AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782755665765
240 pages
Hugo Document (20/09/2023)
4.23/5   11 notes
Résumé :
Le vêtement a-t-il libéré la femme ? Ou la femme s’est-elle libérée de ses vêtements ? S’agit-il bien d’une lutte ?

Yvane Jacob revient sur l’histoire du vête.ment féminin, de la pudeur médiévale et la naissance de la différenciation sexuelle à la contrainte absolue de La Renaissance, pour arriver aux premières revendications féministes du XIXe siècle…Ornement ou outil de contrôle du corps féminin, le vêtement devient peu à peu une façon de s’affirmer... >Voir plus
Que lire après Parées : Histoire de l'émancipation vestimentaire des femmesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un bon livre de vulgarisation d'histoire de la mode par la journaliste Yvane Jacob.
Elle fait le lien entre lutte pour les droits des femmes et libération par le vêtement. Les chapitres sont organisés par siècles. On démarre au Moyen-âge et on remonte doucement vers la fin des années 1970.
Dès le XIVè s. on comprend que le vêtement vient affirmer la différence des sexes et la présenter comme naturelle. C'est à cette période qu'on a de + en + de sources qui montrent la complexification du vêtement.
Il existe des cas de travestissement documentés depuis l'Antiquité.
Les femmes s'habillent "en homme" pour exercer un métier masculin, pour se battre comme soldate, pour voyager, par confort...les raisons ne manquent pas.
Le brouillage des sexes est toujours vu comme reflet de désordre social. L'apparat est différencié chez les femmes et les hommes, mais tous les genres sont concernés par la mode, le souci de la parure, l'érotisation de leur corps. L'aristocratie par la cour et les salons imposent les codes de la mode... les bourgeois•es utilisent aussi la mode comme légitimation sociale. La mode est donc essentiellement "descendante".
Fin XVIIIè s., les valeurs bourgeoises triomphent, et les hommes abandonnent toute parure pour se tourner vers le costume noir ou gris. le paraître devient vraiment l'apanage du féminin.
Seules les années 70 marqueront une adoption des motifs et des fleurs pour les hommes, avec la mode hippie.
Différents vêtements sont placés dans une histoire, marquée par des inventions, des interdictions, des injonctions, des rejets... comme le corset, la crinoline, le pantalon, la jupe, le soutien-gorge.
Le dernier chapitre aborde le XXè s. et montre bien comment l'émancipation des femmes (accès à la pilule, à l'IVG) avance conjointement avec la libération vestimentaire (à relativiser bien sûr... l'exemple du crop top ou de l'abaya montrent encore récemment les corps féminins sous surveillance et contrainte).
Conclusion : le vêtement reste un outil déterminant dans la construction du genre... et la sexualisation reste l'apanage de l'habit féminin. En avoir conscience permet de lutter pour + de liberté et d'égalité.
Commenter  J’apprécie          30
Le vêtement et la femme dans L Histoire. Si le sujet peut paraître de prime abord un peu rébarbatif, c'est avec beaucoup d'humour et de fraîcheur que Yvane Jacob tente de dessiner les contours d'une émancipation féminine à propos de ces lourds pans de tissus qui nous ont bien longtemps encombrées.

Je tenais à dire que c'est vraiment un bel objet d'abord, rien que la couverture est jolie, l'intérieur également, dans des nuances de bleu très bien choisies. Je déplore juste une chose : l'absence d'illustrations car il y a beaucoup de vêtements que je ne connaissais pas, mais Google est notre ami.

Pour le sujet, il est découpé en tranche périodiques distinctes. Ce livre n'est pas seulement une histoire du vêtement mais surtout une histoire de l'émancipation des femmes tout court. L'autrice lie les deux de façon ingénieuse. J'ai pas mal rigolé durant ma lecture car elle fait pas mal de jeux de mots et je suis franchement bon public, j'ai adoré le ton !
Ça se lit très facilement, sans jamais tomber dans l'érudition abstraite et totale, c'est très abordable.
J'ai appris pas mal de choses, et notamment comment le sport avait joué un rôle considérable dans la libération du vêtement féminin.

