Un bon livre de vulgarisation d'histoire de la mode par la journaliste
Yvane Jacob.
Elle fait le lien entre lutte pour les droits des femmes et libération par le vêtement. Les chapitres sont organisés par siècles. On démarre au Moyen-âge et on remonte doucement vers la fin des années 1970.
Dès le XIVè s. on comprend que le vêtement vient affirmer la différence des sexes et la présenter comme naturelle. C'est à cette période qu'on a de + en + de sources qui montrent la complexification du vêtement.
Il existe des cas de travestissement documentés depuis l'Antiquité.
Les femmes s'habillent "en homme" pour exercer un métier masculin, pour se battre comme soldate, pour voyager, par confort...les raisons ne manquent pas.
Le brouillage des sexes est toujours vu comme reflet de désordre social. L'apparat est différencié chez les femmes et les hommes, mais tous les genres sont concernés par la mode, le souci de la parure, l'érotisation de leur corps. L'aristocratie par la cour et les salons imposent les codes de la mode... les bourgeois•es utilisent aussi la mode comme légitimation sociale. La mode est donc essentiellement "descendante".
Fin XVIIIè s., les valeurs bourgeoises triomphent, et les hommes abandonnent toute parure pour se tourner vers le costume noir ou gris. le paraître devient vraiment l'apanage du féminin.
Seules les années 70 marqueront une adoption des motifs et des fleurs pour les hommes, avec la mode hippie.
Différents vêtements sont placés dans une histoire, marquée par des inventions, des interdictions, des injonctions, des rejets... comme le corset, la crinoline, le pantalon, la jupe, le soutien-gorge.
Le dernier chapitre aborde le XXè s. et montre bien comment l'émancipation des femmes (accès à la pilule, à l'IVG) avance conjointement avec la libération vestimentaire (à relativiser bien sûr... l'exemple du crop top ou de l'abaya montrent encore récemment les corps féminins sous surveillance et contrainte).
Conclusion : le vêtement reste un outil déterminant dans la construction du genre... et la sexualisation reste l'apanage de l'habit féminin. En avoir conscience permet de lutter pour + de liberté et d'égalité.