre livre, d'un recadrage de l'oeuvre originale.

"Les arbres dans l'art" est un objet chic à prix acceptable. Pour ma part, en prix modiques, je suis plus enclin à aller vers les ABCdaire de Flammarion qui sont bien documentés.
Je remercie les éditions Pyramyd pour l'envoi cadeau et à Babelio dans le cadre efficace de Masse Critique.
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