Honnêtement c'était une très bonne lecture, à offrir aux amateurs de vêtements mais pas que, aussi pour toutes celles et ceux qui voudraient s'intéresser un peu à l'émancipation des femmes sur un ton humoristique et accrocheur.
Commenter  J’apprécie          20
Avec Parées, Yvane Jacob revient sur l'histoire du vêtement féminin, avec humour et dérision, elle a interrogé les plus grands chercheurs en histoire pour comprendre, à l'aune du tissu qui les couvre ou les dévoile, le long cheminement de l'émancipation des femmes.

Découpé en cinq parties, l'autrice part de la pudeur médiévale et la naissance de la différenciation sexuelle à la contrainte absolue de la Renaissance, pour arriver aux premières revendications féministes du XIXe siècle jusqu'à la libération du XXe siècle.

Ornement ou outil de contrôle du corps féminin, le vêtement devient peu à peu une façon de s'affirmer et de gagner en puissance.

Vous le savez, la condition féminine est un sujet que j'aime retrouver dans mes lectures, cet ouvrage ne pouvait donc que m'intéresser, et trêve de suspens, ce fut le cas !

Ce livre est absolument passionnant, il est très érudit, très riche et instructif. le style d'Yvane Jacob est fluide, teinté de beaucoup d'humour et l'ouvrage ne vire jamais à la leçon d'Histoire.

Yvane Jacob retrace donc l'histoire du vêtement féminin, avec quelques précisions sur la vêture masculine tout de même. On voit ainsi l'importance du vestiaire sur l'émancipation féminine car l'autrice fait met en parallèle entre l'évolution des vêtements et celle de la condition féminine.

Entravée par ses vêtements, la femme l'est aussi dans la société de son époque. Eternelle mineure, passant de l'obéissance à son père à celle de son mari, la femme n'est pas libre de choisir ses vêtements et ceux-ci l'empêche de mener une existence plus libre.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          10
J'ai beaucoup apprécié ma lecture de ce livre très documenté qui aborde le sujet de l'émancipation vestimentaire des femmes.
Ce livre est découpé en plusieurs époques et retrace, à chaque fois, l'évolution vestimentaire des femmes. Les tenues sont très détaillées mais j'avoue que j'aurais apprécié avoir des illustrations en plus. Néanmoins, ce livre est très intéressant puisqu'au delà d'en apprendre plus sur l'histoire des tenues féminines, on découvre l'histoire de l'émancipation des femmes en général.
De plus, l'auteure utilise un ton humoristique qui apporte une certaine forme de légèreté au récit ce qui vraiment génial et fait que ce livre n'est pas un simple documentaire !
Commenter  J’apprécie          00
Un livre très intéressant sur l'évolution des habits feminins parallèlement aux équivalents masculins. Avec beaucoup d'humour, l'autrice nous permet de réaliser le lien entre histoire, droits sociaux et vêtements.

J'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur ces périodes, dediaboliser le corset et ces "restrictions" vestimentaires féminines et prendre conscience de l'importance du vêtement pour la condition féminine.

Un seul regret, le manque d'images pour accompagner certaines pièces et anciens vêtements qui bien que précisément décrits, j'eus bien du mal à visualiser.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Plus radicale, Olympe de Gouges réclame la reconnaissance de droits égaux à ceux des hommes. Dans un premier temps, la Révolution nourrit ces espoirs, octroie l'égalité successorale et le divorce (et encore, ces droits sont très peu appliqués effectivement). Mais le suffrage censitaire de 1791 puis le suffrage « universel » de 1792 excluent les femmes. L'année suivante, la Convention interdit les clubs féminins, c'est-à-dire la possibilité pour les femmes de se réunir en association politique. Les citoyennes n'ont aucun droit politique. C'est ainsi que se termine la période, les femmes sont « punies » d'avoir voulu échapper à leur condition. La situation est presque pire qu'avant, quand, par accident, une femme pouvait de temps à autre se retrouver au pouvoir le temps que son fils soit en âge de diriger. À l'automne 1793, quatre femmes, Mme du Barry, Olympe de Gouges, Marie-Antoinette et Mme Roland, sont jugées. Elles sont humiliées, maltraitées et, dans la presse, la misogynie à leur égard se déchaîne. Leurs procès et leur exécution traduisent la volonté de faire un exemple, de transmettre aux femmes un message : celles qui s'aventurent dans l'espace public sont des femmes « dénaturées » et dangereuses. Le retour à l'ordre passe par un retour à la fonction domestique, un retour à la maison. « Un grand élan est brisé ».

Pages 84-85
Commenter  J’apprécie          10
En 1816, avec la Restauration, le divorce est interdit. En 1833, la loi Guizot, qui impose aux communes d’ouvrir une école primaire, ne concerne pas les filles. L'élargissement du suffrage universel, en 1848, non plus ; malgré le rôle qu'elles ont joué dans les trois journées révolutionnaires. La Ille République, née en 1870 de l'effondrement de l'empire après la défaite contre la Prusse, ne leur accorde pas davantage le droit de vote. Il n'en est pas même question dans les débats qui agitent la Commune, où les femmes sont pourtant très présentes. Elles sont aussi, c'est fou de le noter, plus largement concernées par les lourdes condamnations : peine de mort, travaux forcés, déportation... Elles sont davantage « punies » que les hommes pour être sorties de leur rôle. Est-il nécessaire de préciser que l'égalité salariale est un doux rêve, étant donné qu'on n'y est toujours pas aujourd’hui.

Pages 120-121
Commenter  J’apprécie          10
Simone de beauvoir nous fournit une bonne piste d’explication : la femme est un objet paré, un trophée lancé par son mari à la face des autres hommes. Non seulement la femme participe à ce petit jeu, mais elle est susceptible d’y trouver de la satisfaction. La gourgandine. Parce que pour une femme, née dans une culture patriarcale, à qui l’on a inculqué ces valeurs depuis l’enfance et qui ne voit pas d’autre modèle autour d’elle, il faut une sacrée force d’esprit et beaucoup de courage pour décider de ne pas se conformer au rôle qu’on lui assigne. Sans compter que cela condamne généralement à vivre à la marge.
Commenter  J’apprécie          10
La loi qui rend l'instruction obligatoire pour les enfants des deux sexes intervient vers la fin du siècle, en 1882, même si plusieurs textes précédents tentent de développer la scolarisation, y compris celle des filles. Mais les enseignements sont différents : les petites filles apprennent les savoirs de base et les travaux d'aiguille (couture, broderie, tricot), tandis que les garçons peuvent recevoir une éducation plus poussée, en histoire, philosophie, etc. L'étude du latin et du grec leur est également réservée. Et bien sûr, eux seuls ont accès aux études supérieures.

Page 121
Commenter  J’apprécie          10
Non, ce qui est intéressant, dans le fait que les femmes conservent des robes alors que les hommes passent aux chausses, c'est que les femmes sont désormais condamnées au système ouvert, qui ne protège pas le sexe, tandis que les garçons, eux, s'approprient le système fermé. Et une des choses les plus fascinantes qui soient, à mon avis, c'est que le thème de la dispute de la culotte existe déjà au Moyen Âge, pour désigner la lutte de pouvoir entre les sexes !

Page 35
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Yvane Jacob (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yvane Jacob
Pourquoi Jules César s?est-il accroché à sa toge ? Catherine de Médicis avait-elle une culotte ? Pourquoi le Che portait-il toujours un béret alors qu?il n?était même pas basque ? Pourquoi Élisabeth II s?habille-t-elle comme un panneau de signalisation ? Pour quelle raison Donald Trump refuse-t-il d?avouer qu?il met des peignoirs ? Yvane Jacob explore la garde-robe de 60 illustres personnages. En même temps qu?elle révèle le sens caché, ou oublié, du vêtement, c?est l?évolution des mentalités et des rapports sociaux qui se dessine. On ne s?habille pas seulement pour se protéger du froid ou pour cacher sa nudité : en se parant, on se révolte, on se distingue, on séduit, on conteste, on interpelle? On s?exprime ! Aux préoccupations intimes et esthétiques se mêlent des considérations économiques, sociales et politiques. Si le bonnet ne fait plus le docteur ni la robe le magistrat, le vêtement reste un langage. Ces 60 portraits tentent de le décoder, dévoilant avec légèreté mais sans frivolité tout ce que revêt l?habit.
+ Lire la suite
autres livres classés : modeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Yvane Jacob (1) Voir plus

Lecteurs (73) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
568 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}